A. Frajerman
Inserm U1266 – GDR 3557 Institut de Psychiatrie, Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, 75014 Paris, France
L'Encéphale Volume 46, Issue 1, February 2020, Pages 55-64
Résumé
La
souffrance psychologique des médecins est connue depuis plus d’un
siècle ; celle des étudiants en médecine a été reconnue plus récemment.
De nombreuses études et méta-analyses ont évalué la prévalence de la
dépression, de l’anxiété et du burnout chez les étudiants en médecine et
plus généralement de l’absence de bien-être. Depuis quelques décennies,
des chercheurs ont testé des interventions pour améliorer le bien-être
des étudiants. Notre travail a pour objectif de faire une revue des
interventions, utilisant des échelles validées, pour aider les étudiants
en médecine. 36 études ont été incluses dans cette revue. La qualité
des études est très hétérogène. Nous pouvons distinguer trois types
d’intervention : institutionnelle (modification du système de notation,
de classement…), en groupe (gestion du stress, thérapie pleine de
conscience, relaxation, psychoéducation…) ou individuelle (dépistage et
prise en charge personnalisée). Ces interventions englobent l’ensemble
des niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire). On
retrouve une efficacité limitée des interventions en groupe. Cette
efficacité a disparu au bout de six mois, à l’exception des
interventions institutionnelles. L’ensemble des données incite à ne pas
privilégier un seul type d’intervention mais à promouvoir une
intervention globale agissant à tous les niveaux. Les chercheurs peuvent
notamment s’inspirer des études effectuées sur les médecins et sur les
internes. La France est en retard sur la question avec peu d’études
publiées sur les interventions pour améliorer le bien-être des étudiants
mais une prise de consciente récente semble avoir eu lieu.