La fin de
l’entreprise est souvent un drame dans une vie d’entrepreneur. Le
tribunal de commerce de La Roche met en plan de prévention du suicide.
Sauvegarde, redressement, liquidation... Ces décisions ne représentent qu'une partie de l'action du tribunal de commerce, mais elles sont forcément mal vécues. « C'est un moment sensible et c'est souvent là que les émotions éclatent », témoignent des juges du tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon. Pleurs, propos inquiétants... Si la plupart des audiences restent sereines, il arrive qu'un patron s'effondre.
Le tribunal est loin d'y être insensible : « Les patrons craignent à la fois pour eux et pour leurs salariés. C'est tout un pan de vie qui s'écroule. Ils perdent parfois leur patrimoine personnel, leur couple... »
Juges, mandataires, greffiers... Ils sont nombreux à s'inquiéter pour le moral des patrons qu'ils rencontrent. Une expérience menée il y a deux ans à Saintes (Charente-Maritime) leur a donné l'idée qu'ils n'étaient peut-être pas tout-à-fait impuissants. Le tribunal de La Roche-sur-Yon va donc lui-aussi mettre en place une Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe (Apesa).Le dispositif entrera en service en janvier. Le principe est simple. Quand les acteurs du tribunal de commerce rencontrent un patron en souffrance, ils peuvent alerter une plate-forme spécialisée dans l'assistance santé et service à la personne. Elle se chargera de rappeler l'entrepreneur dans les 24 heures. S'il est d'accord, il bénéficiera de cinq séances gratuites auprès d'un psychologue vendéen. Ceci dans l'idée d'aider à déterminer son besoin de soutien (médecin, psychologue, psychiatre...).
En 2013, d'après le tribunal de commerce de Saintes, une trentaine de personnes ont bénéficié d'une aide psychologique. Avec une activité comparable, le tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon s'attend à un nombre d'alertes équivalent chaque année.