Devenir psychosocial des adolescents, 10 ans après une tentative de suicide, et impact de la récidive suicidaire précoce – récidive suicidaire précoce et devenir psychosocial
Received 20 March 2020, Accepted 8 September 2020, Available online 5 December 2020.
Mots clés Adolescence Devenir Facteurs de risque Psychosocial Tentative de suicide
1er post 15/03/2018:
***
Tentative de suicide et récidive suicidaire à l’adolescence - Étude des facteurs de risque de récidive chez 374 patients hospitalisés au CHU de Nancy
Kurzenne Marion 1
1 UL - Université de Lorraine
THÈSE pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MÉDECINE
Résumé : La
tentative de suicide (TS) chez l’adolescent demeure un problème de santé
publique majeur, et le risque de récidive fait partie intégrante de
cette problématique.Objectif : Notre étude, réalisée sur 374 adolescents
hospitalisés { l’Hôpital d’Enfants du Centre Hospitalo-Universitaire de
Nancy entre les années 1994 et 2003, a pour objectif d’identifier les
facteurs de risque de récidive suicidaire, tout en distinguant les
récidives très précoces, précoces et tardives. Méthodologie : Le recueil
de données a été double : rétrospectif à partir de l’analyse des
dossiers médicaux contemporains à la prise en charge des adolescents au
moment de la TS ; transversal à partir des auto- questionnaires évaluant
le devenir psychosocial des anciens suicidants, envoyés 10 ans après la
TS d’inclusion. Résultats : Les caractéristiques des adolescents
suicidants de notre cohorte sont semblables à ceux des autres études
portants sur les suicidants. 47% des anciens patients ont répondu aux
questionnaires. 39% d’entre eux ont récidivé dans l’année qui a suivi la
TS d’inclusion : 28% au cours des 3 premiers mois (récidivistes très
précoces) et 11% entre le 3ème et le 12ème mois (récidivistes précoces).
28% ont récidivé dans les 10 ans qui ont suivi (récidivistes tardifs).
Notre étude a retrouvé certains facteurs de risque de récidive la
première année suivant la TS étudiée comme le fait d’avoir été victime
d’agression sexuelle dans son enfance et celui d’avoir été hospitalisé
en pédopsychiatrie. Par ailleurs, la récidive à 1 an a été identifiée
comme facteur de risque de récidive à 10 ans. Les hommes ont été
identifiés comme davantage récidivistes très précoces, et leur devenir
est plus souvent émaillé de contacts avec la justice et de consommations
de toxiques à 10 ans. Conclusion : Ces résultats, correspondant en
majorité aux données de la littérature, sont des éléments à prendre en
considération dans les programmes de prévention de la récidive chez les
adolescents. D’autant plus que ces derniers se développent actuellement
et donnent déjà des résultats probants et encourageants chez les adultes