Pertinence et application pratique du concept de crise suicidaire en médecine générale / Léïla Bergeault ; [sous la dir. de] David Travers
Université européenne de Bretagne.
Num. national de thèse : 2013REN1M105
Médecine : Rennes 1 : 2013
http://www.sudoc.fr/175001510
Thèse soutenue à Rennes 1 sous le sceau de l'Université Européenne de Bretagne. - Publication autorisée par le jury
Résumé(s) :
Contexte : 80% des patients consultent leur médecin généraliste dans les trois mois précédant un passage à l'acte suicidaire. Objectif de l'étude : Etudier les interactions médecin-patient lors de cette dernière consultation avant le passage à l'acte. Etudier la pertinence et l'application pratique du concept de la crise suicidaire en médecine générale. Matériel et méthode : Etude quantitative rétrospective incluant 147 médecins généralistes ayant dont un patient a été admis pour tentative de suicide aux urgences du CHU de Rennes. Un questionnaire portant sur la dernière consultation avant le passage à l'acte est adressé à chaque médecin. Il reprend les items de la conférence de consensus « le crise suicidaire, reconnaître et prendre en charge ». Résultats : Les médecins généralistes portent un intérêt particulier à la question suicidaire, le taux d réponse est important : 60,5%. La population de futurs suicidants diffère sensiblement de la population classique des consultants en médecine générale, de par les motifs de consultation et la présentation clinique. On constate entre autre une sur-représentation des motifs de consultation gynécologiques chez les femmes. Deux difficultés principales sont rencontrées par les médecins. La première est l'exploration de l'intentionnalité suicidaire, réalisée de façon incomplète même lorsque les idées suicidaires sont évoquées. La seconde est l'évaluation de l'urgence dans laquelle se situe le patient, qui a tendance à être sous-évaluée. Lorsque l'urgence est perçue, les recommandations sont utilisées de façon inégale et les réponses apportées sont perfectibles. En effet, lorsqu'ils évaluent l'urgence comme modérée ou forte, tous les généralistes envisagent un relais spécialisé et ils sont 80% à prescrire un traitement psychotrope, mais moins de 5% d'entre eux alertent une personne de confiance ou fixent un rendez-vous de suivi du patient à court terme. Certains résultats sont en faveur de la validation de l' « intuition » du médecin généraliste. Les médecins les plus jeunes, ayant pu intégrer le contenu de la conférence de consensus dans leur formation initiale, l'urgence dans laquelle se situe leur patient comme plus élevée et utilisent plus les recommandations de prise en charge. Ce résultat est en faveur d'une possible amélioration des pratiques par la formation des médecins. Conclusion : Le concept de crise suicidaire est pertinent dans l'exercice de la médecine générale. L'application des recommandations de prise en charge est encore inégale et perfectible. La poursuite de la formation des médecins semble nécessaire. Un des enjeux futurs en médecine générale sera de définir les modalités d'un meilleur dépistage des futurs suicidants au sein du flux des consultants habituels, ainsi que les modalités d'une diffusion des recommandations à un très large panel de médecins généralistes.
Bibliothèque de l'Université de Reims Champagne-Ardenne.Section Santé
51, rue Cognacq Jay
51097 REIMS CEDEX
France
Tél. 03.26.91.39.01
Fax : 03.26.91.39.05
Web : http://scdurca.univ-reims.fr
Adresse PEB : audrey.vachez@univ-reims.fr