Recommandations pour diminuer l’accès aux moyens dans la prévention du suicide en Estrie
Travail présenté à Dr Alain Rochon Médecin spécialiste en santé communautaire
Direction de la santé publique et de l’analyse Agence de santé et des services sociaux de l’Estrie
Avril 2013
En ligne : http://www.usherbrooke.ca/dep-sciences-sante-communautaire/fileadmin/sites/dep-sciences-sante-communautaire/documents/Rapports_de_stage_2013/Rapport_de_stage_periode_1_Sherbrooke.pdf
Introduction
: Malgré une régression encourageante du taux de suicide au Québec, il s’agit d’un problème de santé publique préoccupant. Chaque année en Estrie, une cinquantaine de personnes s’enlèvent la vie par pendaison, intoxication médicamenteuse, arme à feu ou d’autres moyens moins fréquents. Présentement, chaque MRC estrienne possède ses propres stratégies pour la réduction de l’accès aux moyens de suicide.
Objectifs
: L’objectif est d’établir un plan régional de soutien pour la réduction de l’accès aux moyens en prévention du suicide, qui se base sur les besoins locaux identifiés par la table de concertation en santé mentale de chacune des sept MRC.
Méthode
: L’étude est basée sur l’analyse qualitative de questionnaires téléphoniques à réponses ouvertes auprès d’intervenants clés ainsi que sur une consultation des écrits sur la réduction de l’accès aux moyens. Les intervenants ont été identifiés par la méthode “boule de neige”, permettant d’identifier ceux ayant un rôle central dans la prévention du suicide en Estrie.
Des personnes impliquées dans le commerce des armes à feu (armurier, boutique de chasse) furent également interrogés. Des recommandations en furent finalement dégagées.
Résultats
: L’enquête a révélé que la réduction de l’accès au moyen de suicide repose actuellement surtout sur le retrait du moyen en situation de crise, notamment par l’entente entre JEVI-CPS Estrie et les différents services de police de la région. En ce qui concerne le suicide par arme à feu, peu de stratégies additionnelles sont en place pour réduire l’accès aux moyens: une campagne publicitaire sur les lignes téléphoniques d’aide et un kiosque sur la sensibilisation à l’entreposage sécuritaire furent organisés de façon isolée dans certaines MRC. Le désistement d’arme est un service disponible mais non publicisé et les commerces d’armes n’affichent pas d’outils promotionnels. Le constat est le même pour la réduction de l’accès aux médicaments: bien que les pharmaciens participent à la bonne gestion des pharmacies, ils ne sont souvent pas au courant lorsqu’un client est suicidaire, il n’y a pas de formation continue sur le suicide, et les contenants de médicaments n’ont pas de quantité maximale de comprimés. Pour le suicide par pendaison, aucune mesure préventive n’est en place. Les intervenants interrogés sont d’avis qu’un plan régional de soutien aux plans locaux devrait être mis en place.
Conclusion
: Plusieurs recommandations sur la réduction de l’accès aux armes à feu, aux médicaments et à la pendaison comme moyens de suicide ont été émises. Celles-ci serviront de base de discussion pour l’établissement d’un plan régional de soutien aux MRC, selon les besoins identifiés par chacune des tables de concertation en santé mentale.