Actualité sur le risque suicidaire et les sels de lithium
- P. Courtet, Hôpital Lapeyronie, CHU de Montpellier, Montpellier, France
dans European Psychiatry
Volume 29, Issue 8, Supplement, November 2014, Pages 670
Hors-série 1 – 6ème Congrès Français de Psychiatrie – Nice, novembre 2014
Le
traitement au long cours des troubles de l’humeur conduit à une
diminution marquée de la mortalité, notamment par suicide, de ces
patients dont le risque suicidaire est majeur. Les données s’accumulent
depuis 40 ans pour proposer que le lithium bénéficie d’un effet suicide,
lui conférant une place à part dans l’arsenal thérapeutique. En effet,
le lithium présente un effet préventif des conduites suicidaires dans le
trouble bipolaire comme dans le trouble unipolaire. Cet effet semble
indépendant de son efficacité thymorégulatrice et supérieur à ce qui est
observé avec les anticonvulsivants. Les mécanismes d’action du lithium
continuent d’être étudiés tant ils sont complexes. Les pistes se
multiplient pour envisager que le lithium agisse sur différents traits
de vulnérabilité suicidaire ou qu’il puisse corriger des anomalies
cérébrales associées au suicide. Les travaux scientifiques, de la
molécule à l’épidémiologie, concourent à proposer le lithium en première
ligne pour lutter contre le risque suicidaire des patients souffrant de
troubles thymiques. Il est alors envisageable de recourir au lithium
dans une perspective dimensionnelle, pour traiter le risque suicidaire,
l’impulsivité et l’agressivité, et ce, indépendamment du traitement
thymorégulateur choisi pour le patient.
Mots clés
Suicide;
Lithium;
Vulnérabilité
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924933814002673