Travail policier en commissariat :
épreuves psychiques et dégagements
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CRTD - Centre de recherche sur le travail et le développement
Résumé : Le
nombre de suicides de policiers français (plus de 55 en 2019) constitue
le révélateur le plus édifiant du malaise que connaît la police. La
recherche porte sur les processus à l’origine du passage à l’acte
suicidaire de certains policiers. Dans ce métier, de culture historique
forte, à la régulation de contrôle s’ajoute une régulation autonome
essentielle. Car l’apprentissage du métier se fait dans l’activité sur
le terrain, et le rôle des anciens est primordial pour la transmission
d’un travail bien fait. Aujourd’hui il peut être observé un défaut de
construction de règles « métier » et de leur discussion. Or, l’activité
normative serait une condition de l’intégration sociale qui est
elle-même une condition de la prévention du risque suicidaire. En lien
avec l’augmentation d’une haine de la rue envers la Police, la
découverte par les policiers de l’impuissance à exercer un contrôle
social efficace, et surtout de leur vulnérabilité dans un contexte
social où «la peur a changé de camp », serait constitutive d’épreuves
psychiques au travail. Ce qui provoque une anxiété collective chez la
majorité et une angoisse menaçant la santé mentale de certains
policiers. Pour y résister, se mettent en place des stratégies
individuelles de dégagement telles que le retrait, l’accommodation ou la
déviance. En fondant la prévention primaire sur le développement des
conditions nécessaires à l’activité normative dans des espaces de
discussion, l’intégration sociale se maintiendrait pour tous.