La prévention du suicide passe aussi par Internet
Publié le 28/12/2017 www.jim.fr*
Paris, le jeudi 28 décembre - Dans sa réaction à l’article paru dans le JIM, intitulé Le journaliste comme allié de la prévention du suicide ?, Nathalie Pauwels (chargée du déploiement national du programme Papageno) rappelle que la contagion suicidaire ne se limite pas aux médias et que toute information sur un suicide doit faire l’objet d’une attention particulière, sous peine d’engendrer un phénomène de mimétisme. Cette appréciation est confirmée notamment par un article du British Journal of Psychiatry sur le rôle possible des sites Internet dans la réduction du risque de suicide (effet Papageno) ou, à l’inverse, dans sa promotion (effet Werther). Les auteurs présentent une recherche réalisée en Autriche sur l’intérêt de tels sites pour la prévention du suicide ou, au contraire, leur incidence délétère. Dans cette étude, 161 adultes, âgés en moyenne de 24,5 ans±5,8 ans (femmes : 67 %, hommes : 33 %) ont été invités à consulter, soit des sites de prévention du suicide (121 participants), soit des sites non référencés comme tels (40 sujets-témoins).
Si aucun effet significatif n’est observé pour l’ensemble du groupe, relativement à l’idéation suicidaire, on constate en revanche une augmentation significative et durable des connaissances sur la prévention du suicide. Et les participants ayant une vulnérabilité accrue bénéficient d’une réduction en partie durable de l’idéation suicidaire. Autrement dit, la fréquentation de sites fournissant (dans une finalité préventive) des informations sur le suicide et sur la dépression (comme Freunde fürs leben [1] en langue allemande ou SOS amitié en français[2]) paraît accroître les connaissances favorisant une prévention du suicide. Et pour les personnes les plus vulnérables, la navigation sur ces sites (à dimension d’aide éducative ou thérapeutique) pourrait effectivement s’apparenter à un effet Papageno contribuant à réduire les pensées suicidaires. Diminuer le risque de suicide peut donc passer, aussi, par la fréquentation de sites Internet dédiés à cette prévention.
[1] https://www.frnd.de/
[2] https://www.sos-amitie.com/
Dr Alain Cohen
Référence