VIOLENCE, VULNÉRABILITÉ SOCIALE ET TROUBLES PSYCHIQUES CHEZ LES MIGRANTS/EXILÉS
Arnaud Veïsse (arnaud.veisse@comede.org), Laure Wolmark, Pascal Revault, Maud Giacopelli, Muriel Bamberger, Zornitza Zlatanova
Comité pour la santé des exilés (Comede), Hôpital de Bicêtre, le Kremlin-Bicêtre, France Soumis le 28.02.2017 // Date of submission: 02.28.2017
dans "La santé et l’accès aux soins des migrants : un enjeu de santé publique" BEH N° 19-20 - 5 septembre 2017
Résumé //
Abstract
Objectifs – Mesurer et caractériser trois phénomènes associés dans l’observation du Comité pour la santé des exilés (Comede) : les violences subies par les exilés, leurs conditions de vulnérabilité sociale et les troubles psychiques graves dont ils sont atteints, ainsi que les liens entre ces trois phénomènes.
Méthodes –Les taux de prévalence des troubles psychiques graves ont été calculés parmi les 16 095 personnes ayant effectué un bilan de santé au Comede entre 2007 et 2016. Les résultats portant sur les autres indicateurs (violence, vulnérabilité sociale, symptômes et syndromes) sont issus d’une analyse des consultations médicales et psychologiques de 5 204 patients reçus entre 2012 et 2016.
Résultats – Entre 2012 et 2016, 62% des personnes accueillies ont déclaré des antécédents de violence, 14% des antécédents de torture et 13% des violences liées au genre et à l’orientation sexuelle. Les violences extrêmes – plus fréquentes parmi les femmes et les demandeurs d’asile – sont très liées à la nationalité et au statut social dans le pays d’origine. Toutes les formes de violences sont liées à une probabilité significativement plus élevée d’être suivi en psychothérapie – trois fois plus souvent en cas de violences extrêmes – et fortement associées à des formes graves de troubles psychiques.
Par ailleurs, ces personnes exilées cumulent les facteurs de vulnérabilité sociale : faibles ressources financières, absence de logement et d’hébergement, précarité du séjour, défaut de protection maladie, obstacles linguistiques, difficultés d’accès à l’alimentation, isolement et situation de détresse sociale (24% cumulent au
moins 5 critères de vulnérabilité). Ces indicateurs de vulnérabilité sociale sont très liés aux antécédents de violence subie, en particulier pour les personnes en situation de détresse sociale. Les antécédents de torture et de violence liée au genre sont fortement associés à la précarité du quotidien et de l’hébergement, à l’isolement social et plus encore à l’isolement relationne
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