Publié le 22/09/2017 https://www.jim.fr*
La notion de risque accru de suicides chez les personnes
atteintes de SEP a été remise en question par quelques travaux
récents, ce qui a incité un groupe de travail français à la
vérifier en comparant les taux de suicides chez les personnes
atteintes de SEP et dans la population générale.
L'analyse a été faite en utilisant les données de 27 603 personnes atteintes de SEP suivis dans 15 centres experts français qui avaient été rassemblées au sein d'une cohorte pour étudier la mortalité (étude SURVIMUS).
Le croisement avec les données du registre des décès a permis de constater que 1 569 (5,7 %) de ces personnes atteintes de SEP étaient décédés. A noter que pour 4 607 des personnes atteintes de SEP, le statut vital était inconnu et elles ont été supposées comme étant en vie.
Parmi les 1 569 personnes décédées, la cause du décès était inconnue pour 231 (14,7 %) et pour 47 (3,0 %) la cause de la mort renseignée était le suicide, ce qui correspond à un taux de suicide de 10,8 pour 100 000 personnes-année (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 7,7-13,9).
Le suicide intervenait en moyenne 13,5 ans après le début clinique de la SEP, c'est-à-dire plus tôt que les décès par autre cause (21,5 ans).
De même, les patients qui se sont suicidés étaient plus jeunes au moment du décès (46,3 ans) que les patients décédant d'une autre cause (56,7 ans).
Les investigateurs soulignent l'absence de suicide au cours des 3 premières années suivant le diagnostic de la SEP, alors que cette période précoce avait été pointée du doigt comme particulièrement à risque. Il est évidemment possible que ce travail n'ait pas inclus certains suicides survenus précocement, mais les investigateurs préfèrent mettre en avant l'effet favorable des progrès en matière de préparation à l'annonce du diagnostic et de l'amélioration de la prise en charge en particulier via la plus grande offre de traitements.
Après comparaison avec les taux de suicide spécifiques pour l'âge et le sexe dans la population française, les auteurs arrivent à la conclusion que non seulement le risque de suicide n'est pas augmenté, mais qu'il est même inférieur de 40 % chez les personnes atteintes de SEP (ratio de mortalité normalisée 0,6 ; IC 95 % 0,4-0,8). A noter cependant qu'existaient également 36 cas de soupçon de suicide et quand l'analyse les inclut, le taux de suicide augmente à 18,15 pour 100 000 personnes-année et il n'y a plus de différence par rapport aux taux attendus dans la population générale.
Dans les deux cas il est possible de conclure qu'il n'y a en tout cas pas de surmortalité par suicide dans la cohorte de personnes atteintes de SEP.
Docteur Jean-Claude Lemaire
L'analyse a été faite en utilisant les données de 27 603 personnes atteintes de SEP suivis dans 15 centres experts français qui avaient été rassemblées au sein d'une cohorte pour étudier la mortalité (étude SURVIMUS).
Le croisement avec les données du registre des décès a permis de constater que 1 569 (5,7 %) de ces personnes atteintes de SEP étaient décédés. A noter que pour 4 607 des personnes atteintes de SEP, le statut vital était inconnu et elles ont été supposées comme étant en vie.
Parmi les 1 569 personnes décédées, la cause du décès était inconnue pour 231 (14,7 %) et pour 47 (3,0 %) la cause de la mort renseignée était le suicide, ce qui correspond à un taux de suicide de 10,8 pour 100 000 personnes-année (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 7,7-13,9).
Le suicide intervenait en moyenne 13,5 ans après le début clinique de la SEP, c'est-à-dire plus tôt que les décès par autre cause (21,5 ans).
De même, les patients qui se sont suicidés étaient plus jeunes au moment du décès (46,3 ans) que les patients décédant d'une autre cause (56,7 ans).
Les investigateurs soulignent l'absence de suicide au cours des 3 premières années suivant le diagnostic de la SEP, alors que cette période précoce avait été pointée du doigt comme particulièrement à risque. Il est évidemment possible que ce travail n'ait pas inclus certains suicides survenus précocement, mais les investigateurs préfèrent mettre en avant l'effet favorable des progrès en matière de préparation à l'annonce du diagnostic et de l'amélioration de la prise en charge en particulier via la plus grande offre de traitements.
Après comparaison avec les taux de suicide spécifiques pour l'âge et le sexe dans la population française, les auteurs arrivent à la conclusion que non seulement le risque de suicide n'est pas augmenté, mais qu'il est même inférieur de 40 % chez les personnes atteintes de SEP (ratio de mortalité normalisée 0,6 ; IC 95 % 0,4-0,8). A noter cependant qu'existaient également 36 cas de soupçon de suicide et quand l'analyse les inclut, le taux de suicide augmente à 18,15 pour 100 000 personnes-année et il n'y a plus de différence par rapport aux taux attendus dans la population générale.
Dans les deux cas il est possible de conclure qu'il n'y a en tout cas pas de surmortalité par suicide dans la cohorte de personnes atteintes de SEP.
Docteur Jean-Claude Lemaire
Références
Kalson-Ray S et coll. : An excessive risk of suicide may no longer be a reality for multiple sclerosis patients.Mult Scler. 2017;23 : 864-871. doi: 10.1177/1352458517699873. Copyright mediquality
Kalson-Ray S 1, Edan G 2, Leray E 3; SURVIMUS Study Group.
Author information
1 Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), Département METIS, Rennes Cedex, France.
2 Service de Neurologie and CIC-P 1414, CHU de Rennes, Rennes Cedex, France.
3 Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), Département METIS, Rennes Cedex, France; CIC-P 1414 CHU de Rennes, Rennes Cedex, France; and EA 7449 REPERES, Université de Rennes 1/EHESP, Rennes Cedex, France.
10.1177/1352458517699873