« Apprendre à repérer le mal-être »
Emmanuelle LESCAUDRON
Le Courrier de l'Ouest
Cholet, jeudi 10 mars 2022
Mardi, le réseau Sentinelles des Mauges Choletais organisait une journée sur le mal-être et la prévention du suicide.
Mardi 8 mars, le réseau Sentinelles des Mauges Choletais organisait une journée de formation sur le mal-être et la prévention du suicide. Suivie par 150 professionnels, à la Loge, à Beaupréau-en-Mauges, elle a démarré avec le sombre refrain de la dernière chanson de Stromae : Ces pensées qui me font vivre un enfer. .
Le suicide est une catastrophe, un drame pour les proches et une situation difficile à gérer pour les professionnels de santé a lancé en introduction Pascal Fournier, directeur adjoint à la Mutualité sociale agricole (MSA) du Maine-et-Loire. Le suicide, c’est 9 000 décès par an, 24 par jour. Et 200 000 tentatives. Avec un taux de mortalité par suicide de 12,5 pour 100 000 habitants, la France est mauvaise élève en Europe. C’est la seconde cause chez les jeunes , souligne Pascal Fournier.
Nous sommes confrontés à des situations délicates »
Charlène Guitton
Animatrice jeunesse en centre social
Bien conscients des enjeux, les centres socioculturels étaient nombreux à avoir répondu présents à cette journée de formation. En travaillant avec des adolescents, nous sommes confrontés à des situations délicates. Il faut apprendre à repérer le mal-être justifie Charlène Guitton, animatrice jeunesse au centre social à Beaupréau.
Escape game et répertoires ont été présentés, pour aider à mieux repérer les signaux. Fatigue, tristesse, pleurs, isolement et angoisses doivent alerter
Et quand la crise suicidaire est forte, des comportements de préparation peuvent s’observer a rappelé le docteur Dewi Le Gal. Psychiatre au CHU d’Angers, il est formateur sur le repérage de la crise suicidaire au sein de l’Agence régionale de santé (ARS). Chargé du dispositif VigilanS (veille sanitaire et maintien du lien auprès des personnes suicidantes), il a animé la conférence de la matinée. Et rappelé le numéro dédié : le 3114 permet de bénéficier d’une écoute professionnelle et confidentielle 24 heures/24. Le suicide est un risque évitable. Le réseau Sentinelles est un maillon de repérage.Avant de prévenir, il faut pouvoir repérer les idées suicidaires et les évaluer a-t-il expliqué. Toute personne peut-être formée à la prévention du risque suicidaire. Au sein des entreprises, les syndicats ont notamment un rôle à jouer a insisté le Docteur Le Gal.
L’après-midi était destinée aux professionnels de l’accompagnement et du médico-social. Des ateliers ont permis de travailler sur la prévention du mal-être.
Le réseau Sentinelles, un acteur clef
La Mutualité sociale agricole est connue pour remplir ce rôle de prévention auprès des agriculteurs en difficultés. Elle a notamment mis en place une Ligne Agri’écoute, et ses travailleurs sociaux interviennent à domicile. Mais son action s’étend aujourd’hui à l’ensemble de la population. En maillant le territoire des Mauges Choletais, et en animant le réseau Sentinelles, équipé d’outils de repérage. Composé de médecins, professionnels de pédopsychiatrie, infirmières en psychiatrie, psychologues, animateurs jeunesses… il mobilise les forces vives du territoire et notamment les centres médico-psychologiques. Ce réseau est un acteur clé du Contrat local de santé (CLS) des Mauges », explique Aline Bray, vice-présidente du pôle solidarité et animation territoriale à Mauges Communauté, et maire d’Orée d’Anjou. Un avenant « santé mentale » a d’ailleurs été intégré, en ce sens, au dernier CLS, qui prendra effet mi-mars.
Contact : Magali Deniaud, Animatrice du Réseau Sentinelles des Mauges Choletais, deniaud.magali@msa49.msa.fr, 06 31 28 10 17. Cet article est paru dans Le Courrier de l'Ouest