mardi 29 juin 2021

ETUDE RECHERCHE Australie/ Royaume Uni : Interventions psychosociales dans le comportement auto-agressif chez les adultes

Interventions psychosociales dans le comportement auto-agressif chez les adultes

Nous avons examiné la littérature interventionnelle concernant les essais de traitement par intervention psychosociale dans ce domaine. Un total de 76 essais répondant à nos critères d'inclusion a été identifié. Il pourrait y avoir des effets bénéfiques de la thérapie psychologique basée sur des approches de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) à des points de suivi plus longs, et pour la thérapie basée sur la mentalisation (TMB) et la psychothérapie de régulation des émotions lors de l'évaluation post-intervention. Il existe également des données probantes concernant l'efficacité de la thérapie comportementale dialectique (TCD) standard sur la fréquence de répétition de comportements auto-agressifs. Il n'y avait pas de données probantes claires concernant l'effet de la gestion de cas, de l'information et du soutien, des interventions de contact à distance (par exemple, cartes d'urgence, cartes postales, psychothérapie par téléphone), de la fourniture d'informations et de soutien, et d'autres interventions multimodales.

Pourquoi cette revue est-elle importante ?

Le comportement auto-agressif, qui comprend l'auto-intoxication/l'overdose intentionnelle et l'automutilation, est un problème majeur dans de nombreux pays et est fortement lié au suicide. Il est donc important de mettre au point des traitements efficaces pour les personnes présentant de comportements auto-agressifs. Ces dernières années, le nombre d'essais et la diversité des approches thérapeutiques du comportement auto-agressif chez l'adulte ont augmenté. Il est donc important d'évaluer les données probantes concernant leur efficacité.

Qui peut être intéressé par cette revue ?

Les administrateurs d'hôpitaux (par exemple, les prestataires de services), les responsables de la politique de santé et les tiers payeurs (par exemple, les assureurs maladie), les cliniciens travaillant avec les personnes présentant de comportements auto-agressifs, les personnes elles-mêmes et leurs proches.

À quelles questions cette revue cherche-t-elle à répondre ?

Cette revue est une mise à jour d'une précédente revue Cochrane de 2016 qui a trouvé que la thérapie psychologique basée sur la TCC pourrait entraîner une diminution du nombre de personnes présentant d’épisodes répétés de comportements auto-agressifs tandis que la TCD pourrait conduire à une réduction de la fréquence d’épisodes répétés de comportements auto-agressifs. Cette revue actualisée vise à évaluer davantage les données probantes concernant l'efficacité des interventions psychosociales pour les personnes présentant de comportements auto-agressifs avec un éventail plus large de critères de jugement.

Quelles études ont été incluses dans la revue ?

Pour être incluses dans la revue, les études devaient être des essais contrôlés randomisés d'interventions psychosociales pour des adultes ayant récemment présenté de comportements auto-agressifs.

Que nous apportent les données probantes de cette revue ?

Dans l'ensemble, un certain nombre de limitations méthodologiques ont été relevées dans les essais inclus dans cette revue. Nous avons trouvé des effets positifs pour la thérapie psychologique basée sur des approches TCC lors d'évaluations de suivi plus longues, et pour la thérapie basée sur la mentalisation (TBM), et la psychothérapie de régulation des émotions sur la répétition de d’épisodes de comportements auto-agressifs à la post-intervention. Il existe également des données probantes concernant les effets de la thérapie comportementale dialectique (TCD) standard sur la fréquence de répétition d’épisodes de comportements auto-agressifs. Cependant, les interventions de contact à distance, la gestion de cas, l'information et le soutien, et d'autres interventions multimodales ne semblent pas présenter de bénéfices en termes de réduction de la répétition de comportements auto-agressifs.

Que devrait-il se passer à la suite de cette revue ?

Les résultats prometteurs de la psychothérapie basée sur la TCC à des points de suivi plus longs, ainsi que de la TMB, de la régulation des émotions en groupe et de la TCD, justifient une étude plus approfondie afin de comprendre quelles personnes bénéficient de ces types d'interventions. Un recours accru aux essais comparatifs (où les traitements sont directement comparés les uns aux autres) pourrait également aider à identifier le ou les composants de ces interventions souvent complexes qui sont les plus efficaces.

Conclusions des auteurs: 

Dans l'ensemble, les essais inclus dans cette revue présentaient d'importantes limitations méthodologiques. Compte tenu de la qualité modérée ou très faible des données probantes disponibles, il n'existe que des données probantes incertaines concernant un certain nombre d'interventions psychosociales pour les adultes qui présentent des comportements auto-agressifs. La thérapie psychosociale basée sur des approches thérapie cognitivo-comportementale pourrait permettre une diminution du nombre de répétition de comportements auto-agressifs à des points de suivi plus longs, bien que des effets de ce type n'ont pas été constatés lors de l'évaluation post-intervention et que la qualité des données probantes, selon les critères GRADE, soit faible. Compte tenu des résultats obtenus dans des essais uniques ou des essais menés par le même groupe d'auteurs, la thérapie basée sur la mentalisation et la thérapie de régulation des émotions en groupe devraient être plus développés et évalués chez les adultes. La dialectique pourrait également conduire à une réduction de la fréquence de comportements auto-agressifs. Les autres interventions ont été évaluées pour la plupart dans le cadre d'essais uniques de qualité modérée à très faible, de sorte que les données probantes relatives à l'utilisation de ces interventions ne sont pas concluantes à l'heure actuelle.

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Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Carole Lescure et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

Auteurs: 
Witt KG, Hetrick SE, Rajaram G, Hazell P, Taylor Salisbury TL, Townsend E, Hawton K