Le CHRU de Lille entre en VigilanS contre le suicide
http://www.chru-lille.fr/articles/125931.html
Prévention du suicide: lancement d'un dispositif innovant promu par le CHU de Lille
SOCIÉTÉ Une plateforme pilote d'écoute et de veille sur les tentatives de suicide va être testée dans la région pendant 30 mois...
http://www.chru-lille.fr/articles/125931.html
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Prévention du suicide: lancement d'un dispositif innovant promu par le CHU de Lille
LILLE, 16 février 2015 (Direct Hôpital) - Le CHU de Lille
est le promoteur d'un dispositif innovant régional de prévention du suicide
pour les patients ayant déjà été hospitalisés pour une tentative, indique le
CHU dans un dossier diffusé début février.
Dans ce dossier, le CHU rappelle que 20.000 tentatives de
suicide et environ 800 décès par suicide ont été recensés dans le
Nord-Pas-de-Calais en 2011, et que la régulation des Samu de la région (59 et
62 réunis) comptabilise 15.000 appels par an pour suicide.
Le suicide est la première cause de mortalité chez les 15-25
ans dans la région, indique également le document. Pour rappel, le
Nord-Pas-de-Calais est aussi au premier rang des régions métropolitaines en
termes d'hospitalisation pour tentative de suicide chez les hommes, et au
deuxième rang chez les femmes, selon une récente étude de la Fédération
régionale de recherche en santé mentale du Nord-Pas-de-Calais (F2RSM).
Le dispositif promu par le CHU, baptisé VigilanS,
s'intéresse aux patients qui ont déjà fait une tentative de suicide. Il estime
en effet que si "sur 10 premières tentatives de suicide,
les statistiques démontrent que six ne récidiveront jamais",
en revanche, "pour les quatre autres, les
professionnels de santé concernés par la prise en soins de ces patients sont
convaincus qu'un accompagnement spécifique peut prévenir une récidive".
Le dossier mentionne qu'aujourd'hui, après une tentative de
suicide "et une hospitalisation souvent courte
aux urgences ou à l'hôpital, les patients retrouvent leur quotidien avec pour
bon nombre d'entres eux, leurs difficultés". Le suivi proposé
actuellement consiste en un courrier adressé au médecin traitant et/ou au
psychiatre et un rendez-vous programmé dans un centre médico-psychologique
(CMP).
"Mais ensuite? Qui
s'inquiète un peu à distance du devenir du patient, de la qualité du suivi
proposé? Qui vient l'ajuster, le compléter ou au contraire ne pas insister
quand le sujet semble passer à autre chose?", interroge-t-il.
D'où l'idée de VigilanS, "justement pour rester
'en veille' auprès de ces personnes fragilisées, pour leur montrer, par un
accompagnement personnalisé, qu'ils ne sont pas seuls pour traverser cette
période sensible".
Concrètement, après une tentative de suicide, les services
qui ont pris en charge le patient en urgence "signalent au dispositif
VigilanS la sortie de ce dernier". Parallèlement, avant de
laisser partir le patient, ils lui remettent une
"carte ressources prévention" sur laquelle figure un
numéro d'appel d'urgence gratuit. VigilanS informe alors par courrier le
médecin traitant et/ou le psychiatre référent du patient de la mise en place du
dispositif et leur transmet un numéro de téléphone de recours.
Les personnes sont ensuite recontactées selon différentes
modalités, selon qu'il s'agit d'une récidive ou non, par téléphone, par SMS, ou
par "cartes postales",
précise le CHU. "A chaque contact, le médecin traitant est
tenu au courant. Si un sujet contacté se trouve en difficulté, voire en danger,
VigilanS organise les recours adaptés, en lien direct avec le centre
hospitalier de référence et le médecin traitant".
Cette "veille" s'étale
sur une période de six mois, plus si nécessaire.
"S'il survient une récidive suicidaire, le patient est de nouveau inscrit
dans le dispositif pour six mois", précise le document.
Une première nationale
Depuis début janvier, la région Nord-Pas de Calais est la
première à tester ce dispositif pilote, financé pour deux ans par l'agence
régionale de santé (ARS) à hauteur de 380.000 euros, dans le cadre du schéma
régional de prévention du Nord Pas-de-Calais pour 2012-16.
"L'agence s'est engagée
à soutenir l'expérience dans le temps si elle montrait son intérêt dans la
prévention du suicide", assure le CHU.
Le dispositif VigilanS est coordonné par Guillaume Vaiva,
professeur de psychiatrie au CHU de Lille. L'équipe est composée d'une
secrétaire à temps plein, d'un praticien hospitalier à mi-temps, de quatre
mi-temps d'"appelants/écoutants",
d'un assistant spécialiste en psychiatrie sur l'évaluation du projet et d'une
assistante de recherche clinique.
L'équipe des "appelants/écoutants"
est installée au sein de la régulation médicale du Samu/Centre 15,
précise encore le CHU.
Le CHU de Lille est donc le promoteur de VigilanS, mais le
dispositif "fédère l'expertise de plusieurs
partenaires" dont le Samu/Centre 15, les services d'urgences
des hôpitaux de la région et les centres de crise, "qui
'alimentent' le dispositif en signalant les sujets à veiller",
et les services de psychiatrie et santé mentale, "qui
joignent leurs ressources de soin et d'intervention à celles de VigilanS, quand
une situation à risque est détectée".
Le dispositif associe également l'union régionale des
professionnels de santé (URPS) et les associations de développement
professionnel continu (DPC) de médecins généralistes, "qui s'associent au projet en
sensibilisant les médecins de proximité à la détection du risque suicidaire et
aux recours disponibles".
La F2RSM est chargée de l'évaluation quantitative et
qualitative de l'ensemble du dispositif.
vl/ab/
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SOCIÉTÉ Une plateforme pilote d'écoute et de veille sur les tentatives de suicide va être testée dans la région pendant 30 mois...
Le Nord-Pas-de-Calais entre en «VigilanS» suicide
Selon les derniers chiffres disponibles (2011), 20.000 personnes tentent de se suicider dans le Nord-Pas-de-Calais chaque année. Environ 800 y parviennent. C'est aussi la première cause de mortalité chez les 15-25 ans dans la région. A ce qui est un véritable enjeu de santé publique, l'Agence régionale de santé (ARS), le CHR de Lille et le SAMU 59 ont décidé d'opposer la «VigilanS», un dispositif de veille et d'accompagnement après une tentative de suicide (TS).
Des recherches ont montré que le fait de rester en contact avec les personnes après une TS faisait diminuer le taux de récidive. «Restait à appliquer cela dans la vraie vie», déclare le professeur Guillaume Vaiva, coordonnateur de VigilanS. Après une hospitalisation, le patient suicidaire était plus ou moins relâché dans la nature, au grand damn des médecins qui, faute d'outils, ne pouvaient assurer de véritable suivi. C'est ce manque que vient combler VigilanS.
Des «écoutantes» vigilantes
Comment ça marche? A sa sortie de l'hôpital, le patient reçoit une carte avec le numéro de téléphone VigilanS qu'il peut appeler en cas de besoin. «On a constaté que près de 10% des patients finissaient par le composer un jour», glisse Guillaume Vaiva. Les appels arrivent sur la plateforme téléphonique du SAMU de Lille où quatre «écoutantes» se chargent de répondre. Elles fonctionnent en binôme: une infirmière et une psychologue.
En plus de répondre aux appels entrants, les «écoutantes» se chargent aussi du suivi. Les personnes qui n'en sont pas à leur première tentative sont rappelées entre le 10e et le 20e jour après leur hospitalisation. S'ils ne répondent pas, le médecin référent est prévenu et le patient reçoit un courrier ou des SMS. Un nouveau contact est pris à six mois et, si tout va bien, le patient sort du système de veille.
Un mort par suicide coûte 300.000 euros
Pour ces 30 mois d'évaluation, un budget de près de 400.000 euros a été alloué, notamment par l'ARS. Néanmoins, ces moyens ne permettent pas de couvrir tout le territoire régional: «Nous avons fait des choix stratégiques, explique le Pr Vaiva, en ciblant la métropole lilloise et les zones qui comptent le plus de morts par suicide, comme Saint-Omer, Douai ou Cambrai». S'avouant lui-même cynique, le professeur avance quelques chiffres: «une tentative de suicide coûte 15.000 euros au système de santé et un mort, lui, en coûte 300.000 à la société».
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INFO ++ Sur http://www.santementale5962.com/nos-travaux/les-themes-d-etude-et-de-recherche/suicide-et-tentative-de-suicide/article/evaluation-du-dispositif-vigilans
Suicide et tentative de suicide
Evaluation du dispositif VigilanS
Le programme
VigilanS est un dispositif de veille des suicidants sur une période de 6
mois. Une carte comprenant le numéro d’appel de ressource régional est
initialement transmis à chaque participant. Les médecins traitants,
psychiatres et psychologues traitants des suicidants sont prévenus de la
mise en place du dispositif de veille. Des recontacts téléphoniques et
des envois de cartes postales sont prévus pour les patients
récidivistes.
Les objectifs du dispositif sont de contribuer à une baisse de la mortalité et la morbidité par suicide, dans une population de sujets suicidants. Il visera à constituer des procédures d’alerte efficaces dans chaque centre, en cas d’identification de sujets en crise suicidaire ainsi que de contribuer à la mise en place de stratégies innovantes et répliquables dans la prise en charge des conduites suicidaires.
La F2RSM Nord - Pas-de-Calais est responsable de l’évaluation du programme VigilanS.
Elle comprendra un volet opérationnalité comprenant une partie qualitative et une partie quantitative.
Un volet efficacité réalisera des mesures d’index suicide.
L’évaluation comprendra également l’évolution du nombre d’appels au Samu, du nombre d’hospitalisation pour tentative de suicide et de la mortalité par suicide dans les territoires dans lesquels VigilanS a été développé et dans des territoires sans ce dispositif.
Consultez la présentation faite au Conseil scientifique du 9 décembre 2014.
Les objectifs du dispositif sont de contribuer à une baisse de la mortalité et la morbidité par suicide, dans une population de sujets suicidants. Il visera à constituer des procédures d’alerte efficaces dans chaque centre, en cas d’identification de sujets en crise suicidaire ainsi que de contribuer à la mise en place de stratégies innovantes et répliquables dans la prise en charge des conduites suicidaires.
La F2RSM Nord - Pas-de-Calais est responsable de l’évaluation du programme VigilanS.
Elle comprendra un volet opérationnalité comprenant une partie qualitative et une partie quantitative.
Un volet efficacité réalisera des mesures d’index suicide.
L’évaluation comprendra également l’évolution du nombre d’appels au Samu, du nombre d’hospitalisation pour tentative de suicide et de la mortalité par suicide dans les territoires dans lesquels VigilanS a été développé et dans des territoires sans ce dispositif.
Consultez la présentation faite au Conseil scientifique du 9 décembre 2014.
Document lié à cet article :
Présentation conseil scientifique du 09122014 :
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