L’automutilation chez les ados…et après ?
Publié le 29/10/2014 sur www.jim.fr/
La prévalence de « l’automutilation » chez les adolescents
serait de 13 à 18 %. Ce type de comportement a-t-il des
conséquences à long terme sur la santé des adolescents devenus
adultes? La réponse à cette question semble essentielle et pourtant
les travaux menés sur le sujet jusqu’à présent ont fourni des
résultats contradictoires. Dans ces études cependant, l’existence
d’une intention suicidaire au moment de l’automutilation paraît
être un élément fondamental pour le devenir de l’adolescent.
Une équipe du Royaume-Uni apporte sa contribution à ce sujet. Une enquête a été réalisée auprès de 4 799 adolescents ayant révélé s’être automutilés à l’âge de 16 ans. Les auteurs ont analysés les problèmes mentaux (dépression et anxiété) présents à l’âge de 18 ans, l’utilisation de « substances » (alcool, cannabis, tabac et autres drogues) à l’âge de 18 ans, le niveau scolaire à 16 et 19 ans, la profession à 19 ans et un comportement d’automutilation à 21 ans.
Il en ressort que, quelle que soit l’intention au moment de l’acte d’automutilation, qu’une intention de suicide soit présente ou non, les adolescents qui se sont automutilés à 16 ans sont plus à risque de troubles psychologiques, de récidive d’automutilation, de problèmes de mésusages de substances que la moyenne des personnes du même âge. Cette association est toutefois plus marquée quand est présente une intention suicidaire. Ainsi, un adolescent qui s’automutile à 16 ans a un risque de dépression à 18 ans 2 fois supérieur à ceux qui n’ont jamais eu ce comportement. Ce risque est quadruplé pour l’adolescent de 16 ans qui s’automutile avec une intention suicidaire. Un plus bas niveau d’études ou un plus bas niveau professionnel ne semblent associés qu’aux automutilations avec intention suicidaire.
Les auteurs précisent que, bien qu’il soit difficile d’exclure tout facteur confondant, les résultats ne peuvent être entièrement attribués à des pathologies préexistantes. Cela souligne la nécessité de prendre en charge précocement les adolescents qui s’automutilent, pour identifier une détresse et réduire les risques au long cours, notamment d’addictions et de suicide.
La théorie interpersonnelle du suicide envisage l’automutilation sans intention de suicide comme une porte ouverte à l’automutilation avec intention suicidaire et au suicide, en créant une sorte d’accoutumance à la douleur et à la peur de la blessure.
Dr Roseline Péluchon
Une équipe du Royaume-Uni apporte sa contribution à ce sujet. Une enquête a été réalisée auprès de 4 799 adolescents ayant révélé s’être automutilés à l’âge de 16 ans. Les auteurs ont analysés les problèmes mentaux (dépression et anxiété) présents à l’âge de 18 ans, l’utilisation de « substances » (alcool, cannabis, tabac et autres drogues) à l’âge de 18 ans, le niveau scolaire à 16 et 19 ans, la profession à 19 ans et un comportement d’automutilation à 21 ans.
Il en ressort que, quelle que soit l’intention au moment de l’acte d’automutilation, qu’une intention de suicide soit présente ou non, les adolescents qui se sont automutilés à 16 ans sont plus à risque de troubles psychologiques, de récidive d’automutilation, de problèmes de mésusages de substances que la moyenne des personnes du même âge. Cette association est toutefois plus marquée quand est présente une intention suicidaire. Ainsi, un adolescent qui s’automutile à 16 ans a un risque de dépression à 18 ans 2 fois supérieur à ceux qui n’ont jamais eu ce comportement. Ce risque est quadruplé pour l’adolescent de 16 ans qui s’automutile avec une intention suicidaire. Un plus bas niveau d’études ou un plus bas niveau professionnel ne semblent associés qu’aux automutilations avec intention suicidaire.
Les auteurs précisent que, bien qu’il soit difficile d’exclure tout facteur confondant, les résultats ne peuvent être entièrement attribués à des pathologies préexistantes. Cela souligne la nécessité de prendre en charge précocement les adolescents qui s’automutilent, pour identifier une détresse et réduire les risques au long cours, notamment d’addictions et de suicide.
La théorie interpersonnelle du suicide envisage l’automutilation sans intention de suicide comme une porte ouverte à l’automutilation avec intention suicidaire et au suicide, en créant une sorte d’accoutumance à la douleur et à la peur de la blessure.
Dr Roseline Péluchon