vendredi 8 novembre 2013

SAINT-POL-SUR-TERNOISE (62) 8 novembre, soirée organisée par un regroupement de professionnels santé libéraux

Région > Saint-Pol-sur-Ternoise et ses environs

Le suicide, ils en parlent vendredi soir sans gêne ni tabou… faites-en autant!
sur http://www.lavoixdunord.fr/region/le-suicide-ils-en-parlent-vendredi-soir-sans-gene-ni-ia653b16446n1678020
Publié le 07/11/2013 - Mis à jour le 07/11/2013 à 16:59
Par Aline Chartrel
Les professionnels de la santé évoquent une « grande souffrance », peut-être « pire qu’une souffrance physique ». Mais allez parler du suicide comme on parle de la pluie et du beau temps… Il règne encore sur ce problème de santé publique un vilain tabou qui ne sert personne. Ce soir, l’Association Ternois santé lève le voile.
Faire une tentative de suicide, quelle qu’en soit la raison, c’est être lâche et en plus de ça, c’est être faible. Vraiment ? C’est surtout faux et archifaux : de toutes les idées reçues concernant le suicide, celle-ci est sans doute la plus coriace et la moins vraisemblable. « Il est dur de dire J’arrête de vivre », estime à l’inverse Edwige Devillers. Elle est, dans le Ternois, la seule psychiatre libérale et reçoit en moyenne, sur dix patients, une personne frappée par la problématique du suicide. Un public qui risque de passer à l’acte ou qui, ayant fait une tentative, nécessite des soins. « Ça n’est pas énorme mais c’est trop », regrette-t-elle.
Son confrère Maurice Ponchant, qui exerce à Pernes, accueille quant à lui plus d’un « suicidant » par mois. « Au travail, on rencontre beaucoup de gens dans le besoin », d’où cette idée, pour le grand retour des soirées débats organisées par l’Association Ternois santé, de placer ce thème en première ligne. D’autant que le Pas-de-Calais est particulièrement touché, et le Ternois avec, car « on a beaucoup de tentatives chez les agriculteurs, reprend Edwige Devillers. C’est une profession fragile. »
Une profession fragile, où l’on n’ose pas se plaindre alors que de lourdes charges pèsent parfois sur les épaules d’un seul homme ; autant de facteurs liés, selon le Dr Ponchant, à « l’évolution de la société ». D’après lui, on enregistre un peu partout plus de suicides que par le passé, certes parce qu’ils sont mieux comptabilisés, mais aussi parce que la société nous isole. « L’adolescence est un monde difficile avec parfois des troubles du comportement, l’influence du groupe… Les problèmes sont les mêmes chez l’adulte, avec peut-être en plus le poids des responsabilités, or toutes ces personnes ne souffrent pas forcément de pathologies mentales mais elles se sentent dépassées et non soutenues. Parfois, il suffit de parler. »
Douze mille décès par an
Ce soir justement, ce problème de santé publique sera mis sur la table et disséqué par un conférencier, le professeur Guillaume Vaiva, du centre hospitalier de Lille et spécialisé dans la prévention du suicide. Des intervenants du Saint-Polois seront également présents pour répondre aux questions du public : Edwige Devillers donc, mais aussi Alain Boitrelle, chef du pôle de psychiatrie au centre psychothérapique du Ternois, et Dominique Lejeune, médecin responsable du Centre de soins et de prévention des conduites addictives (le CSAPA). Des intitulés certes un peu long mais dont le but est on ne peut plus simple : encourager les publics fragiles à consulter. Le suicide, c’est douze mille décès en France chaque année, et c’est la première cause de mortalité chez les 30-35 ans.
« Le suicide… parlons-en », vendredi à 20 heures à la salle des fêtes de Saint-Pol. Entrée libre et gratuite.
Un territoire sous-doté
Dans le Nord - Pas-de-Calais, on a un grand problème de couverture médicale en terme de psychiatrie. » Le Dr Maurice Ponchant, à Pernes, a mis le doigt sur un souci de taille : dans le Ternois comme ailleurs, on manque de ressources avec, pour Saint-Pol et ses environs, une moyenne d’un psychologue pour dix personnes. À Saint-Pol même, seule une psychiatre en libéral exerce. Edwige Devillers accueille dans son cabinet des patients venus parfois de la côte ou, à l’opposé, de Béthune ou de La Bassée.
« On n’est pas nombreux », reconnaît la professionnelle, qui suggère de recruter des infirmières spécialisées, formées pour l’écoute dès qu’une personne se manifeste. Car « il devient un peu long d’obtenir un rendez-vous, confirme Maurice Ponchant. On peut toujours voir quelqu’un et obtenir une hospitalisation dans la journée, mais beaucoup de gens ne relèvent pas de l’hospitalisation. »
Les principaux acteurs, en fait, sont ceux qui seront présents vendredi soir. Hormis le passage chez un généraliste, il est possible de consulter en psychiatrie le Dr Devillers à Saint-Pol, de se rendre au centre psychothérapique du Ternois, situé à Gauchin-Verloingt, ou dans le cas de conduites addictives, au CSAPA de Saint-Pol.
Flyers : http://www.cc-pernois.com/images/stories/actualite/conf_suicide.pdf

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