VIENNE Actualité
" Nous accompagnons 200 agriculteurs en difficulté "
jfrullier La Nouvelle République du Centre-Ouest
Jeudi à Lathus, le réseau InPACT Poitou-Charentes organise une journée pour faire prendre conscience des risques psychosociaux en agriculture.
AGRICULTURE, lundi 27 novembre 2017, p. 3
Agriculteurs en difficulté : le Poitevin Edouard Bergeon a réalisé des
films édifiants et bouleversants sur ce thème récurrent toujours
d'actualité.
Jeudi prochain, le réseau InPACT Poitou-Charentes (1)en fait son événement annuel au CPA de Lathus « pour comprendre les causes et identifier les solutions pour rebondir. » Rencontre avec des organisateurs.
Quelle est la situation des agriculteurs ?
> Claude Souriau (administrateur d'InPACT, volailler à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers) : « Une grande majorité gagne moins que le Smic. On est arrivé au bout d'un modèle économique. On assiste à une forte mutation du métier de paysan depuis quelques années, accentuée par la libéralisation des prix et l'utilisation de techniques de plus en plus pointues. Les paysans sont fragilisés. Pour nous, il existe d'autres façons de vivre, des pratiques plus résilientes susceptibles de surmonter les crises. »
Comment aidez-vous vos collègues ?
> Jean-Yves Caillé (Solidarité Paysans) : « Nous avons cinq salariés et 70 accompagnateurs pour suivre 200 paysans en difficulté, certains depuis dix ans. Ils doivent se sentir en confiance et on se charge de les entourer. » > Gilbert Michaud : (Solidarité Paysans) : « On insiste aussi sur le rôle des aidants naturels, à savoir les proches. » > J.-Y.C. : « C'est avant tout un travail d'écoute sur place, un rôle de soutien et d'aide pour effectuer des démarches avec l'administration, la banque... Les difficultés financières entraînent des souffrances psychologiques, un mal-être, l'isolement. Le suicide est la troisième cause de décès des agriculteurs. » > G.M. : « Ce colloque fait prendre conscience des risques psychosociaux en agriculture, le poids que cela peut représenter. J'ai vécu un suicide dans une famille, c'est dramatique. Il faut arriver avant que les difficultés ne soient trop grandes. » > J.-Y.C. : « Tant qu'il ne s'en est pas sorti, on accompagne l'agriculteur. Il ne doit plus subir mais redevenir acteur. Notre action reste entièrement confidentielle. » > G.M. : « Parfois, il peut repartir carrément sur une autre vie. On le suit également dans ce nouveau projet. »
Quel est le rôle d'InPACT ?
> C.S. : « Les sept associations du réseau ont en commun la défense d'une agriculture durable, économe et autonome. Elles cherchent à montrer l'efficacité du système agricole que l'on préconise avec une agriculture moins polluante, créatrice d'emplois et ancrée au territoire pour permettre une dynamique locale avec les circuits courts notamment. »
Jean-François Rullier
Jeudi prochain, le réseau InPACT Poitou-Charentes (1)en fait son événement annuel au CPA de Lathus « pour comprendre les causes et identifier les solutions pour rebondir. » Rencontre avec des organisateurs.
Quelle est la situation des agriculteurs ?
> Claude Souriau (administrateur d'InPACT, volailler à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers) : « Une grande majorité gagne moins que le Smic. On est arrivé au bout d'un modèle économique. On assiste à une forte mutation du métier de paysan depuis quelques années, accentuée par la libéralisation des prix et l'utilisation de techniques de plus en plus pointues. Les paysans sont fragilisés. Pour nous, il existe d'autres façons de vivre, des pratiques plus résilientes susceptibles de surmonter les crises. »
Comment aidez-vous vos collègues ?
> Jean-Yves Caillé (Solidarité Paysans) : « Nous avons cinq salariés et 70 accompagnateurs pour suivre 200 paysans en difficulté, certains depuis dix ans. Ils doivent se sentir en confiance et on se charge de les entourer. » > Gilbert Michaud : (Solidarité Paysans) : « On insiste aussi sur le rôle des aidants naturels, à savoir les proches. » > J.-Y.C. : « C'est avant tout un travail d'écoute sur place, un rôle de soutien et d'aide pour effectuer des démarches avec l'administration, la banque... Les difficultés financières entraînent des souffrances psychologiques, un mal-être, l'isolement. Le suicide est la troisième cause de décès des agriculteurs. » > G.M. : « Ce colloque fait prendre conscience des risques psychosociaux en agriculture, le poids que cela peut représenter. J'ai vécu un suicide dans une famille, c'est dramatique. Il faut arriver avant que les difficultés ne soient trop grandes. » > J.-Y.C. : « Tant qu'il ne s'en est pas sorti, on accompagne l'agriculteur. Il ne doit plus subir mais redevenir acteur. Notre action reste entièrement confidentielle. » > G.M. : « Parfois, il peut repartir carrément sur une autre vie. On le suit également dans ce nouveau projet. »
Quel est le rôle d'InPACT ?
> C.S. : « Les sept associations du réseau ont en commun la défense d'une agriculture durable, économe et autonome. Elles cherchent à montrer l'efficacité du système agricole que l'on préconise avec une agriculture moins polluante, créatrice d'emplois et ancrée au territoire pour permettre une dynamique locale avec les circuits courts notamment. »
Jean-François Rullier