FAITS DE SOCIÉTÉ ET ACTU : 3 articles sur les réactions, actions et/ou mobilisations de représentants de professions (police, surveillants de prison et commerçants) suite à des suicides mettant en lien les conditions de travail le suicide et la souffrance au travail.
Septembre meurtrier dans la police
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/septembre-meurtrier-dans-la-police_1614354.html#DyIEHmFduauGodZR.99
Avec 11 suicides parmi ses effectifs, le mois dernier, le ministère de l'Intérieur enregistre un sinistre pic statistique. Nouveauté: les familles ne se contentent plus des explications de l'administration et se mobilisent.
Septembre noir pour la police française. En un mois,
11 policiers se sont donné la mort, dont un responsable syndical. Ils
sont 12 si l'on ajoute à ce terrible décompte le cas d'un commissaire
détaché à Bagdad. Jamais le ministère de l'Intérieur n'a connu une telle
hécatombe : le quart des suicides annuels d'une année moyenne a été
enregistré en quatre semaines seulement... Et certains voient se
profiler le spectre de l'année 1996, qui avait compté 71 gestes
désespérés parmi les troupes de la Place Beauvau.
Toutes les régions sont touchées. Un policier d'une quarantaine d'années se suicide avec son arme de service dans la salle de sport du commissariat de police de Salon-de-Provence (Bouchesdu- Rhône); un autre, en poste au commissariat du IVe arrondissement de Paris, se tire une balle dans la tête, après s'être retranché plusieurs heures à son domicile, dans le XIIe arrondissement -la brigade de recherche et d'intervention (BRI), alertée par sa compagne, n'a pas réussi à éviter le drame. A Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), ce sont deux gardiens qui mettent fin à leur vie le même jour.
"La plupart du temps, l'administration met en avant des raisons personnelles pour expliquer les suicides", remarque un syndicaliste, parfois révolté par l'argumentaire développé. Comme pour cet officier parisien, dont les supérieurs expliquent le geste dramatique par ses difficultés à faire empailler son cochon d'Inde, "ce dont il s'était plaint auprès de ses collègues". "Votre mari avait une maîtresse, un problème avec l'alcool", se sont très souvent entendu dire les veuves qui voulaient comprendre. Et cela même si bon nombre de ces actes se sont produits sur le lieu de travail.
Rares sont les familles qui cherchent à aller plus loin. Difficile de contredire l'administration, qui seule peut débloquer la pension de réversion remplaçant, en partie, le salaire du défunt. D'autant qu'on fait valoir à ces proches qu'il serait dangereux de médiatiser le "dossier", cette publicité pouvant inciter d'autres fonctionnaires à commettre l'irréparable par imitation -ce que l'on appelle l'"effet Werther" en sociologie, par allusion au roman de Goethe.
Quelques-uns résistent pourtant et n'hésitent pas à affronter le ministère de l'Intérieur. C'est le cas de Patricia Cordier, mère de David, qui s'est supprimé avec son pistolet, à Dieppe, le 17 octobre 2008. Depuis, cette aide-soignante interpelle la place Beauvau par le biais d'une pétition en ligne (Change.org). Signe de l'importance que prend, actuellement, cette question chez les policiers et dans leur entourage, ce texte vient de voir le nombre de ses signataires doubler en quelques semaines, passant à 103 181 signatures de soutien.
Autre combat pour la prise en compte du burn-out et, parfois, du harcèlement, celui de la veuve d'un îlotier de Poitiers, un brigadier qui se plaignait des méthodes de management de son chef, déplorant ses remarques répétées, et qui avait mal vécu une mutation l'ayant éloigné du terrain. Il s'est suicidé en juillet 2004, et la justice a reconnu en mai dernier seulement, et sous la pression de son épouse, qu'il existait bien un lien entre cet acte et ses conditions de travail dégradées. Une première.
L'habituelle chape de plomb qui pèse sur cette question se fendille désormais, alors que le mal est identifié depuis plusieurs années déjà : une enquête, menée par l'Inserm de 2005 à 2009, démontre que le danger de suicide dans la police est supérieur de 36% à la moyenne nationale. Plus étonnant, cette étude révèle que, tandis que 50 policiers se suicidaient annuellement, en France, en moyenne sur cette période, seulement 5 commettaient le même geste en Grande-Bretagne. Pourquoi cet écart ? Parce que les Britanniques n'ont pas systématiquement une arme à leur disposition, alors que les Français conservent la leur en permanence, estiment certains observateurs.
Dans plus de la moitié des cas, les policiers français recourent, en effet, à leur pistolet de dotation pour se donner la mort. On comprend alors pourquoi, après deux suicides coup sur coup à Cergy-Pontoise, le 17 septembre, la direction générale de la police nationale (DGPN) a ordonné que toutes les armes des fonctionnaires du département soient consignées dans les locaux après le service.
Les divergences syndicales, exacerbées par l'approche des élections professionnelles de décembre prochain, devraient se manifester le 5 novembre lors de la réunion organisée, en urgence, par la DGPN avec les organisations représentatives. Pour certaines d'entre elles, les causes du mal-être dans la police sont aussi à rechercher dans un management désincarné, une course au chiffre adossée à un système de primes qui favorise clanisme et injustice.
Les plus engagés réclament que les suicides dans la police soient considérés avec une attention accrue, "comme ils l'ont été à France Télécom". "Il est temps de briser le tabou", clame Philippe Capon, patron de la Fasmi (Fédération autonome des syndicats du ministère de l'Intérieur). Pourtant, chaque effort de prévention a, jusqu'alors, porté ses fruits, la stabilité des chiffres, jusqu'en 2013, étant à mettre en relation avec l'installation des "pôles de vigilance" et la multiplication des "psychologues de soutien opérationnel". "Aucune administration ne consacre autant d'efforts à prévenir le suicide", soutient la DGPN. Le mois de septembre meurtrier a montré que cela était désormais insuffisant.
Toutes les régions sont touchées. Un policier d'une quarantaine d'années se suicide avec son arme de service dans la salle de sport du commissariat de police de Salon-de-Provence (Bouchesdu- Rhône); un autre, en poste au commissariat du IVe arrondissement de Paris, se tire une balle dans la tête, après s'être retranché plusieurs heures à son domicile, dans le XIIe arrondissement -la brigade de recherche et d'intervention (BRI), alertée par sa compagne, n'a pas réussi à éviter le drame. A Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), ce sont deux gardiens qui mettent fin à leur vie le même jour.
Des "raisons personnelles"
En octobre, ça continue. Un adjoint de sécurité (ADS) de 20 ans se réfugie dans les toilettes du commissariat de Bergerac (Dordogne) et se tue. Une femme officier, cadre à la sécurité publique au commissariat de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), retourne son arme de service contre elle dans le parking de son immeuble, sans laisser derrière elle la moindre explication. Sa hiérarchie se borne pour l'heure à remarquer que la policière était bien notée et ne semblait pas souffrir de ses conditions de travail."La plupart du temps, l'administration met en avant des raisons personnelles pour expliquer les suicides", remarque un syndicaliste, parfois révolté par l'argumentaire développé. Comme pour cet officier parisien, dont les supérieurs expliquent le geste dramatique par ses difficultés à faire empailler son cochon d'Inde, "ce dont il s'était plaint auprès de ses collègues". "Votre mari avait une maîtresse, un problème avec l'alcool", se sont très souvent entendu dire les veuves qui voulaient comprendre. Et cela même si bon nombre de ces actes se sont produits sur le lieu de travail.
Rares sont les familles qui cherchent à aller plus loin. Difficile de contredire l'administration, qui seule peut débloquer la pension de réversion remplaçant, en partie, le salaire du défunt. D'autant qu'on fait valoir à ces proches qu'il serait dangereux de médiatiser le "dossier", cette publicité pouvant inciter d'autres fonctionnaires à commettre l'irréparable par imitation -ce que l'on appelle l'"effet Werther" en sociologie, par allusion au roman de Goethe.
Quelques-uns résistent pourtant et n'hésitent pas à affronter le ministère de l'Intérieur. C'est le cas de Patricia Cordier, mère de David, qui s'est supprimé avec son pistolet, à Dieppe, le 17 octobre 2008. Depuis, cette aide-soignante interpelle la place Beauvau par le biais d'une pétition en ligne (Change.org). Signe de l'importance que prend, actuellement, cette question chez les policiers et dans leur entourage, ce texte vient de voir le nombre de ses signataires doubler en quelques semaines, passant à 103 181 signatures de soutien.
Autre combat pour la prise en compte du burn-out et, parfois, du harcèlement, celui de la veuve d'un îlotier de Poitiers, un brigadier qui se plaignait des méthodes de management de son chef, déplorant ses remarques répétées, et qui avait mal vécu une mutation l'ayant éloigné du terrain. Il s'est suicidé en juillet 2004, et la justice a reconnu en mai dernier seulement, et sous la pression de son épouse, qu'il existait bien un lien entre cet acte et ses conditions de travail dégradées. Une première.
L'habituelle chape de plomb qui pèse sur cette question se fendille désormais, alors que le mal est identifié depuis plusieurs années déjà : une enquête, menée par l'Inserm de 2005 à 2009, démontre que le danger de suicide dans la police est supérieur de 36% à la moyenne nationale. Plus étonnant, cette étude révèle que, tandis que 50 policiers se suicidaient annuellement, en France, en moyenne sur cette période, seulement 5 commettaient le même geste en Grande-Bretagne. Pourquoi cet écart ? Parce que les Britanniques n'ont pas systématiquement une arme à leur disposition, alors que les Français conservent la leur en permanence, estiment certains observateurs.
Dans plus de la moitié des cas, les policiers français recourent, en effet, à leur pistolet de dotation pour se donner la mort. On comprend alors pourquoi, après deux suicides coup sur coup à Cergy-Pontoise, le 17 septembre, la direction générale de la police nationale (DGPN) a ordonné que toutes les armes des fonctionnaires du département soient consignées dans les locaux après le service.
Un management désincarné
Cette mesure, préventive, a provoqué de vives réactions chez certains syndicats, comme Synergie-Officiers, qui déplore une "infantilisation" des troupes. D'autres font remarquer que, au moment où la question du terrorisme refait surface, cette décision paraît contradictoire avec une vigilance renforcée. Et cela d'autant que, depuis peu, les policiers se préparent, dans leur formation -c'est la procédure "Amok"- à faire usage de leur pistolet pour neutraliser un éventuel tireur ouvrant le feu dans la foule...Les divergences syndicales, exacerbées par l'approche des élections professionnelles de décembre prochain, devraient se manifester le 5 novembre lors de la réunion organisée, en urgence, par la DGPN avec les organisations représentatives. Pour certaines d'entre elles, les causes du mal-être dans la police sont aussi à rechercher dans un management désincarné, une course au chiffre adossée à un système de primes qui favorise clanisme et injustice.
Les plus engagés réclament que les suicides dans la police soient considérés avec une attention accrue, "comme ils l'ont été à France Télécom". "Il est temps de briser le tabou", clame Philippe Capon, patron de la Fasmi (Fédération autonome des syndicats du ministère de l'Intérieur). Pourtant, chaque effort de prévention a, jusqu'alors, porté ses fruits, la stabilité des chiffres, jusqu'en 2013, étant à mettre en relation avec l'installation des "pôles de vigilance" et la multiplication des "psychologues de soutien opérationnel". "Aucune administration ne consacre autant d'efforts à prévenir le suicide", soutient la DGPN. Le mois de septembre meurtrier a montré que cela était désormais insuffisant.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/septembre-meurtrier-dans-la-police_1614354.html#DyIEHmFduauGodZR.99
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Société Rassemblements de surveillants devant plusieurs dizaines de prisons
A l'appel du syndicat FO, des surveillants se sont rassemblés
jeudi devant des prisons, un peu partout en France. A Poitiers, une
minute de silence a été observée, notamment pour alerter sur les
suicides de gardiens.
Plusieurs centaines de surveillants se sont rassemblés jeudi
devant des prisons à l'appel de SNP-FO pour dénoncer leurs conditions de
travail et réclamer des états généraux de la pénitentiaire.
Selon le syndicat, le mouvement a mobilisé plus de 2.000 surveillants dans 103 établissements de France (sur 190). L'administration pénitentiaire a en revanche fait état de 400 à 420 manifestants sur un échantillon d'une trentaine d'établissements. SNP-FO était le seul syndicat de personnels pénitentiaires à appeler à cette mobilisation.
Dans la soirée, une soixantaine de surveillants, réunis autour de feux de pneus et de palettes, ont bloqué l'entrée de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pendant trois heures avant d'être délogés sans violence par les CRS.
"Il manque ici une centaine de personnels, ce qui entraîne des conséquences énormes sur notre sécurité", a déclaré à l'AFP Yohan Karar, secrétaire local FO, qui a évoqué la possibilité de nouvelles actions. David Derrouet, maire DVG de Fleury-Mérogis venu en soutien, a critiqué la récente interdiction des fouilles au corps après les parloirs.
Ailleurs, ils étaient une trentaine devant la maison d'arrêt de Bonneville (Haute-Savoie) et le centre de détention de Roanne (Loire) et 25 à Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
En région parisienne, des blocages ont eu lieu à Fresnes, Réau, Bois D'Arcy, Nanterre, Osny et Melun, a indiqué Jérôme Nobecourt, délégué régional FO. A Poitiers, Bordeaux-Gradignan et Mont-de-Marsan, pas de blocage mais une "minute de silence" symbolique pour alerter notamment sur les suicides de surveillants (9 depuis le début de l'année).
Toujours dans l'ouest, une vingtaine de personnes se sont regroupées devant la maison d'arrêt de Fontenay-le-Comte (Vendée), où le taux d'occupation atteint 210%.
"Il y a pourtant une possibilité de transférer des détenus au centre de détention de Nantes car il y a 40 places libres", a déclaré à l'AFP Emmanuel Baudin, secrétaire interrégional FO Pénitentiaire.
"L'ultimatum n'a pas été entendu, c'est pourquoi nous faisons ce blocage", a indiqué M. Baudin, évoquant la possibilité de nouvelles actions.
Dans un communiqué, le sénateur (UMP) Bruno Retailleau, président du conseil général de Vendée, "en appelle une nouvelle fois à la Garde des Sceaux", qui "refuse catégoriquement la création d'un nouvel établissement dédié aux courtes peines à Fontenay-le-Comte", alors que le précédent ministre de la Justice, Michel Mercier, "s'y était pourtant engagé".
Présente à la convention nationale des avocats, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a évoqué le rassemblement des Baumettes et rappelé qu'un programme de rénovation était en cours au sein de cet établissement.
Elle a également mentionné l'ouverture de 534 emplois supplémentaires de personnels surveillants, prévus lors du précédent quinquennat mais jamais créés.
Selon le syndicat, le mouvement a mobilisé plus de 2.000 surveillants dans 103 établissements de France (sur 190). L'administration pénitentiaire a en revanche fait état de 400 à 420 manifestants sur un échantillon d'une trentaine d'établissements. SNP-FO était le seul syndicat de personnels pénitentiaires à appeler à cette mobilisation.
Il manque (du) personnel, ce qui entraîne des conséquences énormes sur notre sécurité
Dans la soirée, une soixantaine de surveillants, réunis autour de feux de pneus et de palettes, ont bloqué l'entrée de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pendant trois heures avant d'être délogés sans violence par les CRS.
"Il manque ici une centaine de personnels, ce qui entraîne des conséquences énormes sur notre sécurité", a déclaré à l'AFP Yohan Karar, secrétaire local FO, qui a évoqué la possibilité de nouvelles actions. David Derrouet, maire DVG de Fleury-Mérogis venu en soutien, a critiqué la récente interdiction des fouilles au corps après les parloirs.
Le plus gros rassemblement à Marseille
Le rassemblement le plus important a eu lieu à la prison des Baumettes à Marseille, où 200 personnes ont bloqué l'entrée de la prison entre 06H30 et 08H30, avant de se disperser sans incident.Ailleurs, ils étaient une trentaine devant la maison d'arrêt de Bonneville (Haute-Savoie) et le centre de détention de Roanne (Loire) et 25 à Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
En région parisienne, des blocages ont eu lieu à Fresnes, Réau, Bois D'Arcy, Nanterre, Osny et Melun, a indiqué Jérôme Nobecourt, délégué régional FO. A Poitiers, Bordeaux-Gradignan et Mont-de-Marsan, pas de blocage mais une "minute de silence" symbolique pour alerter notamment sur les suicides de surveillants (9 depuis le début de l'année).
Toujours dans l'ouest, une vingtaine de personnes se sont regroupées devant la maison d'arrêt de Fontenay-le-Comte (Vendée), où le taux d'occupation atteint 210%.
"Il y a pourtant une possibilité de transférer des détenus au centre de détention de Nantes car il y a 40 places libres", a déclaré à l'AFP Emmanuel Baudin, secrétaire interrégional FO Pénitentiaire.
L'ultimatum des gardiens
Une intersyndicale FO/Ufap-Unsa avait lancé fin septembre "un ultimatum" au chef de l'établissement pour faire baisser le nombre de détenus, a expliqué Laurent Bachelier, secrétaire local de FO."L'ultimatum n'a pas été entendu, c'est pourquoi nous faisons ce blocage", a indiqué M. Baudin, évoquant la possibilité de nouvelles actions.
Dans un communiqué, le sénateur (UMP) Bruno Retailleau, président du conseil général de Vendée, "en appelle une nouvelle fois à la Garde des Sceaux", qui "refuse catégoriquement la création d'un nouvel établissement dédié aux courtes peines à Fontenay-le-Comte", alors que le précédent ministre de la Justice, Michel Mercier, "s'y était pourtant engagé".
Présente à la convention nationale des avocats, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a évoqué le rassemblement des Baumettes et rappelé qu'un programme de rénovation était en cours au sein de cet établissement.
Elle a également mentionné l'ouverture de 534 emplois supplémentaires de personnels surveillants, prévus lors du précédent quinquennat mais jamais créés.
***
Carcassonne : "Les
Pendus" ou la révolte des commerçants
Le 27
octobre à 18h02 | Mis à jour le 27 octobre http://www.lindependant.fr/2014/10/27/carcassonne-les-pendus-ou-la-revolte-des-commercants,1947774.php
Page Facebook Les pendus; chez
Emonia Chapellerie. PHOTO/CHRISTOPHE BARREAU
C’était deux
jours avant que le mouvement des « Pendus » ne soit créé. Un travailleur
indépendant mettait fin à ses jours dans le Carcassonnais, désespéré par ses
dettes.
"Il
y a eu 300 suicides de commerçants et artisans l’an dernier en France, explique
une des fondatrices du mouvement, qui officie comme ses collègues en centre-ville
de Carcassonne et désire rester anonyme pour l'instant. On a choisi ce nom
de pendus parce que c’est la seule issue qui reste à certains d’entre
nous..."
Leur sujet de colère n° 1, c’est le RSI (Régime social des Indépendants). "Il nous coûte entre 52 et 54 % de nos revenus. Et il a augmenté de 11 % en un an ! Beaucoup de commerçants nous font part de rappels de cotisations supérieurs à 10 000€ à payer rapidement, sans même savoir à quoi ils se rapportent. On a l’impression d’être des vaches à lait, de payer pour d’autres..."
"En plus du RSI, il y a la TVA (20 %) et la taxe professionnelle locale. En tout, c’est 83 % de nos revenus qui partent vers l’Etat et les collectivités. Sans compter les factures diverses, le loyer, le fisc".
Certains se retrouvent devant un choix cornélien. "J’en suis arrivée à me demander si je ne vais pas rendre mon appartement et retourner habiter chez ma mère, alors que j’ai 46 ans", témoigne cette commerçante, les larmes aux yeux.
Une autre enchaîne : "J’ai dû payer le loyer de ma fille et lui donner 400€ pour qu’elle puisse vivre, alors qu’elle a un commerce à carcassonne et un à Narbonne !"
Autre choix qui s'est posé : "celui de payer la TVA ou être interdit bancaire. Heureusement, j’ai une bonne interlocutrice à ma banque...".
"On est pris à la gorge financièrement, on ne sait même plus pourquoi on paye. Il faut refoutre le système à plat. On n’en peut plus mais malheureusement on est tous disséminés. Si tous les artisans et commerçants nous rejoignent, on sera plus forts...". Bientôt une réunion à Carcassonne
Leur sujet de colère n° 1, c’est le RSI (Régime social des Indépendants). "Il nous coûte entre 52 et 54 % de nos revenus. Et il a augmenté de 11 % en un an ! Beaucoup de commerçants nous font part de rappels de cotisations supérieurs à 10 000€ à payer rapidement, sans même savoir à quoi ils se rapportent. On a l’impression d’être des vaches à lait, de payer pour d’autres..."
"En plus du RSI, il y a la TVA (20 %) et la taxe professionnelle locale. En tout, c’est 83 % de nos revenus qui partent vers l’Etat et les collectivités. Sans compter les factures diverses, le loyer, le fisc".
Certains se retrouvent devant un choix cornélien. "J’en suis arrivée à me demander si je ne vais pas rendre mon appartement et retourner habiter chez ma mère, alors que j’ai 46 ans", témoigne cette commerçante, les larmes aux yeux.
Une autre enchaîne : "J’ai dû payer le loyer de ma fille et lui donner 400€ pour qu’elle puisse vivre, alors qu’elle a un commerce à carcassonne et un à Narbonne !"
Autre choix qui s'est posé : "celui de payer la TVA ou être interdit bancaire. Heureusement, j’ai une bonne interlocutrice à ma banque...".
"On est pris à la gorge financièrement, on ne sait même plus pourquoi on paye. Il faut refoutre le système à plat. On n’en peut plus mais malheureusement on est tous disséminés. Si tous les artisans et commerçants nous rejoignent, on sera plus forts...". Bientôt une réunion à Carcassonne
Ouverte
dimanche à 16 h sur facebook,
la page « Les Pendus » a été visitée par 17 816 personnes en 24 heures, recueillant 1 038 «
j’aime » ! Un décollage réussi pour un mouvement qui compte bien fédérer
commerçants et artisans à l’échelle nationale. "Les gens nous appellent
de partout et sont prêts à descendre à Carcassonne. Nous avons demandé une
salle à la mairie pour une réunion, nous attendons une réponse. Ce sera
peut-être le lundi 3 novembre".
« Les Pendus
» est un mouvement indépendant, apolitique, non-associatif et non-syndical. "Si
de l’argent doit être demandé, ce sera à l’Etat, au RSI et aux autres
organismes qui nous prennent tout", est-il écrit sur la page facebook.
En attendant l’ouverture prochaine d’un site internet, ses fondateurs espèrent être entendus par l’Etat, comme le furent « Les bonnets rouges ». Si c’est le cas, Carcassonne sera la ville où tout aura commencé...
En attendant l’ouverture prochaine d’un site internet, ses fondateurs espèrent être entendus par l’Etat, comme le furent « Les bonnets rouges ». Si c’est le cas, Carcassonne sera la ville où tout aura commencé...