Calvados. Des formations pour repérer les états présuicidaires avec la Maison des adolescents
Ouest-France Nathalie TRAVADON. Publié le 12/09/2019 à 15h52
Patrick Genvresse, pédopsychiatre des Hôpitaux et directeur médical de la Maison des adolescents à Caen. | ARCHIVES THOMAS BREGARDIS
La Maison des adolescents du Calvados dispense des formations pour sensibiliser les professionnels de santé, de l’éducation, de la justice, les bénévoles associatifs, et toutes personnes étant en contact avec un public adolescent.
Quatre questions au…
Dr Patrick Genvresse, pédopsychiatre et directeur de la Maison des adolescents du Calvados.
Comment intervenez-vous sur le suicide ?
Nous faisons partie d’un groupe de prévention suicide à l’Agence régionale de santé. Nous réfléchissons à tous les aspects des suicides. Et ce afin de bien sensibiliser à la reconnaissance des états présuicidaires ou crises suicidaires. C’est pourquoi la Maison des Adolescents du Calvados propose deux nouvelles sessions de formation sur le second semestre 2019, intitulées « Adolescents : idées de mort et suicide ». Elle s’adresse aux professionnels de santé, de l’éducation, de la justice, aux bénévoles associatifs, et toutes personnes étant en contact avec un public adolescent.
Quel est le taux de suicide en Normandie ?
La Normandie et la Bretagne se distinguent avec un taux de suicide plus élevé de 10 % que la moyenne nationale. Mais en Normandie, le taux de suicide chez les adolescents est moins élevé qu’au national. Dans nos statistiques, c’est entre 15 et 24 ans que la personne tente le plus fréquemment de se suicider. Mais c’est à l’adolescence qu’on réussit le moins fréquemment son suicide. Après 50 ans, un suicide aboutit sur deux tentatives.
Pourquoi ces tentatives de suicide ?
Cela fait partie du processus du dialogue tonique avec la mort, c’est une confrontation avec soi-même : au fond est-ce que je vaux le coup ? Aurai-je une vie à la hauteur de mes aspirations ? Etc. On constate aussi que le cyber harcèlement augmente les risques de suicide.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
On peut constater une tendance au retrait avec une modification dans le caractère. Cela peut se traduire par de la fatigue, de l’anxiété, de la tristesse, irritabilité et agressivité, perte d’appétit ou boulimie, troubles du sommeil, perte du goût des choses, sentiment d’échec et d’inutilité, mauvaise image de soi et sentiment de dévalorisation, impuissance à trouver par soi-même des solutions à ses problèmes, troubles de la mémoire, rumination mentale, appétence alcoolique et tabagique, etc.
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