Demande d'euthanasie ou de suicide assisté à l'étranger pour motif de trouble psychiatrique : expériences et positionnements de psychiatres français, une étude exploratoire
                        Résumé : L’euthanasie et le 
suicide assisté sont accessibles, dans les pays qui l’autorisent, aux 
personnes présentant un trouble psychiatrique grave au motif que la 
souffrance psychique engendrée par ce trouble est jugée intolérable et 
son soulagement inatteignable. Bien que persiste une interdiction 
française d’une assistance active à la mort, et ce pour toute situation 
médicale, certains ressortissants français réalisent pour ce motif 
psychiatrique une démarche à l’étranger. Ces situations sont rares mais 
confrontent les médecins psychiatres français à différents enjeux 
nouveaux, à la fois d’ordre éthique et médical face à la responsabilité 
qu’ils ont dans la prise en charge de la maladie mentale et du suicide. 
Afin d’explorer pour la première fois l’expérience et le positionnement 
de professionnels de santé mentale face à ces situations de demande de 
mort assistée, nous avons réalisé, dans le cadre d’une recherche en 
éthique, des entretiens semi-dirigés auprès de psychiatres français. Les
 entretiens ont été analysés selon une méthode d’analyse qualitative de 
type thématique. Cette étude a été menée sur l’ensemble de la France et a
 recueilli le discours de huit psychiatres. Les résultats ont permis de 
mettre en évidence une manière hétérogène d’aborder la description des 
situations rencontrées, la réaction et le positionnement des psychiatres
 face à la situation ainsi que les valeurs et les représentations 
sous-tendant ces prises de positions. Finalement, les arguments des 
psychiatres étaient avant tout d’ordres médicaux. Ils relevaient de la 
spécificité de la maladie psychiatrique et du respect de la déontologie,
 qu’ils trouvent la démarche du patient acceptable ou non à leurs yeux. 
Il existait de fréquents conflits moraux entre la position 
professionnelle et les convictions personnelles des participants. La 
prise en compte du patient en tant que sujet avait une place mineure. 
Elle renvoyait à celle accordée plus généralement au patient dans les 
soins psychiatriques mais aussi aux représentations sociétales de la 
maladie mentale, de la souffrance psychique et du suicide et au 
difficultés à concilier l’individuel au collectif. Cette étude 
originale, bien que présentant plusieurs limites d’ordre méthodologique,
 encourage, face aux évolutions sociétales, à poursuivre l’exploration 
de ce sujet encore mal connu.                    
                                
            
                https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02511167
Soumis le : lundi 30 novembre 2020 - 14:58:49
Dernière modification le : samedi 13 février 2021 - 03:27:19
Soumis le : lundi 30 novembre 2020 - 14:58:49
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