Des aides pour prévenir le suicide
Publié le 09/12/2017 www.ouest-france.fr/*
Quatre professionnels de santé, de gauche à droite, Céline Pestel et Anne Beloeil (infirmières), Agathe Merin (psychologue) et Fabienne Gomez (éducatrice spécialisée), aux côtés de Sabrina Rohou (Mutualité française Bretagne) ont animé la soirée-débat sur le mal-être, le suicide. |
Le mal-être et les pensées sombres ne doivent pas être une fatalité. Des moyens de lutte et des ressources existent sur le territoire pour prévenir ces troubles.
L'initiative
Une trentaine de personnes dans la salle. L'affluence dépasse les éspérances des instigateurs du ciné-débat sur le mal-être, le suicide. Une soirée organisée, mardi, par la Mission d'accompagnement de collectif autour de la souffrance psychique et du suicide (Misaco) du pays de Saint-Brieuc.
Ne pas rester seul
La projection d'un court-métrage permet de susciter des échanges particulièrement denses et riches entre les intervenants et la salle. D'autant qu'il s'agit « d'un sujet pas facile à aborder, encore tabou », comme l'a souligné Sabrina Rohou, coordinatrice à la Mutualité française. Selon une étude réalisée entre 2009 et 2011, le Centre-Bretagne, et notamment l'ouest des Côtes-d'Armor (ce qui a interpellé certains participants), est très touchée par cette forme de souffrance. « La personne ne veut pas mourir, mais cesser de souffrir, car elle n'entrevoit aucune autre issue », atteste Céline Pestel, infirmière au centre médico-psychologique de Saint-Brieuc et formatrice en prévention. « Les idées suicidaires arrivent progressivement et la crise dure de six à huit semaines. Elle est plus courte chez les adolescents. »
Ce qui, selon les professionnels de santé, laisse du temps pour intervenir et trouver des solutions. Ces derniers se sont aussi attachés à tordre le cou aux idées fausses sur le sujet. Par exemple, « parler du suicide à quelqu'un ne précipite pas le passage à l'acte. Le gène du suicide n'existe pas... » Mais, « que faire en présence de personnes en souffrance psychique lorsque nous sommes des non professionnels ? » interroge une femme.
Les thérapeutes recommandent une grande vigilance, une écoute très attentive, l'observation des petits changements dans l'attitude, et en situation d'urgence, appeler le 15. Ils conseillent encore d'éviter de prononcer des phrases du genre : « Ce n'est pas grave, ça va passer » ou d'être dans le jugement.
« La personne n'est pas seule face à la souffrance, car il existe nombre de ressources possibles », insiste Sabrina Rohou. Depuis le médecin traitant, « le pivot de l'aide », aux structures de soins, de soutien, d'écoute (gratuites et ouvertes à tous), praticiens (psychologues, psychiatres...), en passant par les services sociaux, les associations locales.
Ainsi, au centre d'action sociale (CCAS) de Ploufragan, une personne a été spécialement formée à la prévention des risques suicidaires.
Ploufragan
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