Un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec révèle des données sur le taux de suicide chez les personnes autistes qui soulèvent des inquiétudes chez des professionnels de la santé. On y indique que ce taux, chez les autistes de moins de 24 ans, est deux fois plus élevé que pour les autres jeunes du même âge.
Un texte de Olivier Roy Martin
Entre 1996 et 2011, le taux de suicide des autistes par tranche de 100 000 individus de moins de 24 ans est de 9,9. Chez les non-autistes, ce taux est de 4,1.
Le Centre de santé de la Côte-Nord et l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) conseillent de considérer ces données avec prudence, puisque le nombre de cas de suicides de personnes autistes soulevé dans l'étude est de 10.
La professeure associée au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, Cécile Bardon, explique que les autistes « sont beaucoup plus à risque d'avoir des problèmes de santé mentale, des problèmes de trouble de l'humeur, des troubles anxieux, qui sont en soi des facteurs de risques de comportements suicidaires ».
On lit dans le rapport que « les personnes avec un TSA [trouble du spectre de l’autisme] utilisent bien plus les services médicaux de santé mentale et sont davantage hospitalisées pour des raisons de santé mentale que la population générale ».
Cécile Bardon soutient que ces troubles s’ajoutent aux difficultés que vivent déjà les jeunes qui souffrent du trouble du spectre de l’autisme à établir des relations sociales.
Des situations difficiles pour des familles
Jo-Ann Lauzon côtoie des familles qui vivent des situations difficiles. Les membres de sa fédération sont, selon elle, « désespérés » de ce qu’ils ont lu dans l'étude de l'INSPQ.
La directrice des programmes en réadaptation psychologique du centre de santé de la Côte-Nord, Nadine Lachance, suggère aux parents qui soupçonnent que leur enfant a besoin d’aide de se « présenter au CLSC le plus proche » ou de parler à leur médecin de famille. Les « jeunes enfants, les enfants d’âge préscolaire et les adolescents sont priorisés » pour recevoir des services.
Sur le territoire de la Côte-Nord, il y avait, en septembre, 111 enfants autistes qui recevaient des services d’une trentaine d’intervenants en réadaptation sociale. Selon Nadine Lachance, les distances font qu’à certains endroits, comme à Fermont, il manque de services, alors qu’à Baie-Comeau, il y en a « assez ».
Un premier portrait de la situation de l’autisme au Québec
D’après Cécile Bardon, de l’UQAM, l’étude de l’Institut national de santé publique fournit pour la première fois des données fiables sur le nombre d’autistes au Québec.
En quinze ans, le nombre d'enfants qui ont reçu un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme a été multiplié par quatre. Les données sur le nombre d'enfants autistes au Québec remontent à 2015.
L’autisme dans l’Est-du-Québec
Portrait canadien dévoilé au printemps
En 2007, le Sénat a publié un rapport intitulé « Payer maintenant, ou payer plus tard, les familles d’enfants autistes en crise ». On y recommandait la mise en place d’un programme national de surveillance de l’autisme dont le mandat serait la production des premières données pancanadiennes sur l'autisme.
En octobre, le Sénat a lancé une campagne de sensibilisation à l’autisme pour souligner les 10 ans de publication de ce rapport.
L'Agence de la santé publique du Canada a confirmé que les premières estimations nationales de la prévalence du TSA allaient être rendues disponibles au printemps 2018, soit près de 11 ans après la recommandation du Sénat.
Entre 1996 et 2011, le taux de suicide des autistes par tranche de 100 000 individus de moins de 24 ans est de 9,9. Chez les non-autistes, ce taux est de 4,1.
Le Centre de santé de la Côte-Nord et l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) conseillent de considérer ces données avec prudence, puisque le nombre de cas de suicides de personnes autistes soulevé dans l'étude est de 10.
Les enfants et jeunes adultes autistes plus vulnérablesOn est dans la loi des petits nombres, alors ça fait un pourcentage qui a l'air énorme.
La professeure associée au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, Cécile Bardon, explique que les autistes « sont beaucoup plus à risque d'avoir des problèmes de santé mentale, des problèmes de trouble de l'humeur, des troubles anxieux, qui sont en soi des facteurs de risques de comportements suicidaires ».
On lit dans le rapport que « les personnes avec un TSA [trouble du spectre de l’autisme] utilisent bien plus les services médicaux de santé mentale et sont davantage hospitalisées pour des raisons de santé mentale que la population générale ».
Cécile Bardon soutient que ces troubles s’ajoutent aux difficultés que vivent déjà les jeunes qui souffrent du trouble du spectre de l’autisme à établir des relations sociales.
Des situations difficiles pour des familles
Jo-Ann Lauzon côtoie des familles qui vivent des situations difficiles. Les membres de sa fédération sont, selon elle, « désespérés » de ce qu’ils ont lu dans l'étude de l'INSPQ.
« Il y a une maman qui est près de moi qui disait qu'elle avait demandé à son petit garçon de 6 ans et demi pourquoi il était comme ça. Il disait qu'il voulait se faire mal, qu'il voulait mourir. Cette maman est entourée de professionnels qui ont vérifié si l'enfant comprenait la portée de ses paroles et effectivement, il comprenait ».Pour les familles, ce n'est pas évident d'avoir un enfant qui a des tendances suicidaires, on se sent complètement démuni, on ne sait pas quoi faire.
La directrice des programmes en réadaptation psychologique du centre de santé de la Côte-Nord, Nadine Lachance, suggère aux parents qui soupçonnent que leur enfant a besoin d’aide de se « présenter au CLSC le plus proche » ou de parler à leur médecin de famille. Les « jeunes enfants, les enfants d’âge préscolaire et les adolescents sont priorisés » pour recevoir des services.
Sur le territoire de la Côte-Nord, il y avait, en septembre, 111 enfants autistes qui recevaient des services d’une trentaine d’intervenants en réadaptation sociale. Selon Nadine Lachance, les distances font qu’à certains endroits, comme à Fermont, il manque de services, alors qu’à Baie-Comeau, il y en a « assez ».
Elle ajoute qu'il « n’est jamais facile, au quotidien d’offrir toute la couverture sur la Côte-Nord, parce qu’on a des familles partout ».Si je me mets à la place des familles, ce n’est jamais suffisant, les services qu’on donne.
Un premier portrait de la situation de l’autisme au Québec
D’après Cécile Bardon, de l’UQAM, l’étude de l’Institut national de santé publique fournit pour la première fois des données fiables sur le nombre d’autistes au Québec.
En quinze ans, le nombre d'enfants qui ont reçu un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme a été multiplié par quatre. Les données sur le nombre d'enfants autistes au Québec remontent à 2015.
L’autisme dans l’Est-du-Québec
Bas-Saint-Laurent
Nombre de cas d’enfants autistes : 303
Nombre total de cas : 460
Nombre de cas d’enfants autistes : 303
Nombre total de cas : 460
Gaspésie
Nombre de cas d’enfants autistes : 124
Nombre total de cas : 173
Nombre de cas d’enfants autistes : 124
Nombre total de cas : 173
Côte-Nord
Nombre de cas d’enfants autistes : 111
Nombre total de cas : 142
Nombre de cas d’enfants autistes : 111
Nombre total de cas : 142
Îles-de-la-Madeleine (données de 2014-2015)
Nombre de cas d’enfants autistes : 10
Nombre total de cas : Non disponible
Sources: Centres intégrés de santé et de services sociaux et rapport de Surveillance sur le trouble du spectre de l’autisme au Québec.Nombre de cas d’enfants autistes : 10
Nombre total de cas : Non disponible
Portrait canadien dévoilé au printemps
En 2007, le Sénat a publié un rapport intitulé « Payer maintenant, ou payer plus tard, les familles d’enfants autistes en crise ». On y recommandait la mise en place d’un programme national de surveillance de l’autisme dont le mandat serait la production des premières données pancanadiennes sur l'autisme.
En octobre, le Sénat a lancé une campagne de sensibilisation à l’autisme pour souligner les 10 ans de publication de ce rapport.
L'Agence de la santé publique du Canada a confirmé que les premières estimations nationales de la prévalence du TSA allaient être rendues disponibles au printemps 2018, soit près de 11 ans après la recommandation du Sénat.