Communiqué
de presse – PHARE Enfants-Parents – Prévention du suicide
3 février
2016
20ème
Journée Nationale pour la Prévention du Suicide du 5 février 2016
PHARE Enfants-Parents
ouvre un site d’information pour aider à l’interprétation des comportements de
mal-être, et ainsi éviter le geste suicidaire
- Avec le concours d’une douzaine de spécialistes, dont les psychiatres Boris CYRULNIK, Philippe JEAMMET, Xavier POMMEREAU, PHARE Enfants-Parents a formalisé, sous la forme de fiches pédagogiques, les différentes situations et signes de mal-être observés chez les jeunes. Accessibles sur son nouveau site www.phare.org, les « fiches prévention » fournissent à l’entourage les informations pour mieux repérer les signaux d’alerte, comprendre l’état de l’enfant et adopter le comportement adéquat.
- Cette démarche encore inédite répond au déficit d’information exprimé par les parents, tant en amont de la prise en charge, que pendant le suivi médical ou psychologique de leur enfant. PHARE Enfants-Parents insiste sur l’impérieuse nécessité d’associer l’entourage à la démarche thérapeutique des jeunes.
Le
nécessaire repérage des signes de mal-être
Variables,
parfois inapparentes, les manifestations d’une crise suicidaire sont difficiles
à cerner, d’autant qu’il est peu aisé de faire la distinction entre le
comportement adolescent et celui d’un mal-être latent et profond. De plus,
l'idée même que son enfant puisse attenter à ses jours peut paraître
inconcevable, au point d’en occulter inconsciemment les signes d'alerte. Dans
les 243 cas de suicides que l’association a étudiés depuis 1997, 65% des
parents n’ont pu identifier les signes avant-coureurs avant le passage à
l’acte.
D’où la
nécessité de mettre à la portée de tout un chacun des repères sur les signes
d’alerte : fugue, scarification, décrochage scolaire, violence, trouble
alimentaire grave, dépendances, irritabilité, nervosité, anxiété, repli sur
soi, troubles du sommeil, état dépressif, tentative de suicide. C'est leur
cumul, ou leur survenue comme une rupture par rapport au comportement habituel,
qui doit alerter l’entourage sur un mal-être profond et donc un risque
suicidaire.
Adopter le
comportement adéquat
Dans la
lignée des ouvrages publiés par l’association, les fiches prévention
constituent une mine de renseignements utiles à tous ceux qui sont confrontés à
la souffrance d’un enfant. Conçues comme un guide, elles conseillent
l’entourage qui, par méconnaissance, peut avoir des réactions inadaptées, au
risque d’aggraver involontairement l’état de l’enfant. Abordées par thèmes, ces
fiches suggèrent des attitudes à privilégier ou à éviter et apportent
l’éclairage d’un spécialiste. Elles fournissent aussi des renseignements
précieux pour orienter vers le soin et la thérapie.Première expérience de ce
type en France, cette démarche s’inscrit dans la logique de prévention du
suicide que PHARE Enfants-Parents a toujours soutenue et qui se trouve ainsi
renforcée par la clarté et la richesse de son nouveau site.
Associer les
parents au parcours thérapeutique de leurs enfants
Les parents
tiennent une place déterminante dans l’amélioration de l’état de l’enfant.
Pourtant, confrontés aux situations de mal-être, ils sont trop souvent tenus à
l’écart du diagnostic et ne reçoivent, dans la majorité des cas, aucun conseil
de la part du praticien.
Il est à
regretter, qu’au titre du secret professionnel, les parents ne soient pas plus
associés au dispositif de soins d’un jeune repéré en situation de profond
mal-être ou ayant intenté à sa vie, et ce malgré les recommandations formulées
par la Conférence de consensus en 2000i. C’est trop souvent après le décès de
l’enfant, hélas, que les parents ont plus ou moins connaissance du diagnostic.
Aussi, pour
éviter que ne se perpétuent de telles situations, l’association insiste sur la
nécessité, d’une part, de former les professionnels de santé à la pratique des
échanges avec les familles et d’autre part, d’intégrer les parents aux
protocoles de soins en organisant des rencontres systématiques entre les
professionnels de santé, à tous les niveaux, et l’entourage.
C’est dans
cet esprit que des consultations familiales sont organisées par PHARE
Enfants-Parents. Elles ont démontré leurs bienfaits : les familles y trouvent un
soutien, un espace de parole, une ouverture vers d‘autres possibles et l’enfant
a le sentiment d’être soutenu, sans être désigné comme « le » malade ou « la »
source des problèmes.
« Les
mentalités restent encore à évoluer pour cesser d’associer les parents à la
cause des troubles de leur enfant. Aujourd’hui, l’immense majorité des enfants
sont désirés et choyés. Les troubles sont souvent liés à une situation
douloureuse, dans laquelle les parents sont aussi victimes que leurs enfants »,
commente Xavier POMMEREAU, Psychiatre, Chef du Pôle aquitain de l'adolescent au
CHU de Bordeaux. « Il est erroné de penser qu’on puisse soutenir un adolescent,
sans s’occuper de la souffrance parentale. Par expérience, l’adhésion des
jeunes gens aux soins s’en trouve améliorée, même quand ils sont en conflit
avec leurs parents. Pour ma part, je ne peux pas imaginer ne pas les associer
au suivi de leur enfant », affirme-t-il.
CONTACTS
PRESSE :
Virginie
Belloir
Florence
Gillier & Associés
01 41 18 85
55
06 46 05 26
31
virginieb@fgcom.fr
Thérèse
Hannier
Présidente
de l’association
01 42 66 55
55
06 61 54 93
64
PHARE
Enfants-Parents :
5 Rue
Guillaumot, 75012 Paris
www.phare.org
| Phare Enfants-Parents
Association
loi 1901 d’intérêt général, PHARE Enfants-Parents oeuvre depuis 1991 pour
prévenir le mal-être et le suicide des jeunes. Fondée et présidée par Thérèse
HANNIER, également co-fondatrice puis présidente (de 2010 à 2012) de l'UNPS
(Union Nationale de Prévention du Suicide), l'association apporte écoute et
assistance aux parents et enfants, ainsi qu’à toute personne confrontée au
mal-être d'un jeune.
Ligne
d'écoute : 01 43 46 00 62 |vivre@phare.org
i Conférence
de consensus, La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge,
Fédération Française de Psychiatrie, 19-20 octobre 2000 – Paris