Plus de 50% des personnes qui contactent SOS Amitié par tchat ont moins de 25 ans. | Fotolia.
L’association SOS Amitié,
créée en 1960, "écoute" aussi la solitude via des tchat anonymes et
confidentiels. Les jeunes y trouvent un moyen d’y exprimer leurs
difficultés, avec leurs parents, à l’école, mais aussi leurs idées
suicidaires.
Toucher les jeunes
SOS Amitié, c’est un numéro de téléphone : 09 72 39 40 50. Mais c’est aussi une adresse internet : www.sos-amitié.orgVoilà près d’une dizaine d’années que l’association SOS Amitié utilise internet pour proposer son écoute. C’est une petite part de son activité (13 000 à 15 000 tchats l’an dernier contre 700 000 appels téléphoniques), mais la demande augmente. Sur les 1 600 bénévoles, 200 sont formés à répondre à ces tchats.
Qui utilise ce service d’écoute par tchat, ouvert chaque jour de 11 h à 3 h du matin ? Des jeunes, essentiellement, beaucoup plus à l’aise pour discuter avec ce média qu’oralement, par téléphone. Plus de 50 % des appelants via le tchat ont moins de 25 ans, alors que par téléphone, la majorité a entre 25 et 45 ans.
Et de quoi parlent-ils ? « Ils ont des questions, des problématiques d’adolescents, des problèmes relationnels avec leurs parents, ou liés au milieu scolaire, explique Alain Mathiot, président de la fédération des SOS Amitié. Certains s’automutilent. Mais ils parlent aussi beaucoup plus de suicide que les personnes qui nous contactent par téléphone. Comme un appel à l’aide ».
Les tchats durent aussi beaucoup plus longtemps que les appels téléphoniques (40 minutes en moyenne contre 18 minutes pour les appels).
Écouter, pas conseiller
Par internet ou par téléphone, les principes de l’écoute sont les mêmes. « Les échanges sont anonymes et confidentiels, précise Alain Mathiot. Si bien que les gens peuvent dire tout ce qu’ils veulent. Par ailleurs, l’écoute est basée sur la personne plus que sur son problème. Notre objectif est de tout faire pour desserrer l’angoisse qui étreint la personne qui appelle ». Pas de jugement, ni de conseils. « Nous ne sommes pas là pour cela, nous ne sommes pas des psychologues, et les temps d’écoute sont, de toute façon, trop courts pour ça ».Par oral ou par écrit, « l’écoutant » fonctionne par « reformulation » : il redit ou réécrit ce qui vient d’être formulé. « Vous m’avez bien dit ceci ou cela ? ». Une manière de mettre la situation ou le problème à distance, pour que « la personne reprenne la main et trouve elle-même les idées qui vont l’aider à se sortir de son problème ».
Auprès des jeunes toutefois, les écoutants tchateurs s’autorisent parfois à distiller des conseils. « Face à un jeune de 15 ans, en quête d’adultes référents, on se permet d’ouvrir des pistes. On ne donne pas de conseils directs, mais on leur demande : avez-vous pensé à vous adresser au psychologue de l’école, ou à telle association ? »
Manque de bénévoles
Par tchat ou par téléphone, l’association aimerait écouter davantage. Mais elle manque de bénévoles.Seul un appel sur trois, voire un appel sur 10 trouve un « écoutant » au bout du fil, en raison du manque de bénévoles. Particulièrement de 18 h à 1 h du matin.
Dans l’Ouest, il existe des postes d’écoutes à Rouen, Le Havre, Caen, Rennes, Brest, Nantes, Angers et Le Mans.
SOS Amitié en chiffres :
- Association créée en 1960
- 1 600 bénévoles en 2016, répartis dans 44 associations indépendantes
- Les « écoutants » ont reçu l’an dernier 700 000 appels
- En moyenne, chaque bénévole se rend disponible 200 heures par an
- Au total, l’association a eu 200 000 heures de conversation en 2016
https://www.ouest-france.fr/europe/france/sos-amitie-tchate-avec-les-plus-jeunes-5362798
- Association créée en 1960
- 1 600 bénévoles en 2016, répartis dans 44 associations indépendantes
- Les « écoutants » ont reçu l’an dernier 700 000 appels
- En moyenne, chaque bénévole se rend disponible 200 heures par an
- Au total, l’association a eu 200 000 heures de conversation en 2016
https://www.ouest-france.fr/europe/france/sos-amitie-tchate-avec-les-plus-jeunes-5362798