mardi 28 octobre 2014

RECHERCHE FRANCE Idées suicidaires aux urgences psychiatriques




Idées suicidaires aux urgences psychiatriques : étude prospective comparant auto- et hétéro-évaluation PARUTION L'encéphale Vol 40 - N° 5 P. 359-365 - octobre 2014

S. Moroge a  sophie.moroge@yahoo.fr, F. Paul a, C. Milan a, F. Gignoux-Froment a, J.-M. Henry b, M. Pilard a, C. Marimoutou c
a Service de psychiatrie de l’hôpital d’instruction des armées Laveran, boulevard Laveran, BP 60149, 13384 Marseille cedex 13, France 

b Service des urgences du pôle psychiatrique centre, 147, boulevard Baille, 13385 Marseille cedex 5, France 

c Centre d’épidémiologie et santé publique des armées (CESPA), GSBdD Marseille-Aubagne, BP 40026, 13568 Marseille cedex 02, France 
Auteur correspondant.


Résumé


Une enquête épidémiologique descriptive de type prospectif portant sur l’idéation suicidaire aux urgences psychiatriques a été réalisée à Marseille. La population source était constituée par l’ensemble des patients admis dans le service des urgences du pôle psychiatrique centre. L’enquête se présentait sous la forme d’un fascicule comportant trois questionnaires « infirmier », « psychiatre » et « patient ». L’estimation du risque suicidaire se faisait à la fois par une échelle visuelle analogique similaire pour les patients et les soignants, et par des échelles validées dans la littérature en auto-évaluation (échelle de suicidalité SBQ-R et échelle du désespoir de Beck). Les résultats des questionnaires ont permis de montrer que la population venant consulter aux urgences psychiatriques présentait un risque suicidaire non négligeable concernant plusieurs critères : critères socio-démographiques (isolement social, faible niveau d’étude, faible nombre d’actifs) ; antécédents psychiatriques (taux de pathologies psychiatriques préexistantes largement supérieur à celui de la population générale, proportions élevées d’antécédents familiaux et personnels de tentatives de suicide, d’hospitalisations en psychiatrie, et de personnes ayant un suivi psychiatrique). Six pour cent des patients déclaraient venir consulter pour des idées suicidaires mais dix fois plus étaient à risque suicidaire selon le score SBQ-R, résultat très supérieur aux données de la littérature. L’auto-évaluation du risque suicidaire des patients par notre échelle visuelle analogique était très bien corrélée aux échelles SBQ-R et de Beck, elle était par contre moyennement corrélée à l’évaluation des soignants. La simple échelle analogique que nous avons créée semble donc un bon outil pour estimer le risque suicidaire des patients de façon simple et rapide dans notre population d’étude.


Mots clés : Échelle, Évaluation, Suicide, Risque suicidaire, Urgences psychiatriques


Plan

Introduction
Méthodologie
Résultats
Descriptif de la population d’étude
Résultats des différentes échelles et corrélations
Discussion
La population des urgences psychiatriques : une population à risque suicidaire
Motif de consultation : tous les suicidants ne se déclarent pas comme tel
Corrélations des résultats des différentes échelles
Biais et limites
Conclusion
Déclaration d’intérêts