Suicide : Comment prévenir ? Colloques PsyEst 20 mars 2020 Salle polyvalente, CPN, Nancy-Laxou Présidence : Pr Guillaume VAIVA, psychiatre, Lille Argument En France, chaque année, plus de 8000 personnes se suicident et plus de 200 000 font une à plusieurs tentatives de suicide. Cependant, le suicide et la tentative de suicide ne sont pas une fatalité : dans la majorité des situations, il est possible de repérer des signes avant-coureurs et de proposer des mesures visant à atténuer la crise suicidaire. Depuis 20 ans, la prévention du suicide est une priorité nationale et la prévention s’est développée : secondaire du côté du repérage et tertiaire du côté de la prévention de la récidive, avec comme idée centrale la notion du souci de l’autre. Mme la Ministre de la Santé et des Solidarités a récemment encouragé le déploiement au national de ces différents dispositifs de prévention du suicide, tels que la formation à 3 niveaux (repérage – évaluation et orientation – gestion de crise), ou la prévention de la récidive suicidaire avec VigilanS. Cette journée aura pour objectif, après le rappel des données épidémiologiques, de présenter les différents dispositifs de prévention déployés actuellement en France. Programme Téléchargez le programme de la journée en cliquant sur le bouton suivantTélécharger Inscription Complétez et renvoyez la fiche d’inscription suivante :Télécharger
Prévention du suicide. ‘Plaidoyer pour une prévention partagée’ (conférence)
A
l’occasion de la journée nationale de la prévention du suicide, l’EPSM
de la Sarthe, en collaboration avec des associations concernées, propose
une conférence-débat pour mieux faire connaître les dispositifs mis en
place en Sarthe.
> Mercredi 5 février – 18h/20h, IFSI du CH du Mans Programme à télécharger ICI
Des applis pour prévenir les suicides -Ctxt Madrid
dans Courrier international, no. 1526
TRANSVERSALES., jeudi 30 janvier 2020
TECHNO
-Gabriela Martínez Publié le 28 décembre 2019
Santé. En Espagne, plusieurs applications de prévention du suicide
sont à l'essai auprès de personnes suivies pour des troubles mentaux.
L'objectif : aider les médecins à intervenir avant qu'il ne soit trop
tard.
La technologie peut contribuer à prévenir le suicide.
Tel est du moins l'objectif de trois applications à la conception
desquelles ont participé des experts espagnols. Il faut savoir que dans
ce pays, chaque jour, dix personnes mettent fin à leurs jours : c'est la
première cause de mort non naturelle selon l'Institut national des
statistiques [INE, équivalent de l'Insee]. Dans le monde, 90 % des cas
de suicide sont liés à des troubles mentaux, notamment psychotiques.
Parmi
la population à risque, une activité anormale sur les réseaux sociaux
pourrait annoncer un passage à l'acte. Searching Help se fonde sur cette
hypothèse. Cette appli est destinée à "venir en complément du suivi clinique",
assure Roberto Rodríguez-Jiménez, chercheur principal de l'Institut de
recherche sanitaire Hôpital 12 Octobre (i + 12) et du Centre de
recherche biomédicale en réseau de santé mentale (Cibersam).
Roberto Rodríguez-Jiménez ne doute pas que la technologie puisse aider à prévenir le suicide, car elle permet d'informer le psychiatre ou le psychologue "en temps réel" sur l'activité de leur patient. Ce qui permettra de mener "des actions plus précoces et souvent préventives ",
souligne-t-il. En Espagne, 1,4 million d'individus (3 % de la
population) sont atteints d'un trouble mental susceptible d'entraîner un suicide, comme la schizophrénie.
L'application,
lancée en septembre sous la supervision du comité d'éthique de l'hôpital
12 Octobre, est testée sur 30 patients diagnostiqués schizophrènes ou
présentant des troubles similaires, ayant entre 18 et 45 ans. Ce premier
essai ne porte que sur un tiers des patients que le comité de l'hôpital
espère faire participer à terme.
Le patient "est invité à installer un plugin (extension
logicielle) qui nous donnera, à nous les psychiatres ou les
psychologues, une information sur son activité sur Internet, quantitativement et qualitativement",
précise le chercheur. Ainsi, le médecin peut suivre les recherches
effectuées sur des thèmes liés à des idées délirantes (par exemple, des
caméras de surveillance dissimulées) ou à un projet de suicide (comme la pharmacopée pour mourir sans douleur).
L'outil, créé en collaboration avec l'entreprise Yslandia, contrôle l'activité numérique des patients "aussi bien sur les moteurs de recherche que sur les réseaux sociaux, sur des ordinateurs ou des téléphones portables",
note Borja Anguita, directeur général de l'innovation et de la
technologie chez Yslandia. Les échanges très importants sur les réseaux
en peu de temps, la publication de certains commentaires, la
multiplication des "j'aime" ou des demandes d'amis sans discernement
sont des motifs d'alerte pour les médecins, ajoute Borja Anguita.
Coach d'états d'âme. Le suicide
est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans, selon l'OMS.
C'est en pensant à cette catégorie d'âge qu'est née G-Moji, une
application créée cette année par le centre d'innovation néerlandais
Garage2020. Elle est destinée à des jeunes atteints de troubles
psychiatriques. L'équipe chargée de sa conception et de sa mise en
oeuvre est dirigée par Ana Bernardos, chercheuse à l'Université
polytechnique de Madrid.
Cette appli est "une sorte de coach qui aide l'utilisateur à gérer son état mental",
commente Ana Bernardos. Les émoticônes ont permis à plus de 500 jeunes
de 15 à 24 ans, chez qui l'application a été testée, d'exprimer tous les
jours leur humeur. Les médecins peuvent ainsi suivre leur évolution.
L'appli permet en outre de mettre en rapport ces états d'âme avec
l'activité physique, les relations avec autrui ou la qualité du sommeil.
Lorsqu'un jeune se sent mal, l'application notifie cet état à son
médecin.
Cela permet "de
générer des modèles prédictifs à partir des données recueillies, pour
détecter en amont si tel ou tel type de crise peut survenir chez un
sujet". Par ailleurs, le psychiatre peut "entamer des conversations spécifiques et mieux comprendre certains comportements", explique la chercheuse.
Lucía Pérez, psychiatre à l'Hôpital régional universitaire de Malaga, a
fait partie de l'équipe qui a lancé il y a deux ans l'appli [Plus de
chemins], qui s'adresse à des adolescents et à des jeunes atteints de
dépression ou d'anxiété et présentant des antécédents d'idées
suicidaires ou de tentatives de suicides.
L'application est
toujours téléchargeable, mais, faute d'un budget suffisant, les
spécialistes n'ont pas pu poursuivre son développement. "Nous n'avons même pas assez d'argent pour assurer la maintenance", regrette la psychiatre. Elle reste toutefois convaincue que la technologie peut être d'une grande aide dans la prévention du suicide. "Les
moyens informatiques peuvent nous aider, mais le facteur humain reste
essentiel. Une appli ne remplace pas la consultation avec le
psychiatre", prévient-elle cependant.
Carles Alastuey, enseignant et psychopédagogue, vice-président de l'association catalane Après le suicide, qui vient en aide aux familles, se montre sceptique quant au potentiel de ces applications. "Je pense qu'elles sont indispensables, mais je crains qu'on n'y voie le principal recours", note-t-il. Pour lui, cela doit rester "un recours complémentaire".
Carles Alastuey, qui a perdu son neveu de 18 ans, regrette le manque de mesures préventives "dotées de moyens économiques et humains. On se contente trop souvent de déclarations de bonnes intentions", fait-il valoir. Le suicide est encore un sujet tabou, et même si l'on en parle davantage aujourd'hui, ces morts-là sont "absolument invisibilisées", à en croire Carles Alastuey. Et ceux qui ont perdu un proche par suicide sont "d'autant plus des invisibles ", regrette-t-il.
Informer, déstigmatiser et surtout proposer une aide accessible, voilà
ce qu'il faut faire pour combattre ce problème de santé publique,
souligne Roberto Rodríguez-Jiménez. Il faut aussi traiter "de manière efficace"
les troubles psychiatriques pouvant conduire certaines personnes à
commettre un tel acte. La technologie peut dès lors constituer un outil
efficace dans l'arsenal de prévention.
Encadré(s) :
CTXT
SOURCE
Madrid, Espagne ctxt.es Ctxt - Contexto y acción - est un quotidien numérique fondé par quatorze journalistes issus des journaux espagnols El Mundo, El País et du quotidien italien La Repubblica .
Sa ligne éditoriale, indépendante et progressiste, offre un contenu gratuit.
Une rencontre pour la prévention du suicide Ouest-France Rennes Sud
Vallons de Haute-Bretagne – Porte-de-Loire, lundi 27 janvier 2020
Pour la rencontre citoyenne du 28 mars, le Collectif ensemble prévenons le suicide en Ille-et-Vilaine, recherche des personnes pour témoigner, dans un groupe de travail, Le samedi 28 mars, à 14 h 30, à la salle des Fêtes, à Guipry-Messac, le Collectif ensemble prévenons le suicide en Ille-et-Vilaine (CoEPS35) propose une rencontre citoyenne pour la prévention du suicide des personnes âgées. Pourquoi une rencontre pour la prévention du suicide?
La région Bretagne est particulièrement touchée par les phénomènes suicidaires.
« L’idée c’est de partir de l’expérience de personnes concernées
directement ou indirectement. Elles viennent témoigner, parler de leur
expérience. Le but est de mener une action de prévention du suicide, à destination du grand public », explique Sylvie Galardon, du collectif.
Les personnes concernées sont des conjoints, des enfants, des parents,
des amis, des professionnels qui souhaitent participer à la réflexion
sur cette thématique. Comment s’organise cette rencontre ?
La rencontre publique se déroule en trois temps, avec des tables
rondes : des témoins préparent ce qu’ils/elles vont exposer en public :
leur expérience, le questionnement… ; des consultants professionnels ou
associatifs réagissent aux propos ; un verre de l’amitié pour un temps
d’échange informel, entre les témoins et les personnes du collectif.
Ces rencontres peuvent apporter un sentiment d’apaisement, de libération.
« Pour venir échanger, chercher ensemble à comprendre, nous avons
besoin de témoins. C’est dans la confidentialité. C’est un temps pour
sortir d’une spirale, d’entamer sereinement un travail personnel… c’est
une écoute et de la bienveillance. C’est une opportunité d’écouter,
d’être écouté, de bénéficier d’une expérience », poursuit Sylvie Galardon.
Pour cette démarche sont concernées des personnes jeunes, moins jeunes, voire âgées.
Le suicide constitue un réel problème
de santé publique, tant par les pertes en vie humaine qu'il provoque que
par les problèmes psychologiques et sociaux dont il témoigne. Pour
répondre à une demande croissante de la part de professionnels
confrontés à ce problème, des formations sont proposées par l’Ireps BFC.
Les formations sont gratuites (financement ARS-BFC).
Crise suicidaire - Formation sentinelles Formation sur 1 jour Les dates : - 23/04 : Jura - 04/02 : Besançon - 06/02 : Haut-doubs - 11/02 : Gray - 18/02 : Vesoul - 07/04 : Besançon Pour en savoir plus et/ou vous inscrire téléchargez le programme ci-dessus.
Evaluation de la crises suicidaire Formation sur 2 jours Les dates : - 31/01 et 06/02 : Doubs - 17/03 et 02/04 : Jura - Dates à venir : Nord Franche-Comté Pour en savoir plus et/ou vous inscrire téléchargez le programme ci-dessus.
Pour tout besoin d'information, merci de contacter : Sandrine LOUESDON et Annick SOULET formation@ireps-bfc.org -03 80 66 73 48
Prévention du suicide : des formations en Bourgogne-Franche-Comté
9 janvier 2020
Le suicide est une problématique majeure et complexe de santé publique et nous portons une attention très particulière à la prévention du suicide. Pour répondre à une demande croissante de la part de professionnels confrontés à ce problème, des formations sont proposées en Bourgogne-Franche-Comté par l’Instance régionale d'éducation et de promotion de la santé (IREPS)…
Ces formations s’adressent à tous les professionnels des secteurs de la santé, du social, de l’éducation, les membres des associations, les salariés des entreprises, etc. souhaitant acquérir des compétences et des outils afin de repérer la crise suicidaire dans leur milieu d’exercice professionnel.
Le dispositif de formation « prévention suicide » mis en place vise à structurer le repérage des personnes à risque (personnes en souffrance, personnes isolées) et leur accompagnement vers le soin, grâce à un réseau de personnes-relais, en lien avec les professionnels qui réalisent la prise en charge et organise le lien avec eux.
Trois niveaux de formation distincts
Niveau 1, module « Sentinelle »
Durée : 1 journée
Public : formation ouverte à tous, « citoyens » ou professionnels (employés d’entreprise, enseignants, AED, assistants sociaux, personnels de direction, éducateurs, etc.), police, gendarmerie, professionnels des milieux pénitentiaire personnes ressources repérées comme ayant des dispositions spontanées au souci de l’autre et reconnues comme telles.
La sentinelle qui a une fonction de repérage des personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail, et d’orientation de ces personnes vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.
Niveau 2, module « Evaluation de la crise suicidaire »
Durée : 2 journées dont 1 jour de mise en situation
Public : personnels de santé (médecins, infirmiers) et psychologues formés à l’entretien clinique, ouverture de la formation aux personnels CPE pour l’Education nationale.
En lien avec la sentinelle, l’évaluateur a une fonction d’évaluation clinique du potentiel suicidaire (estimer le danger, l’urgence et le risque suicidaire) et une fonction d’orientation vers un intervenant de crise, s’assurer de l’accessibilité de l’intervenant de crise et orienter vers d’autres ressources si l’intervention de crise n’est pas nécessaire.
Niveau 3 « Intervention de crise suicidaire »
Durée : 2 jours
Public : ce module est destiné aux cliniciens assurant habituellement un rôle d’intervention de crise au sein des services d’urgences psychiatriques.
Les formations sont assurées par un binôme de formateurs psychiatre et psychologue-clinicien. En Bourgogne-Franche-Comté, ces binômes sont eux-mêmes formés en amont par le Pr Vandel, psychiatre au CHU de Besançon, et Mme Alberici, psychologue au CH de Dole, référents nationaux de ce dispositif.
Notre volonté : renforcer la mixité dans les groupes de formations pour créer un réseau et une dynamique pertinente et cohérente sur un même territoire.
Vous souhaitez participer à ces formations et intégrer le réseau d’acteurs de prévention ?
Renseignements et inscriptions auprès de l’Ireps BFC : formation@ireps-bfc.org.
Festival d’Angoulême : Comment la BD s’est emparée des maladies psychiques
LVIRESA
l’occasion du 47e festival d’Angoulême, « 20 Minutes » s’est penché sur
l’intérêt récent des auteurs et autrices de BD pour dessiner et décrire
les maladies psychiques
Oihana Gabriel
20minutes.fr*
Illustration du festival d'Angoulême qui s'ouvre le jeudi 30 janvier 2020. — AFP
Comment parler de la dépression avec légèreté ? Des troubles
bipolaires avec clarté et délicatesse ? La BD semble être devenue un
outil particulièrement propice pour dessiner les contours de ces
maladies psychiques méconnues et qui font peur.
Depuis quelques années, et particulièrement ces derniers mois, on a
vu fleurir, dans les librairies, des romans graphiques et des BD qui
abordent ces troubles de l’esprit.
Ils participent au fait que ces maladies, que les patients comme leurs proches ont du mal à aborder, ne soient plus un tabou.
C’est comme ça que je disparais*. La nouvelle bande dessinée de
Mirion Malle,
parue le 17 janvier, aborde une maladie aussi mystérieuse que
stigmatisante : la dépression. Et elle n’est pas la seule à s’intéresser
aux troubles de l’esprit. A l’occasion du festival d’Angoulême (qui
avait d’ailleurs décerné en 2019 son prix Fauve Révélation à Ted, drôle de coco, sur l’autisme), 20 Minutes a plongé dans les maladies psychiques vues par le 9e art. Car
loin des clichés d’une BD cantonnée aux sujets légers, on a vu fleurir
ces dernières années des ouvrages qui mettent en bulles les troubles
bipolaires (Goupil ou face**), la dépression (Chute libre***, Tout va bien**** etJe vais mieux, merci*****), la schizophrénie(Ces jours qui disparaissent******), ou encoreles
addictions avec les planches quotidiennes de Lisa Mandel sur Instagram.
« C’est sûr qu’il y a de plus en plus de BD sur les maladies
psychiques », confirme Alan, vendeur à
Bulles de salon, librairie de BD à Paris. Un intérêt particulièrement bénéfique pour les patients et leur entourage. Couverture de la dernière BD sortie
sur la dépression: C'est comme ça que je disparais de Mirion Malle. -
Mirion Malle/ La ville brûle Lever un tabouParler de ces maladies, qui en général ne se devinent pas et ne
préviennent pas de leur arrivée, c’est bien sûr faire tomber un tabou.
Si nombre de films, romans, pièces de théâtre mettent en lumière ces
maux répandus, dont on parle de plus en plus, le 9e art présente une
large palette d’atouts. « Ce n’est pas la BD qui vient sortir la maladie psychiatrique de
l’ignorance, mais elle y participe et se montre très compétente »,
introduit Grégoire Seguin, éditeur de Mademoiselle Caroline (Chute libre). Planche de la BD sur la dépression Chute Libre, de Mademoiselle Caroline. - Mademoiselle Caroline / DelcourtChaque ouvrage apporte sa pierre pour
améliorer la compréhension de ces maux. Mirion Malle décrit ainsi le
manque d’envie, la fatigue omniprésente, l’isolement de Clara qui
traverse un épisode dépressif. Lisa Mandel, qui s’attelle à combattre
ses addictions, raconte ses découvertes inattendues : « Je pensais me
libérer de toutes mes addictions, tabac, alcool, sucre, jeux. En fait,
j’ai développé une nouvelle addiction aux réseaux sociaux », soupire
l’autrice.
Souvent ludiques, concis, poignants, ces récits,
autobiographiques ou de fiction, permettent aux patients de se
renseigner via un média plus accessible qu’un essai de 500 pages.
« D’autant que les troubles bipolaires interviennent souvent à la fin de
l’adolescence », rappelle Jean-Michel Delile, psychiatre. Une période
où la BD est un loisir répandu, quel que soit le milieu socioculturel. Par ailleurs, par le dessin, on peut décrire et transmettre
énormément d’émotions. « Il est plus facile de décrire ce qu’un patient
imagine ou éprouve avec des dessins qu’avec des mots », appuie Alan, le
vendeur de BD.
Lutter contre les clichés
Les lecteurs peuvent s’identifier facilement à ces femmes et hommes,
et rompre ainsi leur isolement, caractéristique des maladies psychiques.
« Goupil ou Face, c’est robuste au plan scientifique et
élégant sur le plan artistique, salue Jean-Michel Delile. Et cela décrit
bien comment s’aider soi-même… et se faire aider. De temps en temps,
des patients nous apportent des BD qui ont pu les aider parce que ça
leur rappelait leur situation, mais de manière positive, avec une
issue. » Un point primordial pour Mirion Malle. « Dès le début, je n’avais pas
envie de parler de suicide, mais de faire une fiction sur le quotidien,
montrer que l’intensité de la dépression ne mène pas toujours à la
chute. » Pour Lisa Mandel, ces ouvrages « montrent qu’on peut
travailler, avoir une famille et être atteint d’une maladie psychique.
Avant, on était un peu condamné… » « Un des problèmes majeurs des personnes qui souffrent de troubles
psychiatriques, quels qu’ils soient, c’est qu’elles n’identifient pas le
problème comme étant une maladie, mais une tare personnelle, complète
le psychiatre. Ce genre de BD peut aider à sortir de ce cliché. » En
plus de déculpabiliser, cela signifie qu’on peut combattre la maladie.
« C’est parfaitement en harmonie avec ce qu’on développe en
psychiatrie : une coconstruction pour que les personnes soient les
acteurs de leur traitement », se félicite Jean-Michel Delille. Souligner les difficultés Ces récits dessinés peuvent également aider les proches, souvent
démunis et maladroits, à mieux comprendre ces troubles. « Je voulais
insister sur les difficultés qu’on rencontre avec ses proches, sans
manichéisme, avoue Mirion Malle. Comme on ne parle pas de ces maladies,
on ne sait pas en parler. » Et le psychiatre de confirmer que
l’entourage n’est pas toujours une aide. « Quand on dit "c’est une
question de volonté", cela ne fait qu’empirer les choses… » Planche de la BD sur la dépression C'est comme ça que je disparais. - Mirion Malle/ La ville brûleMirion Malle insiste aussi sur son
souhait de pointer les difficultés du milieu psychiatrique aujourd’hui.
« Pour se soigner, ce n’est pas qu’une question de volonté, il y a un
coût et les listes d’attente sont longues… Etre en dépression, c’est
aussi handicapant que de se briser la jambe, mais on n’est pas pris au
sérieux ! Je ne dis pas que la BD va faire changer le système. Mais en
parlant sur les réseaux sociaux, dans les films, dans les BD, j’espère
que ce manque de moyens va être pointé du doigt. » Cet intérêt récent du 9e art s’inscrit dans un phénomène plus global.
Loin de l’image caricaturale d’un art mineur réservé aux plus jeunes,
la bande dessinée s’impose de plus en plus comme incontournable pour
comprendre notre société. « Depuis quelques années, la bande dessinée
s’est emparée du réel et se penche sur des préoccupations sociétales
(santé, migrants…), qui étaient auparavant réservées au journalisme ou
au documentaire », analyse Lisa Mandel. Une tendance que confirme
Grégoire Seguin, éditeur : « la BD n’était pas considérée comme un
élément pédagogique, alors qu’elle a toujours été utilisée pour cela,
notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Un bon croquis vaut mieux
qu’un long discours ! On n’en est qu’au début de l’exploitation de cette
vertu… » * C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle, La ville Brûle, janvier 2020. ** Goupil ou Face, de Lou Lubie, Warum Editions, 2016 *** Chute libre, carnet du gouffre, de Mademoiselle Caroline, Delcourt, 2013 **** Tout va bien, de Charlie Genmor, Delcourt Mars 2019 ***** Je vais mieux, merci, vaincre la dépression, édition Tchou juin 2018 ****** Ces jours qui disparaissent, Timothée Le Boucher, Glénat, 2017.
Programme sentinelle : exemple de prévention du suicide auprès d’une population agricole en Suisse - 31/01/20 Sentinel program: Example of suicide prevention for an agricultural population in Switzerland
Doi : 10.1016/j.encep.2019.10.008
S. Saillant a, ⁎ , L. Michaud b, J. Besson c, Y. Dorogi b
a Département de psychiatrie générale et liaison, Centre Neuchâtelois de psychiatrie, Maladière 45, 2000 Neuchâtel, Suisse
b Service de psychiatrie de liaison, département de psychiatrie, CHUV, Les Allières, Av. De Beaumont 23, 1011 Lausanne, Suisse
c Service de psychiatrie communautaire, département de psychiatrie, CHUV, place Chauderon 18, 1003 Lausanne, Suisse
⁎Auteur correspondant.
Sous presse. L'Encéphale
Disponible en ligne depuis le vendredi 31 janvier 2020
Résumé Objectifs Présenter la mise sur pied d’une formation de prévention à la problématique suicidaire auprès d’une population de travailleurs du domaine agricole dans deux cantons de Suisse francophone (Vaud et Neuchâtel). Méthodes Le modèle de formation repose sur un concept de mises en situation ayant pour objectif de travailler sur la posture (savoir être) des participants, en formant des « sentinelles » qui peuvent établir un lien entre les individus en souffrance et les ressources d’aide disponibles. La durée de la session de formation est d’une demi-journée, alternant entre travail en plénière et mises en situation en petits groupes. Résultats Neuf sessions ont eu lieu avec 220 participants au total. Les thèmes abordés par les participants furent, d’une part, l’aspect tabou du sujet, la difficulté à en parler et la nécessité de pouvoir aborder le sujet (rompre l’isolement). Les participants ont mis en évidence la nécessité d’avoir des pairs qui servent de relais afin d’obtenir de l’aide. Conclusions Compte tenu de ce groupe à risque, nous mettons en évidence une nécessité à renforcer la prévention du suicide auprès de la population agricole, avec des programmes de formation et également en améliorant l’accès aux soins de santé mentale, aspect souvent déficitaire dans le milieu rural.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Suicidal ideation and mental health disorders in young school children across Europe
Viviane Kovess-Masfety
1, 2
Daniel Pilowsky
Dietmar Goelitz
Rowella Kuijpers
Roy Otten
Maria Francesca Moro
Adina Bitfoi
Ceren Koç
Sigita Lesinskiene
Zlatka Mihova
Greg Hanson
Christophe Fermanian
3
Ondine Pez
4
Mauro Giovanni Carta
1
Fondation pour la santé publique
2
EHESP - École des Hautes Études en Santé Publique [EHESP]
3
Unité de recherche clinique
4
Pacte, Laboratoire de sciences sociales
Abstract : INTRODUCTION:
The aim of this study is to measure the prevalence of suicidal ideation
and thoughts of death in elementary school children in a European survey
and to determine the associated socio-demographic and clinical factors.
METHODS:
Data refer to children aged 6-12 (N=7062) from Italy, Turkey, Romania,
Bulgaria, Lithuania, Germany, and the Netherlands randomly selected in
primary schools. Suicidal thoughts and death ideation were measured
using a computerized pictorial diagnostic tool from the Dominic
Interactive (DI) completed by the children. The Strengths and
Difficulties Questionnaire (SDQ) was administrated to teachers and
parents along with a socio-demographic questionnaire.
RESULTS:
Suicidal ideation was present in 16.96% of the sample (from 9.9 in Italy
to 26.84 in Germany), death thoughts by 21.93% (from 7.71% in Italy to
32.78 in Germany). SI and DT were more frequent in single-parent
families and large families. Externalizing disorders were strongly
correlated with SI and DT after controlling for other factors and this
was true for internalizing disorders only when reported by the children.
CONCLUSION:
Recognizing suicidal ideation in young children may be recommended as
part of preventive strategies such as screening in the context of the
presence of any mental health problems whether externalizing or
internalizing.
Changes in the number of suicide re-attempts in a French region since the inception of VigilanS, a regionwide program combining brief contact interventions (BCI) Larissa Fossi Djembi, Guillaume Vaiva, Christophe Debien, Stéphane Duhem, Anne-Laure Demarty, Yves-Akoli Koudou & Antoine Messiah BMC Psychiatry volume 20, Article number: 26 (2020)
Brief Contact Interventions (BCIs) after a suicide attempt (SA) are an important element of prevention against SA and suicide. They are easier to generalize to an entire population than other forms of intervention. VigilanS generalizes to a whole French region a BCI combining resource cards, telephone calls and mailings, according to a predefined algorithm. It was implemented gradually in the Nord-Pas-de-Calais (NPC), France, between 2015 and 2018. Here, we evaluate the effectiveness of VigilanS, in terms of SA reduction, using annual data collected by participating centers. Hypothesis tested: the higher the VigilanS implementation in a center (measured by penetrance), the greater the decrease in the number of SA observed in this center. Methods
The study period was from 2014 to 2018, across all of NPC centers. We performed a series of linear regressions, each center representing a statistical unit. The outcome was the change in the number of SA, relative to the initial number, and the predictive variable was VigilanS’ penetrance: number of patients included in VigilanS over the total number of SA. Search for influential points (points beyond threshold values of 3 influence criteria) and weighted least squares estimations were performed. Results
Twenty-one centers were running VigilanS in 2018, with an average penetrance of 32%. A significant relationship was identified, showing a sharp decrease in SA as a function of penetrance (slope = − 1.13; p = 3*10− 5). The model suggested that a 25% of penetrance would yield a SA decrease of 41%. Conclusion
VigilanS has the potential to reduce SA. Subgroup analyzes are needed to further evaluate its effectiveness. Subgroup analyses remain to be done, in order to evaluate the specific variations of SA by group.
Le GHU Paris, 1er acteur hospitalier parisien des maladies mentales et du système nerveux lance son nouveau site internet ! Le Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie et neurosciences, né du rapprochement des établissements Maison Blanche, Perray-Vaucluse et Sainte-Anne le 1er janvier 2019, poursuit la transformation de sa plateforme de communication par le lancement de son nouveau site internet.
Agenda de l'ENS de Lyon (École normale supérieure de Lyon) « Brevet de secourisme psychique » - Osons prévenir le suicide
Conférence
Date
lun 10 fév 2020
Horaires
18h30-20h30
Lieu(x)
Site Descartes - Amphithéâtre Descartes
Intervenant(s)
Professeur Jean-Louis Terra | SHU Psymobile et centre de prévention du suicide | Pôle ouest, centre hospitalier le Vinatier | Laboratoire Parcours Santé Systémique P2S EA4129 | Université Claude Bernard Lyon 1 | Membre de l’observatoire national du suicide
Langue(s) des interventions
Français
Description générale
Conférence organisée par la commission santé de l'ENS de Lyon AFFICHE
Il est important de considérer que le suicide est d’abord une prise de contrôle totale et définitive sur la souffrance. Sa prévention est en compétition avec ce projet radical. Avant de céder, les personnes en crise suicidaire luttent contre leurs souffrances et le processus suicidaire. Intervenir revient à donner une chance supplémentaire dans la lutte contre la souffrance plus que viser à éviter le suicide à n’importe quel prix. Ceci suppose d’aller rapidement à l’essentiel, c'est-à-dire de recueillir et organiser les informations pertinentes qui permettront de prendre les décisions pour protéger la personne dans les heures et jours suivants et réduire l’intensité de ses souffrances.
Ici à l’ENS de Lyon comme ailleurs, chacun peut être amené à intervenir auprès d’une personne en grande souffrance psychique. L’exposé visera à mettre en lumière les points-clés de l’intervention pour favoriser sa réussite : comment limiter les peurs réciproques liées à l’intervention, comment gagner du temps grâce à la précision des questions, évaluer l’urgence suicidaire (et non le risque sur la vie entière), explorer les heures futures pour mieux ajuster la pose des premières pierres d’un plan personnalisé de protection, notamment par l’identification et la mobilisation des personnes, services et dispositifs ressources.
Gratuit Réservé à Etudiants de l'ENS de Lyon
La prévention et la prise en charge des risques psychosociaux : un partenariat actif associant l’ENSP et le Courbat Source http://www.ensp.interieur.gouv.fr/*
Durant trois jours, une délégation d’élèves officiers et d’élèves commissaires de l’ENSP a rendu visite aux patients du Courbat, une unité de soin pour les agents des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense. Un moment d’échanges important alors que la question du suicide et du « malaise » policier est au cœur de l’actualité !
La prévention des risques psychosociaux constitue depuis plusieurs années, une priorité pour le ministère de l’Intérieur, et tout particulièrement pour la Police nationale, dont les personnels sont confrontés à des conditions d’exercice toujours plus difficiles et exigeantes. À la tête des services, les commissaires et les officiers de police comptent parmi les acteurs prioritairement impliqués dans la détection et la prise en charge des situations à risque. Face à ces questions, il est donc crucial que les futurs cadres de la Police nationale soient formés à détecter et à prévenir les risques psychosociaux dans leurs services d’affectation. Pour acquérir ces compétences, l’ENSP dispense plusieurs heures de formation spécifique aux élèves commissaires et officiers. Dans ce cadre, une délégation d’une dizaine d’élèves est allée à la rencontre des responsables et des pensionnaires du château du Courbat.
Accueillis chaleureusement par Mme TROTET, la Directrice du centre et l’ensemble de son équipe soignante, les futurs cadres de la Police nationale ont abordé différentes thématiques comme le burn-out, les troubles de stress post traumatique, la gestion et l’évaluation des risques suicidaires, l’addiction ou encore l’hypnose… avant de rencontrer les patients. Un temps propice aux discussions, dans un climat de confiance réciproque. Enfin, ils ont partagé un moment sportif avec les pensionnaires. De son côté, Mme TROTET viendra prochainement à l’ENSP à la rencontre de tous les élèves en formation.
Une vaste forêt bordée d’étangs, un château rénové du XVIIIe siècle, un magnifique parc de 82 hectares. C’est ici, en Indre-et-Loire, aux environs de Tours que depuis 1953 le Courbat propose un parcours de soins individuel élaboré en étroite relation avec les obligations statutaires des métiers à haut risques, et notamment une forme physique et mentale compatible avec leurs fonctions, telles que le port d’armes, l’exemplarité, l’adaptation à la pression sociale et interne.
Autopsie psychologique : apports diagnostiques et thérapeutiques
Victoire Cannoni 1
1 AMU MED - Aix-Marseille Université - Faculté de médecine
Résumé : Introduction : l’autopsie psychologique est une pratique encore peu répandue en France. Au travers de notre travail, nous avons exploré les éventuelles différences existant entre médecins légistes et psychiatres quant à l’appréhension du phénomène suicidaire, de l’autopsie médicolégale et de l’autopsie psychologique. Nous avons ensuite proposé une analyse exhaustive de l’outil que constitue l’autopsie psychologique ainsi que des différentes dimensions épidémiologique, sociologique et médico-juridique dans lesquelles il s’inscrit. Objectifs : l’objectif principal était d’évaluer la dissociation et la probable complémentarité entre psychiatrie et médecine légale à travers une évaluation des pratiques professionnelles dans le cadre des décès par suicide. Matériel et méthodes : il s’agissait d’une étude épidémiologique descriptive multicentrique transversale, multicentrique, proposant un questionnaire à deux populations médicales : psychiatres et médecins légistes. Résultats : Dans l’ensemble, psychiatres et médecins légistes semblent aborder la question du suicide de manière similaire. Cependant, nous avons relevé une hétérogénéité quant à l’attribution de l’expertise de chacun dans l’explicitation du phénomène suicidaire. Discussion : dans le cadre de la recherche, les deux synthèses successives de l’Inserm ont permis d’établir des recommandations de bonnes pratiques ouvrant ainsi le champ à l’utilisation de l’autopsie psychologique dans ce domaine en France. Dans le cadre judiciaire et médicolégal, la validité scientifique de l’outil est reconnue à l’échelle internationale, et utilisée de manière courante dans différentes zones géographiques (États-Unis, pays anglo-saxons…). Conclusion : une meilleure coordination entre les différentes institutions, notamment entre médecine légale et psychiatrie, et de nombreux partenariats semblent à développer de manière prioritaire.
Soumis le : mardi 17 décembre 2019 - 15:24:20
Dernière modification le : mercredi 29 janvier 2020 - 01:36:35
Fichier CANNONI Victoire - Thèse.pdf
L’envers du vieillissement « réussi » : de la solitude au suicide des personnes âgées en France
Arnaud Campéon
Dans Rhizome 2019/4 (N° 74), pages 3 à 4
Vieillir est l’une des expériences les plus communes à notre condition humaine. C’est là une donnée biologique entendue. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est que nous sommes plus nombreux à vieillir et, surtout, que nous vieillissons plus vieux. Les démographes le rappellent en montrant combien les progrès réalisés pour augmenter l’espérance de vie ont été considérables au cours des deux derniers siècles, et notamment depuis la deuxième moitié du xxe siècle. Cette révolution de la longévité est inédite dans l’histoire de l’humanité [1]
Vivre plus longtemps nécessite donc de se demander dans quelles conditions et pour quel accompagnement. En effet, l’accent mis sur l’accroissement continu de la longévité tend parfois à occulter l’expérience douloureuse de certaines épreuves du grand âge [2], notamment lorsque les conditions d’un « vieillissement réussi » ne sont pas réunies. Plusieurs signaux d’alerte existent déjà, une pauvreté monétaire lancinante touche notamment environ 10 % des retraités. Toutes les associations de solidarité le constatent et dénoncent la vulnérabilité de certaines personnes âgées lorsque la perte d’autonomie (fonctionnelle et/ou cognitive) se mêle à l’isolement et à la solitude. En d’autres termes, le vieillissement de la population et l’accroissement de la longévité soulèvent des enjeux politiques et sociaux fondamentaux qui, s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent contribuer à faire obstacle à l’équité à tous les âges de la vie. C’est notamment ce qu’a pu nous rappeler l’épisode de la canicule de l’été 2003 qui avait révélé la détresse dans laquelle certain.e.s de nos aîné.e.s avaient terminé leur vie. C’est aussi ce que nous révèlent les nombreux suicides qui traversent cette période de l’existence et qui interpellent, par la négative, notre société à fournir les conditions propices à un vieillissement intégré.
Lire la suite https://www.cairn.info/revue-rhizome-2019-4-page-3.htm
Mis en ligne sur Cairn.info le 28/01/2020
INFO + Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (Pôle CMME)
Consultations spécialisées
Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (Pôle CMME) - Troubles liés à l’usage de l’alcool
Chef de pôle: Pr Philip GORWOOD
Cadre de santé: M. Gilles MENAGE
Accueil de la CMME: 01 45 65 62 14
Secrétariat chef de pôle et PU-PH: 01 45 65 85 72
Secrétariat du cadre de santé : 01 45 65 72 95
Secrétariat des Diplômes Universitaires (DU): 01 45 65 85 40
Adresse :
1 rue Cabanis
75014 Paris
La
Clinique des Maladies Mentales et de l'Encéphale (CMME) a été créée à
l’hôpital Sainte-Anne en 1877 pour accueillir la première chaire de
psychiatrie d’une Faculté de médecine en France. Aujourd’hui pôle
hospitalo-universitaire moderne et innovant, la CMME est rattachée à la
faculté de médecine de la nouvelle Université de Paris (ex-Université
Paris-Descartes) et poursuit les 3 missions de soins, d’enseignement et
de recherche.
La CMME propose des soins spécialisés, non-sectorisés et ouverts, pour adultes (16 ans et plus) dans 4 domaines:
Troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale et boulimie)
Troubles de l'humeur (troubles bipolaires et troubles dépressifs)
Crise suicidaire (idées suicidaires et tentative de suicide)
Suicide des forces de l’ordre: ces policiers qui viennent en aide à leurs pairs
TÉMOIGNAGE - Près
de 5000 policiers ont rejoint la page Facebook SOS policiers en
détresse, association qui lutte contre les suicides dans la police.
Par MARGAUX D ADHEMAR DE CRANSAC
Depuis
le début de l’année 2020, déjà trois fonctionnaires se sont donné la
mort. En 2019, selon un décompte de la police nationale, 59 policiers se
sont suicidés, soit une hausse de 60% par rapport à l’année précédente.
Une page Facebook créée par des policiers vient en aide à ceux susceptibles de passer à l’acte - une structure montée par des policiers pour des policiers.
«J’étais dans le vestiaire, mon arme à la main, et si tu ne m’avais pas répondu…»,
confie une collègue à Christophe, vice-président de l’association SOS
policiers en détresse. Un aveu que le fonctionnaire de la brigade
anticriminalité de Dijon entend souvent de la part de ses confrères. Le
dernier appel qu’il a reçu était celui d’une femme d’une quarantaine
d’années, le soir, à 23h: «Elle m’a dit: “Christophe, dis-moi un
mot. Je suis en voiture, là. Dis-moi un mot qui prouve que le métier que
je fais a encore un sens”. J’ai répondu: “Pense aux victimes, pense à
toutes ces personnes qui ont été victimes d’infraction et que tu as
aidées”. Le lendemain, j’ai rappelé pour savoir comment ça allait. Elle
m’a dit: “Tu sais , tu te serais trompé de mot, je me serais mise dans
un arbre”.»
Des suicides à répétition
Avec 59 suicides l’année dernière, le bilan est presque aussi élevé que «l’année noire» de 1996,
lorsque 70 suicides avaient été recensés. Bien souvent, ces suicides
adviennent sur le lieu de travail, dénonçant ainsi un management
défaillant. Christophe en est persuadé, «les collègues ne font plus attention les uns aux autres». «Dans mon commissariat, un jeune ADS (Adjoint de sécurité) de 24 ans s’est suicidé», explique le policier membre de l’association. «C’est
son père, qui était aussi un collègue, qui l’a retrouvé au sein même du
commissariat. Le lendemain de l’enterrement, j’ai été choqué par
l’indifférence générale du service. La vie reprenait son cours, comme si
rien ne s’était passé. Pourtant, on savait que c’était lié à ses
supérieurs, qu’il y avait eu un vrai problème de management.».
Seulement
quelques mois après cet événement, le service du commissariat de
Christophe a fait face à une nouvelle tentative de suicide: «Le
commissaire nous a dit: “On est d’accord, c’est un appel au secours,
c’est un problème personnel” , alors que la tentative de suicide s’était
produite sur le lieu de travail. (...) Il avait son arme à la main, il
était soûl. Il avait laissé trois lettres - deux pour le côté
professionnel et une pour le personnel». Christophe a alors le
déclic et s’engage aux côtés de Yohan, fondateur de la page Facebook,
créant une association pour venir en aide aux policiers à bout de nerfs. En 1996, 71 policiers se sont suicidés. Depuis, les différentes mesures
mises en place n'ont pas fait baissé la courbe des suicides. Résultat ?
Entre 1996 et 2018, 1054 policiers ont mis un terme à leur vie. Et ce
taux ne baissera pas en 2019.
Peur d’être désarmé
Pourtant,
depuis 1996, les policiers ont à leur disposition une cellule d’écoute.
Un service officiel peu utilisé dans la profession: «Il y a une vraie rupture entre l’administration et les collègues»,
témoigne le vice-président de l’association SOS policiers en détresse.
Pour Christophe, cette défiance vis-à-vis des psychologues est liée à la
peur d’être désarmé: «Le problème, c’est la confidentialité: si on
parle au psy en expliquant ce qui ne va pas bien, les collègues
craignent que le psychologue avertisse la hiérarchie et le désarme. Or,
le psychologue fait son travail en alertant. (...) Cette peur est très
ancrée dans les mentalités. Le but de notre association est de rendre
leur légitimité aux psychologues, parce que nous connaissons nos
limites, nous sommes juste policiers, donc, à un moment donné, il faut
passer le relais à un psychologue professionnel. C’est pourquoi notre
travail est de s’attacher à faire le lien entre l’administration et nos
collègues».
Une alternative qui séduit les gardiens de la paix. Selon les informations communiquées par l’association au Figaro,
du 28 septembre au 31 décembre 2019, la cellule d’écoute officielle a
reçu seulement 300 appels, alors que SOS policiers en détresse a été
sollicité environ 6000 fois. Un écart lié, selon Christophe, au fait que
les psychologues de la cellule d’écoute ne connaissent pas le métier: «Il
faut d’abord que les policiers expliquent leur profession. Alors
qu’avec nous, il y a un “transfert d’identification”. Ils nous disent
simplement dans quel service ils sont, puis on se tutoie tout de suite,
une confiance s’installe rapidement, ils parlent tout de suite de leurs
problèmes. On se confie plus facilement à des pairs qu’à des
professionnels extérieurs. Nous, nous connaissons les spécificités du
métier. Les policiers qui nous appellent nous font confiance. Et puis,
on arrive à se reconnaître grâce à notre propre jargon».
Une violence quotidienne «qui pousse à presser la détente»
Au-delà
de la confiance mutuelle et du vocabulaire commun, les policiers qui
contactent SOS policiers en détresse savent que ceux qui leur parlent
connaissent leur quotidien et la violence à laquelle ils sont bien
souvent confrontés. Un sujet tabou au sein de la profession: rares sont
les cas où les forces de l’ordre s’expriment sur cette violence, «ayant intégré en école policière qu’on ne parle pas de ce qu’on fait ou de ce que l’on voit au travail». Une façon également de protéger leurs familles. «Nous
n’avons pas le droit de parler, c’est ce qu’on nous inculque en école
policière (...). Le vase se remplit un peu tous les jours, on attend
qu’il soit plein pour le vider», ajoute Christophe.
Un silence sur la violence quotidienne qui se retourne finalement contre eux: «À
force d’y être confrontés, on banalise la violence, même celle
vis-à-vis de nous. Tous les jours, on doit faire preuve de courage, et,
bien souvent, c’est ce courage quotidien qui pousse à presser la détente», explique le cofondateur de l’association.
Début
octobre, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, avait annoncé
la mise en place d’un nouveau numéro vert (0805 230 405) pour lutter
contre ce phénomène de suicides au sein de la profession.
"L'année 2019 a été riche pour l'association REPERES44. Elle a permis de conforter notre action de postvention pour les endeuillés par suicide. Les rencontres et les temps de sensibilisation sur la question du deuil après suicide se poursuivent avec les acteurs de première ligne (gendarmerie, police, SDIS, SAMU, élus...) à l'échelle du département. Notre plaquette informative à destination des endeuillés peut donc être transmise par ces acteurs essentiels de la prévention.
Notre site internet http://www.reperes44.org/ a également vu le jour cette année. Vous pouvez y retrouver l'actualité de l'association, les conférences, la plaquette à imprimer ainsi que des conseils de lecture.
Le cycle de conférence proposé sur le harcèlement va s'achever le 6 février (détails sur le site internet).
Il ne nous reste plus qu'à garder le cap pour 2020!
L’association REPERES44 vous souhaite donc une très belle année 2020 et que nous puissions continuer à œuvrer ensemble en 2020, chacun avec sa couleur !