Retrouvez également toutes les manifestations, outils etc des journées ici
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Lancé il y a un an, le réseau Agri Sentinelles se dote d’un site internet destiné à sensibiliser, former et outiller les techniciens agricoles désireux de s’impliquer dans la détection de signaux et la prévention du suicide chez les agriculteurs.
Société L'Invité de la Rédaction
Du lundi au vendredi à 7h50
Julie Geneste, chef du service de psychiatrie d'urgence au CHU de Clermont-Ferrand. © Radio France - Pascal Gautier
Le suicide chez les jeunes commenté par une psychiatre clermontoise
Diffusion du mardi 10 septembre 2019 Durée : 5min
La journée internationale de la prévention du suicide se focalise sur les jeunes cette année. D’après l'Organisation Mondiale de la Santé le suicide chez les 15-29 ans est la deuxième cause de mortalité devant les accidents de la route. Pascal Gautier en parle avec Julie Geneste, chef du service de psychiatrie d'urgence au CHU de Clermont-Ferrand.
Ce mardi 10 septembre, le monde entier se mobilise pour lutter contre le suicide.
A Fil Santé Jeunes, nous sommes particulièrement sensibles à cette thématique.
Malheureusement, de nombreuses idées reçues persistent. Le sujet inquiète : quand on y pense soi-même, on ne sait pas comment en parler et quand un proche nous en parle, on prend souvent peur. On cherche à relativiser ou à minimiser, souvent avec les meilleures intentions du monde mais cela donne parfois l’impression qu’on ne prend pas le problème au sérieux. Il ne faut pas hésiter à poser les mots justes : appelons un « chat » un « chat », et des « idées suicidaires » des « idées suicidaires » ! Même si le sujet fait peur, ne tournons pas autour du pot. Montrons plutôt à celui qui souffre qu’on peut accueillir sa parole et l’accompagner vers les professionnels qui peuvent vraiment l’aider.
Et toi, as-tu déjà été confronté de près ou de loin au suicide ? N’hésite pas à appeler Fil Santé Jeunes pour en parler ou à donner notre numéro à un pote en difficulté.
Pour en savoir plus sur ce sujet, tu peux aussi lire ces articles :
– Les idées suicidaires sur Fil Santé Jeunes
– Un copine / un copain parle de suicide, que faire ?
https://www.filsantejeunes.com/journee-mondiale-de-prevention-du-suicide-21457
Occitanie Haute-Garonne Toulouse
Une mère témoigne : “le suicide des adolescents reste tabou parce que c'est dramatique, c'est brutal, c'est violent.”
Par Laurence Boffet Publié le 10/09/2019 https://france3-regions.francetvinfo.fr/*
Emmanuelle Dournes a choisi de témoigner, après le suicide de son fils Corentin / © Olivier Denoun / FTV
Une maman a choisi de témoigner en cette journée mondiale de prévention du suicide. Elle a perdu son fils de 16 ans il y a quelques mois et estime qu'il faut libérer la parole sur un sujet qui reste tabou en France : le suicide des adolescents.
Son fils Corentin avait 16 ans. Le 6 mai dernier, il a mis fin à ses jours, près d'un terrain de rugby, à côté de son ancien collège. Quelques mois après ce drame, Emmanuelle Dournes a choisi de témoigner car si elle éprouve "un sentiment d'injustice", elle estime aussi que la parole doit se libérer autour du suicide des adolescents, "un tabou en France".
Nous l'avons rencontrée chez elle à Pechbonnieu en Haute-Garonne.
J'ai envie de témoigner parce que depuis le suicide de mon fils, j'ai envie que d'autres parents sachent. Il faut faire tomber ce tabou parce que moi, avant ce drame, je n'en avais jamais entendu parler. Emmanuelle Dournes
Elle nous explique pourquoi elle a choisi de témoigner :
Journée mondiale de prévention du suicide : le témoignage d'une mère (1/2)
Ça commence aujourd'hui Suicide : ceux qui restent...
La prévention du suicide à l'ère des jeux vidéos en ligne
Le Monde (site web) lundi 9 septembre 2019
Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours dans le monde, selon l'OMS
Près
de 800 000 personnes meurent en se suicidant chaque année dans le
monde, soit quasiment deux fois plus de morts que pour le paludisme ou
pour les homicides. « Toutes les quarante secondes, une personne met fin à ses jours dans le monde » , annonce l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport rendu public lundi 9 septembre, « Suicides dans le monde », deuxième édition après un premier rapport publié en 2014.Le suicide reste la deuxième cause de mortalité, derrière les traumatismes dus aux accidents de la route, chez les jeunes de 15 à 29 ans. Il est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, derrière les affections maternelles, et la troisième chez les garçons dans cette tranche d'âge, après les accidents de la route et la « violence interpersonnelle » .
L'OMS rappelle aussi que 79 % des suicides ont lieu dans les pays à faible revenu et intermédiaire. Si le taux mondial était estimé, en 2016, à 10,5 pour 100 000 habitants, les taux varient de 5 à 30. L'agence onusienne précise aussi que moins de la moitié des Etats membres (80 sur 183) disposent de données de bonne qualité, en particulier dans les pays à faible revenu.
20 % des suicides réalisés avec des pesticides
Cela étant, les statistiques par continent ou grande région permettent de voir les pays où le suicide est le plus fréquent. En Europe, si le taux en France est établi à 12,1 pour 100 000 habitants, il s'élève à 26,5 en Russie, 25,7 en Lituanie ou encore 18,5 en Ukraine. En Amérique, les Etats-Unis connaissent un taux relativement élevé avec 13,7, mais loin derrière l'Uruguay, 16,5, ou le Surinam 23,2.
En Afrique, les pays connaissant les plus forts taux de suicide sont le Lesotho (28,9), la Côte d'Ivoire (23) et l'Ouganda (20). Dans les autres régions du monde, asiatiques notamment, les pays qui présentent les taux les plus forts de suicide sont la Corée du Sud avec 20,2, l'Inde, avec 16,5 ou encore le Japon avec 14,3.
Ce déséquilibre entre économies développées et pays en voie de développement explique également l'importance que prennent les pesticides dans la réalisation de l'acte. Ainsi que le précise l'OMS, « les méthodes les plus courantes sont la pendaison, l'autoempoisonnement par les pesticides et les armes à feu » .
« Les pesticides sont des produits parmi les plus faciles d'accès, en particulier dans les grands pays ruraux comme la Chine ou l'Inde. 20 % des suicides dans le monde sont réalisés avec des pesticides, car ce ne sont pas seulement des agriculteurs qui utilisent ces produits et, surtout, qui en ont un accès facile » , explique Mark Van Ommeren, psychologue, coordinateur du service de santé mentale de l'OMS.
La forte toxicité de nombreux produits chimiques
Dans un rapport spécifique réalisé en commun avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), « La prévention du suicide : indications pour les services d'homologation et réglementation des pesticides », publié lui aussi lundi 9 septembre, l'agence onusienne de santé établit le lien entre l'accessibilité aux pesticides dangereux et le nombre de suicides. Elle estime qu' « entre 110 000 et 168 000 suicides par ingestion de pesticides se déroulent chaque année dans le monde » , dont 95 % dans les pays à faible revenu et intermédiaire.
Une dizaine d'années plus tôt, l'OMS avait déjà alerté sur ce problème et suggéré des stratégies pour limiter le nombre de ces suicides. L'un d'entre eux avait été la promotion de « boîtes fermées à clé » pour stocker ces produits dangereux. « Utile, mais pas suffisant » , témoigne Mark Van Ommeren. « Les suicides sont souvent des gestes impulsifs, et si le moyen est inaccessible ou très complexe d'accès, cela peut suffire à réduire leur nombre. D'autre part, quand des gens attentent à leur vie par empoisonnement, si le produit ingéré est moins dangereux, les chances de survie sont plus importantes » , avance encore le psychologue.
La forte toxicité de nombreux produits chimiques - dont le paraquat et le propanil pour les herbicides, le phosphure d'aluminium pour tuer les rongeurs, ou encore le monocrotophos (interdit en Europe) et le parathion, des insecticides - signifie que « les tentatives de suicide par leur ingestion conduisent souvent à la mort, en particulier dans des situations où il n'existe pas d'antidote ou d'établissements médicaux à proximité » , précise l'OMS.
Diminution des décès au Sri Lanka et en Corée du Sud
Le but est donc de pousser à l'interdiction des produits les plus dangereux, dont certains sont déjà prohibés dans certaines régions du monde, dont l'Europe. De nombreuses données montrent, selon ce rapport, « que l'interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de suicides nationaux ».
Et de citer l'exemple du Sri Lanka, où une série d'interdictions a entraîné une baisse de 70 % du nombre de suicides, entre 1995 et 2015, épargnant ainsi la vie de 93 000 personnes. En Corée du Sud, où l'herbicide paraquat avait été à l'origine de dizaines de milliers de suicides dans les années 2000, son interdiction, en 2011, a eu pour conséquence la diminution de moitié du nombre de décès par ingestion de pesticides dans les deux années suivantes.
« Il est notable que les morts par autoempoisonnement sont moins nombreuses dans les pays à haut revenu, là où les pesticides les plus dangereux sont interdits, où les restrictions d'usage sont les plus importantes et où les pulvérisateurs professionnels usent de moyens mécaniques et technologiques » , indique le document.
Selon l'OMS, une interdiction mondiale des produits les plus dangereux permettrait d'éviter des dizaines de milliers de morts chaque année.
This article appeared in Le Monde (site web)
"Te voir vieillir me manque" : un père prend la parole pour lever le tabou autour du suicide des jeunes
Famille
PRÉVENTION - C'est un acte tellement insupportable que la plupart des parents ne sauront jamais comment s’en remettre. Chaque année en France, 10.000 jeunes se suicident. C'est même la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans. La faute, peut-être, au tabou qui entoure ce fléau. A l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, qui se tient ce mardi 10 septembre, un père endeuillé et une responsable d'association ont accepté de témoigner...
10 sept. 11:37 - Virginie FAUROUX https://www.lci.fr/*
Quelle valeur a la mort qu’on se donne soi-même ? "On serait vraiment en droit de se poser la question quand on voit le silence qui entoure le suicide des jeunes", interpelle Thérèse Hannier, la présidente de l’association Phare Enfants-Parents, contactée par LCI à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide. Et pourtant… Les chiffres, glaçants, parlent d'eux mêmes. Chaque année, en France, 10.000 jeunes se suicident - les plus touchées étant les jeunes filles de 15 à 19 ans (en moyenne 41 pour 10.000).
C’est d'ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans, après les accidents de la route, et la première cause chez les 25-34 ans. "Un âge pourtant où on a toutes les raisons de ne pas mourir, lance-t-elle. Et, phénomène nouveau dans notre société, depuis quelques années, des enfants de moins de 9 ans mettent fin à leurs jours !" Sauf que - malgré ce qu'on pourrait penser - ce n’est pas un choix. Jamais. Ces jeunes ont juste abandonné le combat. Alors, pourquoi un tel tabou ?
Vous êtes des parents formidables mais ce monde n'est pas fait pour moi.Margaux Baudin
"Non, le suicide n'est pas une fatalité, martèle notre spécialiste. Encore une idée reçue totalement fausse qui revient à dire qu'il n'y a rien à faire, alors que c'est 'une mort évitable', selon les propres dires de l'OMS. Il suffit parfois de tendre une main et d'écouter". C'est justement le rôle de l'association Phare Enfants-Parents, sauf que les moyens pour y arriver manquent cruellement. "Et quand on s'adresse aux politiques, ils vous répondent : 'Tout va bien, madame !', s'insurge Thérèse Hannier. Pourtant, cela ne reflète pas la réalité : rendez-vous compte, toutes les dix minutes, en France, un adolescent fait une tentative de suicide". Et la plupart du temps, les parents sont les laissés pour compte. "Trop peur de déflorer le secret médical, dit-elle. Mais il ne s'agit pas de ça, les familles ont juste besoin de clés pour savoir comment accompagner leur enfant qui va mal... avant qu'il ne soit trop tard".
Rémi Baudin est l'un de ces papas déboussolés, mais lui n'a pas eu le temps d'appeler à l'aide ; il n'a rien vu, rien compris. Sa fille Margaux s'est pendue le 3 mars 2015, à l'âge de 24 ans, alors qu'elle était partie en Roumanie réaliser son rêve : devenir pédiatre. Elle avait décidé d'y poursuivre ses études de médecine "car la compétition y est moins forte qu'en France", explique-t-il. "Il faut dire qu'elle avait échoué par deux fois au PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé, ndlr), ce fameux concours très décrié. Pourtant, c'était une jeune fille intelligente qui n’avait pas besoin de beaucoup travailler pour avoir d’excellentes notes. En revanche, son talon d'Achille, c'était son hypersensibilité. Résultat, elle se mettait une pression folle", lâche-t-il.
Le père de famille se souvient d'ailleurs de scènes angoissantes quand Margaux faisait ses devoirs enfant : "Elle pleurait très facilement et multipliait les 'j'y arrive pas !' Il fallait beaucoup de patience pour la calmer et la rassurer", raconte-t-il, la voix cassée. Et comme une histoire qui se répète inlassablement, c'est par ces mots que la jeune femme a signé son acte. "Vous êtes des parents formidables mais ce monde n'est pas fait pour moi (...). Je veux faire médecine mais je n'y arrive pas", a-t-elle écrit avant de mettre fin à ses jours. "Mais comment imaginer que cette sensibilité pourrait la faire basculer vers une issue aussi tragique ?", se demande encore son père, qui oeuvre désormais auprès de l'association Dr Margaux.
"Vigilant mais pas trop intrusif"
Il est en effet souvent difficile pour des parents de faire la part des choses entre une dépression passagère et un mal-être plus profond. "Quelquefois, c'est plus sournois, explique Thérèse Hannier. Elle-même a compris trop tard quand son fils de 18 ans a mis fin à ses jours. "Il s'agit d'une autre catégorie de personnes vulnérables dont on ne parle jamais parce qu'elle échappe au radar des psychiatres, ce sont les jeunes 'qui ont tout pour être heureux'. Ils sont plutôt souriants, ont un parcours scolaire sans faute, ont des parents aimants… en revanche, ce sont des éponges qui prennent en pleine face toutes les agressions de la vie. Et un jour, une goutte d’eau fait exploser le vase, entraînant un passage à l’acte complètement inattendu", dit-elle, tout en souhaitant soupeser ses mots. Elle n'a nulle envie ici de semer la psychose dans les chaumières.
"On peut aussi être alerté par un certain nombre de signes avant-coureurs, insiste-t-elle. Ainsi, si votre adolescent change soudainement d’attitude, se replie sur lui-même, devient violent, agit avec une grande irritabilité, a des sautes d’humeur, et perd l’appétit ou le sommeil, il faut s’inquiéter". Sauf qu'il n'est pas toujours évident d'intervenir, car un ado en détresse est souvent dans le déni et refuse toute main tendue. "C’est un dosage subtil, reconnaît Rémi Baudin. Car les parents sont souvent les dernières personnes auprès de qui les jeunes veulent avoir des réponses à leurs questions. Alors ils vont sur internet et là, on trouve de tout et surtout du n’importe quoi. Il faut donc être à la fois très vigilant et en même temps pas trop intrusif". Terrible équation.
La psychiatrie comme seule réponse
Quant aux thérapies, il y aurait beaucoup de choses à dire, nous confie Thérèse Hannier. "Ce qui est prévu par le plan Santé Mentale du gouvernement ne repose que sur la psychiatrie, avec comme seule réponse à la détresse humaine des prescriptions médicamenteuses. Et ce n’est pas ce qu’il faut pour éviter, par exemple, les récidives, martèle-t-elle. Cela passe aussi et surtout par la parole. Voyez-plutôt : la demande d'écoute et de soutien constitue près de la moitié de nos appels !".
Et pourquoi ne pas aller prêcher cette bonne parole dans les établissements scolaires ? Un vœu pieux pour Thérèse Hannier. "Pour cela, il faudrait déjà lever l'idée qui consiste à dire qu’en parler donnerait de mauvaises idées, le fameux 'effet Werther' (une hypothèse selon laquelle la forte médiatisation d’un suicide peut servir de déclencheur, voire de mode d’emploi incitant au passage à l'acte, ndlr). Alors que tous les psychiatres de renommée sont formels, il faut au contraire évoquer le suicide pour que ça puisse déclencher une prise de conscience chez certains jeunes. Bien sûr, il faut trouver les bons mots mais cela ne veut pas dire mettre une chape de silence sur ce problème", conclut-elle.
Virginie FAUROUX
Mis à jour 10/09/2019 https://www.lci.fr/famille/te-voir-vieillir-me-manque-un-pere-prend-la-parole-pour-lever-le-tabou-autour-du-suicide-des-jeunes-2131690.html
Le suicide : comprendre et prévenir
https://la1ere.francetvinfo.fr*
Le nombre de décès par suicide est de 15 pour 100 000 habitants en Nouvelle-Calédonie. C’est plus qu'en France. Etat des lieux à l’occasion de la journée mondiale de la prévention du suicide.
© NCla1ère
Natacha Cognard, Cédric Michaut, Alix Madec (avec Caroline Moureaux)
Publié le 10/09/2019
En 2013, Nathalie Vagner a perdu sa fille de 19 ans. Celle-ci s’est pendue au domicile familial, les raisons restent indéterminées.
« Comme pour beaucoup de suicides, c’était quelque chose qui n’était pas prévisible. C’est vrai qu’elle avait fait plusieurs tentatives auparavant, mais je pensais qu’elle en était sortie, donc j’avais baissé ma garde. Le matin, elle riait, elle était en pleine forme, et le soir, voilà… Elle s’est pendue dans sa chambre et elle a mis fin à ses jours cette fois » explique cette mère. « On est impuissant, on ne peut rien faire, on ne voit rien venir. Le moment de la crise suicidaire, à un moment de la journée, en quelques minutes c’est décidé et suivant l’action du suicide, c’est définitif. »
Une enquête sur les comportements suicidairesEn 2014, une enquête sur les comportements suicidaires en Nouvelle-Calédonie a été lancée par le gouvernement, en collaboration avec le centre hospitalier spécialisé Albert Bousquet, un laboratoire australien, et l’organisation mondiale de la santé, l’OMS. Les travaux de cette étude seront rendus publics très prochainement et doivent aider à mieux comprendre les causes de la mortalité par suicide dans le pays. Sur le territoire, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15/24 ans, derrière les accidents de la route.
© DASS NC
Des spécificités dans le PacifiqueUne spécificité insulaire est évoquée dans le Pacifique. La région du Pacifique occidental concentrerait à elle seule presque un quart des suicides dans le monde. « On peut incriminer entre guillemets le mode de vie occidental, mais ce n’est peut-être pas si simple. C’est plus le changement, c’est à dire le détachement par rapport à des repères culturels, habituels. En cas de détresse, on va voir quelqu’un et ce quelqu’un n’est plus disponible si notre mode de vie change, si on migre vers la ville, on est éloigné de nos structures religieuses, familiales, traditionnelles, donc le recours aux aides est plus compliqué » explique le Dr Benjamin Goodfellow, psychiatre au CHS Albert Bousquet.
© DASS NC
L’alcool et les stupéfiants en facteurs aggravantsOn compte en moyenne chaque année quarante décès par suicide en Nouvelle-Calédonie, des hommes en majorité, dans la tranche d’âge des 25-44 ans avec une proportion importante de jeunes gens. La pendaison et l’utilisation des armes à feu sont des méthodes très utilisées. Le constat est clair : la consommation d’alcool et de stupéfiants aggrave la détresse des personnes.
« Quand on a une rupture amoureuse ou quand on perd son emploi et qu’on se met à boire ou à prendre des substances de façon excessive et pas appropriée, çà aggrave le problème. Si on a une dépression et qu’on ne la soigne pas, çà va aggraver le problème » confirme le Dr Goodfellow. « Si on corrige un peu ces choses là, si on aide les gens à trouver des solutions concrètes à ces difficultés là qui sont de l’ordre de la santé, alors il sera peut-être plus facile de surmonter une rupture, de surmonter et de trouver des solutions pour se réorienter professionnellement si on perd son boulot.. »
« Garder de l’espoir de toute façon »Réapprendre à vivre après le suicide de sa fille, c’est le combat de Nathalie Vagner. Cinq ans et demi après le drame, cette Calédonienne parle de résilience. « On peut facilement se laisser aller à vouloir soi-même en finir, mais la vie retrouvera son chemin donc il faut garder de l’espoir de toute façon. Et on retrouve la joie d’être avec les autres, la joie d’être en famille. Des fois on aura besoin d‘être seule, et des fois on a besoin d’être entourée, d’avoir de l’amour parce que l’amour et le temps, c’est tout ce qui guérit ».
Pour s’en sortir, des solutions existent, et des outils de prévention du suicide sont à la disposition des Calédoniens.
Le reportage de Natacha Cognard et Cédric Michaut
TEMOIGNAGE SUICIDE
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
Une oreille attentive en cas de crise suicidaire Ecouter et apporter une réponse, c'est le travail porté par les 13 écoutants de l'agence SOS écoute. Depuis 2012 sur le territoire, l'antenne reçoit entre 4700 et 5000 appels par an. Détresse psychologique ou encore crises suicidaires, les domaines d'intervention des professionnels sont divers.
En cette journée mondiale de prévention du suicide, Alix Madec s'est intéressée au travail porté par les spécialistes de l’antenne de SOS écoute.
SOS écoute enrobé
00:0001:45
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
© Alix Madec
Un numéro unique et gratuit peut être contacté de 9 h à 1 h du matin, il s’agit du 05 30 30. Les répondants sont formés à écouter explique Claude Cousin, coordinatrice de la plateforme SOS écoute Nouvelle-Calédonie, au micro d’Alix Madec.
SOS écoute itw Cousin
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
00:0000:48
L’invitée de la matinale Suzanne Devlin, la coordinatrice du réseau territorial de la santé mentale auprès de la DASS était l’invitée de la matinale ce mardi avec Charlotte Mestre
Invitée de la matinale 10 septembre 2019. Suzanne Devlin
nouvelle calédonie https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
700 suicides par an en Pays de la Loire
Pour 9 000 suicides par an et 150 000 tentatives, la région capte à elle seule 700 cas de suicide et 10 700 tentatives déclarées.
« Garder le contact avec les patients passés par les services d’urgence ou une hospitalisation est très important » , indique le professeur Bénédicte Gohier, chef du service de psychiatrie-addictologie au CHU d’Angers.
34 établissements participants dans la région
Missionnée par l’Agence régionale de santé, son équipe lancera, en début d’année prochaine, un dispositif inédit pour lutter contre le phénomène de récidive. Au total, 34 établissements de santé des cinq départements ont été contactés pour participer à ce travail de prévention. Il devra bénéficier d’une montée en charge progressive.
« Risques de rechute dans les premiers mois »
« Notre cellule de VigilanS sera composée d’une équipe de quatre infirmiers. Elle sera chargée de recontacter par téléphone les personnes ayant accepté un suivi. » Selon le Dr Dewi Le Gal, médecin coordonnateur, « les risques de rechute dans les premiers mois demandent de la vigilance. »
« Casser l’isolement »
En plus de pouvoir disposer de cette aide, les patients à risque recevront une carte avec un numéro vert qu’ils pourront contacter 5 jours sur 7. Les médecins et psychiatres référents seront associés au dispositif. « L’objectif est de casser l’isolement, ce sentiment de solitude intérieure , poursuit la chef de service. En plus de la prise en charge habituelle, les patients sauront qu’ils peuvent compter sur une personne neutre qui pense à eux, détachée de l’entourage proche. »
« Nore appel doit être un soulagement »
Rodée aux techniques d’entretien, l’équipe abordera avec le patient la question des idées suicidaires. « Pour la plupart d’entre eux, notre appel doit être un soulagement. Beaucoup n’ont pas la capacité d’aller vers le soin tout seul. » De là, la cellule pourra avertir le Samu si nécessité. « Ce n’est jamais une liberté le suicide. Mais plutôt une absence de choix quand le patient n’arrive plus à avancer. »
This article appeared in Ouest-France (site web)
la prévention peut réduire le nombre de suicides de 15 à 25 %
Plusieurs mesures de prévention existent et fonctionnent : en parler premièrement, avec les lignes d'écoute comme SOS amitié ou Suicide Ecoute. Les associations sont unanimes, il faut davantage de communication, en particulier chez les jeunes, extrêmement touchés. Le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans dans le monde après les accidents de la route.
Le suivi est aussi primordial : après une tentative de suicide, le risque augmente significativement de parvenir à ses fins. Repérer et prendre en charge la dépression de manière précoce montre de bons résultats avec la mise en place de programmes de soutien.
Ce qui fonctionne également : limiter l'accès aux produits qui permettent de se suicider, les armes ou mêmes les pesticides utilisés pour s'empoisonner. "Le pays le mieux étudié est le Sri Lanka, précise Santé Publique France, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93 000 personnes entre 1995 et 2015"
On sait que la prévention permet de réduire le nombre de suicides de 15 à 25 %.
Laëtitia HeuvelineFrance Bleu Paris
https://www.francebleu.fr/infos/societe/suicide-les-jeunes-toujours-tres-touches-1568091764
Suicide chez les adolescents : briser le tabou
1 jeune sur 10 déclare avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année et 3% des adolescents ont déjà fait une tentative de suicide ayant nécessité une hospitalisation. Aujourd’hui, mardi 10 septembre, a lieu la journée internationale de la prévention du suicide. L’occasion de revenir sur le tabou qui entoure encore le suicide des adolescents. Par Solène Vestris - Mis à jour le 9 Septembre 2019 psychologies.com*
Le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les moins de 24 ans, derrière les accidents de la route. Les tentatives de suicides touchent principalement les jeunes filles de 15 à 19 ans ( Santé Publique France). Selon un rapport du Drees, l’âge moyen de la 1ère tentative de suicide est de 13,6 ans. Plus de 80% d’entre elles sont médicamenteuses, devant la défenestration, les scarifications et la pendaison.Les raisons ? Un mal-être fréquent en période d’adolescence causé bien souvent par le décrochage scolaire, l’isolement, le stress, certaines formes d’addictions ou encore des situations familiales difficiles.
Pour le Dr Marc Masson, psychiatre, « le suicide est aussi plus fréquent lorsqu’il y a d’ores et déjà un trouble psychique. Bipolarité, dépression, comportements alimentaires ou troubles borderline… Bien souvent, ces troubles entraînent aussi des addictions (drogues, alcool) ».
Autre facteur : une utilisation fréquente des réseaux sociaux pouvant vite susciter des problèmes psychiques, particulièrement chez les sujets fragiles : isolement, solitude, dépression, stress... Selon une étude de 2018, 81% des adolescents de 13 à 17 ans utilisent les réseaux sociaux, chiffre qui a doublé en 6 ans. Comme l’explique le Dr Marc Masson, « paradoxalement, malgré les innombrables relations virtuelles que les adolescents entretiennent aujourd’hui, l’isolement est grand. Et cet isolement peut effectivement être source de suicide, tentative de suicide ou pensées suicidaires ».
La prévention est aujourd’hui primordiale et porte déjà ses fruits puisqu’elle a permis depuis quelques années de réduire le nombre de suicides chez les jeunes, bien qu’il reste un problème de santé publique majeur. La France détient un des taux de suicide les plus élevé d’Europe, tous âges confondus. Comment prévenir ce fléau ? Pour le Dr Masson, « un accompagnement scolaire est nécessaire dans un premier temps pour détecter les différents troubles et souffrances psychiques et ainsi agir le plus rapidement possible. Puis, la médiatisation et la prévention, à savoir l’ouverture de lignes d’appel, ou encore une communication autour des aides prévues de la part des différentes associations, sont aussi essentielles en parallèle pour inciter à en parler et limiter les risques ».
A découvrir
Une pétition a été lancée par l’association PHARE Enfants-Parents et compte déjà plus de 10 000 signatures. Le but ? Lever le tabou autour du suicide pour mieux le prévenir.
En cas de crise suicidaire : contactez les associations ou lignes d’écoute, appelez le Samu (le 15 ou le 112), ou SOS Médecin.
Services d’écoute :
SOS Amitié
Service d’écoute destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Permanence d’écoute par tchat tous les soirs de 19 h à 23 h ou par mail (réponse sous 48h maximum).
Tél. : 01 42 96 26 26 (Ile-de-France).
Retrouvez les numéros régionaux d’appel sur le site de l’association.
Site Internet : www.sos-amitie.org.
Suicide écoute
Ecoute des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 45 39 40 00
Site Internet : www.suicide-ecoute.fr.
Fil Santé Jeunes
Ecoute, information et orientation des jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale.
Ligne d’écoute téléphonique anonyme et gratuite 7j/7, de 8h à minuit.
Tél : 32 24 ou 01 44 93 30 74 (depuis un portable)
Site Internet : www.filsantejeunes.com.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Suicide : 10 idées fausses
En France, une personne met fin à ses jours toutes les heures. Les tentatives de suicide sont souvent considérées comme « une preuve de lâcheté », « liées à l'hérédité » ou « réservées aux personnes qui souffrent d’un trouble mental ». Autant d’idées reçues qui ne reflètent pas du tout la réalité des 80 000 personnes qui tentent, chaque année, de mettre fin à leurs jours. Bénédicte Novis, écoutante de SOS Suicide-Phénix, Lyon, nous explique en quoi ces croyances sont fausses.
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Communiqué de presse OMS Suicide: toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours
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Ministère des Solidarités et de la Santé Suicide des personnes âgées : oser en parler
Publié le : 10 septembre 2019
https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/actualites/suicide-des-personnes-agees-oser-en-parler ***
Dossier de presse La MSA agit pour prévenir le suicide en agriculture Dossier de presse 10/09/2019 https://www.msa.fr/lfy/documents/11566/123021/Dossier+de+presse+-+La+MSA+agit+pour+pr%C3%A9venir+le+suicide+en+agriculture
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Communiqué de presse Agence régionale de santé de Normandie La sensibilisation et la formation au cœur de la stratégie régionale de lutte contre le suicide de l’Agence régionale de santé de Normandie
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Suicide : un vivier de 10 000 professionnels au service de la détection 11/09/19
Raphaël Lecocq https://www.pleinchamp.com*
Lancé il y a un an, le réseau Agri Sentinelles se dote d’un site internet destiné à sensibiliser, former et outiller les techniciens agricoles désireux de s’impliquer dans la détection de signaux et la prévention du suicide chez les agriculteurs.
Les néo-retraités aussi
En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours. C’est la catégorie socio-professionnelle la plus exposée au risque. Difficultés économiques, engagement conséquent dans le travail, isolement, problèmes familiaux qui s’agrègent : tels sont les principaux facteurs de risque de suicide. Les éleveurs et les hommes sont surreprésentés mais il faut balayer les poncifs sur l’éleveur en système intensif et surendetté. Les néo-retraités sont également affectés.
Ils sont conseillers de Chambre d’agriculture, de centre de gestion, inséminateurs, techniciens de coopérative, vétérinaires ou encore préventeurs à la Mutualité sociale agricole. Leur point commun ? Ils sont au contact plus ou moins régulièrement et plus ou moins longuement avec des agriculteurs. La promiscuité et la relation de confiance qu’ils nouent avec eux les placent dans le second cercle, après la famille, pour détecter les signaux dits faibles et potentiellement annonciateurs d’un passage à l’acte. « Le suicide en agriculture est un phénomène endémique très ancien », rappelle Stéphane Devillers, responsable du service juridique chez Allice. « C’est un échec humain collectif. Avec Agri-Sentinelles, le monde agricole, collectivement, a décidé de passer à l’action au cœur des territoires ».
En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours. C’est la catégorie socio-professionnelle la plus exposée au risque. Difficultés économiques, engagement conséquent dans le travail, isolement, problèmes familiaux qui s’agrègent : tels sont les principaux facteurs de risque de suicide. Les éleveurs et les hommes sont surreprésentés mais il faut balayer les poncifs sur l’éleveur en système intensif et surendetté. Les néo-retraités sont également affectés.
Ils sont conseillers de Chambre d’agriculture, de centre de gestion, inséminateurs, techniciens de coopérative, vétérinaires ou encore préventeurs à la Mutualité sociale agricole. Leur point commun ? Ils sont au contact plus ou moins régulièrement et plus ou moins longuement avec des agriculteurs. La promiscuité et la relation de confiance qu’ils nouent avec eux les placent dans le second cercle, après la famille, pour détecter les signaux dits faibles et potentiellement annonciateurs d’un passage à l’acte. « Le suicide en agriculture est un phénomène endémique très ancien », rappelle Stéphane Devillers, responsable du service juridique chez Allice. « C’est un échec humain collectif. Avec Agri-Sentinelles, le monde agricole, collectivement, a décidé de passer à l’action au cœur des territoires ».
Institut de l'élevage
Passage à l’action
Il y a un an, dans la cadre d’un projet Casdar, 26 organismes agricoles fédérés autour de Coop de France et d’Allice ont décidé de sensibiliser ce vivier de 10 000 conseillers et techniciens à la détection du suicide : c’est le programme Agri Sentinelles, animé par l’Institut de l’élevage.
Attention : il ne s’agit pas de faire de chaque conseiller et technicien agricole un professionnel de la prévention. Cela, c’est bien évidemment le rôle des acteurs impliqués dans la prévention des risques psycho-sociaux, à savoir les psychologues, les assistants sociaux ou encore les conseillers agricoles spécialisés répertoriés au sein de la MSA, de Solidarité Paysans, des Chambres d’agriculture ou encore des DDT. « L’une des vertus du réseau Agri Sentinelles, via le site internet www.reseau-agri-sentinelles.fr, c’est justement de répertorier et d’identifier une liste de ces acteurs sociaux vers lesquels les professionnels agricoles peuvent orienter les agriculteurs identifiés comme étant en situation de fragilité », explique Elsa Delanoue, sociologue au sein des Instituts techniques agricoles. « A ce jour, environ 270 professionnels de l’accompagnement des agriculteurs en difficulté figurent dans la base Agri-Sentinelles, avec leurs fiche contact, téléphone, mail et adresse, dûment renseignée, accessible aux techniciens et conseillers et bien évidemment aux agriculteurs eux-mêmes ».
Passage à l’action
Il y a un an, dans la cadre d’un projet Casdar, 26 organismes agricoles fédérés autour de Coop de France et d’Allice ont décidé de sensibiliser ce vivier de 10 000 conseillers et techniciens à la détection du suicide : c’est le programme Agri Sentinelles, animé par l’Institut de l’élevage.
Attention : il ne s’agit pas de faire de chaque conseiller et technicien agricole un professionnel de la prévention. Cela, c’est bien évidemment le rôle des acteurs impliqués dans la prévention des risques psycho-sociaux, à savoir les psychologues, les assistants sociaux ou encore les conseillers agricoles spécialisés répertoriés au sein de la MSA, de Solidarité Paysans, des Chambres d’agriculture ou encore des DDT. « L’une des vertus du réseau Agri Sentinelles, via le site internet www.reseau-agri-sentinelles.fr, c’est justement de répertorier et d’identifier une liste de ces acteurs sociaux vers lesquels les professionnels agricoles peuvent orienter les agriculteurs identifiés comme étant en situation de fragilité », explique Elsa Delanoue, sociologue au sein des Instituts techniques agricoles. « A ce jour, environ 270 professionnels de l’accompagnement des agriculteurs en difficulté figurent dans la base Agri-Sentinelles, avec leurs fiche contact, téléphone, mail et adresse, dûment renseignée, accessible aux techniciens et conseillers et bien évidemment aux agriculteurs eux-mêmes ».
Institut de l'élevage
Se déclarer volontaire, puis se former
Moyennant l’accord de leur employeur, les conseillers et techniciens désireux de s’impliquer, à leur niveau, dans la prévention du suicide, sont invités à s’inscrire sur le site internet du réseau Agri-Sentinelles. « Dans la foulée, ils auront la possibilité d’accéder à une formation destinée à identifier les situations difficiles, à adopter les bonnes attitudes et à orienter, si besoin, les agriculteurs vers un professionnel répertorié dans l’annuaire », explique Delphine Neumeister, chef de projet à l’Institut de l’élevage. Le réseau espère bien évidemment sensibiliser le maximum de sentinelles pour ne laisser aucun territoire et aucun agriculteur en dehors des radars. « Au sein de la Chambre d’agriculture du Cher, nous avons deux techniciens à temps plein sur cette problématique », déclare son président Etienne Gangneron. « Notre objectif est de rallier 30 techniciens sentinelles ». Le réseau constitué aujourd’hui de 26 organisations agricoles est bien évidemment ouvert à tout nouvel entrant. Leurs instigateurs ont notamment lancé un appel du pied aux réseaux bancaires.
Publié par Raphaël Lecocq
Se déclarer volontaire, puis se former
Moyennant l’accord de leur employeur, les conseillers et techniciens désireux de s’impliquer, à leur niveau, dans la prévention du suicide, sont invités à s’inscrire sur le site internet du réseau Agri-Sentinelles. « Dans la foulée, ils auront la possibilité d’accéder à une formation destinée à identifier les situations difficiles, à adopter les bonnes attitudes et à orienter, si besoin, les agriculteurs vers un professionnel répertorié dans l’annuaire », explique Delphine Neumeister, chef de projet à l’Institut de l’élevage. Le réseau espère bien évidemment sensibiliser le maximum de sentinelles pour ne laisser aucun territoire et aucun agriculteur en dehors des radars. « Au sein de la Chambre d’agriculture du Cher, nous avons deux techniciens à temps plein sur cette problématique », déclare son président Etienne Gangneron. « Notre objectif est de rallier 30 techniciens sentinelles ». Le réseau constitué aujourd’hui de 26 organisations agricoles est bien évidemment ouvert à tout nouvel entrant. Leurs instigateurs ont notamment lancé un appel du pied aux réseaux bancaires.
Publié par Raphaël Lecocq
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Société L'Invité de la Rédaction
Du lundi au vendredi à 7h50
Julie Geneste, chef du service de psychiatrie d'urgence au CHU de Clermont-Ferrand. © Radio France - Pascal Gautier
Le suicide chez les jeunes commenté par une psychiatre clermontoise
Diffusion du mardi 10 septembre 2019 Durée : 5min
La journée internationale de la prévention du suicide se focalise sur les jeunes cette année. D’après l'Organisation Mondiale de la Santé le suicide chez les 15-29 ans est la deuxième cause de mortalité devant les accidents de la route. Pascal Gautier en parle avec Julie Geneste, chef du service de psychiatrie d'urgence au CHU de Clermont-Ferrand.
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Ce mardi 10 septembre, le monde entier se mobilise pour lutter contre le suicide.
Malheureusement, de nombreuses idées reçues persistent. Le sujet inquiète : quand on y pense soi-même, on ne sait pas comment en parler et quand un proche nous en parle, on prend souvent peur. On cherche à relativiser ou à minimiser, souvent avec les meilleures intentions du monde mais cela donne parfois l’impression qu’on ne prend pas le problème au sérieux. Il ne faut pas hésiter à poser les mots justes : appelons un « chat » un « chat », et des « idées suicidaires » des « idées suicidaires » ! Même si le sujet fait peur, ne tournons pas autour du pot. Montrons plutôt à celui qui souffre qu’on peut accueillir sa parole et l’accompagner vers les professionnels qui peuvent vraiment l’aider.
Et toi, as-tu déjà été confronté de près ou de loin au suicide ? N’hésite pas à appeler Fil Santé Jeunes pour en parler ou à donner notre numéro à un pote en difficulté.
Pour en savoir plus sur ce sujet, tu peux aussi lire ces articles :
– Les idées suicidaires sur Fil Santé Jeunes
– Un copine / un copain parle de suicide, que faire ?
https://www.filsantejeunes.com/journee-mondiale-de-prevention-du-suicide-21457
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Journée mondiale de prévention du suicide Moins de suicides en Alsace qu’au niveau national et régional Avec 11,7 suicides pour 100 000 habitants, le Bas-Rhin a le taux de suicide le plus faible du Grand Est.
Plus de 800 000 personnes se suicident chaque année dans le monde, soit une mort auto-infligée toutes les 40 secondes, dénombre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié pour la journée mondiale de prévention du suicide ce 10 septembre.
En France, on compte 9 000 décès par suicide par an, l’un des taux les plus élevés d’Europe, selon des chiffres publiés en février dernier par Santé publique France, qui considère qu’il s’agit « d’un problème majeur de santé publique ».Mais le taux de suicide, très variable d’un département à l’autre, est l’un des nombreux indicateurs des disparités territoriales françaises. Le taux observé dans la région Grand Est, de 16,5 pour 100 000 habitants, est comparable à la moyenne nationale, détaille Santé publique France. À l’intérieur du Grand Est, les différences sont criantes, allant du simple au double. Ainsi, les deux départements alsaciens sont en dessous de la moyenne nationale et régionale. Le Bas-Rhin a même le taux de suicide (11,7 suicides pour 100 000 habitants) le plus faible du Grand Est. Il s’établit à 16,4 pour 100 000 dans le Haut-Rhin.
Deux fois moins que dans les Vosges
À l’inverse, les Vosges (23,7 pour 100 000 habitants) et la Haute-Marne (23,6) sont les départements du Grand Est où la proportion de décès par suicide est la plus élevée de la région.
Les deux départements alsaciens sont aussi largement en dessous des moyennes nationale et régionale concernant le nombre d’hospitalisations pour tentative de suicide : 66,1 pour 100 000 habitants dans le Bas-Rhin et 67 dans le Haut-Rhin en 2017, alors que la moyenne du Grand Est, comparable au taux national, est de 136.
Au niveau national, les tentatives de suicide apparaissent significativement liées à des facteurs tels que, dans les 12 mois précédant le passage à l’acte, un état dépressif caractérisé, le fait d’avoir vécu une séparation ou un divorce, le fait d’avoir été victime de harcèlement sexuel, une consommation quotidienne d’alcool.
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Prévention du suicide : comment aider son proche
Elise Descamps 10/09/2019
10 septembre : Journée mondiale de prévention du suicide. Nous avons demandé à Lucas Bemben, psychologue clinicien et psychothérapeute à Nancy au sein d’un foyer d’accueil médicalisé comment il est possible d’accompagner les personnes présentant un risque suicidaire.
Faire-face.fr : Existe-t-il un risque suicidaire particulier chez les personnes handicapées ?
Lucas Bemben : Les facteurs de souffrance humaine sont les mêmes pour tous : solitude, peur d’être sans valeur, de l’abandon, de l’échec, impuissance face aux événements…
Certes, le manque de ressources financières, la souffrance physique, l’isolement de nombreuses personnes handicapées les fragilisent. Mais on peut vivre ces souffrances sans jamais être en situation de danger suicidaire si existent autour de soi aussi des facteurs de protection, comme les aidants.
Encore faut-il que ceux-ci aient une possibilité de répit lorsqu’ils en ont besoin. Car il existe une forme de suicide dite ʺaltruisteʺ, actée dans l’idée de soulager son entourage.
Des émotions qui épuisent et une réalité déformée
Ce qui favorise la rumination des idéations suicidaires c’est aussi l’ennui. Si la vie se résume à être levé.e, lavé.e, manger, attendre dans un fauteuil, être remis.e au lit, que peut-on en attendre ? Or, même très dépendant.e, on peut avoir un projet, une raison de se lever. Rencontrer quelqu’un, aider les autres, trouver une occupation à son goût… Le regard posé sur soi, ses potentialités et non ses déficits, s’avèrent capitaux.
Un état dépressif ou des idées suicidaires n’ont rien de normal. Il faut aussi prendre garde à ne pas considérer que la déficience intellectuelle réduit le risque.
Faire-face.fr : Comment se manifeste concrètement l’imminence du suicide ?
L.B : Dans la crise suicidaire (risque de tentative dans les 48 heures) la personne se retrouve submergée par ses émotions. Elle en vient à ne plus pouvoir envisager de solutions lui permettant de s’en sortir. Ses émotions l’épuisent et la réalité devient floue, déformée. La personne ne cherche plus la résolution de problèmes mais l’effacement de la souffrance.
Observer les changements de comportement
Se résigner finalement à la mort peut provoquer des réactions très paradoxales. Libérée de son fardeau par l’imminence de la délivrance escomptée, la personne se sent mieux. Ce soudain changement doit mettre la puce à l’oreille. Mais cette crise n’est pas forcément très visible et il n’existe pas de réactions type.
Il faut surtout être attentif aux modifications de comportement par rapport à la norme de la personne en question, qui témoignent d’un changement de ʺclimat mentalʺ. Pour les personnes en situation de grand handicap, les signes peuvent être très subtils. Ils sont repérables uniquement par les personnes qui les côtoient le plus au quotidien, proches et assistants de vie par exemple.
Ne pas juger mais proposer son écoute
Faire-face.fr : Comment accompagner un proche dans une telle situation ?
Lucas Bemben : Chaque situation est unique. Mais il faut permettre à l’autre de s’exprimer sur ses émotions, sans jugement, pour l’aider à se sentir compris et légitime dans sa souffrance. On peut aussi réfléchir avec lui ou elle aux stratégies de résolution de problèmes à adopter. C’est la lutte contre l’épuisement des ressources cognitives.
Ne pas juger rationnellement. Les émotions ne disparaitront pas avec de la logique. Éviter les phrases creuses du type « je comprends » ou « tu verras, ça va s’arranger ». Préférer « Je ne peux savoir ce que tu ressens mais je veux bien que tu essayes de me l’expliquer ».
Mesurer l’ampleur de la souffrance et répondre à l’urgence
Aussi, il est important de parler directement de l’idée de suicide, la nommer. Si toutefois on se trompe sur l’état de la personne, cela ne créera pas des idées en elle. Elle verra en revanche que l’on a mesuré l’ampleur de sa souffrance.
En situation d’urgence, orienter chez un professionnel (psychiatre, psychologue), quitte à accompagner la personne au rendez-vous. L’hospitalisation sous contrainte est à manier avec précaution au risque de perdre sa confiance. Mais elle est parfois nécessaire quand il s’agit de sauver la vie. L’idéal est toutefois d’obtenir son adhésion en amont.
Note : cet article n’aborde pas la maladie psychique ou les effets secondaires de certains médicaments.
https://www.faire-face.fr/2019/09/10/suicide-handicap-aider/
Elise Descamps 10/09/2019
10 septembre : Journée mondiale de prévention du suicide. Nous avons demandé à Lucas Bemben, psychologue clinicien et psychothérapeute à Nancy au sein d’un foyer d’accueil médicalisé comment il est possible d’accompagner les personnes présentant un risque suicidaire.
Faire-face.fr : Existe-t-il un risque suicidaire particulier chez les personnes handicapées ?
Lucas Bemben : Les facteurs de souffrance humaine sont les mêmes pour tous : solitude, peur d’être sans valeur, de l’abandon, de l’échec, impuissance face aux événements…
Certes, le manque de ressources financières, la souffrance physique, l’isolement de nombreuses personnes handicapées les fragilisent. Mais on peut vivre ces souffrances sans jamais être en situation de danger suicidaire si existent autour de soi aussi des facteurs de protection, comme les aidants.
Encore faut-il que ceux-ci aient une possibilité de répit lorsqu’ils en ont besoin. Car il existe une forme de suicide dite ʺaltruisteʺ, actée dans l’idée de soulager son entourage.
Des émotions qui épuisent et une réalité déformée
Ce qui favorise la rumination des idéations suicidaires c’est aussi l’ennui. Si la vie se résume à être levé.e, lavé.e, manger, attendre dans un fauteuil, être remis.e au lit, que peut-on en attendre ? Or, même très dépendant.e, on peut avoir un projet, une raison de se lever. Rencontrer quelqu’un, aider les autres, trouver une occupation à son goût… Le regard posé sur soi, ses potentialités et non ses déficits, s’avèrent capitaux.
Un état dépressif ou des idées suicidaires n’ont rien de normal. Il faut aussi prendre garde à ne pas considérer que la déficience intellectuelle réduit le risque.
Faire-face.fr : Comment se manifeste concrètement l’imminence du suicide ?
L.B : Dans la crise suicidaire (risque de tentative dans les 48 heures) la personne se retrouve submergée par ses émotions. Elle en vient à ne plus pouvoir envisager de solutions lui permettant de s’en sortir. Ses émotions l’épuisent et la réalité devient floue, déformée. La personne ne cherche plus la résolution de problèmes mais l’effacement de la souffrance.
Observer les changements de comportement
Se résigner finalement à la mort peut provoquer des réactions très paradoxales. Libérée de son fardeau par l’imminence de la délivrance escomptée, la personne se sent mieux. Ce soudain changement doit mettre la puce à l’oreille. Mais cette crise n’est pas forcément très visible et il n’existe pas de réactions type.
Il faut surtout être attentif aux modifications de comportement par rapport à la norme de la personne en question, qui témoignent d’un changement de ʺclimat mentalʺ. Pour les personnes en situation de grand handicap, les signes peuvent être très subtils. Ils sont repérables uniquement par les personnes qui les côtoient le plus au quotidien, proches et assistants de vie par exemple.
Ne pas juger mais proposer son écoute
Faire-face.fr : Comment accompagner un proche dans une telle situation ?
Lucas Bemben : Chaque situation est unique. Mais il faut permettre à l’autre de s’exprimer sur ses émotions, sans jugement, pour l’aider à se sentir compris et légitime dans sa souffrance. On peut aussi réfléchir avec lui ou elle aux stratégies de résolution de problèmes à adopter. C’est la lutte contre l’épuisement des ressources cognitives.
Ne pas juger rationnellement. Les émotions ne disparaitront pas avec de la logique. Éviter les phrases creuses du type « je comprends » ou « tu verras, ça va s’arranger ». Préférer « Je ne peux savoir ce que tu ressens mais je veux bien que tu essayes de me l’expliquer ».
Mesurer l’ampleur de la souffrance et répondre à l’urgence
Aussi, il est important de parler directement de l’idée de suicide, la nommer. Si toutefois on se trompe sur l’état de la personne, cela ne créera pas des idées en elle. Elle verra en revanche que l’on a mesuré l’ampleur de sa souffrance.
En situation d’urgence, orienter chez un professionnel (psychiatre, psychologue), quitte à accompagner la personne au rendez-vous. L’hospitalisation sous contrainte est à manier avec précaution au risque de perdre sa confiance. Mais elle est parfois nécessaire quand il s’agit de sauver la vie. L’idéal est toutefois d’obtenir son adhésion en amont.
Note : cet article n’aborde pas la maladie psychique ou les effets secondaires de certains médicaments.
https://www.faire-face.fr/2019/09/10/suicide-handicap-aider/
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Occitanie Haute-Garonne Toulouse
Une mère témoigne : “le suicide des adolescents reste tabou parce que c'est dramatique, c'est brutal, c'est violent.”
Par Laurence Boffet Publié le 10/09/2019 https://france3-regions.francetvinfo.fr/*
Emmanuelle Dournes a choisi de témoigner, après le suicide de son fils Corentin / © Olivier Denoun / FTV
Une maman a choisi de témoigner en cette journée mondiale de prévention du suicide. Elle a perdu son fils de 16 ans il y a quelques mois et estime qu'il faut libérer la parole sur un sujet qui reste tabou en France : le suicide des adolescents.
Son fils Corentin avait 16 ans. Le 6 mai dernier, il a mis fin à ses jours, près d'un terrain de rugby, à côté de son ancien collège. Quelques mois après ce drame, Emmanuelle Dournes a choisi de témoigner car si elle éprouve "un sentiment d'injustice", elle estime aussi que la parole doit se libérer autour du suicide des adolescents, "un tabou en France".
Nous l'avons rencontrée chez elle à Pechbonnieu en Haute-Garonne.
J'ai envie de témoigner parce que depuis le suicide de mon fils, j'ai envie que d'autres parents sachent. Il faut faire tomber ce tabou parce que moi, avant ce drame, je n'en avais jamais entendu parler. Emmanuelle Dournes
Elle nous explique pourquoi elle a choisi de témoigner :
Journée mondiale de prévention du suicide : le témoignage d'une mère (1/2)
10§09/2019 Emmanuelle Dournes a perdu son fils Corentin le 6 mai 2019. Cet
adolescent de 16 ans a mis fin à ses jours. Elle a choisi de témoigner
en cette journée mondiale de prévention du suicide et nous explique
pourquoi c'est important pour elle de libérer la parole sur un sujet
encore tabou en France.
Témoignage recueilli par Benoît Roux et Olivier Denoun.
Pour en savoir plus : https://france3-regions.francetvinfo....
Des signes difficiles à déceler
Corentin n'allait pas bien. Il s'isolait, communiquait moins avec ses parents et sa soeur. Pour autant, sa famille n'a pas décelé son mal-être profond. "Le gros souci à l'adolescence, c'est que le mal-être est masqué par l'adolescence elle-même" dit Emmanuelle Dournes "nous, quand on a vu que notre fils n'allait pas bien, on nous a dit "t'inquiète pas, ça va passer, c'est la crise d'adolescence" et en fait, il peut se cacher derrière ça un mal beaucoup plus profond alors que ce sont des signes que beaucoup d'ados présentent : un petit peu d'isolement, les écrans, moins de communication avec les parents".
Corentin n'allait pas bien. Il s'isolait, communiquait moins avec ses parents et sa soeur. Pour autant, sa famille n'a pas décelé son mal-être profond. "Le gros souci à l'adolescence, c'est que le mal-être est masqué par l'adolescence elle-même" dit Emmanuelle Dournes "nous, quand on a vu que notre fils n'allait pas bien, on nous a dit "t'inquiète pas, ça va passer, c'est la crise d'adolescence" et en fait, il peut se cacher derrière ça un mal beaucoup plus profond alors que ce sont des signes que beaucoup d'ados présentent : un petit peu d'isolement, les écrans, moins de communication avec les parents".
Le système des vagues
Il y a des périodes de profond chagrin, de désespoir où on se dit qu'on ne va pas arriver à surmonter ce drame et notre chagrin et puis il y a des fois où la vie reprend son cours. Ce n'est pas facile. Nous, on a l'impression que tout s'est arrêté et en fait, la vie continue".La culpabilité inévitable, le chagrin qui vous submerge et la vie qui continue, malgré tout, c'est ce qu'on appelle "le système des vagues". Emmanuelle nous explique ce phénomène, vécu par beaucoup de parents comme elle.
Journée mondiale de prévention du suicide : le témoignage d'une mère (2/2)
Journée mondiale de prévention du suicide : le témoignage d'une mère (2/2)
S'investir pour éviter d'autres dramesAprès la mort de leur fils, Emmanuelle et sa famille ont trouvé "un grand soutien" auprès de l'association Phare Enfants-Parents, une association d'écoute et de prévention basée à Paris. "Malheureusement, c'est à Paris et il y a énormément de choses à faire en terme de prévention en amont, en région et dans les grandes villes". Alors, s'il est "encore trop tôt" pour elle, Emmanuelle a choisi d'"être active" pour surmonter "le sentiment d'injustice" qui l'habite depuis la mort de son fils et aider d'autres parents. Elle envisage de créer dans les mois qui viennent une antenne de l'association Phare à Toulouse et d'animer des groupes de parole "pour éviter d'autres drames".
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diffusé le mar. 10.09.19 à 13h55 disponible jusqu'au 10.10.19 magazines - 65 min
présenté par : Faustine Bollaert
A l'occasion de la Journée Mondiale de la Prévention du Suicide, gros plan sur ce sujet très sensible et encore trop souvent tabou.
https://www.france.tv/france-2/ca-commence-aujourd-hui/1057497-suicide-ceux-qui-restent.html
A l'occasion de la Journée Mondiale de la Prévention du Suicide, gros plan sur ce sujet très sensible et encore trop souvent tabou.
https://www.france.tv/france-2/ca-commence-aujourd-hui/1057497-suicide-ceux-qui-restent.html
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CANADA La prévention du suicide à l'ère des jeux vidéos en ligne
Publié le mardi 10 septembre 2019
a ecouter https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/region-zero-8/segments/entrevue/132608/samuel-gignac-son-off-odin-prevention-suicide
Samuel Gignac alias Son Off Odin Photo : Radio-Canada / Gracieuseté
Le gamer de Val-d'Or Samuel Gignac a été formé en intervention psychosociale. En cette journée mondiale de la prévention du suicide, il explique comment sa passion pour les jeux vidéos l'a amené à intervenir en ligne auprès d'autres amateurs de jeux vidéos qui suivent sa page.
En premier lieu, il revient sur la compétition de jeux vidéo Dreamhack qui se déroulait à Montréal la fin de semaine dernière. Il parle ensuite de prévention du suicide en ligne, soit via son compte Twitch personnel nommé Son Off Odin, ou encore via la chaîne Intervenant Gamer, consacrée à l'aide psychologique envers les joueurs de jeux vidéo.
La ligne de prévention du suicide 1-866-APPELLE est disponible 24 heures sur 24 pour les gens qui ressentent le besoin de se confier.
a ecouter https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/region-zero-8/segments/entrevue/132608/samuel-gignac-son-off-odin-prevention-suicide
Samuel Gignac alias Son Off Odin Photo : Radio-Canada / Gracieuseté
Le gamer de Val-d'Or Samuel Gignac a été formé en intervention psychosociale. En cette journée mondiale de la prévention du suicide, il explique comment sa passion pour les jeux vidéos l'a amené à intervenir en ligne auprès d'autres amateurs de jeux vidéos qui suivent sa page.
En premier lieu, il revient sur la compétition de jeux vidéo Dreamhack qui se déroulait à Montréal la fin de semaine dernière. Il parle ensuite de prévention du suicide en ligne, soit via son compte Twitch personnel nommé Son Off Odin, ou encore via la chaîne Intervenant Gamer, consacrée à l'aide psychologique envers les joueurs de jeux vidéo.
La ligne de prévention du suicide 1-866-APPELLE est disponible 24 heures sur 24 pour les gens qui ressentent le besoin de se confier.
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Prévention du suicide : journée d’information demain à La Rochelle
10 septembre 2019 La Rochelle www.vogueradio.fr*
C’est aujourd’hui la Journée mondiale de prévention du suicide. A cette occasion, le Groupe hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis se mobilise. Car si le nombre de suicides baisse d’une manière générale, il reste encore très préoccupant. Un suicide a lieu toutes les 40 secondes dans le monde, et une tentative toutes les 3 secondes. Des moyens de prévention sont donc mis en œuvre pour répondre à ce phénomène, comme des actions de formation auprès des 4 000 professionnels de santé de Charente-Maritime sur la compréhension de la crise suicidaire et sur l’accès aux dispositifs de soins. Corine Rondel est cadre de santé et responsable de la Coordination de la Prévention suicide du nord de la Charente-Maritime : Lecteur audio http://www.vogueradio.fr/2019/09/10/prevention-du-suicide-journee-dinformation-demain-a-la-rochelle/
C’est aujourd’hui la Journée mondiale de prévention du suicide. A cette occasion, le Groupe hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis se mobilise. Car si le nombre de suicides baisse d’une manière générale, il reste encore très préoccupant. Un suicide a lieu toutes les 40 secondes dans le monde, et une tentative toutes les 3 secondes. Des moyens de prévention sont donc mis en œuvre pour répondre à ce phénomène, comme des actions de formation auprès des 4 000 professionnels de santé de Charente-Maritime sur la compréhension de la crise suicidaire et sur l’accès aux dispositifs de soins. Corine Rondel est cadre de santé et responsable de la Coordination de la Prévention suicide du nord de la Charente-Maritime : Lecteur audio http://www.vogueradio.fr/2019/09/10/prevention-du-suicide-journee-dinformation-demain-a-la-rochelle/
Une journée d’information est proposée demain à l’hôpital de La Rochelle. Un stand sur la prévention du suicide sera à la disposition du public de 12h à 16h. Une projection-débat est prévue à midi. Et enfin une soirée-débat sur l’accueil et les soins aux suicidants, de 18h30 à 21h à l’IFSI. C’est ouvert à tous.
http://www.vogueradio.fr/2019/09/10/prevention-du-suicide-journee-dinformation-demain-a-la-rochelle/
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Journée mondiale de prévention du suicide : interview du Dr Jean-Jacques Chavagnat sur France Bleu
A l’occasion de la Journée mondiale de prévention de suicide, France Bleu Poitou a interviewé le Dr Jean-Jacques Chavagnat – psychiatre au CH Laborit sur les questions du suicide des hommes.
Écouter l’interview
A l’occasion de la Journée mondiale de prévention de suicide, France Bleu Poitou a interviewé le Dr Jean-Jacques Chavagnat – psychiatre au CH Laborit sur les questions du suicide des hommes.
Écouter l’interview
11 septembre 2019|Partenariats, Vie de l'établissement
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Société
Suicide : "Chez les ados, le passage à l'acte est rapide" rappelle la maison de l'adolescence en Haute-Saône
Mardi 10 septembre 2019 à 11:23 - Par Dimitri Imbert, France Bleu Besançon, France Bleu Belfort-Montbéliard
Le suicide tue chaque année près de 10.000 personnes en France. En cette journée mondiale de prévention, il faut rappeler que les jeunes sont les premiers touchés, confirme Angéline Desprez, de la maison de l'adolescence en Haute-Saône.
Vesoul
Le chiffre est effrayant : près de 10.000 morts chaque année en France. En cette journée mondiale de prévention du suicide, un fait marquant se dégage : les jeunes sont particulièrement touchés, il s'agit même de la deuxième cause de mortalité après les accidents de la route. Une tendance que nous confirme Angéline Desprez, invitée de France Bleu Besançon ce mardi matin.
Difficultés familiales, décrochage scolaire ou amour déçu
"Malheureusement oui, beaucoup des jeunes que nous rencontrons parlent d'envies suicidaires", rappelle la coordinatrice de la maison de l'adolescence en Haute-Saône. "Les causes sont multiples : des difficultés familiales si les parents divorcent, l'enfant le vit de façon traumatique. Mais aussi le décrochage scolaire, un manque d'estime de soi, un amour déçu ou encore un copain qui s'est suicidé", détaille-t-elle."
Le passage à l'acte est rapide, il faut maintenir le contact" - Angéline Desprez, de la maison de l'adolescence 70
"La particularité de l'adolescence, c'est que les jeunes sont impulsifs", explique-t-elle encore. "Le passage à l'acte va être rapide, il faut donc ne jamais minimiser les phrases d'un jeune qui va tenir des propos comme "J'en ai marre de la vie".
Principale attitude à avoir : "Pour les parents comme pour les professionnels, il est primordial de garder le lien, _maintenir le contact et favoriser le dialogue_" rappelle encore Angéline Desprez. Et surtout signaler aussitôt un commentaire Facebook ou une attitude intrigante à la famille et à une structure qui offrira une réponse adaptée.
De nombreuses associations peuvent vous aider ou aider les familles concernées. En voici quelques unes : SOS Amitié ; le Refuge ; Suicide Ecoute ; Phare Enfants-Parents.
Dimitri Imbert France Bleu Besançon
Mardi 10 septembre 2019 à 11:23 - Par Dimitri Imbert, France Bleu Besançon, France Bleu Belfort-Montbéliard
Le suicide tue chaque année près de 10.000 personnes en France. En cette journée mondiale de prévention, il faut rappeler que les jeunes sont les premiers touchés, confirme Angéline Desprez, de la maison de l'adolescence en Haute-Saône.
Vesoul
Le chiffre est effrayant : près de 10.000 morts chaque année en France. En cette journée mondiale de prévention du suicide, un fait marquant se dégage : les jeunes sont particulièrement touchés, il s'agit même de la deuxième cause de mortalité après les accidents de la route. Une tendance que nous confirme Angéline Desprez, invitée de France Bleu Besançon ce mardi matin.
Difficultés familiales, décrochage scolaire ou amour déçu
"Malheureusement oui, beaucoup des jeunes que nous rencontrons parlent d'envies suicidaires", rappelle la coordinatrice de la maison de l'adolescence en Haute-Saône. "Les causes sont multiples : des difficultés familiales si les parents divorcent, l'enfant le vit de façon traumatique. Mais aussi le décrochage scolaire, un manque d'estime de soi, un amour déçu ou encore un copain qui s'est suicidé", détaille-t-elle."
Le passage à l'acte est rapide, il faut maintenir le contact" - Angéline Desprez, de la maison de l'adolescence 70
"La particularité de l'adolescence, c'est que les jeunes sont impulsifs", explique-t-elle encore. "Le passage à l'acte va être rapide, il faut donc ne jamais minimiser les phrases d'un jeune qui va tenir des propos comme "J'en ai marre de la vie".
Principale attitude à avoir : "Pour les parents comme pour les professionnels, il est primordial de garder le lien, _maintenir le contact et favoriser le dialogue_" rappelle encore Angéline Desprez. Et surtout signaler aussitôt un commentaire Facebook ou une attitude intrigante à la famille et à une structure qui offrira une réponse adaptée.
De nombreuses associations peuvent vous aider ou aider les familles concernées. En voici quelques unes : SOS Amitié ; le Refuge ; Suicide Ecoute ; Phare Enfants-Parents.
Dimitri Imbert France Bleu Besançon
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Le Monde (site web) lundi 9 septembre 2019
Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours dans le monde, selon l'OMS
Rémi Barroux
Le suicide reste la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 29 ans, derrière les accidents de la route, alerte l'Organisation mondiale de la santé dans un rapport. L'OMS rappelle aussi que 79 % des suicides ont lieu dans les pays à faible revenu et intermédiaire. Si le taux mondial était estimé, en 2016, à 10,5 pour 100 000 habitants, les taux varient de 5 à 30. L'agence onusienne précise aussi que moins de la moitié des Etats membres (80 sur 183) disposent de données de bonne qualité, en particulier dans les pays à faible revenu.
20 % des suicides réalisés avec des pesticides
Cela étant, les statistiques par continent ou grande région permettent de voir les pays où le suicide est le plus fréquent. En Europe, si le taux en France est établi à 12,1 pour 100 000 habitants, il s'élève à 26,5 en Russie, 25,7 en Lituanie ou encore 18,5 en Ukraine. En Amérique, les Etats-Unis connaissent un taux relativement élevé avec 13,7, mais loin derrière l'Uruguay, 16,5, ou le Surinam 23,2.
En Afrique, les pays connaissant les plus forts taux de suicide sont le Lesotho (28,9), la Côte d'Ivoire (23) et l'Ouganda (20). Dans les autres régions du monde, asiatiques notamment, les pays qui présentent les taux les plus forts de suicide sont la Corée du Sud avec 20,2, l'Inde, avec 16,5 ou encore le Japon avec 14,3.
Ce déséquilibre entre économies développées et pays en voie de développement explique également l'importance que prennent les pesticides dans la réalisation de l'acte. Ainsi que le précise l'OMS, « les méthodes les plus courantes sont la pendaison, l'autoempoisonnement par les pesticides et les armes à feu » .
« Les pesticides sont des produits parmi les plus faciles d'accès, en particulier dans les grands pays ruraux comme la Chine ou l'Inde. 20 % des suicides dans le monde sont réalisés avec des pesticides, car ce ne sont pas seulement des agriculteurs qui utilisent ces produits et, surtout, qui en ont un accès facile » , explique Mark Van Ommeren, psychologue, coordinateur du service de santé mentale de l'OMS.
La forte toxicité de nombreux produits chimiques
Dans un rapport spécifique réalisé en commun avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), « La prévention du suicide : indications pour les services d'homologation et réglementation des pesticides », publié lui aussi lundi 9 septembre, l'agence onusienne de santé établit le lien entre l'accessibilité aux pesticides dangereux et le nombre de suicides. Elle estime qu' « entre 110 000 et 168 000 suicides par ingestion de pesticides se déroulent chaque année dans le monde » , dont 95 % dans les pays à faible revenu et intermédiaire.
Une dizaine d'années plus tôt, l'OMS avait déjà alerté sur ce problème et suggéré des stratégies pour limiter le nombre de ces suicides. L'un d'entre eux avait été la promotion de « boîtes fermées à clé » pour stocker ces produits dangereux. « Utile, mais pas suffisant » , témoigne Mark Van Ommeren. « Les suicides sont souvent des gestes impulsifs, et si le moyen est inaccessible ou très complexe d'accès, cela peut suffire à réduire leur nombre. D'autre part, quand des gens attentent à leur vie par empoisonnement, si le produit ingéré est moins dangereux, les chances de survie sont plus importantes » , avance encore le psychologue.
La forte toxicité de nombreux produits chimiques - dont le paraquat et le propanil pour les herbicides, le phosphure d'aluminium pour tuer les rongeurs, ou encore le monocrotophos (interdit en Europe) et le parathion, des insecticides - signifie que « les tentatives de suicide par leur ingestion conduisent souvent à la mort, en particulier dans des situations où il n'existe pas d'antidote ou d'établissements médicaux à proximité » , précise l'OMS.
Diminution des décès au Sri Lanka et en Corée du Sud
Le but est donc de pousser à l'interdiction des produits les plus dangereux, dont certains sont déjà prohibés dans certaines régions du monde, dont l'Europe. De nombreuses données montrent, selon ce rapport, « que l'interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de suicides nationaux ».
Et de citer l'exemple du Sri Lanka, où une série d'interdictions a entraîné une baisse de 70 % du nombre de suicides, entre 1995 et 2015, épargnant ainsi la vie de 93 000 personnes. En Corée du Sud, où l'herbicide paraquat avait été à l'origine de dizaines de milliers de suicides dans les années 2000, son interdiction, en 2011, a eu pour conséquence la diminution de moitié du nombre de décès par ingestion de pesticides dans les deux années suivantes.
« Il est notable que les morts par autoempoisonnement sont moins nombreuses dans les pays à haut revenu, là où les pesticides les plus dangereux sont interdits, où les restrictions d'usage sont les plus importantes et où les pulvérisateurs professionnels usent de moyens mécaniques et technologiques » , indique le document.
Selon l'OMS, une interdiction mondiale des produits les plus dangereux permettrait d'éviter des dizaines de milliers de morts chaque année.
This article appeared in Le Monde (site web)
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"Te voir vieillir me manque" : un père prend la parole pour lever le tabou autour du suicide des jeunes
Famille
PRÉVENTION - C'est un acte tellement insupportable que la plupart des parents ne sauront jamais comment s’en remettre. Chaque année en France, 10.000 jeunes se suicident. C'est même la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans. La faute, peut-être, au tabou qui entoure ce fléau. A l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, qui se tient ce mardi 10 septembre, un père endeuillé et une responsable d'association ont accepté de témoigner...
10 sept. 11:37 - Virginie FAUROUX https://www.lci.fr/*
Quelle valeur a la mort qu’on se donne soi-même ? "On serait vraiment en droit de se poser la question quand on voit le silence qui entoure le suicide des jeunes", interpelle Thérèse Hannier, la présidente de l’association Phare Enfants-Parents, contactée par LCI à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide. Et pourtant… Les chiffres, glaçants, parlent d'eux mêmes. Chaque année, en France, 10.000 jeunes se suicident - les plus touchées étant les jeunes filles de 15 à 19 ans (en moyenne 41 pour 10.000).
C’est d'ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans, après les accidents de la route, et la première cause chez les 25-34 ans. "Un âge pourtant où on a toutes les raisons de ne pas mourir, lance-t-elle. Et, phénomène nouveau dans notre société, depuis quelques années, des enfants de moins de 9 ans mettent fin à leurs jours !" Sauf que - malgré ce qu'on pourrait penser - ce n’est pas un choix. Jamais. Ces jeunes ont juste abandonné le combat. Alors, pourquoi un tel tabou ?
Vous êtes des parents formidables mais ce monde n'est pas fait pour moi.Margaux Baudin
"Non, le suicide n'est pas une fatalité, martèle notre spécialiste. Encore une idée reçue totalement fausse qui revient à dire qu'il n'y a rien à faire, alors que c'est 'une mort évitable', selon les propres dires de l'OMS. Il suffit parfois de tendre une main et d'écouter". C'est justement le rôle de l'association Phare Enfants-Parents, sauf que les moyens pour y arriver manquent cruellement. "Et quand on s'adresse aux politiques, ils vous répondent : 'Tout va bien, madame !', s'insurge Thérèse Hannier. Pourtant, cela ne reflète pas la réalité : rendez-vous compte, toutes les dix minutes, en France, un adolescent fait une tentative de suicide". Et la plupart du temps, les parents sont les laissés pour compte. "Trop peur de déflorer le secret médical, dit-elle. Mais il ne s'agit pas de ça, les familles ont juste besoin de clés pour savoir comment accompagner leur enfant qui va mal... avant qu'il ne soit trop tard".
Rémi Baudin est l'un de ces papas déboussolés, mais lui n'a pas eu le temps d'appeler à l'aide ; il n'a rien vu, rien compris. Sa fille Margaux s'est pendue le 3 mars 2015, à l'âge de 24 ans, alors qu'elle était partie en Roumanie réaliser son rêve : devenir pédiatre. Elle avait décidé d'y poursuivre ses études de médecine "car la compétition y est moins forte qu'en France", explique-t-il. "Il faut dire qu'elle avait échoué par deux fois au PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé, ndlr), ce fameux concours très décrié. Pourtant, c'était une jeune fille intelligente qui n’avait pas besoin de beaucoup travailler pour avoir d’excellentes notes. En revanche, son talon d'Achille, c'était son hypersensibilité. Résultat, elle se mettait une pression folle", lâche-t-il.
Le père de famille se souvient d'ailleurs de scènes angoissantes quand Margaux faisait ses devoirs enfant : "Elle pleurait très facilement et multipliait les 'j'y arrive pas !' Il fallait beaucoup de patience pour la calmer et la rassurer", raconte-t-il, la voix cassée. Et comme une histoire qui se répète inlassablement, c'est par ces mots que la jeune femme a signé son acte. "Vous êtes des parents formidables mais ce monde n'est pas fait pour moi (...). Je veux faire médecine mais je n'y arrive pas", a-t-elle écrit avant de mettre fin à ses jours. "Mais comment imaginer que cette sensibilité pourrait la faire basculer vers une issue aussi tragique ?", se demande encore son père, qui oeuvre désormais auprès de l'association Dr Margaux.
"Vigilant mais pas trop intrusif"
Il est en effet souvent difficile pour des parents de faire la part des choses entre une dépression passagère et un mal-être plus profond. "Quelquefois, c'est plus sournois, explique Thérèse Hannier. Elle-même a compris trop tard quand son fils de 18 ans a mis fin à ses jours. "Il s'agit d'une autre catégorie de personnes vulnérables dont on ne parle jamais parce qu'elle échappe au radar des psychiatres, ce sont les jeunes 'qui ont tout pour être heureux'. Ils sont plutôt souriants, ont un parcours scolaire sans faute, ont des parents aimants… en revanche, ce sont des éponges qui prennent en pleine face toutes les agressions de la vie. Et un jour, une goutte d’eau fait exploser le vase, entraînant un passage à l’acte complètement inattendu", dit-elle, tout en souhaitant soupeser ses mots. Elle n'a nulle envie ici de semer la psychose dans les chaumières.
"On peut aussi être alerté par un certain nombre de signes avant-coureurs, insiste-t-elle. Ainsi, si votre adolescent change soudainement d’attitude, se replie sur lui-même, devient violent, agit avec une grande irritabilité, a des sautes d’humeur, et perd l’appétit ou le sommeil, il faut s’inquiéter". Sauf qu'il n'est pas toujours évident d'intervenir, car un ado en détresse est souvent dans le déni et refuse toute main tendue. "C’est un dosage subtil, reconnaît Rémi Baudin. Car les parents sont souvent les dernières personnes auprès de qui les jeunes veulent avoir des réponses à leurs questions. Alors ils vont sur internet et là, on trouve de tout et surtout du n’importe quoi. Il faut donc être à la fois très vigilant et en même temps pas trop intrusif". Terrible équation.
La psychiatrie comme seule réponse
Quant aux thérapies, il y aurait beaucoup de choses à dire, nous confie Thérèse Hannier. "Ce qui est prévu par le plan Santé Mentale du gouvernement ne repose que sur la psychiatrie, avec comme seule réponse à la détresse humaine des prescriptions médicamenteuses. Et ce n’est pas ce qu’il faut pour éviter, par exemple, les récidives, martèle-t-elle. Cela passe aussi et surtout par la parole. Voyez-plutôt : la demande d'écoute et de soutien constitue près de la moitié de nos appels !".
Et pourquoi ne pas aller prêcher cette bonne parole dans les établissements scolaires ? Un vœu pieux pour Thérèse Hannier. "Pour cela, il faudrait déjà lever l'idée qui consiste à dire qu’en parler donnerait de mauvaises idées, le fameux 'effet Werther' (une hypothèse selon laquelle la forte médiatisation d’un suicide peut servir de déclencheur, voire de mode d’emploi incitant au passage à l'acte, ndlr). Alors que tous les psychiatres de renommée sont formels, il faut au contraire évoquer le suicide pour que ça puisse déclencher une prise de conscience chez certains jeunes. Bien sûr, il faut trouver les bons mots mais cela ne veut pas dire mettre une chape de silence sur ce problème", conclut-elle.
Virginie FAUROUX
Mis à jour 10/09/2019 https://www.lci.fr/famille/te-voir-vieillir-me-manque-un-pere-prend-la-parole-pour-lever-le-tabou-autour-du-suicide-des-jeunes-2131690.html
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Twitter renvoie les internautes faisant une recherche sur le suicide vers de l'aide
Publié le mardi 10 septembre 2019 https://www.rtbf.be/info*
Le réseau social de microblogging Twitter s'est également engagé pour la lutte contre le suicide, annonce-t-il mardi à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide. A partir de ce jour, le site proposera de rediriger vers des services de soutien spécifiques les utilisateurs belges qui effectueraient une recherche liée au suicide ou à l'automutilation.
Un formulaire de signalement spécifique pour les personnes à risque
C'est en collaboration avec le Centre de Prévention du Suicide et son pendant flamand que cela a été mis en place. La notification qui apparaîtra fournira les coordonnées des deux associations. Twitter a aussi un formulaire de signalement spécifique pour les personnes à risque, et dès qu'une personne se manifestera, une équipe entrera en contact avec elle pour l'encourager à demander de l'aide. "A travers le monde, des fournisseurs de services de soutien et de santé mentale utilisent de plus en plus fréquemment des canaux numériques et sociaux afin de répondre à l'évolution des besoins de la société et de toucher un public plus jeune", a commenté Kirsten Pauwels, directrice du Centrum ter Preventie Van Zelfdoding.
https://www.rtbf.be/info/medias/detail_twitter-renvoie-les-internautes-faisant-une-recherche-sur-le-suicide-vers-de-l-aide?id=10311415
***Le réseau social de microblogging Twitter s'est également engagé pour la lutte contre le suicide, annonce-t-il mardi à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide. A partir de ce jour, le site proposera de rediriger vers des services de soutien spécifiques les utilisateurs belges qui effectueraient une recherche liée au suicide ou à l'automutilation.
Un formulaire de signalement spécifique pour les personnes à risque
C'est en collaboration avec le Centre de Prévention du Suicide et son pendant flamand que cela a été mis en place. La notification qui apparaîtra fournira les coordonnées des deux associations. Twitter a aussi un formulaire de signalement spécifique pour les personnes à risque, et dès qu'une personne se manifestera, une équipe entrera en contact avec elle pour l'encourager à demander de l'aide. "A travers le monde, des fournisseurs de services de soutien et de santé mentale utilisent de plus en plus fréquemment des canaux numériques et sociaux afin de répondre à l'évolution des besoins de la société et de toucher un public plus jeune", a commenté Kirsten Pauwels, directrice du Centrum ter Preventie Van Zelfdoding.
https://www.rtbf.be/info/medias/detail_twitter-renvoie-les-internautes-faisant-une-recherche-sur-le-suicide-vers-de-l-aide?id=10311415
Le thème des RPS et du suicide au travail en BD : il fallait oser !
www.hsseassist.com/* 12 Septembre 2019 Publié par jerome
Futuropolis Le 5 juin (2019), Futuropolis vous propose de découvrir l'album de Grégory Mardon, Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande: " Le travail m'a tué ", un grand récit-enquête poignant sur le mal être au t...http://www.futuropolis.fr/a-decouvrir-le-travail-ma-tue
BRAVO!
Futuropolis Le 5 juin (2019), Futuropolis vous propose de découvrir l'album de Grégory Mardon, Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande: " Le travail m'a tué ", un grand récit-enquête poignant sur le mal être au t...http://www.futuropolis.fr/a-decouvrir-le-travail-ma-tue
BRAVO!
voilà un sujet complexe illustré à travers une bande-dessinée. Celle-ci "n'aurait pu exister sans le livre "Travailler à en mourir" (Flammarion), co-écrit par Hubert Prolongeau et Paul Moreira."
Vous me savez assez frileux sur le sujet des RPS et des tensions socio-organisationnelles dans le monde du travail. J'estime avoir certaines connaissances, être en capacité à modéliser quelques organisations ; je reste pourtant toujours très attentif, avec quelques convictions mais bien peu de certitudes. Le suicide au travail était à la Une des médias au début de l'été avec le procès "France Télécom" (relais d'un article complet du Figaro). Ce sujet est devenu passionnel tant il est individualisé avec des oppositions fortes entre les parties prenantes.
Cette BD prend un ton grave, elle n'est pas agréable à lire par son sujet. Elle est d'une pertinence sans équivalent, à ma connaissance.
Le thème du suicide est traité ici, sans tabou.
Pour celle ou celui qui agit en prévention, il est possible de prendre du recul et ainsi s'arrêter sur tous les actes manqués de l'organisation (formidable outil pédagogique pour qui veut travailler sur le fond avec une organisation à la dérive).
Au sein d'une équipe, dans une entreprise, certaines personnes sont incapables de se projeter ailleurs, elles sont dévouées corps et âmes à leur entreprise. ce profil est particulièrement sensible dans des moments que rencontrent "Carlos". l'enjeu de sa vie est l'entreprise et son projet tourne autour de celle-ci.
Les réorganisations, les objectifs absents ou incohérents, sont des sujets trop sérieux pour les traiter sans les dimensions humaines, intégrer l'historique et la culture d'entreprise. Ainsi, la vision systémique des changements qu'amènent certaines organisation est absente et se heurte à de nombreux obstacles.
Prenez le temps de lire le livre ou la BD, chacun-e- de nous y trouvera des axes de prévention concrets.
extrait publié sur le site Futuropolis
Et soyez bien certains que je ne positionne pas en pro-employé ou en pro-dirigeant à travers un article de ce type. Des deux côtés, le gain est évident d'anticiper, d'établir différents scenarii face à tout changement. Faut-il ouvrir les œillères et s'autoriser à échanger (c'est un peu ce qui est reproché à nos relations entre les antiques partenaires sociaux - penser à l'objectif commun plutôt qu'au dogme syndical). Jérôme
http://www.hsseassist.com/2019/09/le-theme-des-rps-et-du-suicide-au-travail-en-bd-il-fallait-oser.html
Et soyez bien certains que je ne positionne pas en pro-employé ou en pro-dirigeant à travers un article de ce type. Des deux côtés, le gain est évident d'anticiper, d'établir différents scenarii face à tout changement. Faut-il ouvrir les œillères et s'autoriser à échanger (c'est un peu ce qui est reproché à nos relations entre les antiques partenaires sociaux - penser à l'objectif commun plutôt qu'au dogme syndical). Jérôme
http://www.hsseassist.com/2019/09/le-theme-des-rps-et-du-suicide-au-travail-en-bd-il-fallait-oser.html
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Suicide : « Il y a de plus en plus de jeunes en détresse »
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes. L'association Phare enfants-parents appelle à briser le tabou pour une prévention plus efficace. Par Thibaut Déléaz
Publié le 10/09/2019 à 13:20 | Le Point.fr
Les tentatives de suicide sont en hausse chez les jeunes. © ISOPIX/SIPA / SIPA
« Il faut lever le tabou. » À l'occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide ce mardi 10 septembre, l'association Phare enfants-parents appelle à briser le silence sur le suicide, en particulier celui des jeunes. « Ce tabou est un frein qui ne permet pas de libérer la parole, que ce soit avant le passage à l'acte ou après pour les proches qui souffrent », alerte sa présidente Thérèse Hannier.
Neuf mille personnes se donnent la mort chaque année en France. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route, même si le taux de suicide y est plus faible que dans les autres tranches d'âge, indique l'Observatoire national du suicide.
Des suicides de plus en plus tôt
Difficile pourtant d'imaginer que, jeune, on puisse déjà vouloir se donner la mort. « Il n'existe malheureusement pas d'étude sur la question, regrette Thérèse Hannier. Le suicide relève de plusieurs facteurs – génétique, personnel et environnemental –, mais on voit des gens venir nous voir avec des situations familiales de plus en plus dures pour les enfants, avec des couples séparés ou des comportements violents. » À l'inverse, des enfants « élevés dans un cocon » vont mal vivre de se retrouver « confrontés à la violence du monde qui ne correspond pas à l'éducation qu'ils ont reçue ».
Conséquence : les jeunes se suicident de plus en plus tôt. « On reçoit parfois des enfants de huit ou neuf ans maintenant ! Il y a un mal-être profond qui se présente de plus en plus jeune. » Et si le nombre de suicides a globalement diminué depuis une trentaine d'années, les tentatives chez les jeunes ont grimpé en flèche. Près de 7,8 % des 15 000 ados de 13 à 18 ans interrogés en 2013 par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) indiquaient avoir déjà tenté de se suicider, contre 6,5 % en 1993.
« Des chiffres alarmants, d'autant qu'une très grande majorité des adolescents (74,5 % des filles et 57,6 % des garçons) privilégient l'isolement […] lorsqu'ils se sentent mal », peut-on lire dans le rapport de l'institut. Sans oublier qu'une tentative de suicide augmente le risque de voir la personne tenter à nouveau de mettre fin à ses jours.
« Politique trop tiède »
C'est pour lutter contre cet isolement que l'association Phare enfants-parents appelle à parler du suicide des jeunes. « Il y a de plus en plus de jeunes en détresse : on se rend compte qu'il y a des classes entières où il y a un état d'esprit très dégradé avec des insultes, des mutilations, des coups… Quand on va dans des classes comme ça, on ne peut pas parler du bien-être et du beau temps comme on nous le conseille parfois pour éviter le sujet », tacle Thérèse Hannier.
La présidente de l'association dit avoir alerté le gouvernement, l'Élysée et même Brigitte Macron, sans succès. « On a une politique trop tiède sur la prévention du suicide, sans budget ni volonté politique. On sait trouver les financements pour d'autres causes, on pourrait au moins mieux aider les associations qui font du travail. » Elle regrette également que le suicide soit le plus souvent abordé sous sa dimension psychiatrique, « alors que c'est un problème sociétal qui concerne tout le monde ». « On donne des médicaments, mais il n'y a pas de parole. »
Parler du suicide aux jeunes pour les en dissuader, l'idée semble à contre-courant des critiques faites à la série 13 Reasons Why, accusée de déclencher un effet Werther [suicide mimétique, NDLR]. « Des études ont en effet montré que cette série a pu contribuer à une hausse des suicides, mais en même temps, elle a poussé beaucoup de monde à aller en parler. À chaque fois qu'il y a un suicide, il faut en parler, évoquer la prévention, et surtout ne pas héroïser celui qui s'est donné la mort », analyse Thérèse Hannier, qui insiste : « Ce n'est pas d'en parler qui provoque le passage à l'acte, au contraire. » https://www.lepoint.fr/societe/suicide-il-y-a-de-plus-en-plus-de-jeunes-en-detresse-10-09-2019-2334729_23.php
Publié le 10/09/2019 à 13:20 | Le Point.fr
Les tentatives de suicide sont en hausse chez les jeunes. © ISOPIX/SIPA / SIPA
« Il faut lever le tabou. » À l'occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide ce mardi 10 septembre, l'association Phare enfants-parents appelle à briser le silence sur le suicide, en particulier celui des jeunes. « Ce tabou est un frein qui ne permet pas de libérer la parole, que ce soit avant le passage à l'acte ou après pour les proches qui souffrent », alerte sa présidente Thérèse Hannier.
Neuf mille personnes se donnent la mort chaque année en France. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route, même si le taux de suicide y est plus faible que dans les autres tranches d'âge, indique l'Observatoire national du suicide.
Des suicides de plus en plus tôt
Difficile pourtant d'imaginer que, jeune, on puisse déjà vouloir se donner la mort. « Il n'existe malheureusement pas d'étude sur la question, regrette Thérèse Hannier. Le suicide relève de plusieurs facteurs – génétique, personnel et environnemental –, mais on voit des gens venir nous voir avec des situations familiales de plus en plus dures pour les enfants, avec des couples séparés ou des comportements violents. » À l'inverse, des enfants « élevés dans un cocon » vont mal vivre de se retrouver « confrontés à la violence du monde qui ne correspond pas à l'éducation qu'ils ont reçue ».
Conséquence : les jeunes se suicident de plus en plus tôt. « On reçoit parfois des enfants de huit ou neuf ans maintenant ! Il y a un mal-être profond qui se présente de plus en plus jeune. » Et si le nombre de suicides a globalement diminué depuis une trentaine d'années, les tentatives chez les jeunes ont grimpé en flèche. Près de 7,8 % des 15 000 ados de 13 à 18 ans interrogés en 2013 par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) indiquaient avoir déjà tenté de se suicider, contre 6,5 % en 1993.
« Des chiffres alarmants, d'autant qu'une très grande majorité des adolescents (74,5 % des filles et 57,6 % des garçons) privilégient l'isolement […] lorsqu'ils se sentent mal », peut-on lire dans le rapport de l'institut. Sans oublier qu'une tentative de suicide augmente le risque de voir la personne tenter à nouveau de mettre fin à ses jours.
« Politique trop tiède »
C'est pour lutter contre cet isolement que l'association Phare enfants-parents appelle à parler du suicide des jeunes. « Il y a de plus en plus de jeunes en détresse : on se rend compte qu'il y a des classes entières où il y a un état d'esprit très dégradé avec des insultes, des mutilations, des coups… Quand on va dans des classes comme ça, on ne peut pas parler du bien-être et du beau temps comme on nous le conseille parfois pour éviter le sujet », tacle Thérèse Hannier.
La présidente de l'association dit avoir alerté le gouvernement, l'Élysée et même Brigitte Macron, sans succès. « On a une politique trop tiède sur la prévention du suicide, sans budget ni volonté politique. On sait trouver les financements pour d'autres causes, on pourrait au moins mieux aider les associations qui font du travail. » Elle regrette également que le suicide soit le plus souvent abordé sous sa dimension psychiatrique, « alors que c'est un problème sociétal qui concerne tout le monde ». « On donne des médicaments, mais il n'y a pas de parole. »
Parler du suicide aux jeunes pour les en dissuader, l'idée semble à contre-courant des critiques faites à la série 13 Reasons Why, accusée de déclencher un effet Werther [suicide mimétique, NDLR]. « Des études ont en effet montré que cette série a pu contribuer à une hausse des suicides, mais en même temps, elle a poussé beaucoup de monde à aller en parler. À chaque fois qu'il y a un suicide, il faut en parler, évoquer la prévention, et surtout ne pas héroïser celui qui s'est donné la mort », analyse Thérèse Hannier, qui insiste : « Ce n'est pas d'en parler qui provoque le passage à l'acte, au contraire. » https://www.lepoint.fr/societe/suicide-il-y-a-de-plus-en-plus-de-jeunes-en-detresse-10-09-2019-2334729_23.php
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Une forte relation avec les adultes contribue à réduire les tentatives de suicide chez les lycéens Publié le 10/09/2019 https://www.ladepeche.fr/*
Psycho- Sexo
- Une récente étude montre que plus les lycéens entretiennent des liens avec leurs camarades et avec le personnel adulte, plus les pensées suicidaires et les tentatives de suicide sont faibles.
Ceux et celles qui ont suivi la série américaine "13 Reasons Why" se souviennent probablement de la scène où le personnage de Hannah Baker se rend chez le conseiller de son lycée, alors qu'elle pense sérieusement à se suicider. Mais ce dernier ne se montre pas à la hauteur et ne parvient à bien saisir la détresse de la jeune femme, qui met fin à ses jours peu de temps après l'entrevue.
Cette scène illustre le rôle, en l'occurrence négatif, qu'une relation entre les jeunes et le personnel adulte d'un lycée peut jouer dans la prévention des tentatives de suicide chez les adolescents. Une récente étude réalisée sur 10.291 lycéens issus de 38 établissements scolaires des Etats-Unis et publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry confirme l'importance de ces liens.
Les participants ont été invités à donner les noms des sept personnes qu'ils considèrent comme leurs amis les plus proches au lycée. Ils ont ensuite dû mentionner les sept adultes de leur établissement (professeurs, conseillers, etc) à qui ils faisaient le plus confiance pour évoquer leurs problèmes.
L'écart entre les élèves qui déclarent pouvoir se fier à au moins un adulte au lycée à ceux qui ne peuvent pas s'avère important : 8,3% pour le lycée qui a obtenu le score le plus bas et 53,4% pour le lycée le mieux "noté".
Moins de tentatives de suicide avec un adulte "de confiance" au sein du lycée
Les résultats montrent que les élèves qui ont peu d'amis et qui ne font pas partie d'un groupe sont plus susceptibles de nourrir des pensées suicidaires ou de faire des tentatives de suicide que les autres. Si ces premières conclusions paraissent peu surprenantes, elles s'avèrent toutefois similaires lorsqu'il s'agit des relations lycéens-adultes.
Une augmentation de 20% de tentatives de suicide a été observée dans les lycées où 10% d'élèves en plus étaient isolés des adultes. Inversement, les tentatives de suicide étaient plus faibles dans les écoles où les élèves et leurs amis proches partageaient des liens solides avec le même adulte, et où un plus petit nombre d'adultes "de confiance" était nommé par une plus grande proportion d'élèves.
Au vu de ces résultats, les chercheurs encouragent la mise en place de groupes étudiants au sein des établissements scolaires visant à promouvoir des comportements sociaux positifs, et à y inclure des adultes formés pour interagir avec les élèves et les aider en cas de besoin.
Aux Etats-Unis, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes de 10 à 18 ans. En France, 10 000 adolescents mettent fin à leur jour chaque année. A l'occasion de la journée internationale de la prévention du suicide qui se tient ce mardi 10 septembre, les associations appellent à briser le tabou sur le suicide et à mettre plus de moyens en oeuvre pour aider les jeunes en détresse.
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SUISSE Pro Juventute et Stop suicide s’engagent pour la prévention du suicide
10/09/2019 https://www.rtn.ch/rtn/
Une conférence est organisée mardi dans le cadre de la Journée mondiale de la prévention du suicide. Yanick Boillod, de l’association Pro Juventute Arc jurassien, était l’invité de La Matinale RTN
Le secrétaire général de l'association Pro Juventute, Yannick Boillod, était dans nos studios mardi matin.
Une conférence est organisée mardi dans le cadre de la Journée mondiale de la prévention du suicide. Yanick Boillod, de l’association Pro Juventute Arc jurassien, était l’invité de La Matinale RTN
Le secrétaire général de l'association Pro Juventute, Yannick Boillod, était dans nos studios mardi matin.
Mardi, c’est la Journée mondiale de prévention du suicide. À cette occasion, la campagne Appel d’air de Pro Juventute et Stop suicide proposent une conférence. Elle a lieu dès 19h au Collège des Terreaux à Neuchâtel. Le titre, c’est « Dépression et suicide chez les jeunes : comment chacun peut-il aider ? » Yannick Boillod, secrétaire général de l’association Pro Juventute Arc jurassien, était en direct dans La Matinale RTN : Ecouter le son
Une ligne d’écoute gratuite pour les enfants et les adolescents est mise en place par Pro Juventute, disponible au 147.
**** Le suicide : comprendre et prévenir
https://la1ere.francetvinfo.fr*
Le nombre de décès par suicide est de 15 pour 100 000 habitants en Nouvelle-Calédonie. C’est plus qu'en France. Etat des lieux à l’occasion de la journée mondiale de la prévention du suicide.
© NCla1ère
Natacha Cognard, Cédric Michaut, Alix Madec (avec Caroline Moureaux)
Publié le 10/09/2019
En 2013, Nathalie Vagner a perdu sa fille de 19 ans. Celle-ci s’est pendue au domicile familial, les raisons restent indéterminées.
« Comme pour beaucoup de suicides, c’était quelque chose qui n’était pas prévisible. C’est vrai qu’elle avait fait plusieurs tentatives auparavant, mais je pensais qu’elle en était sortie, donc j’avais baissé ma garde. Le matin, elle riait, elle était en pleine forme, et le soir, voilà… Elle s’est pendue dans sa chambre et elle a mis fin à ses jours cette fois » explique cette mère. « On est impuissant, on ne peut rien faire, on ne voit rien venir. Le moment de la crise suicidaire, à un moment de la journée, en quelques minutes c’est décidé et suivant l’action du suicide, c’est définitif. »
Une enquête sur les comportements suicidairesEn 2014, une enquête sur les comportements suicidaires en Nouvelle-Calédonie a été lancée par le gouvernement, en collaboration avec le centre hospitalier spécialisé Albert Bousquet, un laboratoire australien, et l’organisation mondiale de la santé, l’OMS. Les travaux de cette étude seront rendus publics très prochainement et doivent aider à mieux comprendre les causes de la mortalité par suicide dans le pays. Sur le territoire, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15/24 ans, derrière les accidents de la route.
© DASS NC
Des spécificités dans le PacifiqueUne spécificité insulaire est évoquée dans le Pacifique. La région du Pacifique occidental concentrerait à elle seule presque un quart des suicides dans le monde. « On peut incriminer entre guillemets le mode de vie occidental, mais ce n’est peut-être pas si simple. C’est plus le changement, c’est à dire le détachement par rapport à des repères culturels, habituels. En cas de détresse, on va voir quelqu’un et ce quelqu’un n’est plus disponible si notre mode de vie change, si on migre vers la ville, on est éloigné de nos structures religieuses, familiales, traditionnelles, donc le recours aux aides est plus compliqué » explique le Dr Benjamin Goodfellow, psychiatre au CHS Albert Bousquet.
© DASS NC
L’alcool et les stupéfiants en facteurs aggravantsOn compte en moyenne chaque année quarante décès par suicide en Nouvelle-Calédonie, des hommes en majorité, dans la tranche d’âge des 25-44 ans avec une proportion importante de jeunes gens. La pendaison et l’utilisation des armes à feu sont des méthodes très utilisées. Le constat est clair : la consommation d’alcool et de stupéfiants aggrave la détresse des personnes.
« Quand on a une rupture amoureuse ou quand on perd son emploi et qu’on se met à boire ou à prendre des substances de façon excessive et pas appropriée, çà aggrave le problème. Si on a une dépression et qu’on ne la soigne pas, çà va aggraver le problème » confirme le Dr Goodfellow. « Si on corrige un peu ces choses là, si on aide les gens à trouver des solutions concrètes à ces difficultés là qui sont de l’ordre de la santé, alors il sera peut-être plus facile de surmonter une rupture, de surmonter et de trouver des solutions pour se réorienter professionnellement si on perd son boulot.. »
« Garder de l’espoir de toute façon »Réapprendre à vivre après le suicide de sa fille, c’est le combat de Nathalie Vagner. Cinq ans et demi après le drame, cette Calédonienne parle de résilience. « On peut facilement se laisser aller à vouloir soi-même en finir, mais la vie retrouvera son chemin donc il faut garder de l’espoir de toute façon. Et on retrouve la joie d’être avec les autres, la joie d’être en famille. Des fois on aura besoin d‘être seule, et des fois on a besoin d’être entourée, d’avoir de l’amour parce que l’amour et le temps, c’est tout ce qui guérit ».
Pour s’en sortir, des solutions existent, et des outils de prévention du suicide sont à la disposition des Calédoniens.
Le reportage de Natacha Cognard et Cédric Michaut
TEMOIGNAGE SUICIDE
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
Une oreille attentive en cas de crise suicidaire Ecouter et apporter une réponse, c'est le travail porté par les 13 écoutants de l'agence SOS écoute. Depuis 2012 sur le territoire, l'antenne reçoit entre 4700 et 5000 appels par an. Détresse psychologique ou encore crises suicidaires, les domaines d'intervention des professionnels sont divers.
En cette journée mondiale de prévention du suicide, Alix Madec s'est intéressée au travail porté par les spécialistes de l’antenne de SOS écoute.
SOS écoute enrobé
00:0001:45
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
© Alix Madec
Un numéro unique et gratuit peut être contacté de 9 h à 1 h du matin, il s’agit du 05 30 30. Les répondants sont formés à écouter explique Claude Cousin, coordinatrice de la plateforme SOS écoute Nouvelle-Calédonie, au micro d’Alix Madec.
SOS écoute itw Cousin
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
00:0000:48
L’invitée de la matinale Suzanne Devlin, la coordinatrice du réseau territorial de la santé mentale auprès de la DASS était l’invitée de la matinale ce mardi avec Charlotte Mestre
Invitée de la matinale 10 septembre 2019. Suzanne Devlin
nouvelle calédonie https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/suicide-comprendre-prevenir-747505.html
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Ouest-France (site web)
Régions/Pays de la Loire/Maine-et-Loire/Angers, lundi 9 septembre 2019
Un dispositif d’aide régional au CHU d’Angers. « Le suicide, c’est une absence de choix »
Benoit ROBERT.
En plus de la prise en charge classique des patients, le CHU d’Angers met en place un dispositif d’aide à l’échelle régionale. Au niveau national, la région des Pays de la Loire se distingue pour être l’une les plus touchées par le suicide. Dans un rapport de l’Agence nationale de santé publique paru en février, les chiffres sont significatifs.700 suicides par an en Pays de la Loire
Pour 9 000 suicides par an et 150 000 tentatives, la région capte à elle seule 700 cas de suicide et 10 700 tentatives déclarées.
« Garder le contact avec les patients passés par les services d’urgence ou une hospitalisation est très important » , indique le professeur Bénédicte Gohier, chef du service de psychiatrie-addictologie au CHU d’Angers.
34 établissements participants dans la région
Missionnée par l’Agence régionale de santé, son équipe lancera, en début d’année prochaine, un dispositif inédit pour lutter contre le phénomène de récidive. Au total, 34 établissements de santé des cinq départements ont été contactés pour participer à ce travail de prévention. Il devra bénéficier d’une montée en charge progressive.
« Risques de rechute dans les premiers mois »
« Notre cellule de VigilanS sera composée d’une équipe de quatre infirmiers. Elle sera chargée de recontacter par téléphone les personnes ayant accepté un suivi. » Selon le Dr Dewi Le Gal, médecin coordonnateur, « les risques de rechute dans les premiers mois demandent de la vigilance. »
« Casser l’isolement »
En plus de pouvoir disposer de cette aide, les patients à risque recevront une carte avec un numéro vert qu’ils pourront contacter 5 jours sur 7. Les médecins et psychiatres référents seront associés au dispositif. « L’objectif est de casser l’isolement, ce sentiment de solitude intérieure , poursuit la chef de service. En plus de la prise en charge habituelle, les patients sauront qu’ils peuvent compter sur une personne neutre qui pense à eux, détachée de l’entourage proche. »
« Nore appel doit être un soulagement »
Rodée aux techniques d’entretien, l’équipe abordera avec le patient la question des idées suicidaires. « Pour la plupart d’entre eux, notre appel doit être un soulagement. Beaucoup n’ont pas la capacité d’aller vers le soin tout seul. » De là, la cellule pourra avertir le Samu si nécessité. « Ce n’est jamais une liberté le suicide. Mais plutôt une absence de choix quand le patient n’arrive plus à avancer. »
This article appeared in Ouest-France (site web)
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Journée de prévention du suicide : ces seniors qui se tuent dans l’indifférence
Dans 90 % des cas, le suicide d'une personne âgée est lié à un état dépressif. | MARCO ANTUNES
Ouest-France Valentin BIRET. Publié le 10/09/2019 à 10h00
Dérangeant, tabou ou ne suscitant pas d’intérêt ? Le suicide des personnes âgées est un phénomène qui est souvent passé sous silence. Pourtant, les chiffres affolent. État des lieux à l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, ce mardi.
En France, un tiers des « suicidés » ont plus de 60 ans. Et quand les seniors passent à l’acte, l’issue est presque toujours tragique.
Dans les Pays de la Loire, où les décès par suicide sont trois fois plus importants que les accidents de la route, les acteurs publics ou privés, comme la Région ou les caisses de retraite, commencent à se pencher sérieusement sur la question. Avec une mortalité de 24 % au-dessus de la moyenne nationale, c’est, avec la Bretagne et les Hauts-de-France, le territoire le plus touché.
C’est même la troisième cause de décès prématuré dans l’Ouest, chez les femmes, dont le taux de mortalité par suicide est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Globalement, en France, tout âge confondu, le taux est de 12,1 pour 100 000 habitants. Par genre, il s’établit à 6,5 pour 100 000 femmes et de 17,9 pour 100 000 hommes.
Pour quelles raisons ?
« Nous avons beaucoup de territoires agricoles isolés », explique Chloé Baron, chargée de mission au Gérontopôle. D’autre part, de plus en plus de personnes viennent s’installer sur la côte sans y avoir d’attache. « L’hiver, c’est une zone très touchée par le suicide. »
L’Ouest est aussi particulièrement pourvu en fusils. « Le fait de disposer d’une arme, ajouté à une impulsivité plus forte chez les hommes, parfois augmentée par l’alcool, favorise le passage à l’acte », analyse Romain Pager, psychologue spécialiste du sujet.
Dans 90 % des cas, le suicide est lié à un état dépressif et pourrait se détecter, mais la dépression est souvent confondue avec un ensemble de symptômes (perte de l’appétit, syndrome de glissement…) « Ce qui la rend difficile à repérer chez les sujets âgés », analyse Véronique Blanchier, conseillère médicale à l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire.
Les chiffres des suicides de personnes âgées. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE
« Un suicide zen ? »
Alors, pourquoi ces seniors en souffrance ne suscitent-ils pas le même intérêt que leurs cadets ? Avant 2014, il n’existait même aucun livre sur le sujet. « Certains sociologues considèrent qu’il y a une « haine des vieux », enchaîne Romain Pager. À la télé, dans les lieux publics, on ne voudrait voir que des gens jeunes et beaux. Aujourd’hui, on ne veut plus savoir que l’on va mourir et les personnes âgées nous prouvent le contraire. »
Dès qu’on évoque la fin de vie, les préjugés sont tenaces. Pour certains, des « vieux » se suicideraient quand ils estiment avoir déjà trop vécu.
Cette thèse du « suicide zen » est battue en brèche par le psychologue Romain Pager. « Cette idée de suicide philosophique, qui reviendrait à se tuer sereinement, est une invention journalistique. Dans la réalité clinique qu’on rencontre chaque jour, les personnes passent à l’acte après un très long processus de grande souffrance. Elles finissent par être convaincues qu’il n’y a pas d’autre solution que la mort pour arrêter de souffrir. Au final, l’objectif n’est pas la mort : ce n’est qu’un moyen. »
« Il faut s’occuper des plus de 70 ans »
Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que la population exposée s’étoffe. « Les statistiques montrent que les décès par suicide surviennent en majorité chez les plus de 70 ans. Si l’on veut prévenir le suicide, on doit donc s’occuper prioritairement de cette tranche d’âge », pense Romain Pager.
Avec le « Papy-Boom » qui se prépare (20 millions de retraités en France dès 2030), les pouvoirs publics devront, au plus vite, mettre les moyens humains et financiers pour tendre la main à ces seniors dans l’impasse. « On va vivre de plus en plus longtemps et en meilleure santé, rappelle Chloé Baron. On ne peut plus laisser des jeunes de 65 ans se suicider. »
Quelles actions sont déjà engagées ?
« Il n’y a pas de budget spécifiquement dédié » à la prévention du suicide chez les personnes âgées, reconnaît l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Néanmoins, la stratégie nationale, actuellement mise en place par l’État, prévoit un plan de formation auprès des travailleurs sociaux, professionnels du soin et services d’urgence, à la détection de la dépression et du suicide, souvent liés. « On forme des personnes qui vont à leur tour former des professionnels dès 2020 », annonce Véronique Blanchier. Parmi les actions futures de l’ARS Pays de la Loire, le maintien du contact « par téléphone ou par carte postale » après une hospitalisation pour suicide. Mais « pas forcément un contact physique », admet l’ARS, qui a lancé un appel à candidature portant sur le développement de l’activité physique en Ehpad. « Cela a un effet bénéfique sur la santé mentale, et donc sur la prévention des suicides », estime la conseillère médicale de l’ARS. En 2018, 382 établissements et services ont bénéficié d’une enveloppe globale de près de 1,2 million d’euros.
https://www.ouest-france.fr/societe/seniors/journee-de-prevention-du-suicide-ces-seniors-qui-se-tuent-dans-l-indifference-6511817
Dans 90 % des cas, le suicide d'une personne âgée est lié à un état dépressif. | MARCO ANTUNES
Ouest-France Valentin BIRET. Publié le 10/09/2019 à 10h00
Dérangeant, tabou ou ne suscitant pas d’intérêt ? Le suicide des personnes âgées est un phénomène qui est souvent passé sous silence. Pourtant, les chiffres affolent. État des lieux à l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, ce mardi.
En France, un tiers des « suicidés » ont plus de 60 ans. Et quand les seniors passent à l’acte, l’issue est presque toujours tragique.
Dans les Pays de la Loire, où les décès par suicide sont trois fois plus importants que les accidents de la route, les acteurs publics ou privés, comme la Région ou les caisses de retraite, commencent à se pencher sérieusement sur la question. Avec une mortalité de 24 % au-dessus de la moyenne nationale, c’est, avec la Bretagne et les Hauts-de-France, le territoire le plus touché.
C’est même la troisième cause de décès prématuré dans l’Ouest, chez les femmes, dont le taux de mortalité par suicide est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Globalement, en France, tout âge confondu, le taux est de 12,1 pour 100 000 habitants. Par genre, il s’établit à 6,5 pour 100 000 femmes et de 17,9 pour 100 000 hommes.
Pour quelles raisons ?
« Nous avons beaucoup de territoires agricoles isolés », explique Chloé Baron, chargée de mission au Gérontopôle. D’autre part, de plus en plus de personnes viennent s’installer sur la côte sans y avoir d’attache. « L’hiver, c’est une zone très touchée par le suicide. »
L’Ouest est aussi particulièrement pourvu en fusils. « Le fait de disposer d’une arme, ajouté à une impulsivité plus forte chez les hommes, parfois augmentée par l’alcool, favorise le passage à l’acte », analyse Romain Pager, psychologue spécialiste du sujet.
Dans 90 % des cas, le suicide est lié à un état dépressif et pourrait se détecter, mais la dépression est souvent confondue avec un ensemble de symptômes (perte de l’appétit, syndrome de glissement…) « Ce qui la rend difficile à repérer chez les sujets âgés », analyse Véronique Blanchier, conseillère médicale à l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire.
Les chiffres des suicides de personnes âgées. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE
« Un suicide zen ? »
Alors, pourquoi ces seniors en souffrance ne suscitent-ils pas le même intérêt que leurs cadets ? Avant 2014, il n’existait même aucun livre sur le sujet. « Certains sociologues considèrent qu’il y a une « haine des vieux », enchaîne Romain Pager. À la télé, dans les lieux publics, on ne voudrait voir que des gens jeunes et beaux. Aujourd’hui, on ne veut plus savoir que l’on va mourir et les personnes âgées nous prouvent le contraire. »
Dès qu’on évoque la fin de vie, les préjugés sont tenaces. Pour certains, des « vieux » se suicideraient quand ils estiment avoir déjà trop vécu.
Cette thèse du « suicide zen » est battue en brèche par le psychologue Romain Pager. « Cette idée de suicide philosophique, qui reviendrait à se tuer sereinement, est une invention journalistique. Dans la réalité clinique qu’on rencontre chaque jour, les personnes passent à l’acte après un très long processus de grande souffrance. Elles finissent par être convaincues qu’il n’y a pas d’autre solution que la mort pour arrêter de souffrir. Au final, l’objectif n’est pas la mort : ce n’est qu’un moyen. »
« Il faut s’occuper des plus de 70 ans »
Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que la population exposée s’étoffe. « Les statistiques montrent que les décès par suicide surviennent en majorité chez les plus de 70 ans. Si l’on veut prévenir le suicide, on doit donc s’occuper prioritairement de cette tranche d’âge », pense Romain Pager.
Avec le « Papy-Boom » qui se prépare (20 millions de retraités en France dès 2030), les pouvoirs publics devront, au plus vite, mettre les moyens humains et financiers pour tendre la main à ces seniors dans l’impasse. « On va vivre de plus en plus longtemps et en meilleure santé, rappelle Chloé Baron. On ne peut plus laisser des jeunes de 65 ans se suicider. »
Quelles actions sont déjà engagées ?
« Il n’y a pas de budget spécifiquement dédié » à la prévention du suicide chez les personnes âgées, reconnaît l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Néanmoins, la stratégie nationale, actuellement mise en place par l’État, prévoit un plan de formation auprès des travailleurs sociaux, professionnels du soin et services d’urgence, à la détection de la dépression et du suicide, souvent liés. « On forme des personnes qui vont à leur tour former des professionnels dès 2020 », annonce Véronique Blanchier. Parmi les actions futures de l’ARS Pays de la Loire, le maintien du contact « par téléphone ou par carte postale » après une hospitalisation pour suicide. Mais « pas forcément un contact physique », admet l’ARS, qui a lancé un appel à candidature portant sur le développement de l’activité physique en Ehpad. « Cela a un effet bénéfique sur la santé mentale, et donc sur la prévention des suicides », estime la conseillère médicale de l’ARS. En 2018, 382 établissements et services ont bénéficié d’une enveloppe globale de près de 1,2 million d’euros.
https://www.ouest-france.fr/societe/seniors/journee-de-prevention-du-suicide-ces-seniors-qui-se-tuent-dans-l-indifference-6511817
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Société Prévention du suicide : "Il faut dire à la personne qu'elle compte pour nous" pour le docteur Michel Debout
Mardi 10 septembre 2019 à 9:07 - Par David Valverde, France Bleu Saint-Étienne Loire
La prévention contre le suicide est-elle suffisante alors que 120 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours chaque année dans notre pays. Beaucoup d'efforts ont été faits mais il faut que chacun soit à l'écoute explique le docteur ligérien Michel Debout. Les femmes violées risquent 4 fois plus de se suicider. © Maxppp - Alexandre MARCHI
Saint-Étienne, France
Un sujet peut-être encore tabou à la une ce matin : le suicide, alors que 9000 personnes se donnent la mort chaque année en France. Michel Debout a fondé il y a 20 ans de l'association Loire Prévention Suicide.
C'est de moins en moins tabou de parler suicide grâce aux actions menées et à la prise de conscience de l'opinion. C'est d'abord un problème de santé publique accompagné par l'Observatoire du suicide créé il y a 5 ans qui touche les jeunes mais aussi les adultes jeunes. Ce n'est pas qu'un problème de choix personnel, c'est un problème collectif.
Il y a des causes à ces actes notamment chez les femmes. Le viol multiplie par 4 le risque suicidaire. Quand on sait que 12% des femmes déclarent avoir déjà été violée dans leur vie, cela veut que des millions de personnes peuvent être impactées par ces violences sexistes. On passe à l'acte quand on n'a pas moyen de faire entendre sa souffrance, son mal-être. Il faut dire à la personne qu'elle compte pour nous. Il faut lui dire qu'on veut la revoir. Lui donner rendez-vous.
Interview complète de Michel Debout
Mardi 10 septembre 2019 à 9:07 - Par David Valverde, France Bleu Saint-Étienne Loire
La prévention contre le suicide est-elle suffisante alors que 120 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours chaque année dans notre pays. Beaucoup d'efforts ont été faits mais il faut que chacun soit à l'écoute explique le docteur ligérien Michel Debout. Les femmes violées risquent 4 fois plus de se suicider. © Maxppp - Alexandre MARCHI
Saint-Étienne, France
Un sujet peut-être encore tabou à la une ce matin : le suicide, alors que 9000 personnes se donnent la mort chaque année en France. Michel Debout a fondé il y a 20 ans de l'association Loire Prévention Suicide.
C'est de moins en moins tabou de parler suicide grâce aux actions menées et à la prise de conscience de l'opinion. C'est d'abord un problème de santé publique accompagné par l'Observatoire du suicide créé il y a 5 ans qui touche les jeunes mais aussi les adultes jeunes. Ce n'est pas qu'un problème de choix personnel, c'est un problème collectif.
Il y a des causes à ces actes notamment chez les femmes. Le viol multiplie par 4 le risque suicidaire. Quand on sait que 12% des femmes déclarent avoir déjà été violée dans leur vie, cela veut que des millions de personnes peuvent être impactées par ces violences sexistes. On passe à l'acte quand on n'a pas moyen de faire entendre sa souffrance, son mal-être. Il faut dire à la personne qu'elle compte pour nous. Il faut lui dire qu'on veut la revoir. Lui donner rendez-vous.
Interview complète de Michel Debout
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Société Suicide : les jeunes toujours très touchés
Mardi 10 septembre 2019 à 7:43 - Par Laëtitia Heuveline, France Bleu
Mardi 10 septembre 2019 à 7:43 - Par Laëtitia Heuveline, France Bleu
Le 10 septembre est la journée internationale de prévention du suicide. En France, on compte 9.000 décès par suicide chaque année, c'est un des taux les plus élevés d'Europe. Une personne met fin à ses jours toutes les 40 secondes dans le monde. © AFP - IGOR STEVANOVIC
Selon le dernier baromètre de Santé Publique France, que vous pouvez retrouver ici près de 5% des 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours de la dernière année, plus de 7% admettent avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
Célibat, situation financière difficile, inactivité...
On identifie plusieurs facteurs : avoir eu un épisode dépressif, avoir à faire face à des situations financières difficiles, être célibataire, divorcé ou veuf.ve, l'inactivité professionnelle, l'exposition aux violences ainsi que les événements traumatisants dans l'enfance. "La situation des filles est particulièrement préoccupante avec une augmentation des TS - tentative de suicide ndlr - et pensées suicidaires depuis 2011. Là aussi la dépression est la variable la plus fortement associée."
Selon le dernier baromètre de Santé Publique France, que vous pouvez retrouver ici près de 5% des 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours de la dernière année, plus de 7% admettent avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
Célibat, situation financière difficile, inactivité...
On identifie plusieurs facteurs : avoir eu un épisode dépressif, avoir à faire face à des situations financières difficiles, être célibataire, divorcé ou veuf.ve, l'inactivité professionnelle, l'exposition aux violences ainsi que les événements traumatisants dans l'enfance. "La situation des filles est particulièrement préoccupante avec une augmentation des TS - tentative de suicide ndlr - et pensées suicidaires depuis 2011. Là aussi la dépression est la variable la plus fortement associée."
Suicide is a global public health issue. All ages, sexes, and regions of the world are affected. Get more facts on Tuesday's World #SuicidePrevention Day: https://t.co/sCxLSKhUui pic.twitter.com/hRaBbCOTCQ— United Nations (@UN) September 10, 2019
la prévention peut réduire le nombre de suicides de 15 à 25 %
Plusieurs mesures de prévention existent et fonctionnent : en parler premièrement, avec les lignes d'écoute comme SOS amitié ou Suicide Ecoute. Les associations sont unanimes, il faut davantage de communication, en particulier chez les jeunes, extrêmement touchés. Le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans dans le monde après les accidents de la route.
Le suivi est aussi primordial : après une tentative de suicide, le risque augmente significativement de parvenir à ses fins. Repérer et prendre en charge la dépression de manière précoce montre de bons résultats avec la mise en place de programmes de soutien.
Ce qui fonctionne également : limiter l'accès aux produits qui permettent de se suicider, les armes ou mêmes les pesticides utilisés pour s'empoisonner. "Le pays le mieux étudié est le Sri Lanka, précise Santé Publique France, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93 000 personnes entre 1995 et 2015"
On sait que la prévention permet de réduire le nombre de suicides de 15 à 25 %.
Laëtitia HeuvelineFrance Bleu Paris
https://www.francebleu.fr/infos/societe/suicide-les-jeunes-toujours-tres-touches-1568091764
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A Poitiers, 800 personnes ayant fait une tentative de suicide sont accueillies chaque année aux urgences
Mardi 10 septembre 2019 à 2:31 - Par Baudouin Calenge, France Bleu Poitou
Une personne tente de mettre fin à ses jours toutes les 40 secondes en France ! C'est aujourd'hui la journée internationale de prévention du suicide. A Poitiers, les urgences psychiatriques du Centre hospitalier Laborit accueillent chaque année 800 personnes ayant fait une tentative de suicide.
Les urgences générales du CHU de Poitiers sont aussi la porte d'entrée des urgences psychiatriques © Radio France - Baudouin Calenge
Poitiers
Le suicide, un problème de santé majeur : chaque année, dix mille personnes mettent fin à leur jour en France car le suicide tue 10 mille personnes par an. Les tentatives sont-elles bien plus importantes. Et aux urgences psychiatriques comme dans les hôpitaux spécialisés, la priorité c'est de lutter contre les récidives
Le taux de récidive varie de 25 à 30%
Si les hommes sont bien plus nombreux à tenter de mettre fin à leur jour, ils récidivent un peu moins : 25% contre 35% pour les femmes. Alors au Centre hospitalier Laborit, il a été décidé avec le soutien de l'Agence Régionale de Santé de dupliquer un dispositif expérimental mis en place il y a trois ans sur l'agglomération de Lille. Son nom "Vigilance" a pour but de maintenir un lien avec les patients qui sont passés par les urgences psychiatriques avec des coups de fil à intervalle régulier et même l'envoi de cartes postales.
Récidive en baisse de 20% à Lille
Le fait de téléphoner à ces patients fragiles et de leur écrire une carte, c'est de maintenir un lien, individualiser leur prise en charge et leur problème. A Poitiers ou depuis dix ans déjà, un dispositif de suivi plus léger existait déjà depuis dix ans, c'était une évidence que de s'approprier l'expérience lilloise. Le dispositif "Vigilance" sera opérationnel à Poitiers à la fin de l'année avec la création de deux emplois. Il concernera dans un premier temps la Vienne mais l'idée c'est ensuite de l'étendre à tout le Poitou Charentes.
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/a-poitiers-800-personnes-ayant-fait-une-tentative-de-suicide-sont-accueillis-chaque-annee-aux-1568045111
Mardi 10 septembre 2019 à 2:31 - Par Baudouin Calenge, France Bleu Poitou
Une personne tente de mettre fin à ses jours toutes les 40 secondes en France ! C'est aujourd'hui la journée internationale de prévention du suicide. A Poitiers, les urgences psychiatriques du Centre hospitalier Laborit accueillent chaque année 800 personnes ayant fait une tentative de suicide.
Les urgences générales du CHU de Poitiers sont aussi la porte d'entrée des urgences psychiatriques © Radio France - Baudouin Calenge
Poitiers
Le suicide, un problème de santé majeur : chaque année, dix mille personnes mettent fin à leur jour en France car le suicide tue 10 mille personnes par an. Les tentatives sont-elles bien plus importantes. Et aux urgences psychiatriques comme dans les hôpitaux spécialisés, la priorité c'est de lutter contre les récidives
Le taux de récidive varie de 25 à 30%
Si les hommes sont bien plus nombreux à tenter de mettre fin à leur jour, ils récidivent un peu moins : 25% contre 35% pour les femmes. Alors au Centre hospitalier Laborit, il a été décidé avec le soutien de l'Agence Régionale de Santé de dupliquer un dispositif expérimental mis en place il y a trois ans sur l'agglomération de Lille. Son nom "Vigilance" a pour but de maintenir un lien avec les patients qui sont passés par les urgences psychiatriques avec des coups de fil à intervalle régulier et même l'envoi de cartes postales.
Récidive en baisse de 20% à Lille
Le fait de téléphoner à ces patients fragiles et de leur écrire une carte, c'est de maintenir un lien, individualiser leur prise en charge et leur problème. A Poitiers ou depuis dix ans déjà, un dispositif de suivi plus léger existait déjà depuis dix ans, c'était une évidence que de s'approprier l'expérience lilloise. Le dispositif "Vigilance" sera opérationnel à Poitiers à la fin de l'année avec la création de deux emplois. Il concernera dans un premier temps la Vienne mais l'idée c'est ensuite de l'étendre à tout le Poitou Charentes.
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/a-poitiers-800-personnes-ayant-fait-une-tentative-de-suicide-sont-accueillis-chaque-annee-aux-1568045111
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Société Journée internationale de prévention du suicide : le dernier tabou français ?
Lundi 9 septembre 2019 à 20:52 - Par Véronique Pueyo, France Bleu Isère, France Bleu
Le 10 septembre est la journée internationale de la prévention du suicide. En France, dix mille personnes, de tous âges, mettent fin à leurs jours, chaque année, mille en Auvergne Rhône Alpes. C'est deux fois plus que le nombre de morts sur les routes.
Le suicide est la première cause de mortalité chez les 25-34 ans © Maxppp - Claude Prigent
Vienne, France
Dan habite Vienne, en Isère. Son fils Sébastien, 24 ans, s'est jeté sous un TGV, un jour de juillet 2013. Elle n'avait rien vu venir, comme elle le dit elle-même. "À cette époque, il vivait chez nous. En partant, le matin, je lui ai dit : à ce soir. Je ne l'ai plus jamais revu..."
"La vie est trop grise. Je ne peux plus" - Sébastien, 24 ans
Le jeune homme avait laissé une lettre dans laquelle il disait son mal de vivre. "Il avait écrit : chers parents, je vous aime tant, mais la vie est trop grise. Je ne peux plus. J'y pense depuis longtemps, mais aujourd'hui je vais le faire" se souvient Dan. Ces mots de désespoir sont gravés à jamais dans sa mémoire.
Le pire pour cette infirmière aujourd'hui à la retraite, c'est de ne pas avoir été autorisée à voir son fils une dernière fois : "Je n'ai pu toucher qu'un cercueil scellé. On a retrouvé de lui qu'un bout de la chaîne qu'il portait autour du cou et des tongs."
Parler pour comprendre
Six ans après, la douleur est intacte. Elle milite depuis à l'association "À la vie", basée à Vienne et créée en 2007 par une mère qui, elle aussi, avait perdu un fils qui s'était suicidé.
Des groupes de paroles sont organisés chaque semaine avec une psychologue pour évoquer ces deuils, difficiles à accepter. "J'y ai adhéré tout de suite" souligne Dan. "Cela m'a aidée à raconter mon histoire et à dire mon chagrin que je ne voulais pas montrer dans le cercle familial pour ne pas alourdir encore plus la souffrance de mon mari et de notre fils aîné."
Le suicide, première cause de mortalité chez les 25-34 ans
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de moins de 24 ans, la première pour les 25-34 ans. Le passage à l'acte est un signe d'une grande souffrance psychique. "On ne veut pas mourir, on veut juste que cette souffrance s'arrête" explique une psychologue
L’association Phare Enfants-Parents s'occupe de la prévention du suicide chez les jeunes.
Toutes les dix minutes en France, un adolescent fait une TS. Une tentative de suicide multiplie par 60 le risque de mourir par suicide dans les cinq ans à venir. C'est pourquoi l'association Phare Enfants-Parents réclame un troisième plan national de lutte contre le suicide.
Le suicide, un tabou français ?
Le dernier remonte au début des années 2000 et avait été efficace. L'association voudrait également que l'on fasse plus de prévention dans les collèges et les lycées. Pour la présidente, Thérèse Hannier : "Il faut lever le tabou, oser parler de ce mal qui ronge une partie de la jeunesse, mal dans sa peau dans une société matérialiste, où il est parfois difficile de donner un sens à sa vie".
https://www.francebleu.fr/infos/societe/journee-internationale-de-prevention-du-suicide-le-dernier-tabou-francais-1568043520 Lundi 9 septembre 2019 à 20:52 - Par Véronique Pueyo, France Bleu Isère, France Bleu
Le 10 septembre est la journée internationale de la prévention du suicide. En France, dix mille personnes, de tous âges, mettent fin à leurs jours, chaque année, mille en Auvergne Rhône Alpes. C'est deux fois plus que le nombre de morts sur les routes.
Le suicide est la première cause de mortalité chez les 25-34 ans © Maxppp - Claude Prigent
Vienne, France
Dan habite Vienne, en Isère. Son fils Sébastien, 24 ans, s'est jeté sous un TGV, un jour de juillet 2013. Elle n'avait rien vu venir, comme elle le dit elle-même. "À cette époque, il vivait chez nous. En partant, le matin, je lui ai dit : à ce soir. Je ne l'ai plus jamais revu..."
"La vie est trop grise. Je ne peux plus" - Sébastien, 24 ans
Le jeune homme avait laissé une lettre dans laquelle il disait son mal de vivre. "Il avait écrit : chers parents, je vous aime tant, mais la vie est trop grise. Je ne peux plus. J'y pense depuis longtemps, mais aujourd'hui je vais le faire" se souvient Dan. Ces mots de désespoir sont gravés à jamais dans sa mémoire.
Le pire pour cette infirmière aujourd'hui à la retraite, c'est de ne pas avoir été autorisée à voir son fils une dernière fois : "Je n'ai pu toucher qu'un cercueil scellé. On a retrouvé de lui qu'un bout de la chaîne qu'il portait autour du cou et des tongs."
Parler pour comprendre
Six ans après, la douleur est intacte. Elle milite depuis à l'association "À la vie", basée à Vienne et créée en 2007 par une mère qui, elle aussi, avait perdu un fils qui s'était suicidé.
Des groupes de paroles sont organisés chaque semaine avec une psychologue pour évoquer ces deuils, difficiles à accepter. "J'y ai adhéré tout de suite" souligne Dan. "Cela m'a aidée à raconter mon histoire et à dire mon chagrin que je ne voulais pas montrer dans le cercle familial pour ne pas alourdir encore plus la souffrance de mon mari et de notre fils aîné."
Le suicide, première cause de mortalité chez les 25-34 ans
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de moins de 24 ans, la première pour les 25-34 ans. Le passage à l'acte est un signe d'une grande souffrance psychique. "On ne veut pas mourir, on veut juste que cette souffrance s'arrête" explique une psychologue
L’association Phare Enfants-Parents s'occupe de la prévention du suicide chez les jeunes.
Toutes les dix minutes en France, un adolescent fait une TS. Une tentative de suicide multiplie par 60 le risque de mourir par suicide dans les cinq ans à venir. C'est pourquoi l'association Phare Enfants-Parents réclame un troisième plan national de lutte contre le suicide.
Le suicide, un tabou français ?
Le dernier remonte au début des années 2000 et avait été efficace. L'association voudrait également que l'on fasse plus de prévention dans les collèges et les lycées. Pour la présidente, Thérèse Hannier : "Il faut lever le tabou, oser parler de ce mal qui ronge une partie de la jeunesse, mal dans sa peau dans une société matérialiste, où il est parfois difficile de donner un sens à sa vie".
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Facebook s'attaque à la prévention du suicide
Mathieu Grumiaux
Mathieu Grumiaux
12 septembre 2019 https://www.clubic.com*
À l'occasion de la journée mondiale de la prévention du suicide, Facebook a communiqué sur les actions qu'il mettait en œuvre pour repérer les comportements à risque de ses abonnés.
Les réseaux sociaux sont parfois accusés de participer à l'augmentation du taux de suicide chez les plus jeunes, même si ces conclusions sont contestées par différents experts.
Les réseaux sociaux ont un rôle déterminant pour faciliter la prévention chez les plus jeunes
Quoi qu'il en soit, Facebook a décidé de réagir, comme l'explique Antigone Davis, la responsable mondiale de la sécurité : « Les experts nous ont dit que l'un des moyens les plus efficaces de prévenir le suicide est que les gens entendent parler de leurs amis et de leur famille qui se soucient d'eux. Facebook a un rôle unique à jouer pour faciliter ce genre de connexion et nous prenons des mesures supplémentaires pour soutenir ceux qui discutent de ces sujets sensibles, en particulier les jeunes ».
Le réseau social de Mark Zuckerberg a détaillé ce mardi 10 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, les initiatives mises en place pour détecter les comportements potentiellement dangereux et apporter une assistance aux personnes en souffrance.
Une détection améliorée grâce aux progrès de l'intelligence artificielle
La plateforme sociale a depuis le début de l'année consulté différents experts à ce sujet et a déjà consenti à des modifications de ses conditions d'utilisation, comme l'interdiction des images d'automutilation à la fois sur Instagram et Facebook.
Dans son article, Facebook se félicite d'avoir procédé entre avril et juin 2019 au retrait immédiat d'1,5 million de publications et plus de 800 000 sur Instagram, dont 95 % d'entre elles ont été repérées par les outils d'intelligence artificielle.
Facebook va aussi offrir aux chercheurs un accès complet à CrowdTangle, l'un de ses outils permettant par exemple aux médias de surveiller les publications les plus populaires. L'algorithme pourra ici repérer les contenus ou statuts laissant à penser à un passage à l'acte. Les scientifiques pourront ainsi mieux comprendre les mécanismes de partage des informations et comment envoyer aux abonnés potentiellement suicidaires des messages de prévention.
https://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-869293-facebook-attaque-prevention-suicide.html
À l'occasion de la journée mondiale de la prévention du suicide, Facebook a communiqué sur les actions qu'il mettait en œuvre pour repérer les comportements à risque de ses abonnés.
Les réseaux sociaux sont parfois accusés de participer à l'augmentation du taux de suicide chez les plus jeunes, même si ces conclusions sont contestées par différents experts.
Les réseaux sociaux ont un rôle déterminant pour faciliter la prévention chez les plus jeunes
Quoi qu'il en soit, Facebook a décidé de réagir, comme l'explique Antigone Davis, la responsable mondiale de la sécurité : « Les experts nous ont dit que l'un des moyens les plus efficaces de prévenir le suicide est que les gens entendent parler de leurs amis et de leur famille qui se soucient d'eux. Facebook a un rôle unique à jouer pour faciliter ce genre de connexion et nous prenons des mesures supplémentaires pour soutenir ceux qui discutent de ces sujets sensibles, en particulier les jeunes ».
Le réseau social de Mark Zuckerberg a détaillé ce mardi 10 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, les initiatives mises en place pour détecter les comportements potentiellement dangereux et apporter une assistance aux personnes en souffrance.
Une détection améliorée grâce aux progrès de l'intelligence artificielle
La plateforme sociale a depuis le début de l'année consulté différents experts à ce sujet et a déjà consenti à des modifications de ses conditions d'utilisation, comme l'interdiction des images d'automutilation à la fois sur Instagram et Facebook.
Dans son article, Facebook se félicite d'avoir procédé entre avril et juin 2019 au retrait immédiat d'1,5 million de publications et plus de 800 000 sur Instagram, dont 95 % d'entre elles ont été repérées par les outils d'intelligence artificielle.
Facebook va aussi offrir aux chercheurs un accès complet à CrowdTangle, l'un de ses outils permettant par exemple aux médias de surveiller les publications les plus populaires. L'algorithme pourra ici repérer les contenus ou statuts laissant à penser à un passage à l'acte. Les scientifiques pourront ainsi mieux comprendre les mécanismes de partage des informations et comment envoyer aux abonnés potentiellement suicidaires des messages de prévention.
https://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-869293-facebook-attaque-prevention-suicide.html
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Cerveau et psy Journée mondiale de prévention du suicide : 1 personne met fin à ses jours toutes les 40 secondes
Par Sciences et Avenir avec AFP le 10.09.2019
800.000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde, soit une toutes les 40 secondes. Des chiffres alarmants, indique l'Organisation mondiale de la santé à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre 2019.
Cette importante différence de taux de suicide entre hommes et femmes se retrouve au niveau mondial.
Avec 800.000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde - une toutes les 40 secondes, les chiffres restent alarmants même si le taux de suicide par habitant recule, a indiqué l'OMS lundi 9 septembre 2019. Dans un rapport publié un jour avant la journée mondiale de prévention du suicide, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique qu'entre 2010 et 2016, le taux mondial a diminué de 9,8% avec des baisses allant de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l'Asie du Sud-Est.
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire
La région des Amériques - où l'accès aux armes à feu est un important moyen de suicides selon l'OMS - est la seule ayant enregistrée une hausse (+6%). La baisse du taux mondial s'explique en partie par le fait qu'un plus grand nombre de pays dispose de stratégies de prévention. "Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes", la même fréquence que celle indiquée en 2014, a relevé le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, mais les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé de suicide (11,5 pour 100.000 habitants). Les taux de suicide en Afrique, Europe et Asie du Sud-Est sont supérieurs à la moyenne mondiale qui est 10,5 pour 100.000 habitants, tandis que la région de la Méditerranée orientale dispose du taux le plus faible.
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants
Selon les comparaisons internationales, le Guyana, ancienne colonie britannique située entre le Venezuela et le Surinam, est le pays qui enregistre le taux le plus élevé de suicide par habitant (30,2 pour 100.000), avec un chiffre élevé d'ingestion de pesticides. Vient ensuite la Russie, où l'excès d'alcool est tenu pour responsable du taux de suicide élevé. Parmi les autres pays disposant de taux élevés figurent la Lituanie, le Lesotho, l'Ouganda, le Sri Lanka, la Corée du Sud, l'Inde ou encore le Japon.
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants. Par genre, il s'établit à 6,5 pour 100.000 femmes et de 17,9 pour 100.000 hommes. Cette importante différence entre les hommes et les femmes se retrouve au niveau mondial, à quelques rares exceptions près comme en Chine (8,3 pour 100.000 femmes et 7,9 pour 100.000 hommes). Cet écart entre genres est globalement plus grand dans les pays riches.
Un suicide toutes les 40 secondes dans le monde. © AFP - Cecilia SANCHEZ
La deuxième cause de décès chez les 15-24 ans
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l'auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Selon l'OMS, diminuer l'accès aux pesticides peut faire baisser les taux de suicide, comme l'ont montré des initiatives prises au Sri Lanka et en Corée du Sud. Au Sri Lanka, une série d'interdictions de pesticides a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides, permettant de sauver 93.000 personnes entre 1995 et 2015, selon l'OMS.
Globalement, un peu plus de la moitié des personnes qui se suicident ont moins de 45 ans. Chez les 15-24 ans, c'est même la deuxième cause de décès, après les traumatismes dus aux accidents de la route.
L'OMS mène une campagne d'un mois sur la prévention du suicide. A cette occasion, l'organisation va publier une brochure avec des recommandations pour les cinéastes et créateurs de séries télévisées. D'après Alexandra Fleischmann, experte scientifique à l'OMS, les études ont montré que les "gens qui sont vulnérables imitent" les suicides lorsqu'ils sont montrés en détail sur des écrans.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/journee-mondiale-de-prevention-du-suicide-1-personne-met-fin-a-ses-jours-toutes-les-40-secondes_137114
800.000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde, soit une toutes les 40 secondes. Des chiffres alarmants, indique l'Organisation mondiale de la santé à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre 2019.
Cette importante différence de taux de suicide entre hommes et femmes se retrouve au niveau mondial.
Avec 800.000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde - une toutes les 40 secondes, les chiffres restent alarmants même si le taux de suicide par habitant recule, a indiqué l'OMS lundi 9 septembre 2019. Dans un rapport publié un jour avant la journée mondiale de prévention du suicide, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique qu'entre 2010 et 2016, le taux mondial a diminué de 9,8% avec des baisses allant de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l'Asie du Sud-Est.
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire
La région des Amériques - où l'accès aux armes à feu est un important moyen de suicides selon l'OMS - est la seule ayant enregistrée une hausse (+6%). La baisse du taux mondial s'explique en partie par le fait qu'un plus grand nombre de pays dispose de stratégies de prévention. "Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes", la même fréquence que celle indiquée en 2014, a relevé le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, mais les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé de suicide (11,5 pour 100.000 habitants). Les taux de suicide en Afrique, Europe et Asie du Sud-Est sont supérieurs à la moyenne mondiale qui est 10,5 pour 100.000 habitants, tandis que la région de la Méditerranée orientale dispose du taux le plus faible.
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants
Selon les comparaisons internationales, le Guyana, ancienne colonie britannique située entre le Venezuela et le Surinam, est le pays qui enregistre le taux le plus élevé de suicide par habitant (30,2 pour 100.000), avec un chiffre élevé d'ingestion de pesticides. Vient ensuite la Russie, où l'excès d'alcool est tenu pour responsable du taux de suicide élevé. Parmi les autres pays disposant de taux élevés figurent la Lituanie, le Lesotho, l'Ouganda, le Sri Lanka, la Corée du Sud, l'Inde ou encore le Japon.
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants. Par genre, il s'établit à 6,5 pour 100.000 femmes et de 17,9 pour 100.000 hommes. Cette importante différence entre les hommes et les femmes se retrouve au niveau mondial, à quelques rares exceptions près comme en Chine (8,3 pour 100.000 femmes et 7,9 pour 100.000 hommes). Cet écart entre genres est globalement plus grand dans les pays riches.
Un suicide toutes les 40 secondes dans le monde. © AFP - Cecilia SANCHEZ
La deuxième cause de décès chez les 15-24 ans
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l'auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Selon l'OMS, diminuer l'accès aux pesticides peut faire baisser les taux de suicide, comme l'ont montré des initiatives prises au Sri Lanka et en Corée du Sud. Au Sri Lanka, une série d'interdictions de pesticides a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides, permettant de sauver 93.000 personnes entre 1995 et 2015, selon l'OMS.
Globalement, un peu plus de la moitié des personnes qui se suicident ont moins de 45 ans. Chez les 15-24 ans, c'est même la deuxième cause de décès, après les traumatismes dus aux accidents de la route.
L'OMS mène une campagne d'un mois sur la prévention du suicide. A cette occasion, l'organisation va publier une brochure avec des recommandations pour les cinéastes et créateurs de séries télévisées. D'après Alexandra Fleischmann, experte scientifique à l'OMS, les études ont montré que les "gens qui sont vulnérables imitent" les suicides lorsqu'ils sont montrés en détail sur des écrans.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/journee-mondiale-de-prevention-du-suicide-1-personne-met-fin-a-ses-jours-toutes-les-40-secondes_137114
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Suicide chez les adolescents : briser le tabou
1 jeune sur 10 déclare avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année et 3% des adolescents ont déjà fait une tentative de suicide ayant nécessité une hospitalisation. Aujourd’hui, mardi 10 septembre, a lieu la journée internationale de la prévention du suicide. L’occasion de revenir sur le tabou qui entoure encore le suicide des adolescents. Par Solène Vestris - Mis à jour le 9 Septembre 2019 psychologies.com*
Le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les moins de 24 ans, derrière les accidents de la route. Les tentatives de suicides touchent principalement les jeunes filles de 15 à 19 ans ( Santé Publique France). Selon un rapport du Drees, l’âge moyen de la 1ère tentative de suicide est de 13,6 ans. Plus de 80% d’entre elles sont médicamenteuses, devant la défenestration, les scarifications et la pendaison.Les raisons ? Un mal-être fréquent en période d’adolescence causé bien souvent par le décrochage scolaire, l’isolement, le stress, certaines formes d’addictions ou encore des situations familiales difficiles.
Pour le Dr Marc Masson, psychiatre, « le suicide est aussi plus fréquent lorsqu’il y a d’ores et déjà un trouble psychique. Bipolarité, dépression, comportements alimentaires ou troubles borderline… Bien souvent, ces troubles entraînent aussi des addictions (drogues, alcool) ».
Autre facteur : une utilisation fréquente des réseaux sociaux pouvant vite susciter des problèmes psychiques, particulièrement chez les sujets fragiles : isolement, solitude, dépression, stress... Selon une étude de 2018, 81% des adolescents de 13 à 17 ans utilisent les réseaux sociaux, chiffre qui a doublé en 6 ans. Comme l’explique le Dr Marc Masson, « paradoxalement, malgré les innombrables relations virtuelles que les adolescents entretiennent aujourd’hui, l’isolement est grand. Et cet isolement peut effectivement être source de suicide, tentative de suicide ou pensées suicidaires ».
La prévention est aujourd’hui primordiale et porte déjà ses fruits puisqu’elle a permis depuis quelques années de réduire le nombre de suicides chez les jeunes, bien qu’il reste un problème de santé publique majeur. La France détient un des taux de suicide les plus élevé d’Europe, tous âges confondus. Comment prévenir ce fléau ? Pour le Dr Masson, « un accompagnement scolaire est nécessaire dans un premier temps pour détecter les différents troubles et souffrances psychiques et ainsi agir le plus rapidement possible. Puis, la médiatisation et la prévention, à savoir l’ouverture de lignes d’appel, ou encore une communication autour des aides prévues de la part des différentes associations, sont aussi essentielles en parallèle pour inciter à en parler et limiter les risques ».
A découvrir
Une pétition a été lancée par l’association PHARE Enfants-Parents et compte déjà plus de 10 000 signatures. Le but ? Lever le tabou autour du suicide pour mieux le prévenir.
En cas de crise suicidaire : contactez les associations ou lignes d’écoute, appelez le Samu (le 15 ou le 112), ou SOS Médecin.
Services d’écoute :
SOS Amitié
Service d’écoute destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Permanence d’écoute par tchat tous les soirs de 19 h à 23 h ou par mail (réponse sous 48h maximum).
Tél. : 01 42 96 26 26 (Ile-de-France).
Retrouvez les numéros régionaux d’appel sur le site de l’association.
Site Internet : www.sos-amitie.org.
Suicide écoute
Ecoute des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 45 39 40 00
Site Internet : www.suicide-ecoute.fr.
Fil Santé Jeunes
Ecoute, information et orientation des jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale.
Ligne d’écoute téléphonique anonyme et gratuite 7j/7, de 8h à minuit.
Tél : 32 24 ou 01 44 93 30 74 (depuis un portable)
Site Internet : www.filsantejeunes.com.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Suicide : 10 idées fausses
En France, une personne met fin à ses jours toutes les heures. Les tentatives de suicide sont souvent considérées comme « une preuve de lâcheté », « liées à l'hérédité » ou « réservées aux personnes qui souffrent d’un trouble mental ». Autant d’idées reçues qui ne reflètent pas du tout la réalité des 80 000 personnes qui tentent, chaque année, de mettre fin à leurs jours. Bénédicte Novis, écoutante de SOS Suicide-Phénix, Lyon, nous explique en quoi ces croyances sont fausses.
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Journée mondiale de la prévention du suicide
Publié le 9 septembre 2019 http://www.ghu-paris.fr*
Publié le 9 septembre 2019 http://www.ghu-paris.fr*
Chaque année, 10 000 personnes décèdent et 200 000 personnes
sont hospitalisées suite à une tentative de suicide… A l’occasion de la
journée mondiale de la prévention du suicide, le GHU Paris fait le point
sur la question.
Leçon Inaugurale : Une histoire naturelle du suicide - Pr Jollant, CMME, CHSA from GHU Paris on Vimeo.
24 janv. 2018
Pr Jollant, Professeur des Universités – Praticien hospitalier à la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME) du GHU Paris psychiatrie & neurosciences et à l’Université Paris-Descartes. Il dirige l’unité d’accueil des patients suicidants.
24 janv. 2018
Pr Jollant, Professeur des Universités – Praticien hospitalier à la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME) du GHU Paris psychiatrie & neurosciences et à l’Université Paris-Descartes. Il dirige l’unité d’accueil des patients suicidants.
Au sein du GHU Paris, les
structures d’urgences, et notamment le CPOA* accueillent,
physiquement ou par téléphone, toute personne en détresse psychique. Les
familles souhaitant conseils et accompagnement sont également reçues.
Au sein de la Clinique des Maladies Mentales et de
l’Encéphale, une unité hospitalo-universitaire de référence se
consacre aux personnes « suicidaires » ou « suicidantes » (i.e ayant déjà
commis une ou des tentatives).
Enfin, dans les centres médico-psychologiques, les
professionnels de santé du GHU Paris prennent aussi quotidiennement en
charge des personnes en souffrance psychique, qui peuvent manifester des
intentions suicidaires.
D’ici 2020, le GHU Paris coordonnera dans la capitale le programme « Vigilans », initié à Lille, ayant vocation à renforcer la prévention et la veille des cas suicidaires.
D’ici 2020, le GHU Paris coordonnera dans la capitale le programme « Vigilans », initié à Lille, ayant vocation à renforcer la prévention et la veille des cas suicidaires.
[Publication] Risque de récidive suicidaire : quelle temporalité ?
réponse avec le Pr Jollant
réponse avec le Pr Jollant
Une étude
récente publiée dans Epidemiology and Psychiatric Sciences permet d’adapter aux
facteurs de risque le suivi post-hospitalisation des personnes suicidantes
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Priorité santé Podcast
Journée mondiale de prévention du suicide
Par Caroline Paré
Diffusion : mardi 10 septembre 2019
Selon l’OMS, une personne se suicide toutes les 40 secondes, et bien plus font des tentatives
A l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide, le 10 septembre, nous abordons ce sujet tabou. Selon l’OMS, une personne se suicide toutes les 40 secondes, et bien plus font des tentatives. Le suicide est même la deuxième cause de mortalité chez les 15 à 29 ans. Le suicide n’épargne aucune région, aucune tranche d’âge. Comment prévenir le suicide ? Quelle prise en charge après une tentative de suicide ?
Françoise Facy, Docteur en mathématiques statistiques, directrice honoraire de recherches à l'INSERM, elle s’est spécialisée en épidémiologie des conduites addictives au sein de l’unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance transport-travail-environnement. Ancienne présidente de l’UNPS, l’Union Nationale de prévention du suicide.
Pr Arouna Ouedraogo, Chef de service de Psychiatrie au CHU Yalgado Ouedraogo de Ouagadougou au Burkina Faso. Président de la Société burkinabé de Santé mentale.
http://www.rfi.fr/emission/20190910-journee-mondiale-suicide
extrait
Journée mondiale de prévention du suicide
Par Caroline Paré
Diffusion : mardi 10 septembre 2019
Selon l’OMS, une personne se suicide toutes les 40 secondes, et bien plus font des tentatives
A l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide, le 10 septembre, nous abordons ce sujet tabou. Selon l’OMS, une personne se suicide toutes les 40 secondes, et bien plus font des tentatives. Le suicide est même la deuxième cause de mortalité chez les 15 à 29 ans. Le suicide n’épargne aucune région, aucune tranche d’âge. Comment prévenir le suicide ? Quelle prise en charge après une tentative de suicide ?
Françoise Facy, Docteur en mathématiques statistiques, directrice honoraire de recherches à l'INSERM, elle s’est spécialisée en épidémiologie des conduites addictives au sein de l’unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance transport-travail-environnement. Ancienne présidente de l’UNPS, l’Union Nationale de prévention du suicide.
Pr Arouna Ouedraogo, Chef de service de Psychiatrie au CHU Yalgado Ouedraogo de Ouagadougou au Burkina Faso. Président de la Société burkinabé de Santé mentale.
http://www.rfi.fr/emission/20190910-journee-mondiale-suicide
extrait
***
Le suicide touche les hommes près de trois fois plus que les femmes en France
Cet écart entre les deux genres est plus important dans les pays riches, rapporte l'OMS dans un rapport montrant qu'il y a un suicide toutes les 40 secondes dans le monde.
9/09/2019 https://www.huffingtonpost.fr*
AFP
Le taux de suicide en France est de 17,9 pour 100.000 hommes, contre 6,5 pour les femmes.
SUICIDE - Avec 800.000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde ― une tous les 40 secondes, les chiffres restent alarmants même si le taux de suicide par habitant recule, a indiqué l’OMS ce lundi 9 septembre.
Dans un rapport publié, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique qu’entre 2010 et 2016, le taux mondial a diminué de 9,8% avec des baisses allant de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l’Asie du Sud-Est.
La région des Amériques ― où l’accès aux armes à feu est un important moyen de suicides selon l’OMS - est la seule ayant enregistrée une hausse (+6%).
La baisse du taux mondial s’explique en partie par le fait qu’un plus grand nombre de pays dispose de stratégies de prévention.
“Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes”, la même fréquence que celle indiquée en 2014, a relevé le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
La Russie parmi les pays les plus touchés
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, mais les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé de suicide (11,5 pour 100.000 habitants).
Les taux de suicide en Afrique, Europe et Asie du Sud-Est sont supérieurs à la moyenne mondiale qui est 10,5 pour 100.000 habitants, tandis que la région de la Méditerranée orientale dispose du taux le plus faible.
Selon les comparaisons internationales, le Guyana, ancienne colonie britannique située entre le Venezuela et le Surinam, est le pays qui enregistre le taux le plus élevé de suicide par habitant (30,2 pour 100.000), avec un chiffre élevé d’ingestion de pesticides.
Vient ensuite la Russie, où l’excès d’alcool est tenu pour responsable du taux de suicide élevé. Parmi les autres pays disposant de taux élevés figurent la Lituanie, le Lesotho, l’Ouganda, le Sri Lanka, la Corée du Sud, l’Inde ou encore le Japon.
Écart entre hommes et femmes
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants. Par genre, il s’établit à 6,5 pour 100.000 femmes et de 17,9 pour 100.000 hommes.
Cette importante différence entre les hommes et les femmes se retrouve au niveau mondial, à quelques rares exceptions près comme en Chine (8,3 pour 100.000 femmes et 7,9 pour 100.000 hommes).
Cet écart entre genres est globalement plus grand dans les pays riches.
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Selon l’OMS, diminuer l’accès aux pesticides peut faire baisser les taux de suicide, comme l’ont montré des initiatives prises au Sri Lanka et en Corée du Sud.
Au Sri Lanka, une série d’interdictions de pesticides a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides, permettant de sauver 93.000 personnes entre 1995 et 2015, selon l’OMS.
Globalement, un peu plus de la moitié des personnes qui se suicident ont moins de 45 ans. Chez les 15-24 ans, c’est même la deuxième cause de décès, après les traumatismes dus aux accidents de la route.
L’OMS mène une campagne d’un mois sur la prévention du suicide. A cette occasion, l’organisation va publier une brochure avec des recommandations pour les cinéastes et créateurs de séries télévisées.
D’après Alexandra Fleischmann, experte scientifique à l’OMS, les études ont montré que les “gens qui sont vulnérables imitent” les suicides lorsqu’ils sont montrés en détail sur des écrans.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/suicide-hommes-trois-fois-plus-femmes-france_fr_5d764301e4b0fde50c2a3506
Cet écart entre les deux genres est plus important dans les pays riches, rapporte l'OMS dans un rapport montrant qu'il y a un suicide toutes les 40 secondes dans le monde.
9/09/2019 https://www.huffingtonpost.fr*
AFP
Le taux de suicide en France est de 17,9 pour 100.000 hommes, contre 6,5 pour les femmes.
SUICIDE - Avec 800.000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde ― une tous les 40 secondes, les chiffres restent alarmants même si le taux de suicide par habitant recule, a indiqué l’OMS ce lundi 9 septembre.
Dans un rapport publié, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique qu’entre 2010 et 2016, le taux mondial a diminué de 9,8% avec des baisses allant de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l’Asie du Sud-Est.
La région des Amériques ― où l’accès aux armes à feu est un important moyen de suicides selon l’OMS - est la seule ayant enregistrée une hausse (+6%).
La baisse du taux mondial s’explique en partie par le fait qu’un plus grand nombre de pays dispose de stratégies de prévention.
“Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes”, la même fréquence que celle indiquée en 2014, a relevé le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
La Russie parmi les pays les plus touchés
La très grande majorité des suicides se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, mais les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé de suicide (11,5 pour 100.000 habitants).
Les taux de suicide en Afrique, Europe et Asie du Sud-Est sont supérieurs à la moyenne mondiale qui est 10,5 pour 100.000 habitants, tandis que la région de la Méditerranée orientale dispose du taux le plus faible.
Selon les comparaisons internationales, le Guyana, ancienne colonie britannique située entre le Venezuela et le Surinam, est le pays qui enregistre le taux le plus élevé de suicide par habitant (30,2 pour 100.000), avec un chiffre élevé d’ingestion de pesticides.
Vient ensuite la Russie, où l’excès d’alcool est tenu pour responsable du taux de suicide élevé. Parmi les autres pays disposant de taux élevés figurent la Lituanie, le Lesotho, l’Ouganda, le Sri Lanka, la Corée du Sud, l’Inde ou encore le Japon.
Écart entre hommes et femmes
En France, le taux est de 12,1 pour 100.000 habitants. Par genre, il s’établit à 6,5 pour 100.000 femmes et de 17,9 pour 100.000 hommes.
Cette importante différence entre les hommes et les femmes se retrouve au niveau mondial, à quelques rares exceptions près comme en Chine (8,3 pour 100.000 femmes et 7,9 pour 100.000 hommes).
Cet écart entre genres est globalement plus grand dans les pays riches.
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Selon l’OMS, diminuer l’accès aux pesticides peut faire baisser les taux de suicide, comme l’ont montré des initiatives prises au Sri Lanka et en Corée du Sud.
Au Sri Lanka, une série d’interdictions de pesticides a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides, permettant de sauver 93.000 personnes entre 1995 et 2015, selon l’OMS.
Globalement, un peu plus de la moitié des personnes qui se suicident ont moins de 45 ans. Chez les 15-24 ans, c’est même la deuxième cause de décès, après les traumatismes dus aux accidents de la route.
L’OMS mène une campagne d’un mois sur la prévention du suicide. A cette occasion, l’organisation va publier une brochure avec des recommandations pour les cinéastes et créateurs de séries télévisées.
D’après Alexandra Fleischmann, experte scientifique à l’OMS, les études ont montré que les “gens qui sont vulnérables imitent” les suicides lorsqu’ils sont montrés en détail sur des écrans.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/suicide-hommes-trois-fois-plus-femmes-france_fr_5d764301e4b0fde50c2a3506
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Nouvelle-Aquitaine Corrèze
La Corrèze est le département de Nouvelle-Aquitaine qui enregistre le plus de suicides Mardi 10 septembre sera la journée de prévention du suicide
Avec 26 décès par suicide sur 100 000, en 2017, la Corrèze enregistrait le taux de suicides le plus élevé de la région. Dans ce département, l'association "Ecoute et Soutien" lutte contre ce phénomène. La journée mondiale de prévention du suicide mardi 10 septembre sera l'occasion d'en parler.
Par France Lemaire Publié le 09/09/2019 à 07:29 Le suicide est un problème majeur de santé publique en France et dans la région : il concerne toutes les populations, jeunes, âgées, les agriculteurs sont aussi particulièrement touchés.
Le suicide est parfois la conséquence d'une dépression, ou une fulgurance après un choc psychologique. Une femme témoigne, de ses pensées suicidaires survenues après des difficultés familiales et financières :
On se dit la seule solution ce serait d'appuyer sur le bouton OFF, c'est tout
Il y a un moment où ça bascule, on s'assoit et on se dit "y'a plus qu'à mourir"
Une assistante sociale lui a conseillé d'appeler l'association "Ecoute et Soutien". D'abord un contact téléphonique, ensuite une rencontre gratuite avec un psychologue. Une main tendue, dont il faut absolument parler. C'est l'enjeu de la journée mondiale de prévention du suicide du mardi 10 septembre
Plus on en parle, à condition de montrer qu'il y a des solutions ou qu'il y a des appuis adaptés, mieux c'est
C'est ce qu'explique Jean-Marie Coutel, le président d'"Écoute et Soutien". (05 55 23 49 95) Voir post plus bas France 3 Nouvelle-Aquitaine 8 sept. 2019
L'association a ouvert des antennes en Haute-Vienne et en Creuse.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/correze/correze-est-departement-nouvelle-aquitaine-qui-enregistre-plus-suicides-1719469.html
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France 3 Nouvelle-Aquitaine Ajoutée le 8 sept. 2019 La journée mondiale de prévention du suicide se déroule le mardi 10 septembre 2019. L'occasion de parler de ce problème de santé publique. En 2017, en Corrèze, le département le plus touché de Nouvelle-Aquitaine, 26 décès sur 100 000 relevaient d'un suicide. Intervenants dans le reportage : Olivier Quintard, psychologue ♦ François Viéban, psychiatre au CH de Brive ♦ Jean-Marie Coutel, président d'"Écoute et Soutien" (05 55 23 49 95) Un reportage de François Clapeau, Matthieu Degremont et Philippe Ruisseau Toute l'actualité en Nouvelle-Aquitaine ► http://france3-regions.francetvinfo.f...
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Suicide: toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours
Les taux de suicide sont au plus haut dans les pays à revenu élevé; le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes Le taux mondial de suicide standardisé par âge[1] pour 2016[2]
était de 10,5 pour 100 000 habitants. Toutefois, les taux varient
largement d’un pays à l’autre, de 5 décès par suicide pour 100 000
habitants à plus de 30 pour 100 000. Alors que 79% des suicides dans le
monde ont lieu dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les pays à
revenu élevé ont le taux le plus élevé – 11,5% pour 100 000 habitants.
Près de trois fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs
jours dans les pays à revenu élevé, alors que dans les pays à revenu
faible et intermédiaire, les différences entre hommes et femmes sont
plus ténues.
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles (après les affections maternelles) et la troisième cause de décès chez les garçons (après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle).
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Parmi les interventions clés qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire le nombre de suicides, on trouve la limitation de l’accès aux moyens de se suicider; la sensibilisation des médias à un traitement médiatique responsable du suicide; la mise en œuvre de programmes destinés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir les capacités d’affronter les difficultés de la vie; et l’identification et la prise en charge précoces ainsi que le suivi des personnes à risque.
Réglementation des pesticides: une stratégie insuffisamment utilisée mais très efficace L’intervention qui a dans l’immédiat le plus fort potentiel de réduction du nombre de suicides est la limitation de l’accès aux pesticides qui sont utilisés délibérément pour s’empoisonner. La forte toxicité de nombreux pesticides signifie que les tentatives de suicide par ce moyen conduisent souvent à la mort, en particulier dans les situations où il n’existe pas d’antidote ou d’établissements médicaux à proximité.
Comme il est indiqué dans la publication de l’OMS qui paraît aujourd’hui, La prévention du suicide: Indications pour les services d’homologation et de réglementation des pesticides, il existe désormais un corpus de plus en plus important de données internationales montrant que l’interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de suicides nationaux. Le pays le mieux étudié est Sri Lanka, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93 000 personnes entre 1995 et 2015. En République de Corée, où le paraquat – un herbicide – était à l’origine de la plupart des suicides dans les années 2000, l’interdiction de ce produit en 2011-2012 a été suivie entre 2011 et 2013 d’une diminution de moitié du nombre de décès par suicide dus à l’ingestion de pesticides.
Il convient d’améliorer la qualité des données L’enregistrement en temps opportun et le suivi régulier des suicides au niveau national sont les fondements de stratégies de prévention du suicide efficaces au niveau national. Pourtant, seuls 80 des 183 États Membres de l’OMS pour lesquels des estimations ont été établies en 2016 disposaient de données d’état civil de bonne qualité. La plupart des pays où ces données faisaient défaut étaient des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une meilleure surveillance permettra de mettre en place des stratégies de prévention plus efficaces et de rendre compte plus précisément des progrès accomplis pour atteindre les objectifs mondiaux.
Note:
Le 10 septembre, l’OMS lance, en collaboration avec ses partenaires mondiaux, la Fédération mondiale pour la santé mentale, l’Association internationale pour la prévention du suicide et United for Global Mental Health, une campagne d’actions de 40 secondes. Le point d’orgue de la campagne sera la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, qui cette année a aussi pour thème la prévention du suicide.
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles (après les affections maternelles) et la troisième cause de décès chez les garçons (après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle).
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Parmi les interventions clés qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire le nombre de suicides, on trouve la limitation de l’accès aux moyens de se suicider; la sensibilisation des médias à un traitement médiatique responsable du suicide; la mise en œuvre de programmes destinés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir les capacités d’affronter les difficultés de la vie; et l’identification et la prise en charge précoces ainsi que le suivi des personnes à risque.
Réglementation des pesticides: une stratégie insuffisamment utilisée mais très efficace L’intervention qui a dans l’immédiat le plus fort potentiel de réduction du nombre de suicides est la limitation de l’accès aux pesticides qui sont utilisés délibérément pour s’empoisonner. La forte toxicité de nombreux pesticides signifie que les tentatives de suicide par ce moyen conduisent souvent à la mort, en particulier dans les situations où il n’existe pas d’antidote ou d’établissements médicaux à proximité.
Comme il est indiqué dans la publication de l’OMS qui paraît aujourd’hui, La prévention du suicide: Indications pour les services d’homologation et de réglementation des pesticides, il existe désormais un corpus de plus en plus important de données internationales montrant que l’interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de suicides nationaux. Le pays le mieux étudié est Sri Lanka, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93 000 personnes entre 1995 et 2015. En République de Corée, où le paraquat – un herbicide – était à l’origine de la plupart des suicides dans les années 2000, l’interdiction de ce produit en 2011-2012 a été suivie entre 2011 et 2013 d’une diminution de moitié du nombre de décès par suicide dus à l’ingestion de pesticides.
Il convient d’améliorer la qualité des données L’enregistrement en temps opportun et le suivi régulier des suicides au niveau national sont les fondements de stratégies de prévention du suicide efficaces au niveau national. Pourtant, seuls 80 des 183 États Membres de l’OMS pour lesquels des estimations ont été établies en 2016 disposaient de données d’état civil de bonne qualité. La plupart des pays où ces données faisaient défaut étaient des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une meilleure surveillance permettra de mettre en place des stratégies de prévention plus efficaces et de rendre compte plus précisément des progrès accomplis pour atteindre les objectifs mondiaux.
Note:
Le 10 septembre, l’OMS lance, en collaboration avec ses partenaires mondiaux, la Fédération mondiale pour la santé mentale, l’Association internationale pour la prévention du suicide et United for Global Mental Health, une campagne d’actions de 40 secondes. Le point d’orgue de la campagne sera la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, qui cette année a aussi pour thème la prévention du suicide.
[1] Il suppose une répartition standard de la population par âge dans tous les pays, pour permettre la comparaison entre pays.
[2] World Health Organization (2018). Global Health Estimates 2016:
Deaths by cause, age, sex, by country and by region, 2000-2016.
Organisation mondiale de la Santé, Genève.
***
Famille - Enfants
La Vie en Bleu, le Dossier de Bleu Poitou
Du lundi au vendredi à 9h05 https://www.francebleu.fr/emissions/la-vie-en-bleu-le-dossier-de-bleu-poitou/poitou/les-risques-de-suicide-chez-les-hommes
Les risques de suicide chez les hommes
Par Frédérique Gissot
Diffusion du mardi 10 septembre 2019 Durée : 40min
Le 10 septembre 2019, c'est la journée mondiale de prévention du suicide. 40% des suicides chez les hommes concernent la génération qui a entre 35 et 55 ans.
Jean-Jacques Chavagnat est psychiatre centre hospitalier Henri-Laborit de Poitiers.
Pourquoi le suicide touche-t-il plus les hommes que les femmes ? On peut l'expliquer par des injonctions sociétales, c'est-à-dire ce qu'on attend d'un homme : le stoïcisme, l'autonomie, le succès et l'agressivité. L'homme utilise des moyens violents pour se suicider. Alors que les femmes utilisent plus de médicaments.
Les conditions de travail ont une incidence importante sur les risques de suicide chez les hommes âgés de 35 à 55 ans : burn out, bore out (ennui au travail). Cela met en question le management en entreprise. Sans oublier le chômage, très anxiogène.
Les risques de suicide sont très présents aussi chez les hommes de plus de 75 ans. C'est l'âge des pertes : perte d'autonomie, perte des proches, perte des capacités physiques. Cela engendre des dépressions agressives, en particulier chez des personnalités psycho-rigides.
Comment aider un proche que l'on sent fragile ? Faire attention aux signes : tout changement de comportement doit alerter. Il faut aller vers l'autre, avoir une "éthique de l'inquiétude".
Podcasts https://www.francebleu.fr/emissions/la-vie-en-bleu-le-dossier-de-bleu-poitou/poitou/les-risques-de-suicide-chez-les-hommes
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Suicide : toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours Les mesures de prévention du suicide sont en progrès dans certains pays mais il faudrait faire beaucoup plus Famille - Enfants
La Vie en Bleu, le Dossier de Bleu Poitou
Du lundi au vendredi à 9h05 https://www.francebleu.fr/emissions/la-vie-en-bleu-le-dossier-de-bleu-poitou/poitou/les-risques-de-suicide-chez-les-hommes
Les risques de suicide chez les hommes
Par Frédérique Gissot
Diffusion du mardi 10 septembre 2019 Durée : 40min
Le 10 septembre 2019, c'est la journée mondiale de prévention du suicide. 40% des suicides chez les hommes concernent la génération qui a entre 35 et 55 ans.
Jean-Jacques Chavagnat est psychiatre centre hospitalier Henri-Laborit de Poitiers.
Pourquoi le suicide touche-t-il plus les hommes que les femmes ? On peut l'expliquer par des injonctions sociétales, c'est-à-dire ce qu'on attend d'un homme : le stoïcisme, l'autonomie, le succès et l'agressivité. L'homme utilise des moyens violents pour se suicider. Alors que les femmes utilisent plus de médicaments.
Les conditions de travail ont une incidence importante sur les risques de suicide chez les hommes âgés de 35 à 55 ans : burn out, bore out (ennui au travail). Cela met en question le management en entreprise. Sans oublier le chômage, très anxiogène.
Les risques de suicide sont très présents aussi chez les hommes de plus de 75 ans. C'est l'âge des pertes : perte d'autonomie, perte des proches, perte des capacités physiques. Cela engendre des dépressions agressives, en particulier chez des personnalités psycho-rigides.
Comment aider un proche que l'on sent fragile ? Faire attention aux signes : tout changement de comportement doit alerter. Il faut aller vers l'autre, avoir une "éthique de l'inquiétude".
Podcasts https://www.francebleu.fr/emissions/la-vie-en-bleu-le-dossier-de-bleu-poitou/poitou/les-risques-de-suicide-chez-les-hommes
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Le suicide, deuxième cause de décès chez les jeunes Réunionnais
Publié 10/09/2019 http://www.ipreunion.com*
Ce mardi 10 septembre 2019 marque la journée mondiale de sensibilisation contre le suicide. Une problématique importante à La Réunion, où le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, après les accidents de la route. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
Les chiffres sont alarmants : 44% des décès chez les moins de 25 ans et les 25-34 ans sont des suicides, d'après une étude de l'Agence régionale de santé. Tout âge confondu, un Réunionnais sur 20 avoue avoir déjà eu des pensées suicidaires au cours de l'année en 2014. Un Réunionnais sur dix a déjà fait une tentative de suicide au cours de sa vie…. Des chiffres comparables à ceux de métropole, mais plus élevés que dans les autres territoires d'Outre-mer.
Plusieurs facteurs
Un fléau qui peut s'expliquer de nombreuses manières : précarité, chômage, surconsommation d'alcool ou de psychotropes, maladies chroniques… Par ailleurs, les femmes sont deux fois plus touchées par ces tentatives. Cependant, les hommes sont majoritaires dans les décès pour cause de suicide, 4 suicides sur 5 concernaient un homme (80%) en 2015.
De plus, le mode opératoire est extrêmement violent : 52% des décès font suite à une pendaison, 44% à un saut dans le vide. L'intoxication volontaire médicamenteuse est, elle, la première cause de tentative.
Un problème que l'on tente de traiter
Les différents acteurs du milieu médico-social tentent d'endiguer le problème, VigilanS a été lancé en 2018 sous la responsabilité du Dr Gokalsing, psychiatre et médecin référent du dispositif. VigilanS est un système de veille qui repose sur des signalements émis par les équipes des services des centres hospitaliers qui gèrent les sorties de patients ayant fait une tentative de suicide.
En parallèle, ces derniers se voient remettre une "carte ressource" qui indique le numéro vert de VigilanS joignable de 9h à 18h. Le patient est aussi rappelé systématiquement dix à vingt jours après sa sortie, dans le cas où ce n’était pas son premier geste. Un deuxième appel à six mois est effectué pour tous les patients. Chaque appel donne lieu à un compte-rendu qui est alors envoyé au médecin référent
Quatre établissements de psychiatrie générale couvrent le territoire réunionnais : le CHU site sud, l'EPSM, la clinique les Flamboyants Ouest et la clinique les Flamboyants Sud.
Des associations en ligne de front
A côté de cela, de nombreuses associations travaillent sur le terrain pour sensibiliser la population, mais aussi pour venir en aide aux publics les plus fragiles. SOS Solitude, par exemple, propose un service d'écoute gratuit et anonyme de 6 heures du matin à minuit, 7 jours sur 7. "Actuellement, nous sommes 32 bénévoles. Idéalement, il faudrait être 100 pour pouvoir travailler 24h/24" explique Catherine Saminadin, présidente de l'association.
"Les profils sont de tout type, les personnes qui nous appellent ne sont pas forcément isolées, mais juste en incapacité d'expliquer leur mal-être à leurs proches" continue-t-elle. S'ils interviennent principalement par téléphone, certains les contactent aussi sur Facebook. "En général, ce sont les adolescents qui prennent comptent via les réseaux sociaux, et par téléphone ce sont des personnes un peu plus âgées" explique-t-elle. Si elle estime que les pouvoirs publics tentent réellement d'apporter une solution, elle regrette cependant un manque de moyens financiers.
L'Association Prévention Suicide est elle aussi sur le terrain depuis 2002, avec une écoute téléphonique 24h/24, 7j/7 et un accueil de personnes en difficulté pour des entretiens par des thérapeutes. Mais d'autres associations, qui viennent en aide aux personnes en situation de précarité, de violences intrafamiliales, d'isolement…sont aussi sensibilisées à la question et tentent de participer à l'effort collectif.
En cas de pensées noires, n'hésitez surtout pas à contacter l'une de ces associations, ne vous isolez pas !
as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
***Publié 10/09/2019 http://www.ipreunion.com*
Ce mardi 10 septembre 2019 marque la journée mondiale de sensibilisation contre le suicide. Une problématique importante à La Réunion, où le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, après les accidents de la route. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
Les chiffres sont alarmants : 44% des décès chez les moins de 25 ans et les 25-34 ans sont des suicides, d'après une étude de l'Agence régionale de santé. Tout âge confondu, un Réunionnais sur 20 avoue avoir déjà eu des pensées suicidaires au cours de l'année en 2014. Un Réunionnais sur dix a déjà fait une tentative de suicide au cours de sa vie…. Des chiffres comparables à ceux de métropole, mais plus élevés que dans les autres territoires d'Outre-mer.
Plusieurs facteurs
Un fléau qui peut s'expliquer de nombreuses manières : précarité, chômage, surconsommation d'alcool ou de psychotropes, maladies chroniques… Par ailleurs, les femmes sont deux fois plus touchées par ces tentatives. Cependant, les hommes sont majoritaires dans les décès pour cause de suicide, 4 suicides sur 5 concernaient un homme (80%) en 2015.
De plus, le mode opératoire est extrêmement violent : 52% des décès font suite à une pendaison, 44% à un saut dans le vide. L'intoxication volontaire médicamenteuse est, elle, la première cause de tentative.
Un problème que l'on tente de traiter
Les différents acteurs du milieu médico-social tentent d'endiguer le problème, VigilanS a été lancé en 2018 sous la responsabilité du Dr Gokalsing, psychiatre et médecin référent du dispositif. VigilanS est un système de veille qui repose sur des signalements émis par les équipes des services des centres hospitaliers qui gèrent les sorties de patients ayant fait une tentative de suicide.
En parallèle, ces derniers se voient remettre une "carte ressource" qui indique le numéro vert de VigilanS joignable de 9h à 18h. Le patient est aussi rappelé systématiquement dix à vingt jours après sa sortie, dans le cas où ce n’était pas son premier geste. Un deuxième appel à six mois est effectué pour tous les patients. Chaque appel donne lieu à un compte-rendu qui est alors envoyé au médecin référent
Quatre établissements de psychiatrie générale couvrent le territoire réunionnais : le CHU site sud, l'EPSM, la clinique les Flamboyants Ouest et la clinique les Flamboyants Sud.
Des associations en ligne de front
A côté de cela, de nombreuses associations travaillent sur le terrain pour sensibiliser la population, mais aussi pour venir en aide aux publics les plus fragiles. SOS Solitude, par exemple, propose un service d'écoute gratuit et anonyme de 6 heures du matin à minuit, 7 jours sur 7. "Actuellement, nous sommes 32 bénévoles. Idéalement, il faudrait être 100 pour pouvoir travailler 24h/24" explique Catherine Saminadin, présidente de l'association.
"Les profils sont de tout type, les personnes qui nous appellent ne sont pas forcément isolées, mais juste en incapacité d'expliquer leur mal-être à leurs proches" continue-t-elle. S'ils interviennent principalement par téléphone, certains les contactent aussi sur Facebook. "En général, ce sont les adolescents qui prennent comptent via les réseaux sociaux, et par téléphone ce sont des personnes un peu plus âgées" explique-t-elle. Si elle estime que les pouvoirs publics tentent réellement d'apporter une solution, elle regrette cependant un manque de moyens financiers.
L'Association Prévention Suicide est elle aussi sur le terrain depuis 2002, avec une écoute téléphonique 24h/24, 7j/7 et un accueil de personnes en difficulté pour des entretiens par des thérapeutes. Mais d'autres associations, qui viennent en aide aux personnes en situation de précarité, de violences intrafamiliales, d'isolement…sont aussi sensibilisées à la question et tentent de participer à l'effort collectif.
En cas de pensées noires, n'hésitez surtout pas à contacter l'une de ces associations, ne vous isolez pas !
as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
9 septembre 2019
Santé
Au cours des cinq années écoulées depuis la publication du premier rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le suicide, le nombre de pays disposant de stratégies de prévention du suicide a progressé : telle est la constatation de l’Organisation qui prépare actuellement la Journée mondiale de prévention du suicide, qui aura lieu le 10 septembre. Toutefois, le nombre total de pays possédant des stratégies, qui s’établit à 38 à peine, reste encore trop faible et les gouvernements doivent s’engager à élaborer de telles stratégies.
« Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes », rappelle le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Chacun de ces décès est une tragédie pour la famille, les amis et les collègues. Or, on peut éviter les suicides. Nous appelons tous les pays à intégrer, de manière durable, les stratégies de prévention du suicide qui ont fait leurs preuves dans leurs programmes nationaux de santé et d’éducation ».
Les taux de suicide sont au plus haut dans les pays à revenu élevé ; le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes
Le taux mondial de suicide standardisé par âge[1] pour 2016[2] était de 10,5 pour 100 000 habitants. Toutefois, les taux varient largement d’un pays à l’autre, de 5 décès par suicide pour 100 000 habitants à plus de 30 pour 100 000. Alors que 79 % des suicides dans le monde ont lieu dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les pays à revenu élevé ont le taux le plus élevé – 11,5 % pour 100 000 habitants. Près de trois fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours dans les pays à revenu élevé, alors que dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les différences entre hommes et femmes sont plus ténues.
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles (après les affections maternelles) et la troisième cause de décès chez les garçons (après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle).
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Parmi les interventions clés qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire le nombre de suicides, on trouve la limitation de l’accès aux moyens de se suicider ; la sensibilisation des médias à un traitement médiatique responsable du suicide ; la mise en œuvre de programmes destinés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir les capacités d’affronter les difficultés de la vie ; et l’identification et la prise en charge précoces ainsi que le suivi des personnes à risque.
Réglementation des pesticides : une stratégie insuffisamment utilisée mais très efficace
L’intervention qui a dans l’immédiat le plus fort potentiel de réduction du nombre de suicides est la limitation de l’accès aux pesticides qui sont utilisés délibérément pour s’empoisonner. La forte toxicité de nombreux pesticides signifie que les tentatives de suicide par ce moyen conduisent souvent à la mort, en particulier dans les situations où il n’existe pas d’antidote ou d’établissements médicaux à proximité.
Comme il est indiqué dans la publication de l’OMS qui paraît aujourd’hui, La prévention du suicide : Indications pour les services d’homologation et de réglementation des pesticides, il existe désormais un corpus de plus en plus important de données internationales montrant que l’interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de suicides nationaux. Le pays le mieux étudié est Sri Lanka, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70 % du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93 000 personnes entre 1995 et 2015. En République de Corée, où le paraquat – un herbicide – était à l’origine de la plupart des suicides dans les années 2000, l’interdiction de ce produit en 2011-2012 a été suivie entre 2011 et 2013 d’une diminution de moitié du nombre de décès par suicide dus à l’ingestion de pesticides.
Il convient d’améliorer la qualité des données L’enregistrement en temps opportun et le suivi régulier des suicides au niveau national sont les fondements de stratégies de prévention du suicide efficaces au niveau national. Pourtant, seuls 80 des 183 États Membres de l’OMS pour lesquels des estimations ont été établies en 2016 disposaient de données d’état civil de bonne qualité. La plupart des pays où ces données faisaient défaut étaient des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une meilleure surveillance permettra de mettre en place des stratégies de prévention plus efficaces et de rendre compte plus précisément des progrès accomplis pour atteindre les objectifs mondiaux.
https://news.un.org/fr/story/2019/09/1051042
***
Liban Le suicide, deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 24 ans
Société
À l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide, fixée au 10 septembre, trois spécialistes se penchent, pour « L’Orient-Le Jour », sur l’ampleur du problème au Liban et les moyens de le prévenir.
Nada MERHI | OLJ
09/09/2019 www.lorientlejour.com*
L’histoire de R. est celle de milliers de personnes qui ont essayé de mettre fin à leur vie, convaincues qu’il s’agissait de l’unique choix dont elles disposaient pour échapper à leurs souffrances. Il y a quatre ans, R. a été diagnostiquée avec une dépression. Elle avait 18 ans. À l’instar de nombreuses autres personnes souffrant de trouble mental, elle a décidé de taire sa maladie, même à ses proches, pour ne pas avoir à affronter leur jugement, encore moins leur incompréhension. « Cela fait mal, parce que les faux jugements qu’on porte sur les personnes ayant des troubles psychiatriques renforcent leur instabilité, confie-t-elle. Les gens estiment à tort que c’est une faiblesse de caractère ou un manque de volonté, alors que la dépression vous mine. Les personnes physiquement malades jouissent d’une compassion sans bornes, alors que celles qui ont un trouble psychiatrique sont traitées de folles et font l’objet de railleries. Peut-être parce que ces troubles ne sont pas mesurables par des chiffres au même titre que le diabète, l’hypertension ou l’anémie. Les gens ignorent que, pour nous, chaque tâche nécessite des efforts incommensurables. Souvent, nous manquons de force et nous lâchons. »
Du fait de sa maladie, R. était en proie à l’anxiété et à la tristesse. « À chaque fois que j’échouais à me prendre en main, je pensais mettre un terme à mes jours, poursuit-elle. Jusqu’au jour où j’ai essayé de le faire. Mais là aussi, j’ai échoué. J’étais déroutée, puisque je n’ai pas réussi à faire la seule chose à laquelle je tenais. »
Suivant le conseil d’un ami, R. a finalement eu recours à une aide professionnelle. Aujourd’hui, elle poursuit ses études universitaires en sociologie. Elle n’a plus honte de parler de sa maladie ni de sa tentative de suicide. Au contraire, elle aborde le sujet fréquemment autour d’elle pour « briser les tabous qui entourent les troubles psychiatriques », mais surtout « parce que je suis convaincue que si je le fais, je pourrais changer la vie d’une personne qui, comme moi, penserait à se suicider pour échapper à sa souffrance ».
Un tueur silencieux
« Le suicide est le plus gros tueur silencieux », explique le Dr Rabih Chammay, psychiatre et directeur du Programme national de santé mentale au ministère de la Santé publique. « Chaque année, il fauche 800 000 vies dans le monde », poursuit-il. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne se suicide toutes les quarante secondes. Plus encore, « chaque dix à vingt tentatives de suicide se soldent par un décès, cela veut dire que chaque six heures, une personne essaie de se tuer », déplore le Dr Ziad Nahas, psychiatre et président d’Embrace, une ONG qui sensibilise à la santé mentale au Liban et au Moyen-Orient et qui œuvre pour la prévention du suicide. Le suicide constitue « un problème majeur de santé publique et la deuxième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 24 ans, après les accidents de voiture », martèle encore le Dr Chammay.
Le taux le plus haut de décès par suicide est affiché en Corée du Sud, avec 24 suicides pour 100 000 habitants, contre 14 par 100 000 habitants aux États-Unis. Dans les pays du bassin de la Méditerranée, le taux de décès par suicide varie entre 4 et 6 pour 100 000 habitants. Le Liban manque de chiffres exacts. Selon le ministère de l’Intérieur, toutefois, une personne met fin à sa vie tous les deux jours et demi. Mais les suicides commis par les employées de maison ne sont pas pris en compte dans ces chiffres. « Nous ne pouvons pas nous baser sur ces chiffres pour évaluer l’ampleur du problème », avance le Dr Chammay, soulignant la nécessité de mettre en place « un système de signalement efficace des cas de suicide ».
Or les défis qui se posent à ce niveau sont multiples. « Comme les troubles psychiatriques continuent de faire l’objet de stigmatisation, les parents ne rapportent pas les tentatives de suicide ou les suicides, constate le psychiatre. On les signale comme étant un accident. Au niveau de la médecine légale, l’autopsie n’est pas systématiquement menée en cas de mort suspecte. De ce fait, de nombreux cas de suicide nous échappent. » Enfin, des considérations religieuses incitent également des familles à taire des cas.
Génétique et troubles psychiatriques
Il existe plusieurs raisons au suicide. Sur le plan psychiatrique, « on estime que dans 90 % des cas, celui-ci est dû à une forme de troubles psychiatriques, notamment la dépression et la bipolarité, alors que dans le reste des cas, il est causé par des principes idéologiques ou des raisons purement économiques », souligne le Dr Sami Richa, psychiatre, chef du département de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu. « Une dépression mal suivie, non suivie ou banalisée, principalement chez les enfants et les adolescents, pourrait mener au suicide, insiste-t-il. Les études ont en fait montré que dans 80 % des cas de suicide aboutis parmi les enfants et les adolescents, ceux-ci en ont parlé dans les deux semaines qui ont précédé le passage à l’acte, mais leurs propos n’ont pas été pris au sérieux. »
Le Dr Richa note que ce sont les adolescents et les jeunes adultes, âgés entre 15 et 24 ans, qui tentent le plus de mettre un terme à leurs jours. Néanmoins, « ce sont les personnes âgées de plus de 50 ans qui réussissent le plus, parce qu’elles méditent longuement leur acte ». « Par ailleurs, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à essayer de se suicider, mais ce sont les hommes qui ont les tentatives les plus réussies, parce qu’ils planifient mieux leur propre mort et ont par ailleurs recours à des moyens plus violents », constate-t-il.
Quid de la génétique ? « Il s’agit sûrement d’un élément qui entre en jeu dans la disposition au suicide, mais il l’est plus dans la disposition à certains troubles psychiatriques, répond le Dr Nahas. Toutefois, à elle seule, la génétique n’est pas une cause suffisante pour mener au suicide. L’environnement et les conditions biologiques jouent un rôle très important dans ce cadre. »
Qu’en est-il des jeux vidéo ou applications qui incitent au suicide ? « Il faut avoir un terrain fertile pour passer à l’acte, affirme le Dr Nahas. Un enfant ou un adolescent qui n’a pas un problème de santé mentale ne va jamais fléchir. Par ailleurs, il existe un phénomène de contagion sociale. Si, à titre d’exemple, une star s’est suicidée en recourant à une ingestion de médicaments et que les médias s’étalent sur cet acte, on sait que dans les mois à suivre, plusieurs personnes vont tenter de se suicider. »
Démystifier les troubles psychiatriques
La prévention du suicide passe essentiellement par une démystification et une meilleure prise en charge des troubles psychiatriques. « Il faut surtout donner une place à l’écoute, ce qui est important pour les enfants et adolescents, ne pas banaliser les troubles psychiatriques, mais ne pas tomber dans le piège du surdiagnostic non plus », insiste le Dr Richa. C’est ce qu’Embrace essaie de faire à travers sa hotline « Embrace Lifeline », mise en place en septembre 2017, avec le soutien du ministère de la Santé, et qui opère de 12 heures à 2 heures. Il suffit de composer le 1465 pour recevoir l’aide d’un des opérateurs. Mia Atoui, responsable à Embrace, explique que l’ONG reçoit 150 à 200 appels par mois, la majorité d’entre eux provenant de personnes âgées entre 20 et 30 ans. « Les personnes qui nous appellent ont des pensées suicidaires actives ou passives, note-t-elle. Certains nous appellent après une tentative de suicide. Nos plus jeunes interlocuteurs ont 10 ans. Ces enfants sont soit victimes de violence à la maison ou de harcèlement à l’école ou encore n’arrivent pas à communiquer avec leurs parents. Les personnes plus âgées parlent souvent de leurs problèmes financiers ou socio-économiques. » La durée d’un appel varie entre vingt minutes et une heure de temps. « Nos opérateurs sont formés à l’écoute attentive, fait-elle remarquer. Ils peuvent déceler chez leur interlocuteur ses points forts sur lesquels ils insistent pour l’aider à dépasser sa crise. Près de 13 % des personnes nous ont appelés plus d’une fois, soit parce qu’ils ont besoin de quelqu’un pour les écouter, soit pour nous donner de leurs nouvelles. »
Prévenir le suicide sous-entend également « un meilleur accès aux soins des troubles psychiatriques et le durcissement des règles pour limiter l’accès aux outils, comme les pesticides, les insecticides, mais surtout les armes individuelles », avance le Dr Chammay. Et de conclure : « Les médias ont aussi un rôle à jouer dans ce cadre, en menant une couverture responsable de ces cas, en omettant de divulguer les moyens de suicide et en évitant de recourir au sensationnalisme. »
La stratégie nationale de santé mentale
Le suicide figure au nombre des priorités du Programme national de santé mentale du ministère de la Santé publique qui a vu le jour en 2014, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et l’ONG International Medical Corps. En 2015, ce programme, qui collabore avec plus de quarante partenaires, a lancé une stratégie nationale pour réformer le système de santé mentale. Celle-ci s’aligne avec la stratégie globale de l’OMS et prévoit « la mise en œuvre d’un cadre spécialisé pour la prévention du suicide », explique le directeur du programme, le Dr Rabih Chammay.
Aussi, pour prévenir le suicide, la stratégie vise-t-elle à améliorer l’accès aux services de soins de santé mentale. « Au Liban, on sait que seule une personne sur dix ayant un trouble psychiatrique accède aux soins, constate le Dr Chammay. Depuis cinq ans, le ministère œuvre à augmenter ces services au niveau communautaire en formant les médecins généralistes au niveau de la santé primaire et en ouvrant des centres de santé mentale communautaires, avec des équipes spécialisées en santé mentale, dans les différentes régions. L’ouverture de douze centres est prévue d’ici à cinq ans. Un service de soins psychiatriques a également été inauguré à l’hôpital universitaire Rafic Hariri. »
Selon ce plan également, des campagnes nationales de sensibilisation sont menées pour lutter contre la stigmatisation des troubles psychiatriques, « ce qui empêche les personnes qui en souffrent de rechercher une aide professionnelle ». « Cette année, nous avons en plus développé un guide à l’intention des professionnels des médias sur la manière d’aborder les questions liées à la santé mentale, précise le Dr Chammay. Ce guide sera lancé prochainement. »
Dans le cadre de ce plan, le ministère de la Santé publique collabore avec l’ONG Embrace pour assurer aux personnes qui sont en crise « un accès rapide à un service d’écoute ». « Nous allons aussi, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, former les agents de sécurité à la manière d’intervenir auprès d’une personne en crise suicidaire, ajoute-t-il. De plus, le ministère a demandé aux hôpitaux de ne pas reporter les cas d’overdose (voir l’édition de L’Orient-Le Jour du mercredi 4 septembre 2019), puisque dans certains cas, celle-ci peut être à l’origine d’une tentative de suicide, notamment chez les personnes qui ont une dépendance ou une addiction à des substances illicites. » Le plan préconise enfin une réforme législative pour « contrôler l’accès aux moyens de suicide, notamment les pesticides, les insecticides et les armes individuelles ».
https://www.lorientlejour.com/article/1185809/le-suicide-deuxieme-cause-de-deces-chez-les-jeunes-de-15-a-24-ans.html
***
VigilanS : un dispositif national de prévention du suicide
http://www.cpn-laxou.com/VigilanS-un-dispositif-national-de.html
VigilanS Lorraine et VigilanS Grand-Est au CPN :
Dès 2015, le Centre Psychothérapique de Nancy a mis en place sur l’agglomération nancéienne le dispositif VigilanS de prévention de la récidive suicidaire.
Le CPN a ensuite déployé ce dispositif sur le territoire Lorraine SUD puis sur la Lorraine toute entière. Depuis juin 2019, le CPN est en charge – outre VigilanS Lorraine – de la coordination de VigilanS Grand-Est qui comprend également les centres d’appels de l’Alsace (Strasbourg) et de la Champagne-Ardenne (Reims).
Qu’est-ce que le dispositif VigilanS ?
VigilanS est un dispositif de veille post-hospitalière de recontact systématique, par téléphone et/ou cartes postales, des patients suicidants ayant été pris en charge pour tentative de suicide par les services d’urgences. Il s’agit d’un dispositif de soins novateur qui s’inscrit en complément des autres dispositifs de soins existants.
VigilanS : quels objectifs ?
Réduire le nombre des récidives ainsi que la mortalité par suicide en créant avec l’ensemble des intervenants concernés un véritable « filet de sécurité » autour du patient durant la période aiguë qui suit le passage à l’acte suicidaire.
Grâce au développement des actions de prévention, parmi lesquelles, dans le « souci de l’autre », VigilanS s’inscrit en tant que véritable « éthique de l’inquiétude », les avancées sont possibles :
Les décès par suicides sont des morts évitables,
En France, depuis 10 ans, les morts par suicide ont régressé de 23%,
VigilanS Nord Pas de Calais a permis, depuis 2015, une diminution de 10% des décès par suicide, soit 29 morts et drames humains évités.
Participer à une dynamique autour de la prévention du suicide.
VigilanS : quelles missions ?
Mise en place d’une veille téléphonique et/ou par cartes postales auprès des patients suicidants sur l’ensemble du territoire ;
Création et animation d’un véritable maillage sanitaire de l’ensemble du territoire en coordonnant les différents dispositifs de soins locaux : services d’urgence, centres d’accueil et de crise, services hospitaliers, centres médico-psychologiques, équipes mobiles, etc. ;
Mise en œuvre d’une réponse adaptée et graduée aux crises suicidaires en étroite collaboration avec les SAMU-Centre 15 ;
Développement d’actions de formation et d’information sur les problématiques suicidaires.
L’équipe de VigilanS Lorraine et Grand-Est :
Chef de service : Dr Catherine PICHENÉ
Médecin : Dr Charlotte SENSE
Psychologue : Romain WALDECK Cadre de Santé : Eliane SIMON
Infirmiers(ères) : Isabelle AÏT, Nadia ENGEL, Vincent FAILLY, Christophe PEROCHE.
Secrétaires : Sylvie BONNEUIL, Myriam LAMOTTE,
Une cellule de veille et de recontact téléphonique des patients suicidants composée de professionnels de psychiatrie : médecins, infirmiers et psychologue, ayant tous l’expérience de la gestion de la crise suicidaire ;
Une équipe en charge de la mise en œuvre opérationnelle du dispositif (secrétaires, cadre de santé) : inclusions des patients dans le dispositif, programmation des appels téléphoniques, envois des courriers aux référents médicaux, envois des courriers et cartes postales aux patients, édition des données statistiques, etc.
Le suicide, quelques chiffres :
En France :
8 948 décès par an en 2015,
200 000 tentatives de suicide par an,
Une tentative de suicide toutes les 4 minutes,
15 à 20% des personnes récidivent dans l’année qui suit, notamment durant les 6 premiers mois.
Dans la région Grand-Est :
En moyenne :
un décès par suicide toutes les 12 heures,
un passage aux urgences et une hospitalisation complète toutes les 80 minutes.
En 2017 :
un habitant sur 20 (4,9%) déclarait avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée,
Près d’un habitant sur 12 (8,1%) déclarait avoir déjà fait une tentative de suicide.
6 522 admissions aux urgences pour tentative de suicide en 2017 dont 62,5% de femmes : 8,6% ont d’entre eux ont récidivé dans les 6 mois.
811 décès par suicide en 2015 :
77,6% d’hommes,
12% des décès (soit, le nombre le plus élevé parmi les suicides en 2015) concernent les 45-49 ans.
Pour en savoir plus :
L’Observatoire National du Suicide :
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/la-drees/observatoire-national-du-suicide-ons/article/l-observatoire-national-du-suicide-ons
Le site du Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide : https://www.geps.asso.fr/
Le site de VigilanS Nord-Pas de Calais : http://dispositifvigilans.org/
Le site de la Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale (F2RSM) des Hauts-de-France : https://www.f2rsmpsy.fr/099-dispositif-vigilans.html
Deux vidéos (parmi d’autres) :
S.M.S. : solutions modernes contre le suicide : https://www.youtube.com/watch?v=h0nFYuwolX0
Espoir : mode d’emploi | Christophe Debien : https://www.youtube.com/watch?v=ihZXyIa0AJc
VigilanS Lorraine et VigilanS Grand-Est au CPN :
Dès 2015, le Centre Psychothérapique de Nancy a mis en place sur l’agglomération nancéienne le dispositif VigilanS de prévention de la récidive suicidaire.
Le CPN a ensuite déployé ce dispositif sur le territoire Lorraine SUD puis sur la Lorraine toute entière. Depuis juin 2019, le CPN est en charge – outre VigilanS Lorraine – de la coordination de VigilanS Grand-Est qui comprend également les centres d’appels de l’Alsace (Strasbourg) et de la Champagne-Ardenne (Reims).
Qu’est-ce que le dispositif VigilanS ?
VigilanS est un dispositif de veille post-hospitalière de recontact systématique, par téléphone et/ou cartes postales, des patients suicidants ayant été pris en charge pour tentative de suicide par les services d’urgences. Il s’agit d’un dispositif de soins novateur qui s’inscrit en complément des autres dispositifs de soins existants.
VigilanS : quels objectifs ?
Réduire le nombre des récidives ainsi que la mortalité par suicide en créant avec l’ensemble des intervenants concernés un véritable « filet de sécurité » autour du patient durant la période aiguë qui suit le passage à l’acte suicidaire.
Grâce au développement des actions de prévention, parmi lesquelles, dans le « souci de l’autre », VigilanS s’inscrit en tant que véritable « éthique de l’inquiétude », les avancées sont possibles :
Les décès par suicides sont des morts évitables,
En France, depuis 10 ans, les morts par suicide ont régressé de 23%,
VigilanS Nord Pas de Calais a permis, depuis 2015, une diminution de 10% des décès par suicide, soit 29 morts et drames humains évités.
Participer à une dynamique autour de la prévention du suicide.
VigilanS : quelles missions ?
Mise en place d’une veille téléphonique et/ou par cartes postales auprès des patients suicidants sur l’ensemble du territoire ;
Création et animation d’un véritable maillage sanitaire de l’ensemble du territoire en coordonnant les différents dispositifs de soins locaux : services d’urgence, centres d’accueil et de crise, services hospitaliers, centres médico-psychologiques, équipes mobiles, etc. ;
Mise en œuvre d’une réponse adaptée et graduée aux crises suicidaires en étroite collaboration avec les SAMU-Centre 15 ;
Développement d’actions de formation et d’information sur les problématiques suicidaires.
L’équipe de VigilanS Lorraine et Grand-Est :
Chef de service : Dr Catherine PICHENÉ
Médecin : Dr Charlotte SENSE
Psychologue : Romain WALDECK Cadre de Santé : Eliane SIMON
Infirmiers(ères) : Isabelle AÏT, Nadia ENGEL, Vincent FAILLY, Christophe PEROCHE.
Secrétaires : Sylvie BONNEUIL, Myriam LAMOTTE,
Une cellule de veille et de recontact téléphonique des patients suicidants composée de professionnels de psychiatrie : médecins, infirmiers et psychologue, ayant tous l’expérience de la gestion de la crise suicidaire ;
Une équipe en charge de la mise en œuvre opérationnelle du dispositif (secrétaires, cadre de santé) : inclusions des patients dans le dispositif, programmation des appels téléphoniques, envois des courriers aux référents médicaux, envois des courriers et cartes postales aux patients, édition des données statistiques, etc.
Le suicide, quelques chiffres :
En France :
8 948 décès par an en 2015,
200 000 tentatives de suicide par an,
Une tentative de suicide toutes les 4 minutes,
15 à 20% des personnes récidivent dans l’année qui suit, notamment durant les 6 premiers mois.
Dans la région Grand-Est :
En moyenne :
un décès par suicide toutes les 12 heures,
un passage aux urgences et une hospitalisation complète toutes les 80 minutes.
En 2017 :
un habitant sur 20 (4,9%) déclarait avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée,
Près d’un habitant sur 12 (8,1%) déclarait avoir déjà fait une tentative de suicide.
6 522 admissions aux urgences pour tentative de suicide en 2017 dont 62,5% de femmes : 8,6% ont d’entre eux ont récidivé dans les 6 mois.
811 décès par suicide en 2015 :
77,6% d’hommes,
12% des décès (soit, le nombre le plus élevé parmi les suicides en 2015) concernent les 45-49 ans.
Pour en savoir plus :
L’Observatoire National du Suicide :
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/la-drees/observatoire-national-du-suicide-ons/article/l-observatoire-national-du-suicide-ons
Le site du Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide : https://www.geps.asso.fr/
Le site de VigilanS Nord-Pas de Calais : http://dispositifvigilans.org/
Le site de la Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale (F2RSM) des Hauts-de-France : https://www.f2rsmpsy.fr/099-dispositif-vigilans.html
Deux vidéos (parmi d’autres) :
S.M.S. : solutions modernes contre le suicide : https://www.youtube.com/watch?v=h0nFYuwolX0
Espoir : mode d’emploi | Christophe Debien : https://www.youtube.com/watch?v=ihZXyIa0AJc