Le suicide touche aussi les chefs d'entreprise sur
http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2014/02/05/09007-20140205ARTFIG00224-le-suicide-touche-aussi-les-chefs-d-entreprise.php
rubrique ECONOMIE
Entrepreneurs par Marie Bartnik l
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La
crise économique met les chefs d'entreprise à rude épreuve. Selon
l'Observatoire de la santé des dirigeants de PME, deux patrons se
suicident chaque jour.
Les vagues de suicides chez Renault, France Télécom ou la Poste
ont mis en lumière l'impact des conditions de travail sur la santé
mentale des salariés. Mais le suicide des patrons reste une réalité peu
connue. Très peu d'études ont été réalisées sur le sujet, quand nombre
se consacrent aux risques psychosociaux qu'encourent les salariés. Elles
attestent par exemple depuis longtemps que les ouvriers et les employés
sont plus exposés que les cadres ou encore que les professions
médicales sont plus sujettes aux troubles dépressifs. Dans l'opinion
publique, le chef d'entreprise est rarement dépeint comme une victime.
Et pourtant, confrontés à une charge de travail plus importante que la
plupart des salariés et mis à rude épreuve par la crise économique, ils
seraient, selon les calculs de l'Observatoire de la santé des dirigeants de PME, un à deux à se suicider chaque jour. Chez les agriculteurs, dont l'activité est de surcroît solitaire, le suicide est la troisème cause de mortalité après le cancer et les maladies cardio-vasculaires.
S'ils se déclarent globalement en meilleure santé que les salariés, ils peuvent être déstabilisés par un événement soudain, comme la perte d'un gros client, la nécessité de licencier, et se trouver alors confrontés à des envies suicidaires. «Qu'il survienne un imprévu majeur, et la bonne santé peut se transformer rapidement en une situation délétère. À la puissance de l'homme ou de la femme indépendant et autonome peuvent parfois succéder le sentiment de l'impuissance soudaine, d'autant plus ravageur que l'on ne s'est pas psychiquement préparé à l'échec ou à un événement traumatique», explique Olivier Torrès, professeur à l'Université de Montpellier et à l'EM Lyon, dans son livre «La santé du dirigeant». «Un impayé massif, la perte soudaine d'un gros client, un accident mortel d'un salarié au travail, l'obligation de licencier plusieurs collaborateurs… feront perdre à l'entrepreneur ses envies, ses moyens et son assurance», explique-t-il.
S'ils se déclarent globalement en meilleure santé que les salariés, ils peuvent être déstabilisés par un événement soudain, comme la perte d'un gros client, la nécessité de licencier, et se trouver alors confrontés à des envies suicidaires. «Qu'il survienne un imprévu majeur, et la bonne santé peut se transformer rapidement en une situation délétère. À la puissance de l'homme ou de la femme indépendant et autonome peuvent parfois succéder le sentiment de l'impuissance soudaine, d'autant plus ravageur que l'on ne s'est pas psychiquement préparé à l'échec ou à un événement traumatique», explique Olivier Torrès, professeur à l'Université de Montpellier et à l'EM Lyon, dans son livre «La santé du dirigeant». «Un impayé massif, la perte soudaine d'un gros client, un accident mortel d'un salarié au travail, l'obligation de licencier plusieurs collaborateurs… feront perdre à l'entrepreneur ses envies, ses moyens et son assurance», explique-t-il.