Campagne de sensibilisation dans le cadre de la Journée Nationale de la Prévention du Suicide du 5 février 2021
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Campagne de sensibilisation dans le cadre de la Journée Nationale de la Prévention du Suicide du 5 février 2021
La Flèche. Burn-out : « La santé du dirigeant est souvent un tabou »? 
 
« Le burn-out, c’est comme un disjoncteur. On met de la tension sur le circuit jusqu’au moment où ça coupe. »© Le Maine Libre
« Le Maine Libre » : Dans quel secteur d’activité intervenez-vous ?
Gilles Le Griffon : « Je suis moi-même entrepreneur depuis 18 ans à La Flèche, avec deux domaines principaux. Une partie orientée vers les entreprises, la plus importante, qui consiste à faire de la formation en management et coaching. J’interviens dans des entreprises de toutes tailles et tous secteurs d’activité. La deuxième partie est une activité de thérapeute, je me suis formé à la Gestalt thérapie. Une approche de la psychologie qui s’intéresse à quelle forme prend la relation entre la personne et son environnement. Comment on réagit par rapport à la pression par exemple. Comment, en tant que chef d’entreprise, je perçois le fait d’avoir moins de chiffre d’affaires, de perdre un client… »
On parle souvent du burn-out chez le salarié et beaucoup moins pour un chef d’entreprise. Comment l’expliquez-vous ?
« Le dirigeant, il doit être solide. Dans l’image que le salarié peut s’en faire. Dans l’idée aussi que le dirigeant a de l’image qu’il doit présenter vis-à-vis de ses clients, de ses salariés quand il en a. La santé du dirigeant est souvent un tabou, comme s’il devait être inoxydable. »
Et cette image a un impact sur le risque de burn-out ?
« Bien sûr. Le burn-out, c’est comme un disjoncteur. On met de la tension sur le circuit jusqu’au moment où ça coupe. Alors oui, il y a un certain nombre d’injonctions. Je ne peux pas perdre la face, je ne peux pas défaillir en tant que dirigeant parce que si moi je ne tiens pas, je mets en danger tout le monde. Il y a aussi une injonction plus personnelle. Structurellement le dirigeant, c’est une personne responsable. Je suis responsable de ce qui m’arrive, et je suis seul. »
En 2020, la part des dirigeants de PME présentant des risques forts de burn-out a augmenté de 14,5 points pour passer à 34,5 %. Avez-vous constaté cet impact parmi votre clientèle ?
« Très honnêtement, pas encore. Je pense que les chiffres sont issus de l’APESA (Association d’Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë.). Ils ont un positionnement particulier parce qu’ils interviennent dans des situations pratiquement post burn-out, pour des gens qui sont en très grande souffrance. Moi, j’interviens plutôt en amont, plus dans l’aspect prévention. La difficulté, c’est que la détection est rendue compliquée par le fait que la personne ne s’en aperçoit pas, et qu’elle est même dans le déni. Mais le covid a un impact économique. À partir de ce moment-là, il y a une pression plus importante. »
Quels sont les signes avant-coureurs d’un burn-out ?
« Il y a un certain nombre d’indicateurs. Le premier, ce sont les troubles du sommeil. Associés aussi parfois à des troubles de l’appétit. Le fait aussi de se sentir émotionnellement épuisé. D’aller vers un certain cynisme, une espèce de détachement. Ce qui est un mécanisme de protection. Le fait de s’isoler, de ne plus voir ses amis. Et le sentiment de ne pas avoir les ressources pour y arriver. Fondamentalement le stress c’est ça. »
Quelle est alors la première chose à faire ?
«
 Aller voir son médecin généraliste. Vérifier les constantes. Parce 
qu’il y a des indicateurs physiques qui montrent qu’il y a une situation
 d’épuisement. Après, pour accompagner quelqu’un qui est en situation de
 burn-out, il y a trois intervenants : le médecin, un accompagnement de 
type psychothérapeutique et éventuellement un coach, qui lui va 
intervenir plutôt au début et à la fin. »
Vous dites que paradoxalement, il peut y avoir un effet parfois bénéfique à avoir vécu un burn-out ?
«
 Il y a un petit message d’espoir. Certaines personnes qui ont vécu 
cette situation, au bout d’un certain temps, remercient leur burn-out. 
En fait, il amène à prendre du recul et cela repose un peu les questions
 existentielles. Là, il y a un lien avec le covid. C’est général, mais 
le covid amène tout le monde à se poser des questions sur le niveau 
d’importance de ce que l’on fait. »
Pratique
Ce premier CaféClub & Co de l’année proposé par le service action économique du Pays fléchois aura lieu vendredi 5 février, de 8 heures à 9 h 30, à Cogito, 1, rue Nicolas-Appert à La Flèche. La thématique retenue, la question du burn-out et de la crise suicidaire chez le dirigeant, sera abordée par Gilles Le Griffon, avec une intervention de Cap Compétences et d’Hervé Rouvre, référent APESA 72.
Sur inscription uniquement. Participation 10 €, gratuit pour les adhérents au Club des entreprises du Pays fléchois. Renseignements au 02 43 48 66 11 ; action-economique@cc-paysflechois.fr
Interview du Pr Michel Debout :  « La médecine légale ne se réduit pas à la salle d’autopsie »
Le Pr Michel Debout, médecin légiste et psychiatre en fin de carrière, publie son « Journal incorrect d’un médecin légiste » (éditions de l’Atelier / Fondation Jean-Jaurès) le 28 janvier. Une plongée au cœur du métier fascinant de médecin légiste, au fil de différentes affaires qui ont marqué sa carrière.
WUD : Qu’est-ce qui vous plaisait le plus dans l’exercice de votre spécialité ? 
Michel Debout : Je vais vous répondre par un paradoxe : je 
trouvais que la médecine légale était la discipline la plus vivante de 
toute la médecine. Au sens que la vie humaine est étayée de moments 
éruptifs, de moments difficiles, violents et que le médecin légiste est 
celui qui a à traiter de toutes ces violences sur les personnes et sur 
leur santé. Ce qui m’a le plus passionné, c’est la rencontre des 
familles après les situations de mort violente, notamment les morts par 
suicide. Lorsque j’ai démarré mon activité à Saint-Etienne, j’ai mis en 
place un rendez-vous avec les familles des personnes décédées dont on 
m’avait confié le corps. Je me suis aperçu que toutes les familles 
venaient à ce rendez-vous, y compris celles qui vivaient très loin. J’ai
 essayé d’en comprendre la signification, au-delà de celle de donner des
 explications apparentes sur ce qu’il s’était passé pour leur proche.
 
WUD : Cette rencontre était-elle facilitatrice du travail de deuil ?  
MD : Effectivement, j’ai compris que le médecin légiste 
devenait pour ces familles le dernier témoin d’une mort sans témoin. 
Cette rencontre permettait aux familles de se représenter le moment de 
la mort au plus près de ce qu’il s’était passé, et de passer ensuite à 
autre chose. Le cas échéant, elles auraient cherché toute leur vie à se 
représenter cette mort, souvent de façon plus tragique que la réalité, 
et avec une impossibilité à dépasser cette question. Quand on dit 
« faire son deuil », cela ne veut pas dire oublier le mort, mais vivre 
avec le souvenir de la personne vivante. Tant que le deuil n’est pas 
fait, on garde en soi le moment de sa mort. 
 
WUD : Comment devenir apte à endosser ce rôle face aux familles ? 
MD : Quand on a compris ce que c’est être une personne humaine 
et que la mort n’est pas extérieure à la vie, mais fait partie de la 
vie. On retrouve la notion d’humanisme médical, que j’évoque beaucoup 
dans mon ouvrage, et la médecine légale comme discipline de la vie. Le 
médecin a pour mission de faire en sorte que la mort arrive le plus tard
 possible, en fonction de l’état de son patient, bien sûr, mais il doit 
aussi l’intégrer au parcours de vie de cette personne. Un médecin est 
médecin jusqu’à la sépulture de son patient. 
 
WUD : Pensez-vous que l’image de la médecine légale, comme 
spécialité des corps morts, peut faire peur et nuire au choix de cette 
spécialité ? 
MD : Oui, si elle s’arrête à la vision du cadavre et donne lieu
 à des mécanismes de protection, comme on en observe chez les carabins. 
Médecin ou pas, on a tous une réaction de fascination et d’effroi face à
 un corps mort. Il faut pouvoir le dépasser, avec un travail sur ses 
propres émotions. Tous les soignants sont amenés à le faire. 
Contrairement aux idées reçues, 80% de l’activité du médecin légiste se 
fait auprès de personnes vivantes, qui ont subi des violences 
(agressions, violences sexuelles, traumatismes, accidents…). Nous sommes
 donc avant tout des médecins de la vie et non de la mort. 
 
WUD : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes médecins intéressés par la médecine légale ?
MD : Je leur conseillerai d’être curieux et de se renseigner 
sur les différentes facettes de cette spécialité : les lésions 
anatomiques, l’imagerie médico-légale, l’anthropologie médico-légale, 
etc… Il y a mille manières d’exercer ce métier. Le médecin légiste est 
amené à donner son expertise dans les situations très variées entraînant
 des souffrances et des blessures, pas seulement la mort. C’est un 
exercice au carrefour de plusieurs disciplines. Il ne faut pas le 
réduire à la salle d’autopsie. 
 
WUD : Votre conclusion est titrée « Alerte sur un métier en
 voie de disparition ». Quels sont vos principaux motifs d’inquiétude ? 
MD : Il y a de moins en moins de médecins légistes formés. La 
réforme de 2011 a eu certains bons côtés, mais elle a transformé la 
médecine légale en une spécialité complète. Or, tout son intérêt était 
d’être pratiquée à la fois par des médecins légistes exclusifs et par 
des médecins d’autres spécialités, ce qui donnait de la richesse à nos 
équipes. 
Par ailleurs, les médecins légistes font face à un risque très 
inquiétant, celui de perdre leur indépendance, comme on l’observe déjà 
dans les pays anglo-saxons. Je mets en garde contre la dérive 
technocratique et scientiste de la police scientifique. Nous devons 
conserver notre indépendance face à la police et aux magistrats comme la
 prunelle de nos yeux. Il est urgent de couper le lien scandaleux entre 
l’Institut médico-légal de Paris et la Préfecture de police de Paris. 
C’est insupportable lorsqu’il y a des affaires de violences policières. 
Cela fait 30 ans que je le dis et que je l’écris. 
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/interview-du-pr-michel-debout-la-medecine-legale-ne-se-reduit-pas-la-salle-dautopsie
Autant de vécus douloureux qui tournent en boucle et que vous vivez dans une grande solitude. Les cliniciens du réseau Souffrance et Travail, en lien avec l’association ASSOPOL, peuvent vous apporter un lieu privé et neutre en dehors de l’institution,pour une prise en charge immédiate de votre mal-être.
Notre particularité est d’être tous titulaires d’un diplôme universitaire spécifique nous dotant des connaissances psychologiques, médico-administratives et juridiques nécessaires à la bonne gestion de vos situations complexes.
Vous pourrez adresser les factures à l’adresse suivante : president@assopol.fr
Santé mentale : des ados pour aider d’autres ados ?
Proposer à des adolescents le soutien de certains de leurs pairs pour surmonter les moments difficiles. Voici le concept de nombreux programmes mis en place aux Etats-Unis notamment. Bénéficiant d’une formation, ces jeunes constituent ainsi une ressource pour leurs camarades en souffrance. Une étude récente révèle que les parents y sont largement favorables.
Répandu dans les pays anglo-saxons, le concept de « pair-aidance » correspond à l’assistance apporté par un individu à un autre, disposant d’une expérience similaire. Un même cancer, une addiction commune… ou le même âge. Une équipe de l’University of Michigan a ainsi interrogé des parents sur l’intérêt d’un tel programme auprès de leurs adolescents.
C’est en effet une méthode, proposée dans plusieurs lycées Outre-Atlantique, dans laquelle certains jeunes sont formés et encadrés par des adultes pour devenir des interlocuteurs identifiés par leurs camarades. Un adolescent a une question qui l’embarrasse, il est victime de harcèlement ou a simplement besoin de se confier durant une période de stress ? Il sait alors à qui se confier.
Pourquoi ce concept ? L’enquête menée auprès de 1 000 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans fournit justement une explication. Selon 38% d’entre eux, si leur adolescent était en souffrance, il irait probablement s’adresser plus facilement à un autre adolescent qu’à un adulte. Comme dans les programmes d’alcooliques anonymes, la personne en souffrance se sent mieux comprise par quelqu’un qui vit ou a traversé la même difficulté.
Lorsqu’un tel programme existait déjà dans l’école de leur enfant, les parents interrogés se sont également révélés deux fois plus favorables que les autres à ce système. La preuve qu’une fois testé, il est rapidement adopté.
Des parents expriment toutefois une inquiétude quant à la capacité de leurs adolescents à savoir réagir dans certaines situations. Sont-ils réellement assez matures pour cela ? Ainsi 62% des parents interrogés s’inquiètent que ces jeunes ne gardent pas confidentielles les informations recueillies. En outre, 57% ont peur qu’ils ne sachent pas déterminer quand un problème nécessite l’intervention d’un adulte.
Autre
 préoccupation : l’adolescent risque-t-il de se sentir responsable si un
 autre jeune tente de se suicider par exemple, alors qu’il s’est adressé
 à lui via le programme de « pair-aidance » ? Selon les auteurs, « ces 
programmes doivent être menés en lien avec des adultes qualifiés dans le
 soutien des jeunes, et notamment en matière de prévention du suicide ».
https://www.ledauphine.com/magazine-sante/2021/01/29/sante-mentale-des-ados-pour-aider-d-autres-ados
A l'occasion de la Journée Nationale de Prévention du Suicide, une visioconférence "Repérer la souffrance" est proposée le mercredi 17 février 2021 de 14h à 17h.
Elle s'adresse aux professionnels, élus et bénévoles amenés à être en relation avec le public et à accueillir leurs paroles et souffrances.
Visuel ci-joint.
MISACO et la Mutualité Française Bretagne informent également de la parution d'une vidéo dessinée illustrant la chaîne de prévention du suicide :https://www.dailymotion.com/video/k3gX5CkjGCsm5zwB48k
Un dessin vaut souvent mieux qu’un long discours. Qu’est-ce que « la chaîne de prévention du suicide » ?
3 minutes pour comprendre avec une vidéo dessinée, créée par la Mutualité Française Bretagne à destination de tous ses partenaires et acteurs de prévention de la souffrance psychique et du suicide. Ainsi, professionnels, élus et bénévoles concernés peuvent comprendre que, dans ce vaste domaine, chacun a un rôle à jouer !
Cette vidéo sera intégrée au futur site internet « Ensemble Veillons » destiné aux acteurs de la prévention du suicide en Bretagne. Il est actuellement en cours de création et paraîtra au premier semestre 2021.
Informations contact : 
Pauline LE FAUCHEUR,
Chargée de prévention
Mutualité Française Bretagne
07-87-74-72-27
plefaucheur@bretagne.mutualite.fr 
 
Publié le 27 Janvier 2021
La Commission nationale de la psychiatrie a été lancée le 18 janvier, selon Katia Julienne, Directrice générale de l’offre de soins (DGOS), qui précise dans un tweet : «Son rôle est d’accompagner les acteurs de la santé mentale dans leurs missions de prévention, de soin et de réponse aux besoins de la population santé. » Présidée par M. Lejoyeux, Pr de psychiatrie et d’addictologie, cette commission remplace le comité de pilotage de la psychiatrie. Communiqué de la DGOS.
Katia Julienne, Directrice générale de l’offre de soins, a procédé lundi 18 janvier à l’installation de la Commission nationale de la psychiatrie, en présence de Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Cette instance remplace le Comité de pilotage de la psychiatrie qui ne s’était plus réuni depuis l’été 2020.
L’objectif de cette nouvelle instance est d’engager le plus rapidement possible, avec l’ensemble des acteurs, les travaux nécessaires pour traiter les sujets les plus urgents, tels que la question de la psychiatrie dans la crise Covid ou encore les textes encadrant les pratiques d’isolement et de contention, mais également pour faire avancer des réformes de fond, notamment celles du financement et des autorisations en psychiatrie. Cette commission se mobilisera naturellement pour donner suite aux annonces du Président de la République sur la tenue d’« assises de la psychiatrie et de la santé mentale », sur sa volonté de renforcer le soutien à la pédopsychiatrie ou encore sur l’accélération de la prise en charge des consultations de psychologues.
Présidée par le Pr Michel Lejoyeux, cette commission a une composition large qui reflète la grande diversité des acteurs du soin psychiatrique de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant :
Elle s’appuiera pour la conduite de ses travaux sur des sous-commissions thématiques, qui constitueront des lieux d’expertise et seront forces de propositions :
Par ailleurs, afin de garantir le caractère concret et opérationnel des propositions qui seront issus de ces travaux, le Dr Radoine Haoui coordonnera un Groupe opérationnel de psychiatrie, fonctionnant sur saisine de la DGOS et dont les missions complémentaires à celle de l’instance plénière seront, d’une part d’accompagner la mise en œuvre des réformes par les acteurs de terrain, et d’autre part d’apporter un appui organisationnel et fonctionnel aux établissements dans certaines situations spécifiques ou complexes.
Les défis du secteur de la psychiatrie sont nombreux : prendre en compte l’exigence de mieux repérer, mieux prendre en charge et de façon plus précoce les troubles psychiques, en étant plus accessible sur l’ensemble des territoires tout en renforçant le travail partenarial avec l’ensemble des autres acteurs qui interviennent dans les parcours de soins et de vie des personnes concernées, et de contribuer à leur insertion sociale et à leur réhabilitation. La mise en place de cette nouvelle Commission doit permettre d’y répondre de façon opérationnelle, efficace et concertée avec l’ensemble des partenaires
• Courrier de la DGOS, 21 janvier 2021.
https://www.santementale.fr/actualites/la-commission-nationale-de-la-psychiatrie-est-lancee.html 
Suicides des internes : Repérer et aider une personne en danger
Mladen Zivkovic https://www.whatsupdoc-lemag.fr
Les professionnels de santé sont plus confrontés que la population générale à la problématique du suicide. Comment repérer et aider un confrère en danger ? Dr Barbara Lantier, médecin généraliste auteure d’une thèse sur le sujet, nous aide à y voir plus clair.
Chaque
 année, une poignée d’étudiants en médecine met fin à ses jours. Un 
phénomène connu qu’il reste pour l’heure difficile à analyser tant les 
données sur le sujet sont parcellaires. L’an dernier, Barbara Lantier, médecin généraliste, a tenté de mieux comprendre ce phénomène au travers de sa thèse portant sur le suicide des internes, des externes et des docteurs en médecine. « C’est un peu partout autour de nous et ça ne peut pas laisser indifférent », explique-t-elle, tentant d’expliquer les motivations de son travail.
 
Un phénomène omniprésent 
 
Une analyse confortée par ses recherches. En tout, Barbara Lantier a interrogé 435 personnes. « Principalement, des enseignants ou des responsables du corps enseignant »,
 détaille-t-elle. Un travail d’ampleur dont il est ressorti un chiffre 
évocateur. En tout, 67,8 % des répondants auraient déjà été confrontés 
au suicide d’un futur médecin ou médecin. S’il s’agit parfois d’un même 
drame qui a irradié dans le quotidien d’un grand nombre de 
professionnels, cette proportion souligne l’omniprésence de ce phénomène
 dans leur quotidien. « C’est dur de recouper ce phénomène car le mot suicide est parfois occulté pour des raisons d’assurance »,
 précise-t-elle tout de même. Selon elle pourtant, ce serait les 
psychiatres, les médecins généralistes ou encore les 
anesthésistes-réanimateurs qui seraient le plus souvent en proie à ces 
idées noires. À noter que les chirurgiens ne sont pas non plus épargnés 
selon sa thèse. « L’épuisement professionnel serait l’antécédent le plus fréquent, devant l’alcoolo-dépendance, puis la maladie bipolaire »,
 écrit-elle. Une liste qu’elle complète également avec les 
problématiques d’harcèlement au travail ou bien encore les difficultés 
personnelles.
 
« Il ne faut pas toujours demander la permission » pour aider
 
S’il n’est pas aisé de prévenir les comportements à risque, il est parfois possible de les repérer avant le passage à l’acte. « C’est
 un peu pareil dans tous les milieux. Il faut faire attention aux 
comportements addictifs, aux troubles du sommeil ou du comportement
 », indique celle qui officie désormais à son compte dans la ville de 
Vincennes (Val-de-Marne). À ces signes évocateurs peut également 
s’ajouter une incapacité du sujet à avancer dans ses tâches, malgré une 
grande latitude de travail. « Après, il y a des paroles ou des pleurs ou des échecs répétés durant les épreuves du quotidien à l’hôpital. », poursuit le docteur.
 
Autant de signes qui peuvent pousser les témoins de cette détresse à agir. « En
 tant que tierce personne, il est possible de contacter des associations
 en explicitant son inquiétude tout en restant anonyme », indique Barbara Lantier. Une démarche qui pourrait permettre de plus facilement accéder à la personne en souffrance. « Cela peut aider à identifier le problème et lui proposer de l’aide », indique la spécialiste.  Et d’ajouter : « Il ne faut pas toujours demander la permission ».
 
Agir pour soi-même quand c’est possible 
 
Toujours est-il que l’idéal est que la personne en proie à ces troubles soit en mesure d’agir par ses propres moyens. « Si
 c’est le cas, la première chose à faire est de demander de l’aide à un 
médecin disponible pour écouter. Ce n’est pas forcément un psychiatre
 », précise la généraliste, qui souligne pour autant que ces derniers 
seraient plus indiqués qu’un psychologue grâce à leur carnet de 
prescription. « Il y a aussi des hospitalisations qui peuvent s’imposer car il faut mettre la personne loin de ses pulsions de destruction
 », indique Barbara Lantier. À noter que la première chose à faire pour 
une personne en souffrance demeure de ne pas rester seule et de 
solliciter de l’aide auprès d’une tierce personne. « Quelle qu’elle 
soit », insiste-t-elle.
 
Aujourd’hui plus qu’hier, les structures formées à gérer ce type de 
situation sont légion. Parmi elles ? L’Association d’aide 
professionnelle aux professionnels de santé et médecins libéraux (AAPML), la structure Médecin Organisation Travail Santé (MOTS), la permanence téléphonique de l’association Soins aux professionnels de Santé (SPS) ou encore le mail d’urgence
 du syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris… Autant de mains tendues
 qu’il ne faut pas hésiter à attraper pour enfin parvenir à remonter la 
pente.
   26/01/2021 - 16:26 Par Julia Neuville 
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/suicides-des-internes-reperer-et-aider-une-personne-en-danger
      
Developmental trajectories of childhood symptoms of hyperactivity/inattention and suicidal behavior during adolescence
A. Forte Massiliano Orri 1 Cedric Galera 1 M. Pompili G. Turecki M. Boivin R. E. Tremblay Sylvana M. Cote 1
1 BPH - Bordeaux population health
Abstract : Hyperactive/inattentive symptoms (ADHD symptoms) are associated with suicidal behavior in clinical studies, but there is still a lack of population-based longitudinal investigations on the developmental aspects of this association. Additionally, it is unclear whether the association is similar for boys and girls. The objectives of the study were to test the association between the ADHD symptoms during childhood and suicidal ideation and attempt during adolescence, and to investigate sex differences. 1407 children from the Québec Longitudinal Study of Child Development were followed up from 5 months to 17 years of age. We used teacher-reports of ADHD symptoms from 6 to 12 years, and self-report of suicidal ideation and attempt at 13, 15, and 17 years. We identified three ADHD symptoms trajectories: low (boys: 32.2%, girls: 48.7%), moderate (boys: 44.6%; girls: 42.2%) and high (boys: 23.2%; girls: 9.1%). Compared to boys on a low trajectory, boys on a moderate trajectory were at higher risk for suicidal ideation (OR 4.2, 95% CI 1.2–14.8), and boys on a high trajectory were at higher risk for suicide attempts (OR 4.5, 95% CI 1.1–17.9). Girls on moderate or high ADHD symptoms trajectories were not at higher risk for suicidal ideation or attempts than girls on low trajectories. For boys, but not for girls, moderate-to-high ADHD symptoms increased the suicidal risk in adolescence. Interventions with boys showing ADHD symptoms should include a suicide prevention component.
Mort par suicide chez les personnes autistes : Au-delà du poisson-zèbre
22 janv. 2021 Par Jean Vinçot Blog :
                        Le blog de Jean Vinçot
                    
jamanetwork.com Traduction de "Death by Suicide Among People With Autism: Beyond Zebrafish" - 12 janvier 2021 - Commentaire par Mikle South, PhD1 ; Andreia P. Costa, PhD2 ; Carly McMorris, PhD3
Lire la suite https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/220121/mort-par-suicide-chez-les-personnes-autistes-au-dela-du-poisson-zebreOlivier Véran veut engager « une refondation profonde et solide » de la santé mentale
Publié le 22 Janvier 2021 https://www.santementale.fr/*
Dans un discours diffusé en vidéo au Congrès de l'Encéphale le 21 janvier, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, annonce une « refondation profonde et solide de la politique de santé mentale et de psychiatrie », en lien avec la dimension psychologique de la crise sanitaire, qui appelle une « mobilisation collective » de grande ampleur. Il a également présenté un bilan d'étape et les perspectives de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie. Points clés et extraits.
Bilan et perspectives de la feuille de route santé mentale et psychiatrie
Le Ministre a souligné que la feuille de route (de juin 2018), dont le « Pr Frank Bellivier assure le suivi » reste le « socle de notre ambition. » Si « la crise sanitaire a retardé certains chantiers, (…) elle a aussi été un accélérateur pour d’autres. »
Revenant sur les objectifs prioritaires pour 2020, parmi les chantiers « emblématiques », il a évoqué :
– le déploiement du dispositif Vigilans (rappel et de 
suivi des personnes ayant fait une tentative de suicide) s’est 
poursuivi. Vigilans est actuellement déployé dans 12 régions 
métropolitaines sur 13, et dans 2 régions d’Outre-mer.  « Près de 15 000 patients ont intégré ce dispositif l’an passé, ce qui est très encourageant et nous invite à aller plus loin. » La mise en place du numéro national de prévention du suicide est annoncé en 2021.
– concernant l'offre de soins et les parcours en psychiatrie, « près de 60 millions d’euros supplémentaires » sont venus soutenir «
 plus de 100 projets ciblés sur une meilleure articulation entre la 
ville et le médico-social, ainsi que sur la psychiatrie de l’enfant et 
de l’adolescent. » L’appel à projet de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent sera reconduit à hauteur de 20M€.
– Au titre du Ségur de la santé, « environ 160 postes de psychologues » ont été créés au sein des Centres Médico-Psychologiques.
 Selon les besoins, ils seront priorisés sur les structures 
infanto-juvéniles. Par ailleurs, la démarche d’ « aller-vers » les 
personnes en situation de détresse psychique sera fortement développé « grâce au renforcement des équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) à hauteur de 10 millions € ». 
– En 2021, pour poursuivre le déploiement des actions de la feuille de route, en y intégrant des mesures du Ségur de la santé et tenant compte du contexte, il faut améliorer le repérage précoce : «
 nous allons financer dans les prochains mois, à hauteur de 12 M€/an 
pendant 3 ans, prévus dans le Ségur de la Santé, des psychologues au 
sein des Maisons de Santé Pluri professionnelles (MSP) et des Centres de
 santé. » Cette mesure annonce « le déploiement d’un dispositif plus ambitieux de première ligne “médecin généraliste-psychologue” ». Dans la même logique, «
 la prise en charge de consultations de psychologues pour les enfants 
doit être rendue accessible dès 2022 dans des conditions à définir d’ici
 l’été ». 
– Le Ministre a rappelé les enjeux des Projets Territoriaux de Santé mentale, qui réunissent les différents acteurs du parcours. « Mettre en œuvre et avancer, telle est mon exigence, telle est mon obsession ! (…) le
 Ségur de la santé a prévu le financement dès cette année d’un poste de 
coordonnateur pour chacun des 104 projets territoriaux. » 
– Faire progresser l’insertion et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique est également un enjeu essentiel.
– Concernant les pratiques d'isolement et de contention, O. Véran a rappelé « l'obligation qui nous était faite de mieux encadrer juridiquement » ces mesures. La réforme permet «
 d’une part, un meilleur contrôle de ces pratiques; et d’autre part, la 
prise en compte de la réalité de situations cliniques difficiles qui 
appellent à préserver la santé et la sécurité du patient et des équipes.
 » Un plan d’accompagnement à cette nouvelle réglementation, 
assorti à ce stade de 15 M€, est prévu pour permettre aux établissements
 de se réorganiser, « avec des mesures de formation, des recrutements d’effectifs, et une amélioration des Systèmes d’information. » « Vous n’êtes pas seuls dans cette dynamique d’adaptation », a-t-il souligné, précisant que «
 le dispositif d’accompagnement montera en charge dans le cadre d’un 
plan pluriannuel, et j’attends de la commission nationale de psychiatrie
 qu’elle puisse nous aider à en tracer les contours. »
Trois orientations majeures pour les « bases d'une refondation »
Face aux conséquences de la crise sanitaire, « nous
 devons  élargir notre ambition et jeter les bases d’une refondation 
profonde et solide de la politique de santé mentale et de la psychiatrie
 pour les décennies à venir. » Un renforcement et un enrichissement des actions « autour de 3 orientations majeures » sont proposés.   
– « diversifier l’information et la formation en santé mentale,
 pour changer le regard de l’opinion publique et lutter contre la 
stigmatisation, et pour faire entrer la santé mentale dans une culture 
de la prévention qui soit largement partagée ».
– « renforcer notre attention envers les publics les plus vulnérables » . Sur ce point le Minsitre a insité sur « la prévention et l’accompagnement de l’addiction des jeunes aux écrans. » Sur la base des recommandations du Haut conseil de la santé publique, « une Feuille de route sur la prévention des usages excessifs des écrans pour les enfants » sera lancée.
– « renforcer notre mobilisation autour des objectifs de notre politique de santé mentale tels que je les ai rappelés. »
Cela passe par « une meilleure connaissance des différentes dimensions de la santé mentale et de la psychiatrie » et donc un renforcement de la recherche :
• « Santé mentale et psychiatrie sont des axes prioritaires du 
Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) depuis plusieurs 
années et nous poursuivrons dans cette direction » ; 
• Un nouvel outil pour inciter les établissements universitaires et non 
universitaires à coopérer pour des actions de recherche et de formation « sera mis en place de au printemps 2021 » ,
• Un programme prioritaire de recherche « Santé mentale et psychiatrie » « sera mis en place prochainement afin d’accélérer le développement de la recherche et d’accompagner les acteurs. »
– Echanges de pratiques. Cette mobilisation passe aussi par une réflexion « ouverte et partagée ». Dans le cadre d'une gouvernace « sereine et constructive », O.
 Véran compte beaucoup sur la nouvelle commission nationale de la 
psychiatrie, présidée par le Pr Lejoyeux. Parmi les moments forts pour 
croiser les points de vue, il a signalé « le sommet 
international des ministres de la santé mobilisés en faveur de la santé 
mentale que Paris accueillera en octobre prochain » et « les 
assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie dont la 
tenue avant l’été a été appelée de ses vœux par le Président de la 
République ».
D'apres article When doctors ponder suicide, depression—not burnout—is key driver
 
Lorsque les médecins réfléchissent au suicide, la dépression - et non l'épuisement professionnel - est le principal moteur 
   
La dépression, les troubles liés à la consommation de substances, les relations altérées et la tendance à l'autodestruction ont été associés au suicide des médecins. Les idées suicidaires ont également été associées à des facteurs propres à la profession médicale, tels que l'augmentation de la charge de travail et les erreurs médicales, entre autres. Des recherches antérieures ont également établi un lien entre l'épuisement professionnel des médecins et la dépression et le suicide, mais une enquête récente présente un tableau plus complexe.
En utilisant des données d'enquête recueillies entre novembre 2018 et février 2019 auprès de 1 354 médecins exerçant dans l'ensemble des États-Unis, les chercheurs ont découvert que chaque unité d'écart-type d'augmentation de l'épuisement professionnel était associée à une augmentation de 85 % des risques d'avoir des idées suicidaires. Après ajustement pour la dépression, il n'y avait plus d'association entre le burnout et le risque d'idées suicidaires.
Pourtant, dans les modèles ajustés, la dépression était associée à une augmentation de 202% des risques d'avoir des idées suicidaires. À l'inverse, en termes de conséquences sur les soins aux patients, un schéma opposé émerge ; chaque augmentation du burnout était associée à des erreurs médicales auto-déclarées alors que la dépression n'était pas dans les modèles prenant en compte les deux, indique l'étude, “Association of Physician Burnout With Suicidal Ideation and Medical Errors,” publiée dans JAMA Network Open.
"Bien que l'épuisement professionnel ait été identifié comme un facteur de risque de dépression et de suicide chez les médecins, les études précédentes n'ont pas entièrement pris en compte les effets des deux", a déclaré Nikitha K. Menon, auteur principal de l'étude et chercheur en sciences sociales au département de psychiatrie de la faculté de médecine de l'université de Stanford. "En outre, une certaine controverse subsiste quant à savoir si l'épuisement professionnel et la dépression sont vraiment des constructions distinctes ou simplement des gradations du même trouble sous-jacent.
"Nous explorons leur chevauchement ainsi que la manière dont chacun d'entre eux - l'épuisement professionnel et la dépression - est lié aux probabilités d'idéation suicidaire et d'erreur médicale auto-déclarée après avoir pleinement pris en compte leurs effets", a-t-elle ajouté. "Nos conclusions suggèrent que l'épuisement professionnel et la dépression sont des expériences distinctes, avec des conséquences distinctes pour les médecins et leurs patients".
  Menon a ajouté que «la dépression est liée à une probabilité nettement plus élevée d'idées suicidaires, même après ajustement pour l'épuisement professionnel». 
L'AMA Christine A. Sinsky, MD, vice - président de la satisfaction professionnelle, et Lindsey Carlasare, directeur de recherche à l'AMA, ont également été répertorié comme auteurs de l'étude, une partie d'un groupe éminent de chercheurs de l' école de médecine de l' Université de Stanford, l'Université de l'École de médecine du Minnesota et de l'École de santé publique de l'Université de Boston. 
Besoin d'ajuster les interventions 
«Bien que l'épuisement professionnel ait retenu l'attention comme une épidémie en médecine résultant d'un système dysfonctionnel plutôt que d'un individu défaillant», a déclaré Menon. «La dépression et les autres maladies mentales restent stigmatisées en médecine. 
«Cette stigmatisation culturelle autour de la maladie mentale exacerbe probablement les obstacles auxquels font face les médecins qui sont touchés, les empêchant de demander de l'aide lorsqu'ils en ont besoin», a-t-elle ajouté.
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Information étude citée
Publié en ligne par Cambridge University Press: 20 January 2021
USA : CRITIQUE DEBAT : 
La pandémie entraînera-t-elle plus de suicides?
Il est trop tôt pour savoir. Mais certaines données récentes, en particulier de groupes spécifiques, sont préoccupantes.
D'apres article "Will the Pandemic Result in More Suicides?"  Par Kim Tingley 21 janvier 2021 sur https://www.nytimes.com*
Même
 avant d'entrer dans cet hivers le plus sombre, lorsque Covid-19 cause 
sans relâche de plus en plus de maladies et de décès - sans parler du 
stress supplémentaire, de l'isolement et de la douleur économique - il y
 avait des preuves suggérant que beaucoup plus de gens ont pensé à 
mettre fin à leurs jours pendant la pandémie que ces dernières années. 
En août, les Centers for Disease Control and Prevention
 ont publié les résultats d'une enquête nationale menée au cours de la 
dernière semaine de juin: Plus de 40 pour cent de ceux qui ont répondu 
ont signalé des symptômes d'anxiété ou de dépression ou une consommation
 accrue de substances, en plus d'autres difficultés. Et plus de 10% ont 
déclaré avoir sérieusement envisagé de se suicider au cours des 30 
derniers jours, contre un peu plus de 4% qui ont dit la même chose en 
2018 - et qui faisaient référence à des idées suicidaires au cours des 
12 mois précédents . «Nous voulons savoir qui est le plus à risque de 
suicide dans la pandémie», déclare Paul Nestadt, psychiatre à la Johns 
Hopkins School of Medicine, qui n'a pas participé à l'enquête. Et 
pourtant, ajoute-t-il, "nous ne le saurons pas avant que ce ne soit 
presque terminé." En effet, cela peut prendre un an ou deux au CDC pour 
collecter et analyser les données nationales sur la mortalité.
Pour essayer d'avoir une idée de ce qui pourrait se passer actuellement, Nestadt et ses collègues ont examiné les données du Maryland
 , un échantillon beaucoup plus petit. Le nombre total de décès par 
suicide entre janvier et début juillet 236 était en fait inférieur à ce 
qu'il était pendant les périodes correspondantes des trois années 
précédentes. Cependant, lorsqu'ils ont examiné séparément les données 
sur les décès par suicide chez les Noirs et les Blancs, des tendances 
radicalement différentes sont apparues. Du 5 mars, lorsque le Maryland a
 annoncé ses premiers cas de Covid et déclaré une urgence dans tout 
l'État, jusqu'au 7 mai, lorsque les espaces publics ont commencé à 
rouvrir, le nombre de décès par suicide parmi les résidents noirs a 
doublé par rapport à une moyenne de la même période au cours des trois 
années précédentes. ; les décès parmi les résidents blancs ont chuté de 
près de la moitié. Des changements similaires ont été observés dans le 
Connecticut et à Chicago.
Les données ne peuvent pas dire si la 
pandémie ou tout autre facteur a causé ces changements. Mais ces 
résultats mettent en évidence comment les expériences des groupes 
vulnérables peuvent être manquées à moins que les chercheurs ne les 
recherchent spécifiquement. Comme le dit Sean Joe, qui est le directeur 
du Race and Opportunity Lab à l'Université de Washington à Saint-Louis 
et qui étudie le suicide chez les Noirs aux États-Unis, «vous ne pouvez 
pas supposer que la tendance générale décrit ce qui se passe avec tous 
Les Américains."
Le suicide peut être le comportement humain le 
plus difficile à étudier. C'est relativement rare, ce qui signifie que 
les données sur la mortalité ne peuvent généralement être ventilées 
qu'en catégories assez larges - comme la race et le sexe - avant que la 
taille de l'échantillon ne devienne peut-être trop petite pour révéler 
des tendances claires. Les chercheurs peuvent parler avec des personnes 
qui ont tenté de se suicider, mais elles peuvent être catégoriquement 
différentes de celles qui se suicident. Aux États-Unis, les femmes sont 
plus susceptibles de tenter de se suicider, par exemple, mais les hommes
 sont plus susceptibles d'en mourir. Beaucoup plus de gens envisagent le
 suicide que d'agir sur ces pensées.
De nouvelles façons 
d'étudier le comportement dans des contextes expérimentaux consistent à 
donner aux participants la possibilité de choisir le suicide dans des 
simulations de réalité virtuelle, ce qui s'est avéré sûr. Mais à ce 
jour, ce que l'on sait du suicide provient principalement d'entretiens 
psychiatriques approfondis avec des proches du défunt et de statistiques
 nationales. Ces chiffres montrent que les taux de suicide dans 
l'ensemble ont augmenté d'environ 30 pour cent aux États-Unis au cours 
des deux dernières décennies. Mais une analyse de 50 ans de recherche 
publiée dans Psychological Bulletin en 2017
 a constaté qu'en ce qui concerne les signes avant-coureurs que les 
médecins ou les profanes peuvent utiliser pour déterminer si une 
personne est en danger imminent - changements d'humeur, par exemple, ou 
antécédents d'automutilation - «tout facteur de risque que nous pensions
 être particulièrement utile n'est que marginalement mieux qu'un tirage 
au sort », déclare Jessica Ribeiro, auteur de l'analyse et professeur 
adjoint de psychologie à la Florida State University. Une analyse tout aussi complète de 2020 dans
 le même journal par Ribeiro et ses collègues a révélé que les 
interventions actuelles, y compris les lignes d'assistance, la thérapie,
 la médecine et l'hospitalisation, bien qu'elles fonctionnent pour 
certains, semblent réduire les comportements suicidaires d'environ 9% 
seulement.
Un examen plus détaillé des données nationales donne 
une image encore plus compliquée des personnes les plus à risque - et 
donc de la manière de les atteindre. Parmi les Américains blancs, les 
hommes de 45 ans et plus sont les plus susceptibles de se suicider. 
Parce que les Américains blancs ont le taux de suicide le plus élevé du 
pays, les données agrégées suggèrent que c'est un problème qui affecte 
largement les personnes âgées. Mais parmi les Noirs américains, les 
hommes les plus susceptibles de se suicider sont les hommes entre 25 et 
34 ans. . Et si le groupe d'âge le plus à risque est resté à peu près le
 même pour les Blancs au cours des dernières décennies, selon Sean Joe, 
il est devenu "de plus en plus jeune" pour les Noirs. En 2018, une étude en pédiatrie JAMA
 ont constaté que les taux de suicide ont augmenté chez les enfants 
noirs entre 5 et 11 ans entre 1993 et 1997 et entre 2008 et 2012. Le 
taux a diminué chez leurs homologues blancs. «L'un des mythes qui pose 
problème est que les enfants ne meurent pas par suicide», dit Joe. «Et 
ils le font.»
La plus grande question, et la plus difficile à 
répondre, est de savoir pourquoi. Quels sont les facteurs qui poussent 
certaines personnes à se suicider alors que d'autres, bien plus 
nombreuses, appartenant à la même population et vivant dans des 
conditions similaires, ne le font pas ? Il existe de nombreux 
sous-groupes dont les membres présentent un risque élevé de suicide, 
notamment la communauté L.G.B.T.Q., les Amérindiens, le personnel 
militaire et les personnes souffrant d'une maladie psychiatrique. Et le 
fardeau disproportionné de Covid peut en avoir créé - ou éclairé - 
d'autres. Dans l'enquête du CDC, plus de 30 pour cent de ceux qui se 
sont identifiés comme aidants naturels non rémunérés pour adultes ont 
déclaré qu'ils avaient sérieusement envisagé de se suicider au cours du 
mois dernier, soit près de trois fois la moyenne globale; c'est le cas 
de plus d'un jeune de 18 à 24 ans sur quatre et de plus d'un travailleur
 essentiel sur cinq. Mais ces types de catégories ne sont que des 
«prédicteurs», pas des «mécanismes causaux», dit Ribeiro. "Nous ne 
savons pas si cela fonctionne différemment". Les causes sous-jacentes du
 suicide sont probablement beaucoup plus complexes que ne le laissent 
supposer les tendances statistiques ; au contraire, comme pour d'autres 
problèmes de santé complexes, la biologie et les conditions 
environnementales rendent les individus de certains groupes plus 
vulnérables.
L'étude de l'effet de Covid-19 sur les taux de 
suicide pourrait éclairer un débat scientifique de longue date sur la 
mesure dans laquelle le comportement est déterminé par la chimie du 
cerveau par rapport aux facteurs de stress externes. Si Covid-19 
augmente les comportements suicidaires - il y a eu une augmentation du 
suicide chez les personnes âgées à Hong Kong en 2003, l'année de 
l'épidémie de SRAS - cela pourrait donner du poids à l'idée que les 
pressions socio-économiques, comme la perte d'emploi ou l'isolement, 
sont des déclencheurs clés . «Mais comme pour tout débat scientifique, 
la réponse est toujours les deux», ajoute Nestadt. «C'est un 
comportement multifactoriel.»
Aussi déroutant que ce comportement
 demeure, les chercheurs ont des preuves solides sur certains facteurs 
qui pourraient aider à protéger ceux qui luttent pendant la pandémie. 
Les gens ne devraient pas avoir peur de demander si un ami ou un être 
cher a envisagé de se suicider; cela n'implantera pas l'idée. Le suicide
 est également étonnamment impulsif. Une majorité qui décide de le faire
 agit en une heure, dit Nestadt, et près d'un quart agit en cinq 
minutes. Ne pas avoir accès à une arme létale pendant cette période 
réduit considérablement le risque de mort. Aux États-Unis, les armes à 
feu sont le moyen le plus courant de se suicider et l'achat d'armes à 
feu a augmenté au cours de la dernière année. Se débarrasser des armes à
 feu ou en rendre l'accès plus difficile permettrait d'éviter davantage 
de décès par suicide, tout comme des soins de santé mentale plus 
abordables et largement disponibles.
Joe pense que nous ne 
verrons peut-être pas l'impact de la pandémie sur le suicide tant que 
les vaccins n'auront pas atténué les dangers immédiats du virus et que 
les Américains n'auront pas enquêté sur ce qu'ils ont perdu: traditions,
 célébrations, emplois, êtres chers. «Tout ce chagrin compliqué qui se 
produit, c'est ce qui frappera l'Amérique dans les 24 prochains mois», 
dit-il. «Et c'est ce à quoi nous devons faire attention. Que nous 
n'avons pas de crise de santé mentale après cette crise de Covid et que 
personne ne s'y prépare.
Si vous avez des pensées suicidaires, 
appelez la National Suicide Prevention Lifeline au 1-800-273-8255 
(TALK). Vous pouvez trouver une liste de ressources supplémentaires sur SpeakingOfSuicide.com/resources .
https://www.nytimes.com/2021/01/21/magazine/will-the-pandemic-result-in-more-suicides.html
Le 2è programme de travail pluriannuel « psychiatrie et santé mentale », fondé, comme le précédent, sur une démarche de coconstruction, intègre des travaux relatifs aux champs sanitaire, médico-social et social, dans le but d’améliorer les parcours de santé et de vie des patients. Amélie Prigent, du service des bonnes pratiques (SBP) et le Dr Yvan Halimi, psychiatre et président du comité de suivi « psychiatrie et santé mentale » de la HAS, en présentent ici les spécificités et les avancées.
Amélie Prigent : « C’est à la suite de nombreuses saisines institutionnelles adressées à la HAS sur le thème de la psychiatrie et de la santé mentale qu’en 2012 il a été décidé de travailler à la cohérence et à la priorisation des travaux grâce à un programme de travail pluriannuel et à la constitution d’un comité de suivi. Le premier programme de ce type, qui est le seul à la HAS à être dédié à une discipline, a ainsi couvert la période 2013-2017 et a principalement inclus des recommandations et des guides de bonnes pratiques. A la suite des retours positifs sur la démarche et la méthode développées pour ce premier programme, un second programme pluriannuel a été élaboré pour la période 2018-2023. La version actualisée vient d’être mise en ligne, onze nouveaux travaux y sont intégrés par rapport à la version de 2018. Quatre grands thèmes sont abordés : droits des patients et sécurité en psychiatrie ; troubles mentaux sévères et persistants et handicap psychique ; pédopsychiatrie ; psychiatrie, santé mentale et addictions. En complément des recommandations et guides de bonnes pratiques qui seront produits sur ces thèmes, le programme 2018-2023 intègre également les travaux de développement d’indicateurs dans le champ de psychiatrie et de la santé mentale, les travaux relatifs à la certification des établissements de santé, etc. »
Yvan Halimi : « Un programme de travail dédié à la psychiatrie et à la santé mentale se justifie également par la complexité, dans cette discipline, de l’intrication des facteurs bio-psycho-sociaux. La HAS doit tenir compte de cette intrication tout en se gardant des risques en miroir des postures scientistes ou idéologiques, et de clivage entre recherche fondamentale et pratiques soignantes sur le terrain. Cette approche décloisonnée pluridisciplinaire doit ainsi intégrer recherche clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales, recherche en soins infirmiers, épidémiologie, recherche sur les politiques publiques de santé, etc. Elle doit aussi prendre en compte les expériences et modèles étrangers mais en veillant à les référer à leurs contextes historiques, culturels et législatifs pour évaluer les conditions de leur faisabilité en France. C’est ainsi qu’à notre dernier comité de suivi, le Dr Alain Grégoire a présenté le dispositif de psychiatrie périnatale qu’il a mis en place au Royaume-Uni. »
Yvan Halimi : « En psychiatrie les vérités mathématiques sont plutôt rares et les plus grandes réussites sont souvent le fruit d’un travail de coconstruction par l’ensemble des acteurs concernés, la contribution de chacun étant le meilleur garant de l’appropriation de la démarche dans l’évolution des pratiques au quotidien. Parmi ces acteurs, il faut insister sur l’importance du dialogue avec les patients et leurs proches, levier essentiel par l’éclairage de leurs expériences vécues, pour questionner et améliorer nos pratiques de prévention et de soins. Il faut toutefois souligner que la mise en œuvre sur le terrain des productions de la HAS suppose des professionnels formés et en nombre suffisant. »
Yvan Halimi : « De nombreux rapports sur la pédopsychiatrie ont souligné la difficulté d’accès aux soins et les disparités régionales dans la prise en charge et le repérage précoce, alors même que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous rappelle que 50 % des pathologies psychiatriques de l’adulte commencent avant 16 ans... Il faut donc agir tôt, voire très tôt au vu du développement actuel des connaissances sur la psychiatrie du bébé et sur la psychiatrie fœtale, notamment les travaux sur l’attachement et l’épigénétique. Tous ces travaux soulignent le besoin de continuité pour l’enfant d’un environnement sécurisant, cohérent et fiable. Car l’enfant n’est pas un adulte miniature, c’est un être en plein développement dont l’approche diagnostique et thérapeutique doit toujours s’inscrire dans une perspective dynamique et évolutive, la place des parents étant bien entendu essentielle.
En outre, les équipes pluridisciplinaires de pédopsychiatrie, dont le centre de gravité est l’ambulatoire, doivent veiller à une bonne coordination avec leurs multiples partenaires : pédiatres, médecins généralistes, éducation nationale, protection de l’enfance, travailleurs sociaux, etc.
À cet égard, il importe de toujours rappeler qu’au-delà des symptômes et comportements, la pédopsychiatrie est avant tout une médecine de la construction du sujet, sujet narratif dans son histoire. C’est dans cet esprit que la HAS a fait de cet enjeu majeur de santé publique l’une de ses priorités. »
Amélie Prigent : « Nous avons, sur le thème pédopsychiatrie, identifié cinq priorités, qui vont de la période périnatale à la période de transition entre services de pédopsychiatrie et services de psychiatrie adulte. Parmi elles, un travail sur le repérage, l’évaluation, la prise en charge et le suivi des enfants et des adolescents suicidants ou à risque suicidaire a été engagé cette année. Deux autres sujets sont en cours de cadrage : le premier porte sur la prévention, le diagnostic et la prise en charge des troubles psychiques pendant la période périnatale, le deuxième traite de la coordination entre les services de protection de l’enfance et les services de pédopsychiatrie et vise à améliorer l’accès aux soins psychiques et la continuité de ces soins pour les enfants relevant de la protection de l’enfance. Les travaux sur ces deux sujets devraient démarrer en 2021. Ultérieurement, un travail sera également conduit en vue d’améliorer la continuité de la prise en charge entre services de pédopsychiatrie et services de psychiatrie adulte. »
Yvan Halimi : « La psychiatrie est la seule discipline où le soin peut impliquer une restriction des libertés individuelles pour restaurer des espaces de liberté psychique altérés par la maladie. Car le patient qui ne demande pas de soins est parfois celui qui en a le plus besoin, le rôle de l’entourage s’avérant alors essentiel. Ces soins sans consentement doivent garder le souci constant d’articuler qualité des soins, respect des libertés individuelles et souci de sécurité. Leur objectif primordial sera l’évolution vers des soins librement consentis par la construction d’une alliance thérapeutique avec les patients.
C’est dire l’importance de l’éclairage de leurs expériences vécues et de notre partenariat avec les patients et leurs proches afin de garantir leurs droits en termes d’accessibilité et de continuité des soins, de respect de leur dignité, de leur intimité et de leurs libertés individuelles. Aussi nous avons veillé à coconstruire avec eux nos travaux sur des sujets particulièrement sensibles et délicats à aborder tels que le guide « mieux prévenir et prendre en charge les moments de violence dans l’évolution clinique des patients adultes lors des hospitalisations en services de psychiatrie », les recommandations « isolement et contention en psychiatrie générale », le travail sur les « programmes de soins » ou encore prochainement « échange et partage d’informations en psychiatrie ».
Le besoin d’harmonisation des pratiques est à la mesure des très fortes disparités départementales constatées dans ce domaine. »
Amélie Prigent : Le Dr. Halimi a cité plusieurs travaux du thème « droits des patients et sécurité en psychiatrie », qui faisait déjà partie du 1er programme pluriannuel. Parmi eux, le travail sur les « programmes de soins psychiatriques sans consentement » (soins sans consentement en dehors de l’hospitalisation à temps plein) est actuellement en cours de finalisation. Le programme de soins y est abordé comme une étape du parcours, il est construit avec la préoccupation constante de l’implication du patient et d’une alliance thérapeutique, dans l’objectif d’un retour, dès que possible, à des soins librement consentis. Ce travail va donner lieu à un guide qui sera publié début 2021. La thématique des droits des patients et de la sécurité en psychiatrie est également abordée dans le cadre des travaux de développement d’indicateurs de qualité et de sécurité des soins en psychiatrie et santé mentale et dans la certification des établissements de santé pour la qualité des soins.
Yvan Halimi : « En psychiatrie, la bonne évolution d’un grand nombre de patients va dépendre d’une double démarche : soigner et accompagner. Celle-ci doit être synergique et construite dans la durée. Elle doit s’adapter à la variabilité des troubles psychiatriques et aider le patient au quotidien en privilégiant l’inclusion en milieu ordinaire dans l’accès et le maintien dans l’emploi et la scolarisation, l’accès à la vie sociale et culturelle, l’accès au logement... Ces réponses doivent être coconstruites avec les personnes concernées en prenant en compte leurs attentes, leurs capacités et leur degré d’autonomie, mais aussi avec l’ensemble des acteurs des champs sanitaire, médico-social et social.
Ce travail en réseau décloisonné et sous-tendu par une culture partagée, est en effet indispensable pour assurer la sécurisation du parcours du patient en évitant les ruptures et les incohérences lors d’un changement de prise en charge ou de structure d’accueil.
Si la circulaire de mars 1960 sur la politique de secteur avait déjà insisté sur l’importance en psychiatrie de cette collaboration sanitaire/médico-social et social, il est certain que la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a représenté une étape déterminante par le passage d’un projet d’établissement à un projet territorial de santé mentale coconstruit par l’ensemble des acteurs, usagers et professionnels, en intégrant les actions de prévention et de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale.
C’est dans le même esprit que l’élargissement en avril 2018 des missions de la HAS aux champs médico-social et social va contribuer à améliorer la continuité des parcours de soins et de vie des patients et de leurs proches. »
Amélie Prigent : « Effectivement, comme l’a indiqué le Dr Halimi, la HAS a étendu son périmètre aux secteurs social et médico-social en 2018. Une nouvelle organisation s’est alors mise en place. Elle s’appuie sur une commission réglementée, la commission de l’évaluation et de l’amélioration de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (CSMS), qui définit les orientations et valide les travaux d’une nouvelle direction de la qualité de l'accompagnement social et médico-social (DiQASM). Cette direction élabore des recommandations de bonnes pratiques concernant la protection de l’enfance, l’accompagnement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap et le secteur de l’inclusion sociale. Elle développe également le dispositif d’évaluation de la qualité dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux. Du côté du programme « psychiatrie et santé mentale », nous avons, dans une première étape, en 2018, intégré des projets de recommandations spécifiques aux secteurs social et/ou médico-social et en lien avec la psychiatrie et la santé mentale. Il s’agit maintenant d’aller plus loin. Aujourd’hui, nous travaillons à des travaux communs aux champs sanitaire, médico-social et social, pour répondre aux différents enjeux dont parlait Yvan Halimi. Il est par exemple possible de citer le travail sur la coordination entre les services de protection de l’enfance et les services de pédopsychiatrie.
Le programme « psychiatrie et santé mentale » de la HAS, élaboré à un temps donné pour 5 ans, est bien sûr évolutif. Entre-temps de nouvelles saisines sont adressées à la HAS, de nouveaux besoins émanent du terrain. À titre d’exemple, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, nous élaborons des « réponses rapides » visant à favoriser la continuité des soins ambulatoires pour les patients souffrant de troubles psychiques ou encore à prévenir et prendre en charge la souffrance des professionnels du monde de la santé. La dernière fiche « réponses rapides » a été mise en ligne tout récemment, le 24 novembre 2020.
Consulter le programme "psychiatrie et santé mentale"
* Propos recueillis par Citizen press. Les propos tenus dans cet article sont sous la responsabilité de leur auteur.
Source https://www.has-sante.fr/jcms/p_3232907/fr/-interview-croisee-psychiatrie-et-sante-mentale-une-demarche-de-coconstruction 
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Info plus
Extrait du programme "psychiatrie et santé mentale  : 
"5. Améliorer la prévention, l’évaluation et la prise en charge des tentatives de suicide et du risque suicidaire chez l’enfant et l’adolescent
Ce sujet fera notamment l’objet d’une réflexion sur l’opportunité d’une actualisation des recommanda-tions de bonnes pratiques« Prise en charge hospitalière des adolescents après une tentative de suicide » produites par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) en 1998 (46).Il est inscrit au programme de travail de la HAS(47)
(46)  Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Recommandations de bonne pratique « Prise en charge hospitalière des adolescents après une tentative de suicide ». Paris: ANAES;1998.
(47) Haute Autorité de santé. Tentatives de suicide et risque suicidaire chez l’enfant et l’adolescent: prévention, évaluation, prise en charge –Note de cadrage. Saint-Denis La Plaine: HAS; 202