Le traitement du phénomène du suicide par les médias est nuisible, selon les professionnels de la santé
Ces indications peuvent être considérées comme portant atteinte à la liberté de la presse, mais elles sont nécessaires pour éviter la transformation du suicide en phénomène sous l’effet de la «contagion», a précisé Mme Charfi. Elle a cité, à ce propos, l’exemple d’une émission télévisée au cours de laquelle une femme a lu une lettre d’adieu écrite par sa fille qui s’est suicidée.
Mme Charfi a ajouté que suite à la diffusion de l’émission, quatre suicides d’enfants âgés entre 9 et 16 ans, ont été recensés dans la même circonscription, sachant que toutes les victimes se sont données la mort par strangulation, manière utilisée par la fille dont le cas a été rapporté par l’émission télévisée.
L’OMS va plus loin encore en recommandant aux journalistes de ne pas citer le mot « suicide » à la Une des journaux et de ne pas publier les articles relatifs au suicide dans les premières pages. Elle a appelé les professionnels à ne pas lier l’acte suicidaire à un seul facteur et d’essayer d’expliquer les raisons qui ont poussé la victime à se suicider tout en évitant l’utilisation de propos « positifs».
Mme Charfi a tenu à préciser, enfin, que le ministère de la Santé est en train de mettre les dernières retouches à la formation d’une commission technique chargée de lutter contre le phénomène du suicide. Sarra Hlaoui