La violence entre détenus comme un marqueur du risque de tentative de suicide au cours de l'emprisonnementTitre original : Inmate-to-inmate violence as a marker of suicide attempt risk during imprisonment
Gaëlle Encrenaz, PhD, Researcher a,b,*, Alain Miras, MD, PhD, Forensic Scientist a,
Benjamin Contrand, MSc, Biostatistician a, Cédric Galera, MD, PhD, Psychiatrist a,c,
Stéphane Pujos, PhD, PhD Student d, Grégory Michel, PhD, Professor d,
Emmanuel Lagarde, PhD, Research Director a
a Equipe prévention et prise en charge des traumatismes, Centre de recherche INSERM U897 «Epidémiologie et Biostatistiques»,
University Victor Segalen Bordeaux 2, Bordeaux, France
b COMPTRASEC CNRS UMR 5114, University Bordeaux 4, Pessac, France
c University Victor Segalen Bordeaux 2, Child Psychiatry Department, Charles Perrens Hospital, Bordeaux, France
d University Victor Segalen Bordeaux 2, Laboratory: EA Psychology, Health and Quality of Life, Bordeaux, France
J Forensic Leg Med. 2014 Feb;22:20-5. doi: 10.1016/j.jflm.2013.11.009. Epub 2013 Nov 27.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24485415
Contact : gaelle.encrenaz@u-bordeaux4.fr
ARTICLE EN ANGLAIS
OBJECTIFS : Estimer l'incidence des tentatives de suicide au cours de
l'emprisonnement dans une prison française et déterminer les facteurs
qui leur sont associés .MÉTHODES :Tous
les détenus de sexe masculin d'une prison en attente
de jugement ou purgeant une courte peine (Bordeaux , France) étaient
éligibles pour cette étude transversale . Ils étaient interrogés en face-à-face par un psychologue expérimenté ( n = 369 , âge moyen = 36 ans) . Les données socio - démographiques, les conditions d'incarcération ,
l'état de santé , l'utilisation des soins de santé , la santé mentale ,
l'impulsivité , violence de détenu à détenu ( victime et le statut de
l'auteur ) et les comportements suicidaires ont été documentés .RÉSULTATS :L'incidence des tentatives de suicide au cours de l'emprisonnement était de 13,4 pour 100 personnes par an. Après
avoir fait au moins une tentative de suicide au cours de
l'emprisonnement était associée à : être une victime de violence
physique ou sexuelle (OR ajusté = 5,4 , IC 95% [ 2,4
à 12 ] ) , souffrir de symptômes dépressifs et anxieux (OR ajusté = 3,3
, IC 95% [ 1.5 à 7.7 ] ) , avoir des enfants (OR ajusté = 3,0 , IC
95% [ 1.2 à 7.7 ] ) et avoir un mauvais état de santé perçu ( OR = 2,5 ,
IC 95% [ 1.1 à 5.4 ] ) . Une histoire de tentative de suicide avant l'incarcération n'a pas été
associée à un risque de tentative de suicide en prison .
CONCLUSION :Nos résultats suggèrent que la violence joue un rôle majeur dans le processus suicidaire en prison . L'inclusion de la violence de détenu à détenu dans les listes de contrôle
des risque de suicide chez les détenus doit être explorée.
Info signalée par Gaëlle Encrenaz