1 Assistance Publique des Hopitaux de Marseille, Marseille, FRANCE
Résumé
Introduction
La pandémie Covid-19 et le confinement décrété pour l’endiguer ont
induit des modifications profondes des comportements. La littérature a
pu mettre en évidence une exacerbation des éléments de vulnérabilité
psychique pendant cette période. L’augmentation des facteurs de risques
des comportements suicidaires tels que l’isolement, la fragmentation
sociale et la menace des appartenances ont-ils induit une augmentation
des passages à l’acte ? Dans cette perspective, nous avons étudié
l’impact du confinement sur le nombre de tentatives de suicide reçues
aux urgences.
Cette étude se déroule au sein du service des urgences
psychiatriques de l’hôpital de la Timone, un des deux centres recevant
des urgences psychiatriques à Marseille et qui enregistre environ 7000
passages tous les ans.
Méthode
Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive. Nous avons comptabilisé et analysé, le nombre de tentatives de suicide reçues aux urgences psychiatrique le premier semestre 2020 et l’avons comparé à la même période en 2019.
Résultats
Nous relevons 343 prises en charge pour tentatives de suicide en 2019 contre 307 en 2020. Nous observons ainsi une diminution de 10.5% du nombre de tentatives de suicide. Cette diminution est proportionnelle à la diminution du nombre de passages aux urgences psychiatriques pendant le premier semestre 2020. Le taux de tentative de suicide dans la file active reste donc stable. Nous relevons également une nette modification du sexe ratio (H/F) pour les comportements suicidaires qui passe de 47,8% en 2019 à 73,4% en 2020.
ConclusionContrairement à notre hypothèse initiale, nous observons une diminution de 10,5% des comportements suicidaires reçus au premier semestre 2020, proportionnelle à la baisse d’activité. Si la tendance globale est à la baisse, la modification du sexe ratio traduit une augmentation du comportement suicidaire chez les hommes et une diminution chez les femmes. Ces résultats préliminaires laissent donc supposer une vulnérabilité différente des hommes et des femmes en cette période épidémique pour le suicide. L’échelle locale d’observation incite à la plus grande prudence mais invite à la confrontation avec les indicateurs nationaux de suicidalité sur cette période.
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