par Léa Drouelle http://www.pourquoidocteur.fr/Employes-du-batiment---300-suicides-en-un-an--8293.html Publié le 16 Octobre 2014
Les fédérations du BTP ont recensé un nombre élevé de suicides parmi les employés du bâtiment depuis septembre 2013. La crise et le stress en sont les principaux responsables.
Avec un suicide tous les deux jours, le secteur agricole est fortement touché par ce fléau, a révélé une étude publiée récemment. Aujourd’hui, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) dresse un constat similaire dans le domaine du BTP. Et selon les chiffres de la CAPEB, le taux de suicide semble être encore plus élevé dans le domaine du BTP que dans celui de l’agriculture.
En effet, les fédérations locales du BTP ont recensé 300 suicides depuis septembre 2013. « Cela fait quasiment 1 cas par jour », affirme le président de la CAPEB Patrick Liebus. Sans compter les tentatives de suicides », ajoute t-il.
60 000 emplois menacés
Tout comme les agriculteurs, les principales causes qui poussent les professionnels du bâtiment à mettre fin à leurs jours sont liées à des difficultés économiques. « Depuis sept ans, le secteur des travaux publics traverse une crise sans précédent : chiffre d'affaires en baisse de 25 % et destruction de 30 000 emplois ! Sans mesures de relance de l'investissement public, ce sont 60 000 emplois qui vont disparaître », a confié la Fédération Nationale de Transports Publics à RTL. Par ailleurs, la FNTP déplore la suppression de l’éco-taxe, annoncée la semaine dernière par Ségolène Royal. Le produit de l’éco-taxe devait en effet servir à financer des infrastructures de transport.
Conditions de travail difficiles
Aux difficultés économiques viennent s'ajouter des conditions de travail éprouvantes. En effet, selon une enquête de la CAPEB publiée fin septembre, un artisan du bâtiment sur deux considère être régulièrement stressé dans le cadre de son travail. Un stress dû à un manque de sommeil et à une forte fatigue. Toujours selon cette enquête, la quasi totalité des professionnels du bâtiment estime que leur métier requiert un haut niveau d’exigence mentale (95 %).
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Suicide dans le BTP: un phénomène nouveau
Jean-Yves Guerin publié le 17/10/2014
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/17/20002-20141017ARTFIG00008-suicide-dans-le-btp-un-phenomene-nouveau.php
La Capeb qui regroupe les artisans
du bâtiment a recensé 300 suicides de petits chefs d'entreprise du
secteur étranglés par la crise.
Tout est parti d'un constat cet été. Patrick Liébus, le patron de la Capeb qui fédère les artisans du bâtiment,
a reçu plusieurs coups de fil d'appel à l'aide. «Plusieurs femmes
d'adhérents à notre syndicat professionnel m'ont appelé pour m'informer
du suicide de leur mari ou concubin, explique-t-il. Elle me le signalait
car nous avons une caisse d'entraide. Mais habituellement, nous sommes
sollicités suite à des dégâts des eaux, pas à des suicides.»
Pour savoir s'il s'agissait d'un véritable phénomène à grande échelle ou simplement de quelques cas isolés, la Capeb a demandé à ses représentants dans les départements de remonter tous les cas répertoriés d'artisans du bâtiment décédés récemment de cette façon. Résultat, le syndicat en a répertorié 300 en un an, depuis septembre 2013. «Les compagnes nous racontent toujours la même histoire, témoigne Patrick Liébus. Leur mari a mis fin à ses jours car il ne voyait pas comment ne pas faire faillite tellement les affaires se sont raréfiées ces derniers temps.»
La crise frappe également le secteur connexe des travaux publics. Selon la FNTP (Fédération nationale des travaux publics), depuis sept ans, le chiffre d'affaires de ses adhérents est en baisse de 25% et 30.000 emplois ont été détruits. «Sans plan de relance de l'investissement public, ce sont 60.000 emplois qui vont disparaître», menace Bruno Cavagné, président de la FNTP. Et la suppression de l'écotaxe qui devait rapporter 450 millions d'euros par an et financer de nouvelles infrastructures de transport ne va pas contribuer à améliorer la situation.
Pour savoir s'il s'agissait d'un véritable phénomène à grande échelle ou simplement de quelques cas isolés, la Capeb a demandé à ses représentants dans les départements de remonter tous les cas répertoriés d'artisans du bâtiment décédés récemment de cette façon. Résultat, le syndicat en a répertorié 300 en un an, depuis septembre 2013. «Les compagnes nous racontent toujours la même histoire, témoigne Patrick Liébus. Leur mari a mis fin à ses jours car il ne voyait pas comment ne pas faire faillite tellement les affaires se sont raréfiées ces derniers temps.»
Depuis 5 ans, 45.000 emplois ont été détruits
De fait, la crise que traverse le BTP depuis cinq ans est très sévère. Cette année, selon la Capeb, l'activité des artisans du bâtiment va reculer de 2%. «Même la rénovation énergétique des bâtiments qui est pourtant un des axes forts de la politique gouvernementale est un marché qui va reculer en 2014 de 0,5%», se désole Patrick Liébus. En 2013, l'activité avait déjà reculé de 3% dans ce secteur. Une crise qui se traduit par des licenciements: depuis 5 ans, 45.000 emplois ont été détruits, dont 26.800 entre 2013 et 2014.La crise frappe également le secteur connexe des travaux publics. Selon la FNTP (Fédération nationale des travaux publics), depuis sept ans, le chiffre d'affaires de ses adhérents est en baisse de 25% et 30.000 emplois ont été détruits. «Sans plan de relance de l'investissement public, ce sont 60.000 emplois qui vont disparaître», menace Bruno Cavagné, président de la FNTP. Et la suppression de l'écotaxe qui devait rapporter 450 millions d'euros par an et financer de nouvelles infrastructures de transport ne va pas contribuer à améliorer la situation.