vendredi 12 février 2021

Prévention Des copains bienveillants et volontaires agissent pour éviter le harcèlement à l’école

Prévention
Des copains bienveillants et volontaires agissent pour éviter le harcèlement à l’école

Publié le 10/02/2021 • Par Nathalie Perrier prévention sécurité, Innovations et Territoires, Régions Service prévention police municipale de Mougins
Des élèves des classes du primaire et des collèges de Mougins dans les Alpes-Maritimes repèrent et signalent les agressions sur leurs pairs.

Ma Gazette

[Mougins (Alpes-Maritimes) 18 500 hab.] A Mougins, les enfants ne sont pas seulement victimes, auteurs ou complices de harcèlement, ils peuvent aussi être acteurs de la prévention. Selon le ministère de l’Education nationale, un élève sur dix serait victime de harcèlement à l’école, soit 700 000 élèves. Par honte ou peur des répressions, la plupart se taisent. Pour les inciter à rompre le silence, la ville expérimente depuis 2019 le dispositif « copains bienveillants ».

Le principe ? Des élèves, volontaires, attentifs et vigilants, prêts à recueillir les confidences d’un camarade en difficulté, repérer les situations problématiques et en référer aux adultes de la communauté éducative. « Le harcèlement est un fléau, avec des conséquences souvent dramatiques : absentéisme, décrochage scolaire, isolement, voire suicide, constate Richard Galy, le maire. La principale difficulté étant le repérage des victimes, nous avons voulu trouver parmi leurs pairs des personnes ressources à qui elles pourraient plus facilement se confier. »

Des policiers formés

En janvier 2019, la ville envoie deux de ses policiers municipaux participer à la formation « harcèlement en milieu scolaire » proposée par la brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie (BDPJ) de Cagnes-sur-Mer qui teste un dispositif proche dans un collège du département. Quelques mois plus tard, « copains bienveillants » est mis en place dans les écoles primaires. Piloté par la police municipale en partenariat avec l'Education nationale, il se déploie dans les six écoles (niveaux CM1 et CM2) et les deux collèges de la ville (de la sixième à la troisième), soit auprès de 2 000 élèves. « Nous avons adapté le dispositif de la BDPJ aux plus jeunes, dès la fin du primaire, explique Hervé Houste, brigadier-chef principal du pôle prévention de la police municipale. Plus nous abordons tôt le problème, plus nous désamorçons des comportements, on dédramatise l'entrée en classe de 6E et nous tissons des liens avec les enfants que nous suivrons au collège. »

« Pas des balances »

Concrètement, en début d'année, Hervé Houste et son complice Anthony Maccario, brigadier du service « prévention », interviennent dans les classes pour expliquer ce qu'est le harcèlement - « à ne pas confondre avec des chamailleries ». Ils insistent sur l'importance du dialogue - « vous n'êtes pas des balances » - et présentent les adultes ressources à qui les enfants peuvent s'adresser au sein de leur établissement. En primaire, une première heure de sensibilisation a auparavant été dispensée aux élèves par la psychologue scolaire. « Nous travaillons à l'aide de supports qui parlent aux élèves : le clip Fragile du chanteur Soprano, le single Ma jolie de Claudio Capeo, la vidéo de la campagne de 2019 Non au harcèlement, explique Hervé Houste. Le but, c'est de libérer la parole, d'amener les enfants à nous parler d'eux, de situations de harcèlement dont ils ont été victimes, témoins ou auteurs. »

L'an dernier, les copains bienveillants ont repéré et signalé cinq situations de harcèlement. Immédiatement traitées par la communauté éducative ou la police, elles ont aussitôt pris fin.

Contact : pôle « prévention » de la police municipale, serviceprevention@villedemougins.com

Une violence répétée
Moqueries, insultes, surnoms désobligeants, coups... Le harcèlement prend plusieurs formes. Il s'agit, selon la définition de l'Education nationale, d'une violence physique ou psychologique répétée qui s'exerce sur une personne souvent isolée, dans une relation de dominant /dominé. En France, 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, dont 380 000 de manière sévère. La plupart n'osent pas se confier. Le harcèlement scolaire peut avoir des
conséquences dramatiques : absentéisme, décrochage scolaire, troubles, changement de comportement. 

https://www.lagazettedescommunes.com/720533/des-copains-bienveillants-et-volontaires-agissent-pour-eviter-le-harcelement-a-lecole/