jeudi 19 septembre 2024

CANADA ETUDE RECHERCHE Comprendre les expériences de mauvais traitements non physiques infligés pendant l’enfance au Canada : quels sont les liens avec les idées suicidaires et les troubles de santé mentale?

Rapports sur la santé
Comprendre les expériences de mauvais traitements non physiques infligés pendant l’enfance au Canada : quels sont les liens avec les idées suicidaires et les troubles de santé mentale?

par Danielle Bader et Kristyn Frank https://www150.statcan.gc.ca*

Date de diffusion : le 18 septembre 2024

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202400900002-fra Sur cette page

Résumé
Contexte

La violence physique et sexuelle subie pendant l’enfance est associée aux idées suicidaires et à des troubles de santé mentale. Or, on en sait peu sur les types de mauvais traitements non physiques. La présente étude traite donc des liens entre les types de mauvais traitements non physiques infligés pendant l’enfance (p. ex. la violence psychologique, l’agression interpersonnelle, l’exposition à de la violence physique entre partenaires intimes et la négligence psychologique ou physique) et les idées suicidaires et les troubles de santé mentale.
Données et méthodologie

Les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018 ont permis d’estimer la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus au Canada qui ont été victimes de mauvais traitements non physiques pendant leur enfance. Des analyses de régression multivariées ont été utilisées pour examiner les liens entre cinq types de mauvais traitements non physiques infligés pendant l’enfance et les idées suicidaires et les troubles de santé mentale.
Résultats

Dans l’ensemble, l’agression interpersonnelle a été la forme de mauvais traitement non physique la plus courante (45,7 %), suivie de la violence psychologique (40,4 %) et de la négligence psychologique (20,0 %). Les personnes ayant été victimes d’une forme quelconque de mauvais traitement non physique pendant leur enfance étaient plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires au cours de leur vie, comparativement aux personnes n’ayant jamais subi de tels traitements. Les personnes ayant été victimes de violence psychologique, d’agression interpersonnelle et de négligence psychologique étaient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de trouble de l’humeur que celles n’ayant jamais subi ces types de mauvais traitements. Par ailleurs, comparativement aux personnes n’ayant jamais subi l’un ou l’autre des mauvais traitements à l’étude, celles ayant été victimes de violence psychologique, d’agression interpersonnelle ou de négligence psychologique ou physique étaient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de trouble anxieux. Enfin, les diagnostics de troubles de stress post-traumatique étaient plus probables chez les personnes ayant été victimes de négligence psychologique et physique que chez celles n’ayant jamais subi ces types de mauvais traitements.
Interprétation

Il y a un lien entre les mauvais traitements non physiques infligés pendant l’enfance et les idées suicidaires et les troubles de santé mentale. Les résultats de la présente étude font ressortir l’importance d’inclure les types de mauvais traitements non physiques infligés aux enfants dans les enquêtes basées sur la population afin de différencier les liens avec les résultats en matière de santé mentale, permettant ainsi une meilleure harmonisation des interventions et des politiques.
Mots-clés

Exposition à de la violence entre partenaires intimes, idées suicidaires, mauvais traitements infligés pendant l’enfance, négligence durant l’enfance, troubles de santé mentale, violence psychologique
Auteurs

Danielle Bader et Kristyn Frank travaillent à la Division de l’analyse de la santé à Statistique Canada.

 A lire sur https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2024009/article/00002-fra.htm