Prison: des codétenus de soutien pour lutter contre les suicide
Face au fléau du suicide en prison, l'administration pénitentiaire développe les "anges-gardiens", des détenus qui viennent en aide aux autres prisonniers. Reportage de BFMTV dans la maison d’arrêt de Villepinte, l’une des quatre prisons en France pionnière sur ce dispositif.
Thomas Derfler avec P. A. Durand et A. Barrault
Le 18/06/2013 à 17:18
sur http://www.bfmtv.com/societe/prison-codetenus-soutien-lutter-contre-suicides-540638.html
Le 18/06/2013 à 17:18
sur http://www.bfmtv.com/societe/prison-codetenus-soutien-lutter-contre-suicides-540638.html
Face au fléau du suicide en prison, l'administration pénitentiaire développe les "anges-gardiens", des détenus qui viennent en aide aux autres prisonniers. Reportage de BFMTV dans la maison d’arrêt de Villepinte, l’une des quatre prisons en France pionnière sur ce dispositif.
On les appelle les "anges-gardiens". Des détenus qui viennent
en aide aux autres détenus en souffrance pour prévenir le fléau du
suicide en prison. Une approche humaine expérimentale dans quatre
prisons de France que l’administration pénitentiaire souhaite
développer.
Rencontres régulières
Rencontre avec un détenu de la maison d'Arrêt de Villepinte
l'une des quatre prisons expérimentales. Dans une pièce prévue à cet
effet, il peut régulièrement rencontrer son confident à qui il fait part
de ses peurs.
"On n'est pas bien, vraiment moralement. Des fois je pensais
au suicide. Il a su trouver les mots, me parler. Il me disait que ce
n'était rien et que ça allait passer. Si je n'avais pas discuté avec lui
je pense que ça aurait été très difficile. Je pense que je serais
devenu fou", avoue un détenu pour qui cette aide a évité le pire juste
après son arrivée.
Des volontaires formés par un psychologue
À Villepinte, dix codétenus de soutien, qui ont aussi
connu la souffrance et la solitude en prison, ont été formés par un
psychologue pour repérer les détenus fragiles et pour engager le
dialogue avec eux.
"Ils se confient à nous plus facilement qu'à un surveillant ou à un médecin", explique un codétenu de soutien depuis trois ans.
"J'ai été confronté à des cas où la personne exprimait clairement le fait qu'elle voulait mettre fin à ses jours. Il faut trouver les mots, lui accorder du temps et c'est un travail dur et de longue haleine mais au bout il y a une vie qui est en jeu", précise un autre soutien de prisonnier.
"Ils se confient à nous plus facilement qu'à un surveillant ou à un médecin", explique un codétenu de soutien depuis trois ans.
"J'ai été confronté à des cas où la personne exprimait clairement le fait qu'elle voulait mettre fin à ses jours. Il faut trouver les mots, lui accorder du temps et c'est un travail dur et de longue haleine mais au bout il y a une vie qui est en jeu", précise un autre soutien de prisonnier.
Pour la direction aussi, l'expérience est positive grâce à
une approche plus humaine de la prévention. "De jour comme de nuit on
sait que l'on peut faire appel à ces codétenus pour aider une personne
qui peut être repérée comme fragile", complète Cathy Christophe,
directrice adjointe de l'établissement pénitentiaire.
La France va désormais multiplier ces expériences dans
d’autres prisons. En Espagne, ceux que l'on y appelle les
"ange-gardiens" ont permis de diminuer le taux de suicide par deux en
cinq ans.