V. Gigonzac a I. Khireddine-Medouni a C. Chan-Chee a G. Rey b L. Chérié-Challine ale Groupe de Travail IML
Objectifs
En
2014, près de 9000 décès par suicide ont été dénombrés en France
métropolitaine. En 2006, le CépiDc-Inserm a évalué la sous-estimation
des suicides à environ 9 %, celle-ci étant notamment liée à la
transmission non systématique des certificats de décès après
investigation médico-légale. Par ailleurs, une étude exploratoire visant
à tester des sources de données existantes pour la surveillance des
suicides en lien avec le travail a permis de montrer la richesse des
données des instituts médico-légaux (IML). L’objectif de ce projet est
d’étudier la faisabilité de développer un système de surveillance
épidémiologique des suicides, notamment ceux en lien avec le travail,
basé sur les données des IML, dans le cadre de l’évolution prochaine des
modalités de certifications des décès.
Méthodes
Santé
publique France (SPFrance), en collaboration avec des IML et le CépiDc,
met en place une étude pilote qui sera menée auprès de 9 IML
volontaires pour une durée d’un an, à partir de janvier 2018. Pour
chaque cas de suicide ou de décès d’intention indéterminée, les médecins
légistes transmettront à SPFrance des informations sur les
caractéristiques du décès, les données sociodémographiques, les
investigations médico-légales pratiquées, les éventuelles addictions et
comorbidités, les caractéristiques professionnelles et l’existence de
liens potentiels entre le décès et le travail. Aucun nom ni prénom de la
personne décédée ne sera collecté.
Résultats
Le
nombre attendu de décès par suicide ou d’intention indéterminée dans
les 9 IML participants devrait être supérieur à 1200 cas pour une année.
La faisabilité et la pertinence de développer ce système basé sur les
données des IML seront évaluées. Les décès par suicide ainsi que la part
et les caractéristiques des suicides en lien potentiel avec le travail
seront notamment décrits. Dans un second temps, ces données seront
appariées aux données de mortalité du CépiDc afin d’analyser la
concordance des causes de décès rapportées dans les deux sources.
Conclusions
L’utilisation
des données des IML pourrait permettre d’enrichir les connaissances sur
les suicides notamment en lien potentiel avec le travail et ainsi mieux
orienter les actions de prévention. Si cette étude se révèle faisable,
il sera recommandé de développer ce système de surveillance auprès de
l’ensemble des IML, à partir du volet complémentaire du certificat de
décès et dans le cadre de l’évolution des modalités de certifications
des décès.