lundi 18 juin 2018

SONDAGE La dépression, une maladie qui reste un tabou au travail

Le travail est la première cause de dépression chez les Français
PAR La rédaction varmatin.com* Publié le 16/06/2018

Selon un sondage Odoxa réalisé pour le laboratoire Lundbeck, spécialisé dans la dépression et la schizophrénie, le travail serait le facteur principal de dépression chez les Français.

Plus d'un Français sur quatre déclare avoir déjà été touché par une dépression. Un phénomène en augmentation ces dernières années. Pour 56% des personnes interrogées, le travail serait la principale cause de dépression.

"Obtenir un travail et le garder est vécu comme une pression majeure, alors qu'il est aussi une modalité d'accomplissement de chacun" explique le professeur Raphaël Gaillard, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne au Figaro. Des changements d'entreprises et de métiers jalonnent aujourd'hui le parcours professionnel et le rendent plus stressant et plus fragile.

"En se faisant des reproches, les êtres humains se créent une ambiance à déprime parce qu'ils sont déçus d'eux-mêmes. Or c'est très dur d'être déçu de soi-même" continue le médecin.

Si la perception de la maladie dans la société a beaucoup évolué, le tabou reste cependant très fort. Selon l'enquête Odoxa, les salariées auraient moins de mal à parler d'un cancer que d'une dépression (69 à 58%).
* http://www.varmatin.com/sante/le-travail-est-la-premiere-cause-de-depression-chez-les-francais-238750

INFO + :
Accès au sondage
http://www.odoxa.fr/sondage/la-depression-au-travail/

***

Communiqué de presse
La dépression, une maladie qui reste un tabou au travail
Synthèse détaillée d’un sondage Odoxa réalisé pour le laboratoire Lundbeck
(Paris, vendredi 15 juin 2018)
La dépression est perçue par une large majorité de Français comme une maladie qui nécessite une prise en charge médicale mais elle reste pourtant un sujet tabou dans le milieu professionnel, au vu des résultats d’un sondage Odoxa* pour le laboratoire Lundbeck.
Plus d’un quart de la population adulte, 28% exactement, est ou a été touchée par un épisode dépressif. La souffrance de la personne malade perturbe son entourage: 37% des Français ont ou ont eu un proche touché par la dépression. Statistiquement cela signifie que la moitié de la population française (49%) vit, a vécu une dépression, ou l‘a côtoyé de très près. Un mal qui concerne donc un français sur deux.
Evolution importante dans les esprits, la dépression est aujourd’hui considérée davantage comme « une maladie qui nécessite un accompagnement médical et psychologique » (76%) que comme « un état d’esprit pessimiste dont on peut sortir avec de la volonté » (23%). « Ce n‘était pas le cas il y a quelques années encore, la dépression était considérée comme une faiblesse psychologique. Il faut continuer  d’informer, dire que cette maladie se soigne », analyse le professeur Raphael Gaillard,
psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne.
Toutefois, bien qu’elle soit le sujet de nombreux articles, débats, voire même d’un projet de loi, la dépression reste le plus souvent tabou dans le milieu professionnel: « Si 58% des salariés en parleraient avec la médecine du travail, ils ne seraient que 22% à le faire avec leurs collègues, 19% avec leur supérieur hiérarchique et 17% avec leur responsable des Ressources Humaines qui semble susciter bien plus la méfiance que la confidence », note Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
Ainsi, s’ils étaient atteints d’un cancer, les salariés auraient à priori moins de mal à en parler: ils seraient entre 17 et 21 points de plus à s’en entretenir avec leur entourage personnel et professionnel, sachant que ceux qui en parleraient « certainement » sont deux à trois fois plus nombreux. « Dans l‘esprit des salariés, la culture managériale ne progresse pas sur le sujet de la dépression. Les idées reçues subsistent, notamment la crainte de se retrouver mis à l‘écart », explique Elena Ruiz, ex DRH du groupe Canal Plus et ex-Chief Happiness Officer de Paris 2024.
L’une des raisons expliquant ce tabou est que la dépression est perçue par la moitié des Français (51%) comme « une maladie qui laisse des séquelles ». Ceux qui sont ou ont été touchés peuvent donc craindre le regard des autres. « Une appréhension loin d’être injustifiée, indique Céline Bracq, car la personne ayant traversé un épisode dépressif est bien considérée comme un être un peu à part, plus fragile que la moyenne ». 
S’ils devaient collaborer/travailler avec elle, les salariés se diraient que cette personne « risque d’être psychologiquement fragile » (78%). Une bonne partie d’entre eux anticiperaient un manque de lucidité/concentration (46%), d’implication (40%). Il y a donc un danger de stigmatisation.
« Pourtant, souligne le professeur Raphael Gaillard, la dépression n‘est pas à l‘origine d’un handicap durable, il s’agit d’un épisode pathologique et non d’un état intrinsèque de la personne. A l’image d’une jambe cassée, une dépression c’est une fracture dans l’existence, avec ses soins et sa temporalité. Comme après une fracture de jambe, au-delà d’une période de consolidation il n y a pas de raison de considérer qu’il persiste une fragilité ».
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par internet les 4-5 et 12-13 avril 2018. Echantillon de 2 026 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, parmi lesquels 1 083 salariés. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Lundbeck Contact Presse: Gilles Delafon (Lord Jim Consulting) : 0646312143
delafon@lordjimconsulting.com