Vidéo de prévention du suicide d'Inside Logic, nominée aux Grammy, avec Don Cheadle, Matthew Modine et une missionPar Jen Yamato26 janvier 2018
D'après article "Inside Logic's Grammy-nominated suicide prevention video, with Don Cheadle, Matthew Modine and a mission" /www.latimes.com* Coy Stewart joue aux côtés de Don Cheadle, Matthew Modine et Luis Guzman dans le clip vidéo de "Logic's" au 1-800-273-8255. (Def Jam)Filmé en trois jours à Los Angeles l'été dernier, le vidéoclip du nouveau single "1-800-273-8255" du rappeur Logic, qui a été nominé aux Grammy, comme la chanson elle-même, avait pour mission de raconter une histoire qui pouvait toucher les gens dans le besoin et leur faire savoir qu'ils n'étaient pas seuls. L'acteur
nominé aux Oscars Don Cheadle est venu en personne, tout comme Luis Guzmán,
Matthew Modine et le cinéaste Andy Hines, pour raconter l'histoire
poignante d'un adolescent afro-américain qui se démène pour se
réconcilier avec son homosexualité. Le meilleur nouvel artiste nominé aux Grammy Alessia Cara et Khalid apparaissent également dans la vidéo. Le titre du hit est le numéro de la ligne de vie nationale de prévention du suicide. Le
jour où il a été publié en avril dernier, la ligne d'assistance
téléphonique a reçu 4 573 appels, soit le deuxième volume d'appels le
plus élevé à l'époque. La ligne a enregistré un nouveau disque en août le jour après que
Logic, Cara et Khalid aient interprété la chanson sur MTV Video Music
Awards.
La vidéo, écrite et réalisée par Hines, réprésente un tournant pour le jeune acteur Coy Stewart ("Are We There Yet?"). Filmé à James Marshall High à Los Feliz, elle a fait ses débuts en août et est rapidement devenu virale. Depuis, elle a été visionnée plus de 194 millions de fois sur la chaîne YouTube de Logic.Selon John Draper, directeur de la ligne nationale de prévention du
suicide, les appels ont augmenté de 30% à 50% grâce à la sensibilisation
accrue diffusée par la vidéo, qui met en évidence le numéro de la ligne
de vie.Aux Grammy Awards de dimanche, Logic, Cara et Khalid joueront le «1-800-273-8255»; se joindra à eux sur scène un groupe de personnes qui ont perdu des êtres chers par suicide ou tenté eux-mêmes. "La Cie est arrêtée tous les jours par les gens maintenant", a déclaré Hines, qui est à New York pour les Grammys. "Elle a vraiment touché les gens. Ça a été vraiment incroyable et inattendu. Nous avions espéré que l'utilisation de la chanson et de la vidéo pourrait faire passer le message plus loin. " Le concept a commencé avec une idée de Logic, qui a collaboré avec Hines sur sa vidéo gagnante en VMA pour "Black Spider-Man". "Il
voulait que je raconte l'histoire d'un jeune adolescent noir qui a du
mal à comprendre sa sexualité", a déclaré Hines, décrivant le court
métrage et la chanson comme deux parties d'un tout. Cheadle, qui a été jeté comme le père de Stewart après avoir lu un traitement, a été attiré au projet par son puissant message.
"[Cheadle] s'est vraiment intéressé au sujet et au projet dans son ensemble, et il croit à l'égalité", a dit Hines. Modine est venu en personne le matin du tournage pour jouer le rôle du parent de Stewart, et Guzmán, un ancien travailleur social, a été choisi comme entraîneur et enseignant qui agit lorsqu'il remarque que le garçon est en crise. Des images de Cara et Khalid, chanteuses participantes, apparaissent sur différents écrans de la vidéo."Il était très important pour moi que les figures parentales et les figures d'autorité ne s'éloignent d'aucune sorte de réaction stéréotypée", a déclaré Hines, dont la propre fille est née trois jours avant le tournage. "J'étais un tout nouveau papa, je regardais le personnage de Don Cheadle avec tant d'empathie, je filmais ces scènes de lui tenant ce tout nouveau bébé... C'était vraiment bouleversant pour moi sur le moment, j'essayais
juste de faire quelque chose dont elle serait fière. " La
vidéo, dit-il, est censée être un miroir - pas seulement pour ceux qui
envisagent de se suicider mais pour les gens autour d'eux. "C'est pour tout le monde: les pères, les mères, les enseignants, les intimidateurs, c'est pour tout le monde à regarder."
Hines dit que le succès du "1-800-273-8255", ainsi que sa vidéo gagnante de 2015 pour le film "One Man Can Change The World" de Big Sean, a suscité plus d'intérêt chez les artistes qui veulent réaliser des vidéoclips socialement responsables. Son prochain projet, pour le rappeur canadien Classified, vise également à sensibiliser les femmes autochtones disparues du Canada. "J'essaie d'en faire ce que Soul Asylum a fait avec'Runaway Train', comment ils ont pu trouver des enfants disparus en utilisant leurs vraies affiches manquantes dans le projet", a déclaré Hines, un Nova Scotia originaire de Los Angeles. "Nous allons utiliser de vraies photos de personnes disparues pour les faire connaître à nouveau, parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans cette communauté qui n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins de solutions."
"C'était la première fois qu'un artiste et un label soutenaient un projet socialement responsable de cette manière", a-t-il déclaré. "
.«J'essaie
de faire avec ce que Soul Asylum a fait avec« Runaway Train », comment
ils ont pu trouver des enfants disparus en utilisant de véritables
affiches missing dans le projet», a déclaré Hines, originaire de la
Nouvelle-Écosse à Los Angeles. Nous utiliserons de vraies photos de personnes disparues pour les faire connaitre à nouveau, parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans
cette communauté qui n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins
de fermeture."
«J'essaie de
faire avec ce que Soul Asylum a fait avec« Runaway Train », comment ils
ont pu trouver des enfants disparus en utilisant leurs véritables
affiches manquantes dans le projet», a déclaré Hines, originaire de la
Nouvelle-Écosse à Los Angeles.Nous utiliserons de
vraies photos de personnes disparues pour leur redonner conscience,
parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans cette communauté qui
n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins de fermeture.
"['One Man Can Change The World'] était la première fois que je pouvais
obtenir un artiste et un label derrière un projet qui était
socialement responsable de cette manière", a-t-il dit."Il
est plus satisfaisant maintenant de savoir que d'autres artistes
diront:" Nous aimerions faire quelque chose de similaire ou avec la même
intention ".Ce n'est plus une bataille si difficile d'essayer de faire des choses qui aideront les gens. "
Publié : 26 janvier 2018 fondation-fondamental.org*
La 28e édition du Festival
de la communication santé a attribué le Prix d'Argent à la Fondation
FondaMental pour sa campagne de sensibilisation aux troubles bipolaires.
Le Festival de la communication santé
met, chaque année, en lumière les communications santé des
institutions, associations et entreprises destinées à l’ensemble des
professionnels de santé, des patients et du grand public. Le 25 janvier
2018, la Fondation FondaMental s'est vue décerner le Prix d'Argent dans
la catégorie "santé publique" pour sa campagne Territoires Bipolaires.
Territoires bipolaires, une expérience immersive pour sensibiliser le grand public à cette maladie
Les troubles bipolaires concernent plus d’un million de personnes en
France. Sources de souffrances et de stigmatisation pour les malades et
leurs proches, ils restent méconnus du grand public et souvent associés à
de simples sautes d’humeur. Les conséquences en sont délétères. Retard
dans l’accès aux soins, retard au diagnostic, chronicisation de la
maladie ont un impact important sur le pronostic de la maladie :
l’espérance de vie des malades est réduite de 10 à 20 ans, du fait de comorbidités somatiques (maladies cardiovasculaires notamment) non diagnostiquées et non traitées mais également du suicide. Avec Territoires Bipolaires,
la Fondation FondaMental propose aux internautes de vivre une
expérience unique pour mieux comprendre le quotidien des personnes
atteintes de ces troubles.
Cette campagne repose sur deux films synchronisés interactifs,
mettant en scène un homme atteint de troubles bipolaires. Par un simple
clic sur son ordinateur ou en utilisant son smartphone comme manette de
jeu, l’internaute prend le contrôle de la vidéo et passe d’un film à
l’autre : il peut ainsi découvrir ce qu’est un épisode dépressif et ce
que peut être un épisode maniaque.
Cette campagne innovante, lancée en mars dernier à l’occasion de la
Journée mondiale des troubles bipolaires, a été menée en partenariat
avec ARGOS 2001, et avec le soutien du groupe de protection sociale KLESIA et de la Fondation ROGER DE SPOELBERCH. Marion Leboyer, directrice de la Fondation Fondamental se réjouit : « Cette
campagne a reçu un accueil très favorable des professionnels de santé
et du grand public et la Fondation FondaMental est très fière
aujourd‘hui d’avoir la reconnaissance des professionnels de la
communication. Cette campagne innovante nous aide à déstigmatiser la
maladie et à mieux la comprendre, tout en apportant un regard nouveau
sur la maladie. »
Pôle de santé ambulatoire à Gournay-en-Bray : les travaux pourraient commencer début 2019 À Gournay, le futur pôle de santé fait l'objet d'une vaste réflexion. Le projet devrait être innovant et pourrait connaître un début de chantier dès le début 2019. C'est en tout cas le souhait des élus qui travaillent sur le dossier.
De ce côté-là, rien ne filtre. Eric Picard, le président de la communauté de communes des 4 rivières qui porte ce projet, commente :
Nous travaillons avec des jeunes médecins qui ont à cœur
de se projeter dans l’avenir. Ils sont porteurs de ce projet et nous, on
accompagne la stratégie de pratique qui nous sera dévoilée
prochainement. Ce qui est sûr, c’est qu’on travaille à un projet
innovant
Le résultat de ce travail devrait voir le jour dans les semaines ou les mois à venir. « Proche de l’hôpital »En revanche, en ce qui concerne le futur lieu d’implantation de ce pôle de santé, on en sait un peu plus. Eric Picard et Emmanuel Broux, en charge des maisons de santé pour la com’com, détaillent :
Il sera construit sur un terrain situé sur la route des
Andelys proche de l’hôpital local auquel il sera complémentaire. Nous
sommes propriétaires d’un terrain de 5 000 m². Nous allons travailler
avec un programmiste immobilier qui devra répondre aux besoins du
territoire
Cette construction dont les élus souhaitent le démarrage du chantier
pour le début 2019, prendra évidemment en considération le résultat du
travail du comité de pilotage.
« Développer la prévention »Combien de médecins, combien d’infirmières, quels spécialistes, par
roulement ou in situ de manière régulière ? Toutes ces questions sont
celles que se posent actuellement les membres du comité. Le futur pôle
devrait intégrer de la télémédecine et certainement être un lieu de
prévention, comme le précise Eric Picard.
Grâce à l’étude et au questionnaire menés sur l’ensemble
du secteur, on s’aperçoit qu’il faut développer la prévention,
prévention autour des addictologies, prévention du suicide…
Des médecins qui réalisent le projet, des élus qui créent l’outil et
le lieu, ce pôle de santé doit avant tout être un service de haute
qualité pour la population locale. Le travail autour du futur pôle de
santé ambulatoire de Gournay-en-Bray avance et souhaite également à terme attirer de nouveaux jeunes médecins sur le secteur.
Éric Picard, vice-président, et Xavier Lefrançois, le président du PETR, ont présenté les résultats de l’enquête
81 % des personnes n’ont pas de difficulté à obtenir un rendez-vous
Enquête. Quelque 900 personnes ont répondu à l’étude sur la perception et l’état de santé de la population menée en vue de l’élaboration du contrat local de santé.
C’est
une photographie de la perception qu’ont les habitants du pays de Bray
de leur propre santé et de l’accès aux soins. Les résultats de
l’enquête, lancée en juin par le Pôle d’équilibre territorial et rural
(PETR), ont été présentés, mercredi. «La population a largement participé à cette enquête en répondant au questionnaire, sur papier ou en ligne», estime Xavier Lefrançois, le président du PETR.
Avez-vous
des difficultés à obtenir un rendez-vous chez le généraliste ? Chez un
spécialiste ? Disposez-vous d’une mutuelle ? Autant de questions dont
les réponses permettront l’élaboration du prochain contrat local de
santé (CLS).
Quelque 900 habitants de Neufchâtel-en-Bray,
Gournay-en-Bray, Forges-les-Eaux, Saint-Saëns, Londinières, Les
Grandes-Ventes ou encore La Feuillie ont répondu au questionnaire
détaillé qui était disponible dans les cabinets médicaux et
d’infirmières du territoire, les centres hospitaliers, les services
d’aide à domicile, les centres médico-sociaux ou sur Internet.
« Une feuille de route »
Quatre
thématiques étaient abordées : la qualité de vie, l’accès aux droits,
l’accès aux soins et à la prévention. Avec, au final, l’objectif
d’apporter une réponse à la désertification médicale, de favoriser la
prévention des pratiques addictives, d’aider au repérage des personnes
âgées vulnérables, favoriser l’accès aux droits des publics
vulnérables... «Nous avons désormais une
meilleure vision du ressenti des habitants, de quoi nous permettre
d’élaborer une feuille de route, de déterminer une stratégie en matière
de santé pour le territoire, et de nous inscrire efficacement dans le
prochain schéma régional de santé», souligne Éric Picard, vice-président du PETR, en charge des services à la personne.
Le
contrat local de santé qui sera signé dans les prochains mois devra
définir une politique globale et cohérente à l’échelle du pays de Bray,
alors que des maisons de santé pluridisciplinaires, à
Neufchâtel-en-Bray, Croisy-sur-Andelle et Londinières, ont été créées
ces dernières années à l’initiative des collectivités, en lien avec
l’Agence régionale de santé. Des maisons médicales à Forges-les-Eaux et
Gaillefontaine se concrétisent, et un projet de cabinet médical mené par
les médecins eux-mêmes émerge à Saint-Saëns.
Autant
d’initiatives, chacune dans leur territoire, qui tentent de répondre aux
déserts médicaux, mais sans véritable cohérence à l’échelle du pays de
Bray. Le prochain défi pour le futur contrat local de santé concernera
la création d’une maison de santé à Gournay-en-Bray. «Un secteur où l’offre médicale existe, mais où elle est désorganisée», estime Xavier Lefrançois.
Des chiffres évocateurs
Une femme âgée entre 40 et 64 ans, ayant suivi des études supérieures, et qui habite dans la com’com des 4-Rivières.
Tel est le profit type des personnes ayant répondu au questionnaire
santé du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) en pays de Bray.
L’âge moyen des 900 personnes ayant participé à l’enquête est de 48 ans.
Quelques indicateurs
ont été dévoilés : 50 % pratiquent une activité physique au moins une
fois par semaine, 85 % estiment avoir une alimentation plutôt bonne ou
très bonne, 84 % considèrent leur état de santé comme étant plutôt bon.
Dans le même temps, 47 % se sentent angoissés, 75 % se sentent fatigués et 35 % ont des troubles du sommeil.
«Il existe une corrélation dans les réponses entre le niveau d’études et d’emploi, et l’état de santé», relève Mathieu Morin,
chargé de mission Contrat local de santé auprès du PETR. Autre
enseignement, 70 % des répondants indiquent ne pas avoir de difficultés à
obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste. Le pourcentage
tombe à 50 % pour un spécialiste, idem pour un dentiste. 81 % n’ont pas
de difficulté pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet d’infirmier.
Par ailleurs, 30 % ont renoncé à un soin ou un service de santé, 34 %
mettent en cause le « reste à charge » trop élevé et 34 % les délais
d’attente.
Seuls 5 % des personnes ayant répondu à l’enquête déclarent ne pas avoir de couverture mutuelle. «La principale raison invoquée est le coût trop élevé.» Autre
chiffre, 17 % des personnes interrogées bénéficient de la CMU comme
complémentaire et ce sont ces personnes qui qualifient plus souvent leur
entourage comme étant faible ou inexistant.
Enfin, 15 % des
participants rencontrent des difficultés lors de démarches
administratives, la majorité, soit 21 %, est localisée dans la
communauté de communes des
4-Rivières.
Le portable pour prévenir les récidives
Le Figaro
29 Jan 2018
M. L.SGO/BSIP
L’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative.
LA RÉCIDIVE après une première tentative de suicide reste forte, de l’ordre de 30 % dans la première année. Or on sait depuis longtemps que l’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative. Mais la durée du séjour hospitalier est limitée, et si rien n’est mis en place le risque est grand d’être confronté en sortant aux mêmes problèmes qu’avant. L’efficacité du suivi psychologique mis en place après la tentative se heurte à l’absentéisme des jeunes au-delà des premières semaines.
De ces difficultés est née l’idée d’utiliser le téléphone portable comme outil pour maintenir le contact avec les suicidants au sortir de l’hôpital. Ces dispositifs touchent toutes les tranches d’âges. Le plus développé s’appelle VigilanS, créé en 2014 par des psychiatres du CHU de Lille. Après des résultats préliminaires encourageants sur la réduction des récidives, ce dispositif s’est peu à peu étendu et s’étend aujourd’hui sur trois régions particulièrement touchées par le suicide - les Hauts-de-France, la Normandie et la Bretagne - ainsi que Nîmes et Montpellier.
Des SMS réguliers
Au sortir de l’hôpital, les personnes qui ont fait une tentative de suicide reçoivent une carte sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit, qu’elles peuvent appeler à tout moment et qui les met en contact avec les membres de l’équipe VigilanS. Cette équipe spécialisée recontacte de son côté par SMS tout suicidant hospitalisé dix à vingt jours après sa sortie, puis lui envoie régulièrement des SMS. En cas de non-réponse, elle lui adresse des cartes postales personnalisées à son domicile. Le suivi dure six mois, voire plus si besoin. L’ensemble du dispositif sera évalué en 2019, mais plusieurs autres régions sont déjà intéressées.
D’autres essais sont en cours, par exemple Mediaconnex, qui vise cette fois-ci exclusivement les adolescents suicidants de la région de Nancy, avec lesquels le contact est maintenu par SMS ou par mail. Les résultats seront connus en septembre 2019. Le même outil va aussi être utilisé pour étudier le devenir de ces adolescents dix ans après leur première tentative de suicide.
Ailleurs, c’est l’intérêt d’applications sur smartphone qui est testé. Ainsi le projet Medical Companion, mené à Nantes, est basé sur l’analyse par algorithme, sans intervention humaine, des réponses du patient à un questionnaire strictement personnel, auquel lui seul peut accéder et qui lui donne en retour des conseils adaptés. Ce projet, conçu comme un complément au suivi, fait l’objet d’une étude de faisabilité. Autre projet, au CHU de Bordeaux : une application pour smartphone dédiée aux professionnels et conçue comme un outil de guidance pour la prévention du suicide.
«L’entourage doit admettre qu’un passage à l’acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu’il nécessite une évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on veut récidive...» prévenir la
PR PRISCILLE GÉRARDIN, PÉDOPSYCHIATRE (CHU ROUEN)
***
Santé
Suicide des adolescents : renforcer la prévention
Le Figaro, no. 22850
Le Figaro, lundi 29 janvier 2018, p. 12
Malgré des progrès, on peut encore mieux prendre en compte ce type de souffrance.
PÉDOPSYCHIATRIE Chaque année en France, de 500 à 600 jeunes de moins de 25 ans meurent par suicide
et environ 100 000 tentent de le faire. En moyenne, en un an, dans un
groupe de 30 adolescents, 6 vont avoir des pensées suicidaires et 2 vont
passer à l'acte. Le suicide est la deuxième cause de décès
(16,5 %) chez les 15-24 ans après les accidents de la route. C'est
aussi l'âge où les tentatives sont les plus fréquentes. « C'est
intolérable de penser qu'un adolescent en pleine construction, qui a
tout l'avenir devant lui, puisse attenter à ses jours » , souligne le Pr Priscille Gérardin, pédopsychiatre (CHU Rouen). « Dans
cette période, la qualité de la réponse de l'environnement de
l'adolescent, tant pour prévenir le passage à l'acte que pour éviter la
récidive, est déterminante et conditionne le devenir du jeune. Il ne
faut jamais banaliser un tel acte . » Le taux de récidives est élevé, 30 %, avec un risque maximum dans les six mois à un an.
« Pour l'adolescent, penser au suicide,
c'est vouloir se débarrasser d'une souffrance intérieure qu'il
considère comme insurmontable. Mais c'est aussi l'expression d'un énorme
besoin de reconnaissance. Lui dire qu'on a l'impression qu'il ne va pas
bien, lui demander s'il n'a pas des idées de mort, de suicide
qui lui trottent dans la tête, c'est reconnaître sa souffrance. Et
cette reconnaissance peut suffire à débloquer une situation, à prévenir
un passage à l'acte » , explique le Dr Xavier Pommereau, pédopsychiatre (CHU Bordeaux), pour qui « poser
cette question, c'est apporter une ouverture bénéfique à l'adolescent
qui va s'en saisir. Et pas, comme on le croit à tort, risquer de lui
donner des idées... » .
D'où l'importance de reconnaître
les signes d'appel : changement de comportement, humeur qui devient
triste, irritabilité, isolement, rupture des intérêts et des
investissements antérieurs... « Si
certains de ces clignotants s'allument et persistent, il ne faut hésiter
à interroger le jeune et à voir le généraliste ou le psychologue pour
demander un avis, détecter une souffrance en voie de constitution » , conseille le Pr Gérardin. Pour le Dr Pommereau, « il
faut aussi être attentif aux conduites de rupture répétées, où
l'adolescent cherche avec insistance à se couper de quelque chose :
fugues qui récidivent, scarifications, rupture des habitudes
alimentaires, ivresses réitérées... » .
Autres signes d'alerte, l'absentéisme scolaire, la baisse des résultats, les passages fréquents à l'infirmerie... « L'infirmière
scolaire est souvent un bon observateur de la santé psychique des
adolescents. L'école constitue une véritable caisse de résonance des
comportements de l'adolescent, qui cache des choses à la maison mais les
montre à l'école » , souligne le Dr Pommereau. L'implication du
monde scolaire dans le repérage des adolescents à risque s'est
clairement accrue. « Il y a encore des
marges d'amélioration, mais les choses avancent, en particulier pour
orienter les jeunes en souffrance vers les Maisons des adolescents qui
sont des lieux ouverts, accessibles . »
L'impulsivité
liée à la révolution hormonale et pubertaire de l'adolescence peut
favoriser le passage à l'acte. Pour Xavier Pommereau, « quel
que soit l'âge, on n'est pas suicidaire sans un sentiment de flou
identitaire majeur. Mais chez l'adolescent, ce flou identitaire lié aux
changements corporels, à l'évolution du rapport aux autres, peut être
majoré par une dépression, fréquente à cet âge - 30 % des suicidants
sont aussi déprimés -, par la découverte d'une orientation sexuelle
différente, par des troubles de l'attachement... » . Au-delà des
circonstances déclenchantes immédiates du geste suicidaire - le conflit
avec un proche, la déception sentimentale -, il faut parfois aller
explorer les raisons plus profondes de ce mal-être.
C'est encore plus vrai après une tentative de suicide. « Tout
jeune accueilli à l'hôpital lors d'une tentative doit faire l'objet
d'une triple évaluation, physique, psychique et sociale. Dans la plupart
des services, il est gardé au moins 72 heures » , précise le Pr
Jean-Philippe Raynaud, pédopsychiatre (CHU Toulouse). C'est important,
tant pour identifier une éventuelle maladie sous-jacente - dépression,
TOC, trouble des apprentissages - qui demandent une prise en charge
spécifique, que parce qu'il faut du temps pour qu'émerge, par exemple,
un problème de harcèlement ou de maltraitance.
« C'est
aussi important pour montrer à l'adolescent qu'on prend en compte la
gravité de son acte. L'entourage doit également admettre qu'un passage à
l'acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu'il nécessite une
évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on
veut prévenir la récidive » , insiste le Pr Gérardin.
Éviter cette récidive, c'est aussi permettre à l'adolescent de sortir
positivement de cette expérience, rouvrir des perspectives du côté de la
vie, des changements qu'il souhaite : « Plus
on se donne le temps de travailler avec lui et sa famille, plus
l'adolescent sera capable de saisir tout cela pour avancer. » Après une telle tentative, une psychothérapie d'un an est recommandée.
En dix ans, une meilleure prévention a permis de réduire de 16 % les suicides d'adolescents.
Illustration(s) :
SGO / BSIP/SGO / BSIP
L'un
des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien
entrele suicidant et l'équipe médicale qui l'a accueilli lors de sa
tentative
***
Le Figaro, no. 22850
Le Figaro, lundi 29 janvier 2018, p. 12
Santé
David Le Breton : « D'abord une tentative de vivre »
Lochouarn, Martine
POUR LE SOCIOLOGUE et anthropologue David Le Breton (Université de Strasbourg), le geste suicidaire chez l'adolescent exprime moins un désir de mort qu'une volonté de s'extirper de sa souffrance. « Ainsi s'explique l'écart considérable entre le nombre des tentatives et celui des suicides aboutis » ,
qu'on ne retrouve pas chez l'adulte suicidaire, dont le désir de mort
est beaucoup plus abouti, plus irréversible, et les moyens mis en oeuvre
plus radicaux. « En ce sens, le suicide chez l'adolescent est moins une tentative de mourir qu'une tentative de vivre. »
La figure anthropologique majeure de l'ordalie - le jugement de Dieu du Moyen Âge - domine la problématique du suicide à l'adolescence. « Dans cette tentative de suicide
du jeune, il y a une demande symbolique adressée à la mort sur la
légitimité de l'existence, qu'on retrouve à un moindre degré dans
d'autres conduites à risques... Il y a aussi le désir de disparaître à
soi-même parce qu'on se sent nul, insignifiant, mal aimé, qu'on a le
sentiment de ne pas avoir sa place dans le monde C'est ce qu'exprimait
très bien une adolescente : « Je voulais m'endormir et qu'à mon réveil
tous mes problèmes soient résolus... » » Comme le lien social n'a
pas réussi à convaincre le jeune de la nécessité de son existence,
celui-ci va solliciter la mort à travers une mise à l'épreuve délibérée.
« Entendre cette souffrance » « Le risque , pour David Le Breton, c'est
que les parents minimisent l'acte de l'adolescent, disent qu'il ne l'a
pas fait exprès, qu'ils ne prennent pas en compte l'immense souffrance
que révèle toujours une tentative de suicide. Ce geste, où
il n'y a ni jeu ni simulacre, doit absolument rencontrer la
reconnaissance des plus proches, qui doivent entendre cette souffrance,
admettre qu'il faut désormais davantage considérer le jeune, dialoguer
avec lui, trouver avec lui des solutions . »
Si les parents n'entendent pas cela, le jeune reçoit comme message
qu'il est sans intérêt pour les gens qu'il aime le plus. Il ne s'agit
pas de l'enfermer dans son geste mais d'en prendre acte afin d'éviter la
récidive. M. L.
Psychiatrie Un plan d'actions en 12 mesures pour la psychiatrie
Psychiatres, pédopsychiatres, généralistes, infirmiers... tous concernés
Psychiatre
Le Quotidien du Médecin
Article, lundi 29 janvier 2018
Agnès
Buzyn a dévoilé un plan d'actions pour la psychiatrie lors du dernier
jour du congrès de l'Encéphale. La ministre de la Santé mise sur une
meilleure organisation et qualité des soins, pour sortir la psychiatrie
de son statut de « parent pauvre » de la médecine, et destigmatiser la
maladie mentale.
Après le temps des rapports (cinq depuis 2013 !), celui de l'action. « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre : j'en fais une priorité de santé », a déclaré Agnès Buzyn devant un parterre de psychiatres, vendredi 26 janvier.
La ministre n'a pas promis de hausse des moyens financiers. «
Annoncer des moyens supplémentaires n'est pas toujours l'alpha et
l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution
de facilité » , se défend-elle dans un entretien au « Monde ». Elle s'est dite en revanche «
particulièrement vigilante à ce que le budget de la psychiatrie soit
préservé dans les groupements hospitaliers de territoires (GHT) et les
hôpitaux généraux ». L'allocation des ressources sera revue en
fonction de nouveaux indicateurs de qualité, et une réflexion sera
engagée pour faire évoluer le modèle de financement, en écho à la
réforme nationale. Par ailleurs, la psychiatrie sera l'une des premières
disciplines concernées par les financements de parcours innovants,
prévus dans l'article 51 de la loi de financement de la sécurité
sociale.
À plus long terme, la ministre envisage de développer
la pédopsychiatrie de ville et les consultations complexes de
psychiatrie en médecine générale, via leur inscription dans la prochaine
révision conventionnelle (2021).
Formation et recherche
Pour panser les plaies d'une pédopsychiatrie sinistrée, Agnès Buzyn
promeut l'enseignement et la recherche. Toutes les facultés auront au
moins un PU-PH en pédopsychiatrie ; deux postes viennent d'être créés,
portant l'effectif national à 41 emplois de PU-PH. Un appel à projet
sera lancé pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) en
pédopsychiatrie. Une révision de la maquette de la formation des
pédopsychiatres devrait être engagée, sous l'égide du Pr Benoît
Schlemmer, président du comité de suivi de la réforme du 3e cycle.
Plus largement, Agnès Buzyn a rappelé que la psychiatrie est l'une des
priorités du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2018.
Elle envisage d'installer une coordination nationale de la recherche en
psychiatrie, afin d'harmoniser les travaux de recherche, d'apporter aide
et ressources aux chercheurs, et d'imposer la France sur la scène
internationale.
En matière de formation, tous les médecins
généralistes auront un stage de psychiatrie durant leur formation, pour
savoir repérer les pathologies psychiatriques, conduire un bilan
initial, et orienter vers le spécialiste si besoin. Les infirmiers en
pratiques avancées devraient pouvoir se spécialiser en psychiatrie d'ici
la fin de l'année.
Bonnes pratiques et indicateurs
La Haute Autorité de santé doit produire des indicateurs de qualité des
soins et de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, relatives à
la médication, la précocité des diagnostics, les délais de prise en
charge, les taux de suicide. La réduction du recours à la contrainte et à
l'isolement doit être un objectif à « atteindre collectivement, en interrogeant nos pratiques, en réformant nos formations », a déclaré Agnès Buzyn.
La ministre a encouragé les coopérations entre acteurs du soin
somatique et du soin psychiatrique, les liens entre le médical, le
médico-social et le social au sein des projets territoriaux de santé
mentale (PTSM), et la sectorisation.
La prise en charge du
patient psychotraumatisé (femmes, enfants, migrants, victimes
d'attentat, etc) bénéficiera de la création de 10 unités en 2018, tandis
qu'une formation spécifique transversale sur le sujet devrait
s'inscrire dans le 3e cycle des études.
Un dernier volet de
mesures concerne la prévention du suicide : le dispositif Vigilans de
recontact du suicidant à sa sortie de l'hôpital, expérimenté dans 5
régions et un département, doit être généralisé dans les deux ans ; un
numéro unique pour les personnes en situation de détresse psychique est à
l'étude.
Enfin la ministre a indiqué qu'elle assurerait
personnellement la présidence du comité stratégique de psychiatrie et de
santé mentale, qui remplacera le conseil national de santé mentale
installé en octobre 2016 par Marisol Touraine.
Marisol Touraine
Conseillère d'État Porte-parole
du Parti socialiste (janvier-mai, 2003) Secrétaire nationale du Parti
socialiste chargée de la solidarité, de la protection sociale et de la
santé (juin, 2005-novembre
@agnesbuzyn annonce la création du numéro unique de régulation #suicide mise en relation 24h sur 24 avec un professionnel de la santé mentale en charge de relayer vers les dispositifs compétents.
.@agnesbuzyn veut étendre "ds les deux ans à venir" le dispositif de recontact du suicidant (Vigilans) après sortie urgences/hospitalisation et identifier un numéro de recours pour les personnes en détresse psychique extrême @HOSPIMEDIA@PapagenoSuicide@encephaleonline#suicide
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Agnès Buzyn: "La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre"
Le 26 janvier 2018 à 16:32
"La
psychiatrie ne sera plus le parent pauvre, j'en fais une priorité de
santé", a promis la ministre des solidarités et de la santé, Agnès
Buzyn, vendredi
matin au 16e congrès de l'Encéphale, en annonçant un plan d'action en
deux temps destiné à optimiser l'organisation et à redorer l'image de la
psychiatrie.
"Malgré
une augmentation de la prévalence des maladies mentales, la prévention
est insuffisante, et les diagnostics trop tardifs. De la même façon,
l'inclusion sociale des personnes malades est insuffisante et les
politiques publiques ne se sont pas saisies de l'accès de cette
population à une vie active et à une vie citoyenne. Aujourd'hui
encore, les troubles psychiques demeurent un tabou, un objet de
stigmatisation", a constaté la ministre en introduction de son discours.
"Le
constat est unanime, la psychiatrie est une discipline d'avenir, mais
l'organisation des soins en santé mentale et leur place dans la société
n'est pas à la hauteur de ce constat" a-t-elle ajouté.
Son plan d'action en deux temps, annoncé en juillet 2017 (cf dépêche du 19/07/2017 à 13:02), vise donc à combler ces lacunes organisationnelles, et à "faire évoluer les mentalités".
Parmi
le premier train de mesures présentées vendredi par la ministre,
s'inscrivant "dans une démarche holistique de prise en charge des
pathologies psychiatriques", certaines lui ont été inspirées par sa
rencontre du 18 décembre 2016 avec les professionnels du secteur, a-t-elle précisé (cf dépêche du 20/12/2017 à 12:49, dépêche du 20/12/2017 à 12:00 et dépêche du 22/12/2017 à 12:12).
"Néanmoins,
ce temps de l'urgence ne doit être que le début d'un chemin à parcourir
ensemble sur le long terme", a-t-elle poursuivi. "Par conséquent,
d'autres mesures seront nécessaires et devront être concertées, non
seulement avec des professionnels, mais aussi avec des personnes
concernées, sans oublier naturellement leurs proches et leurs familles."
Ces
mesures s'inscrivent toutes dans la stratégie nationale de santé (SNS)
qui doit notamment "donner un cadre à la prévention de la souffrance
psychique et à la promotion du bien-être mental", a-t-elle souligné.
Agnès
Buzyn compte ainsi renforcer le rôle de premier recours des médecins
généralistes et leur formation, ainsi que celle des paramédicaux
exerçant en psychiatrie et santé mentale (cf dépêche du 26/01/2018 à 13:34).
Elle ambitionne également de développer et coordonner la recherche en
psychiatrie et santé mentale, et de placer la France au premier rang en
la matière (cf dépêche du 26/01/2018 à 14:20).
Une attention particulière sur la tarification et le financement
Agnès
Buzyn a également annoncé qu'elle demanderait prochainement au
directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie des
travailleurs salariés (Cnamts), Nicolas Revel, de "prêter une attention
toute particulière à la tarification des consultations en psychiatrie et
en pédopsychiatrie", en particulier pour que les pédopsychiatres
exerçant en ambulatoire bénéficient des mêmes traitements que les
médecins généralistes "eu égard à la consultation des enfants".
Elle
a affirmé que les dotations allouées à la psychiatrie devaient faire
l'objet d'attention particulière, et qu'elle serait vigilante à la fois à
ce que son financement lui permette de répondre aux besoins de la
population et que son budget soit préservé au sein des groupements
hospitaliers de territoires (GHT), comme des hôpitaux généraux.
"Aujourd'hui, le montant des dotations est tributaire de l'histoire, je veux que demain
il soit gage d'égalité", a ajouté la ministre, avant d'évoquer un
"consensus sur la nécessité d'évolution du financement de la
psychiatrie".
"Il
faut faire évoluer le modèle pour soutenir davantage la dynamique de
projets et valoriser la qualité des prises en charge dans les logiques
de parcours", a-t-elle insisté.
Elle
a promis une réflexion avec les acteurs concernés sur ce thème,
réflexion "ancrée dans une réflexion plus globale sur la transformation
du système de santé" et de son financement.
La
psychiatrie sera une des premières disciplines concernées par le
financement des parcours innovants relevant de l'article 51 de la loi de
financement de la sécurité sociale (LFSS) (cf dépêche du 22/01/2018 à 19:14), a-t-elle par ailleurs annoncé.
La santé mentale au sein du parcours de soins global et de l'insertion sociale
La
ministre des solidarités et de la santé a également insisté, dans son
discours, sur le lien nécessaire entre psychique et somatique, déplorant
"trop de distance" entre médecine de ville, hôpitaux généraux et
établissements psychiatriques, alors que la santé mentale doit pouvoir
s'appuyer sur les différents aspects du parcours de soins.
Elle
a notamment cité les comorbidités en psychiatrie et addictologie, dont
la coexistence des troubles les aggrave l'un l'autre, touche la moitié
des consommateurs de stupéfiants, et représente un "réel enjeu de santé
publique".
Elle
a déclaré souhaiter donc renforcer la coopération entre ces différents
acteurs, en s'appuyant sur les GHT, les communautés psychiatriques de
territoires (CPT), la télémédecine, ou encore les projets territoriaux
de santé mentale (PTSM) (cf dépêche du 11/01/2018 à 19:11).
La
ministre veut également développer les consultations en soins
somatiques en cas de handicap lourd, préserver "coûte que coûte"
l'autonomie des malades, et les intégrer socialement.
"Les
PTSM, tout en réaffirmant la place du secteur [...] doivent nouer des
liens entre médical, médico-social et social", a-t-elle insisté,
évoquant des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) à venir
relatives à l'organisation des PTSM.
Agnès
Buzyn a par ailleurs expliqué vouloir créer des équipes autour de
thématiques précises telle la prise en charge des personnes victimes de
psycho-traumatismes, citant les victimes d'attentats ou de violences
faites aux femmes.
La
formation des psychiatres et autres professionnels de santé doit donc
être renforcée, a-t-elle souligné, la détection de ces victimes devant
devenir un enjeu pour l'ensemble des professionnels de santé.
Elle demandera donc prochainement au Pr Benoît Schlemmer, qui pilote la réforme du 3e cycle des études médicales (cf dépêche du 27/02/2017 à 16:32),
de réfléchir à la création d'une formation spécifique à la prise en
charge des victimes de traumatismes, proposée à tous les étudiants de 3e
cycle. Elle lui demandera également de "revoir la maquette" de la
psychiatrie, en particulier de la pédopsychiatrie.
Des indicateurs de qualité de soins
Par
ailleurs, Agnès Buzyn a affirmé avoir mobilisé la HAS pour
"coconstruire des recommandations de bonnes pratiques professionnelles",
qui seront complétées d'indicateurs de qualité des soins relatifs à la
médication, à la précocité des diagnostics, aux délais de prises en
charge, ou encore aux taux de suicide, inscrits au programme de la HAS
pour 2018-2022.
La
ministre des solidarités et de la santé a assuré compter sur le
renouvellement du recueil d'information médicalisée en psychiatrie
(RIM-P) depuis le 1er janvier (cf dépêche du 15/03/2017 à 11:04), pour recueillir des données permettant l'analyse de la situation, des tendances, et des disparités territoriales.
Elle
souhaite par ailleurs que les indicateurs en psychiatrie et santé
mentale permettent de réviser l'allocation des ressources en
psychiatrie.
Un focus sur la prévention du suicide
La
ministre a terminé son discours sur le thème de la prévention du
suicide. Celle-ci doit "associer tous les acteurs, médecins de ville,
psychiatres, éducation nationale, travailleurs sociaux, associations
d'aide et d'écoute et être dotée d'outils innovants et ayant fait leurs
preuves".
Agnès
Buzyn a mentionné le dispositif de recontact des suicidants à la sortie
de l'hôpital, testé sur cinq régions, et qu'elle souhaite généraliser à
l'ensemble du territoire d'ici deux ans (cf dépêche du 03/03/2017 à 17:48).
Elle
a souhaité également que toute personne en état de fragilité puisse
être mise en relation, 24h sur 24, avec un professionnel de santé
mentale, afin d'évaluer le risque, prévoir une intervention adaptée,
enclencher des rappels de suivi à long terme, et renvoyer les demandes
vers les partenaires associatifs.
Une
mission des inspections générales est engagée quant à la mise en place
d'un numéro unique d'urgence, a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle
souhaitait que cette mission intègre une réflexion sur les besoins
propres à la psychiatrie et à la santé mentale.
Agnès
Buzyn assurera par ailleurs personnellement la présidence d'un comité
stratégique de la psychiatrie et de la santé mentale, réuni une fois par
an. Ce comité remplacera l'actuel conseil national de santé mentale,
a-t-elle précisé vendredi dans une interview au Monde daté de samedi.
bd/vl/ab/APMnews
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Agnès Buzyn : " Il faut préserver les moyens de la psychiatrie "
La
ministre de la santé annonce un plan comportant des mesures de
formation, de hausses de tarifs et la création d'indicateurs de qualité
Le Monde 26/01/2018
La ministre de la santé Agnès Buzyn présente, vendredi 26 janvier, un plan de douze mesures d'urgence en
faveur de la psychiatrie. Dans un entretien au Monde, elle livre son
constat sur ce secteur, " paupérisé " et " en souffrance " : " En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur. "
Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux
psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la
dégradation de -l'accueil des patients. Y a-t-il une " crise " de la
psychiatrie?
C'est une discipline qui s'est paupérisée et
sur laquelle il n'y a pas eu un vrai investissement depuis des années.
Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la
société est de plus en plus dure, qu'il y a plus d'addictions, moins
d'accompagnement des familles... On peut dénoncer des conditions de
travail parfois très dures, ainsi que des conditions d'hospitalisation
parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les
-situations dramatiques que l'on peut observer dans certains endroits.
Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup
d'établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le
meilleur. Qu'allez-vous faire face à un tel constat?
Ces
cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la
psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les
mêmes. Je me suis dit qu'il n'était donc pas nécessaire d'en commander
un nouveau. Les douze mesures d'urgence que je présente aujourd'hui sont
issues des propositions formulées en décembre par l'ensemble des
représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de
donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des
professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à
déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris
en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur
ce secteur doit changer. Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité?
Dans
beaucoup d'endroits, les psychiatres tirent la sonnette d'alarme sur
les moyens parce que leur activité est la variable d'ajustement du
budget du reste de l'hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du
secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline
soient préservés. Cela n'a pas de sens - pour un établissement - de
compenser une baisse d'activité dans des services de médecine ou de
chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette
discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la
même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des
soins qu'ailleurs. Or aujourd'hui des patients hospitalisés en
psychiatrie n'accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui
peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus
courte, ce n'est pas tolérable. Il faut que les filières de soins
s'organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que
les autres. Vous dites que les budgets hospitaliers seront " préservés ". Donc pas augmentés...
Annoncer
des moyens sup-plémentaires n'est pas toujours -l'alpha et l'omega en
matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité.
Il vaut mieux d'abord faire en sorte que les professionnels
s'organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des
moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas
les bonnes pratiques. Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l'offre?
L'organisation
en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux
soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il
faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du
médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en
charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale
doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le
monde pour assurer les soins sur le territoire. D'ailleurs j'ai décidé
de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de
la psychiatrie, qui va remplacer l'actuel conseil national de santé
mentale. Jusqu'ici la psychiatrie a " échappé " à tout système d'évaluation...
Il
y a trop peu d'indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir
mesurer l'usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la
rapidité d'une prise en charge. On ne peut pas restructurer une
discipline sans avoir une vision claire de l'état des pratiques. Quand
j'étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j'ai lancé cette
démarche sur les recours à l'isolement ou à la contention, dont le
contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la
banalisation. Aujourd'hui ministre, j'ai demandé à la HAS de travailler
sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en
France, on ait les mêmes chances d'accéder à une filière de qualité. Qu'en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu'à un an d'attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous?
La
démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les
professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus
faire d'enseignement et de recherche tellement il y a de patients à
prendre en charge. C'est un cercle vicieux, plus personne ne veut
s'investir. Il y a des régions entières où il n'y a pas de formation. Je
souhaite donc qu'il y ait au moins un poste de professeur de
pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un premier pas
indispensable pour retrouver l'attractivité. Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique?
Nous
allons, avec l'Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d'un certain
nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd'hui
parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale.
Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve
pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas
pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le
suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le
suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins Quel doit être le rôle des médecins généralistes?
Ils
sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale,
notamment des enfants. Il faut qu'ils soient formés de manière à les
repérer, puis qu'ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de
situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C'est
pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en
psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités
restent à discuter. La
suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en
psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur
formation?
Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans
ces services acquièrent une " sur-spécialité " dans ce domaine, par le
biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps
spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les
établissements, et d'assurer certaines tâches aujourd'hui dévolues aux
psychiatres. Les prisons
traversent une grave crise. Or autour d'un quart des détenus souffre de
troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux?
Il
existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des
détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s'est
ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie
nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités. Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul
Agnès Buzyn, la ministre de la santé, présentait vendredi 26 janvier son plan d'action
Stage obligatoire
Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous
les futurs médecins généralistes lors de leur -internat
Formation continue
" Sur-spécialisation " des -infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue
Bonnes pratiques
Mise en place d'indicateurs de la qualité des soins et de -recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie
Révision des tarifs
Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des
consultations complexes de psychiatrie en médecine -générale lors d'une
prochaine révision de la convention médicale
Budget des hôpitaux
Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des
-groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux
d'ici la fin d'année
Diagnostic PRS2 : Santé mentale et psychiatrie – éléments saillants en Bourgogne-Franche-Comté
Un diagnostic sur la question de la santé mentale et la psychiatrie
en Bourgogne-Franche-Comté a été réalisé en 2017 par l’ORS à la demande
de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Il se situe dans la préparation
du Projet Régional de Santé (PRS) 2018-2027, défini par la loi de
modernisation de notre système de santé (Art. 58 Loi 1 art L1434-2 CSP).
Il donne des éléments de cadrage pour le parcours de santé « santé
mentale et psychiatrie ».
La structuration du diagnostic est la suivante :
Morbidité
Mortalité
Facteurs de risque
Offre de soins
Évaluations des deux PRS première génération
Indice composite de territoires sur la thématique
La santé mentale comporte trois dimensions : les troubles
psychiatriques, les troubles psychologiques et la santé mentale positive
(épanouissement personnel et caractéristiques de la personnalité). Les
facteurs de risques pouvant favoriser l’apparition de troubles mentaux
relèvent d’une interaction entre la génétique, les caractéristiques
sociodémographiques, les comportements, les facteurs environnementaux et
psychosociaux.
60 000 bourguignons-francs-comtois sont en affections psychiatriques de
longue durée (ALD) en 2014. Les principales affections psychiatriques
représentées sont les troubles de l’humeur (36 % des personnes
atteintes), la schizophrénie (21 %), les troubles de la personnalité
(16 %). On recense 100 600 hospitalisations en 2015 et 1 100 décès
annuels moyens (2009-2013) pour troubles mentaux et 542 suicides
(mortalité par suicide supérieure au taux national).
La région compte 3 966 lits et places en psychiatrie. D’autres
structures ambulatoires assurent une prise en charge (CATTP, CMP, CASA
et équipes mobiles psychiatrie-précarité). Le dispositif de soins de
premier recours et les réseaux et plateformes territorialisées
participent à la prise en charge.