Publié le 21/01/2021
Annabelle Desaix
constate que l’excellent maillage de l’Indre a progressivement permis de faire
baisser ces chiffres, bien sûr… Toujours trop élevés.
Indre. Contrairement à ce que l’on redoutait, il y a eu moins de suicides lors de la dernière année. Trente contre quarante-neuf l’année précédente.
Confinements,
isolements, perte de travail, virus incontrôlable… « Beaucoup
craignaient une forte progression des suicides pour l’année 2020 »,
nous confie un personnel de santé du centre hospitalier de Châteauroux. Et
bien, contre toute crainte, « c’est le contraire qui s’est
produit », explique Annabelle Desaix, responsable territoriale de
l’antenne 36 de l’Ireps (1). Chiffres sur table au niveau national,
« nous sommes sur un fléchissement de l’ordre de 12.000 à
10.000 ». Tendance qui s’est vérifiée sur le département de l’Indre,
passé de 49 suicides en 2019 à 30 suicides en 2020. Courbe
observée depuis 2015 et que le virus n’a pas réussi à inverser (2).
Chaque passage à l’acte est une défaite Les explications de cette bonne
tendance ne sont pas toujours facile à démontrer. Il n’empêche que « les
actions de prévention commencent à porter leurs fruits », poursuit
Annabelle Desaix. Il existe, aujourd’hui, une réelle prise en charge de la
souffrance par tous les professionnels de ce secteur et comme sur bien d’autres
départements, « le maillage dans l’Indre est désormais très
efficient ». Une présence qui permet « d’écouter les personnes
en grande souffrance et combattre les idées reçues à propos du passage à
l’acte ». Imaginer, notamment, « qu’en parler incite la
personne fragilisée à passer à l’acte » ; que « le
suicide est un choix » ou encore, « qu’il s’agit d’un geste de
courage ou de lâcheté ». La psychologie de l’être humain est bien plus
complexe que cela et il n’y a pas de vérité simple. Les chiffres de cette année
le démontrent, « puisque tout au long de ces derniers mois, la
souffrance a été amplifiée par la maladie, l’isolement, la perte d’un proche,
d’un emploi ; alors que le nombre de suicides a fortement reculé. »
En parler et donner aux personnes vulnérables « les capacités de
rebondir avec l’indispensable aide de proches, d’amis et de
professionnels » capables de rompre l’état de crise suicidaire. Autant
de démarches toujours difficiles, toujours incertaines, mais que les chiffres
couronnent de succès, même lors d’une année où chacun redoutait le pire.
Il ne faut toutefois pas baisser la garde, puisque chaque passage à l’acte est
une défaite.
(1) Fédération régionale des acteurs en promotion de la santé (Fraps) et les
Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (Ireps), tél.
02.54.60.98.75. (2). Dans les années 2010, 50 à 60 suicides étaient
enregistrés dans l’Indre et 800 tentatives.
contacts
Un département parfaitement maillé dans la lutte contre le suicide
Voici les
principaux intervenants luttant contre le suicide : Centre médico
psychologique, Aidaphi, pour les 6 à 20 ans, Indre-Ouest, tél.
02.54.61.16.11 ; Centre médico-psychologique, Pep,
6 à 18 ans, Indre-Est,
tél. 02.54.08.11.80 ; Éducation Nationale, tout le département, tél.
02.54.60.57.00 ; Centre d’information et d’orientation, pour élèves,
familles, équipes éducatives, tél. 02.38.83.49.07 ; Maison des adolescents
de l’Indre, jeunes jusqu’à 25 ans, parents et entourage,
tél. 02.54.22.56.64 ; Pôle de psychiatrie, pour les 0 à 16 ans,
tél. 02.54.29.60.32 ; Centre de soins, d’accompagnement de prévention en
addictologie, personnes comportement addictif avec ou sans produit,
tél.02.54.22.52.88 ; Pôle des urgences, tous les publics,
tél. 02.54.29.62.90 ; SOS écoute Indre, tous les publics,
tél.02.54.35.00.36.
Médecine du travail (AISMT 36), tél.02.54.29.42.10 ; Centre pénitentiaire
du Craquelin, personnes placées sous main de la justice, tél. 02.54.53.40.00 ;
Association Élisabeth Kübler-Ross, personnes confrontées rupture, deuil, mort,
tél. 02.54.07.01.69 ; Maison centrale de Saint-Maur, population pénale,
tél. 02.54.08.29.00 ; MSA, ressortissants agricoles,
tél. 02.54.44.87.87 ; Pôle psychiatrique adultes,
tél. 02.54.53.72.60 ; équipe mobile gériatrique, personnes de plus de
75 ans, tél.02.54.29.12.09 ; équipe mobile psychiatrie précarité,
professionnels confrontés à la souffrance psychique, tél. 02.54.27.12.72 ;
Centre médico-psychologique Issoudun, tél.02.54.49.39.39
et le département hors Issoudun, tél.02.54.22.49.67 ; MAIA 36, personnes
âgées de plus de 60 ans, tél.02.36.90.60.40.
https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/indre-baisse-significative-des-suicides-en-2020