D'apres article Davantage de suicides parmi les réfugiés ? Publié le 19/01/2021 https://www.jim.fr*
Afin de vérifier si le statut de réfugié constitue un facteur de
risque supplémentaire de suicide (comme on le suppose parfois), une
étude a comparé les probabilités de suicide chez des sujets nés en
Suède et chez des immigrés dans ce pays, réfugiés ou non réfugiés
(venant des mêmes régions géographiques).
En s’appuyant sur les registres démographiques nationaux concernant une population de près d’un million et demi de personnes (nées entre 1970 et 1984, suivies depuis leur seizième anniversaire ou leur date d’arrivée en Suède jusqu’à leur décès éventuel) et sur des modèles à risque proportionnel (régression de Cox)[1], les auteurs ont réalisé une étude de cohorte pour évaluer les rapports de risque ajustés pour l’éventualité de suicide, en fonction du statut (migrant réfugié, migrant non réfugié, ou sujet né en Suède) et d’autres paramètres (âge, sexe, région d’origine, revenus).
Au terme de cette étude, les auteurs estiment ainsi que « le fait d’être réfugié ne constitue pas un facteur de risque supplémentaire de suicide. » Par contre, leurs constats suggèrent que la convergence observée au fil du temps dans le risque suicidaire entre les migrants et la population née en Suède peut découler, au moins en partie, des difficultés liées à l’acculturation et aux privations socio-économiques rencontrées après l’immigration.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Regression_de_Cox & https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Cox_(statisticien)
En s’appuyant sur les registres démographiques nationaux concernant une population de près d’un million et demi de personnes (nées entre 1970 et 1984, suivies depuis leur seizième anniversaire ou leur date d’arrivée en Suède jusqu’à leur décès éventuel) et sur des modèles à risque proportionnel (régression de Cox)[1], les auteurs ont réalisé une étude de cohorte pour évaluer les rapports de risque ajustés pour l’éventualité de suicide, en fonction du statut (migrant réfugié, migrant non réfugié, ou sujet né en Suède) et d’autres paramètres (âge, sexe, région d’origine, revenus).
Moins de suicides que chez les « natifs » suédois dans les 5 premières années après l’arrivée dans le pays
Les auteurs n’observent « pas de différences significatives » pour le risque de suicide chez les migrants réfugiés, comparativement aux migrants non réfugiés : rapport des cotes = 1,28 ; intervalle de confiance à 95 % [0,93–1,76]. Mais contrairement à ce qu’on pouvait imaginer a priori, en pensant que les difficultés du parcours migratoire constituent un facteur intrinsèque de risque suicidaire, ces deux groupes (migrants réfugiés et non réfugiés) ont « un risque de suicide plus faible que les sujets nés en Suède » : au cours des cinq premières années passées en Suède, aucun immigré n’est mort par suicide. Cependant, après plus de vingt à trente ans dans ce pays d’accueil, on constate une équivalence des risques de suicide entre les migrants et la population native de Suède : rapport des cotes = 0,94 [0,79–1,22]. Et après ajustement pour tenir compte des revenus, ce risque de suicide est même significativement plus faible pour les migrants que pour la population née en Suède.Au terme de cette étude, les auteurs estiment ainsi que « le fait d’être réfugié ne constitue pas un facteur de risque supplémentaire de suicide. » Par contre, leurs constats suggèrent que la convergence observée au fil du temps dans le risque suicidaire entre les migrants et la population née en Suède peut découler, au moins en partie, des difficultés liées à l’acculturation et aux privations socio-économiques rencontrées après l’immigration.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Regression_de_Cox & https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Cox_(statisticien)
Dr Alain Cohen