19e Journées nationales de prévention du suicide : un monde connecté, une jeunesse plus isolée…
COMMUNIQUE DE PRESSE PHARE Enfants-Parents
2 février 2015
source http://florence-gillier-associes.com/19e-journees-nationales-de-prevention-du-suicide-un-monde-connecte-une-jeunesse-plus-isolee/
COMMUNIQUE DE PRESSE PHARE Enfants-Parents
2 février 2015
source http://florence-gillier-associes.com/19e-journees-nationales-de-prevention-du-suicide-un-monde-connecte-une-jeunesse-plus-isolee/
A trois jours de la 19ème édition des Journées nationales de prévention du suicide, jeudi 5 février, sur le thème des « mondes connectés », l’association PHARE Enfants-Parents, investie depuis de nombreuses années dans la prévention du mal-être et du suicide des jeunes, soulève le paradoxe d’une jeunesse davantage en souffrance et isolée.
Il n’y a jamais eu
autant de moyens d’expression et de communication, et pourtant les
signes de mal-être chez les jeunes n’ont jamais été aussi élevés, selon
les dernières enquêtes[i].
La souffrance psychologique, qui peut trouver sa source dans une
multitude de facteurs – hypersensibilité, harcèlement, violences subies,
situation familiale difficile, deuils… – est la 2e cause de mortalité chez les moins de 24 ans et 1ère cause chez les 25-34 ans. Plus de 500 jeunes se donnent la mort chaque année[ii], des dizaines de milliers font une tentative de suicide[iii].
« Le processus d’isolement chez un
jeune en situation de profond mal-être se fait souvent de façon
inconsciente. La souffrance morale s’exprime difficilement, de peur
d’être en situation d’infériorité, d’être mal compris et rejeté par son
entourage », explique Thérèse Hannier, Présidente de PHARE Enfants-Parents.
Avec l’émergence de nouveaux canaux de
communication, les moyens de prévention se sont diversifiés, ces
dernières années, pour notamment s’adapter aux formats de communication
des jeunes. Ainsi, chez PHARE Enfants-Parents,
l’échange par SMS est venu compléter le dispositif de soutien, composé
déjà d’une ligne d’écoute, d’un forum, d’une adresse mail et de groupes
de parole. « Le texto répond à un besoin d’immédiateté du jeune en
situation de souffrance. Il délivre son SOS, sans demande particulière,
sans rien attendre forcément en retour. Pour nous, c’est l’assurance de
pouvoir être réactif tous les jours de la semaine et favoriser la
proximité. C’est le premier maillon de la chaîne vers un
accompagnement durable », précise Géraldine Chanal, Psychologue et thérapeute familiale de l’association.
Pour autant, une thérapie à distance,
pratiquée par mail ou par texto a ses limites. Rien ne peut se
substituer à une relation humaine, à un échange en face à face, qui va
permettre de reconnecter l’individu avec la société, de l’aider à tisser
de nouveau du lien social.
Si Internet et les réseaux sociaux ont facilité l’accès aux messages de prévention et à l’information, des progrès restent encore à faire en matière de détection
des jeunes en situation de souffrance. On a vu apparaître dans les pays
anglo-saxons des tentatives expérimentales de surveillance des posts et
tweets, au moyen d’applications, chargées de signaler à l’utilisateur
les messages suggérant un risque de tentative de suicide, au sein de
leur réseau. En France, les associations de prévention du suicide des jeunes se heurtent à des problématiques de moyens et de ressources.
« Il est surtout important
aujourd’hui qu’une personne confrontée à ce type de situation sur son
réseau social sache quoi faire. Dans un premier temps, entamer le
dialogue est essentiel. Parler permet souvent de dédramatiser. Dans un
second temps, l’internaute ne doit pas hésiter à prendre contact avec
une association dédiée, qui pourra alors intervenir auprès de la
personne concernée, y compris sur les réseaux sociaux, et lui proposer
un accompagnement adapté », recommande Thérèse Hannier.
Le suicide est la conséquence d’une
mauvaise gestion du mal-être et avant toute chose d’une mauvaise
identification souvent des signes précurseurs. « Le suicide est le syndrome des sociétés qui accordent moins d’importance à l’épanouissement de l’être humain qu’a
sa capacité à consommer. On aura beau se doter de tous les outils
modernes de communication pour être connectés d’un bout à l’autre du
monde, si on ne sait pas se parler, se respecter, établir une
authentique relation humaine, la situation n’évoluera pas dans le bon
sens », conclut Thérèse Hannier.
[i] Un quart des Français déclaraient, en 2012, avoir dans leur entourage un jeune en situation de profond mal-être, selon une étude Viavoice, commandée par PHARE Enfants-Parents. Depuis l’UNICEF révèle que 43% des jeunes de 15-18 ans seraient en « situation de souffrance psychologique »,
d’après une consultation de 11 232 enfants, dont 62 % âgés de 12 à 18
ans, répartis sur toute la France, entre mars et mai 2014. Lien vers l’étude.
[ii] INSERM
[iii] Chiffres non précis, absence de statistiques fiables.