Burn-out : les infirmières libérales pourront se faire aider sur le 0826 004 580
Selon une enquête réalisé par l'URPS Ile-de-France et l’AAPML* , 62% des infirmiers(ères) et 61% des masseurs-kinésithérapeutes se sentent personnellement menacé(e)s par l’épuisement professionnel. Au-delà de l'enquête, l'URPS et l'AAPML cherchent des solution comme ce numéro d'appel, déjà utilisé par les médecins et désormais ouvert aux infirmiers.Première conséquence de cette étude, les URPS Masseurs-kinésithérapeutes et Infirmiers sont décidés "à agir et à briser les tabous" en "relayant auprès des institutions que l’épuisement professionnel est un problème collectif" et en "promouvant les outils qui facilitent l’exercice professionnel".
Il est également question d'intégrer à la formation des étudiants les spécificités de l’exercice libéral, ses avantages et ses difficultés.
Un numéro d'appel SOS pour les soignants
Le numéro d'appel 24h/24 et 7jours/7, anonyme, déjà mis en place pour les médecins par l'AAPML, est désormais étendu aux infirmiers libéraux et aux masseurs-kinésithérapeutes de l'Ile-de-France et sera bientôt opérationnel sur la France entière."Mais nous prenons dès aujourd'hui tous les appels, quelle que soit la région. Nous sommes en train de former nos psychologues aux problématiques des infirmiers et des kinésithérapeutes", explique le Dr Régis Mouriès, président de l'AAPML.
"Il s'agit d'un service de soutien psychologique et d'entraide anonyme pour les soignants et leurs proches qui peuvent également nous appeler", ajoute-t-il.
"S'il s'agit de difficultés psychologiques graves, d'épuisement professionnel, nous pouvons également mettre le professionnel en contact avec un psychologue ou un psychiatre. En cas d'urgence, nous appelons le SAMU. Nous avons ainsi évité deux suicides chez des médecins", précise le DrRégis Mouriès
"Nous avons également un réseau qui permet de disposer de chambres dans différents hôpitaux ou cliniques dans toute la France, afin qu'un professionnel de santé exerçant à Brest puisse se faire soigner par exemple à Metz, pour plus de discrétion", souligne-t-il.
"Les soignants ont souvent des réticences à demander de l'aide médicale. Ils soignent les autres mais ne se soignent pas", remarque le Dr Régis Mouriès. Une mauvaise habitude qu'il est difficile de faire changer ! C'est un des enjeux de ce numéro d'appel.
Que faire contre la violence à l'égard des soignants ?
Après la succession de violences graves à l'égard d'infirmières, dont un décès à Strasbourg, "nous sommes en train de recenser par le biais des ordres les différentes solutions. A Paris, les médecins disposent d'un numéro d'appel prioritaire pour joindre les commissariats. Cela a permis de diminuer de manière notable la violence. C'est une piste", explique Jean-Jules Morteo, président de l'URPS infirmiers d'Ile-de-France.Sur certains territoires, des contrats locaux de sécurité sont déjà mises en place.
Dans les départements de Seine-Saint-Denis et du Val d'Oise, les professionnels peuvent faire appel aux services de police pour un audit de leur cabinet. Un conseiller leur explique comment installer des sas pour plus de sécurité, quels sont les moyens de video-vigilance,... Et, en cas de dépôt de plainte, c'est la police qui se déplace !
Dans La Plaine-Saint-Denis, un système de bracelet géolocalisé avec un bouton d'alarme est expérimenté.
Cyrienne Clerc
Les principaux chiffres de l'enquête
Les 4 premières solutions les plus souvent citées par les répondants des deux professions sont (taux de réponses supérieur à 90%) :
- La quasi-totalité des répondants des deux professions, personnellement concernés par plusieurs causes de l’épuisement professionnel, citent : l’excès de paperasserie (87 % des infirmiers et 90 % des masseurs-kinésithérapeutes), le manque de temps pour sa vie privée (84% des masseurs-kinésithérapeutes), des patients de plus en plus exigeants (79% des infirmiers).
- 63% des masseurs-kinésithérapeutes et 66% des infirmiers qui se sentent menacés souhaitent modifier leur exercice (49% des masseurs-kinésithérapeutes et 45% des infirmiers) ou changer de métier (14% des masseurs-kinésithérapeutes et 21% des infirmiers).
- 72% des infirmiers et 71% des masseurs-kinésithérapeutes évaluent l’avenir de leur pratique professionnelle à moins de 6 sur une échelle de 0 (très pessimiste) à 10 (très optimiste).
854 professionnels ont répondu en juin à cette enquête envoyée aux 14 016 infirmiers et kinés libéraux franciliens.
- Améliorer la protection sociale des soignants libéraux
- Prendre en compte le soignant pour lui-même ;
- Reconnaître le syndrome d’épuisement professionnel comme maladie professionnelle ;Instaurer une prise en charge médicale et psychologique dédiée aux professionnels de santé ;
- Défendre la place et le rôle essentiels des soignants dans le système de soins.