L’Art-thérapie dans la
prévention du suicide
Vilnius, 6-7 octobre 2017
Par
Irina Katz-Mazilu
Irina Katz-Mazilu
Roland Topor
Peu d’écrits et peu de
témoignages sont disponibles en France sur le thème du suicide et de sa
prévention par l’art-thérapie.
Malgré la préoccupation de
l’ensemble de la société concernant le suicide – institutions de soin, pouvoirs
publics, familles, associations, médecins et psychologues exerçant en ville –
l’art-thérapie est encore une pratique marginale dans ce domaine, peu connue
malgré son efficacité avérée. La formation à ce sujet est pratiquement
inexistante.
Art-thérapeute au Centre de Prévention de Suicide Paris mais aussi
militante pour une profession à promouvoir, je fais partie d’un groupement international représentant
28 pays d’Europe, qui travaille pour la création d’une Fédération Européenne
des Art-Thérapeutes Plasticiens, prévue pour 2018. L’un des objectifs de cette
future fédération est l’échange entre professionnels et le partage des savoirs
et des pratiques d’« experts » des divers champs de travail.
C’est ainsi que j’ai été
sollicitée pour tenir un séminaire de deux jours à Vilnius, capitale de la
Lituanie. Dans ce pays, le suicide est encore un sujet tabou, mais une
préoccupation croissante est induite par l’augmentation constante des suicides
d’adolescents et de jeunes adultes. La Lituanie est à la pointe du numérique,
avec ses avantages et ses inconvénients – notamment l’influence grandissante des
réseaux sociaux et du web sur les plus jeunes.
Le groupe ayant participé au séminaire était composé de 16 professionnels, art-thérapeutes, psychologues, éducateurs spécialisés, un psychiatre et une enseignante.
Après une brève présentation
théorique, des questions m’ont été posées sur l’organisation générale du
travail dans ce domaine en France. J’ai présenté le programme national et les
journées annuelles consacrées à la prévention du suicide, le fonctionnement du
CPS Paris, le rôle important des associations et l’existence de la FEALIPS –
Fédération Européenne des Associations Luttant contre l’Isolement et pour la
Prévention du suicide. J’ai précisé les spécificités de ma méthode de travail
dans l’atelier d’art-thérapie dont je suis responsable au CPS, avec quelques
exemples cliniques et une bibliographie succincte.
Par la suite j’ai proposé
l’expérimentation de dispositifs pouvant être efficacement utilisés :
travail individuel pictural et graphique en noir et blanc, travail groupal avec
le collage, expérience groupale multimodale par le son, le mouvement, la fabrication
et la mise en jeu de masques et/ou marionnettes.
Chaque séquence d’expérimentation a été suivie d’échanges dans le
groupe sur le ressenti, le processus créatif et art-thérapeutique, les
applications possibles dans divers cadres de travail. Le bilan final avec le
groupe a confirmé l’intérêt pour le séminaire.
Irina Katz-Mazilu
Présidente de la FFAT- Fédération Française des
Art-Thérapeutes www.ffat-federation.org