vendredi 5 avril 2019

CANADA Interventions en santé mentale: le Service de police de la Ville de Montréal formera tous ses patrouilleurs d'ici 2022


Interventions en santé mentale: le SPVM formera tous ses patrouilleurs d'ici 2022
Le SPVM reçoit une centaine d'appels par jour pour des personnes en crise ou dont l'état mental est jugé perturbé.
Publié le 04 avril 2019 https://www.lapresse.ca*


PIERRE-ANDRÉ NORMANDIN
La Presse
Le SPVM se donne jusqu'en 2022 pour former tous ses patrouilleurs afin de mieux intervenir auprès des personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
Le corps policier montréalais fera le point le 9 avril sur la formation offerte aux policiers pour intervenir auprès des clientèles vulnérables. Le SPVM profitera d'une séance de la commission de la sécurité publique, à l'hôtel de ville, pour détailler le virage pris en 2018 pour former ses patrouilleurs en «désescalade», soit les techniques pour calmer les crises lors des interventions auprès des personnes dont l'état mental est perturbé.
Il faut dire que les policiers sont fréquemment appelés à intervenir dans de telles situations. Le SPVM reçoit une centaine d'appels par jour pour des personnes en crise ou dont l'état mental est jugé perturbé.
Dans sa présentation, le SPVM expliquera former ses policiers pour intervenir auprès des clientèles vulnérables depuis 1996. À l'époque, le corps policiers enseignait à des agents le «judo verbal». En 1999, le corps policier a révisé sa formation pour enseigner la «communication tactique», puis en 2014 la «communication lors d'un conflit».
La dernière révision de la formation a eu lieu en 2018 où le SPVM a décidé de mettre l'emphase sur la désescalade. Il s'agit de permettre aux policiers de trouver comment réduire les tensions et calmer les situations de crise.
Lors de ce cours, les policiers apprennent à reconnaître les signes d'une personne perturbée: apparente intoxication à la drogue ou à l'alcool, discours incohérent ou irrationnel, comportement dérangeant et imprévisible, état dépressif ou suicidaire, hallucinations, signes d'anxiété, agressivité. Les agents sont aussi sensibilisés au phénomène des «suicides par policier interposé», soit lorsque des individus tentent de mettre fin à leurs jours en provoquant les agents afin qu'ils ouvrent le feu sur eux.
En plus des notions théoriques, les policiers participent ensuite à des scénarios d'intervention typiques, comme dans un parc ou dans un dépanneur. Un scénario de tentative de suicide par policier interposé est également au menu.
La formation d'une journée est offerte dans les locaux du SPVM à raison de 12 patrouilleurs par séance. À ce rythme, l'ensemble des agents sur le terrain devraient avoir été formés d'ici 2022.
Cette formation en désescalade viendra s'ajouter aux efforts déjà en place. Le SPVM dispose depuis 2013 d'un groupe de patrouilleurs spécialisés en intervention de crise. Ces agents ont suivi une formation volontaire sur quatre jours afin de désamorcer des situations de crise avec risque de violence. Ceux-ci sont formés à reconnaître les symptômes des différentes maladies mentales. Ils peuvent ainsi mieux comprendre l'évolution des crises et intervenir de façon plus appropriée.
Le SPVM dit pouvoir offrir ce service 24 heures par jour, 7 jours par semaine. En plus d'intervenir directement, ces agents peuvent épauler d'autres patrouilleurs.
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