lundi 14 novembre 2022

« Un Sarthois se suicide tous les deux jours » : quelles mesures pour favoriser la prévention ?

« Un Sarthois se suicide tous les deux jours » : quelles mesures pour favoriser la prévention ?
Le Maine Libre (site web)
pays-de-la-loire, samedi 12 novembre 2022

Nicolas FERNAND.

Ce jeudi 10 novembre 2022, l’Agence régionale de santé (ARS) a tenu une conférence de presse pour y présenter différents projets. Thème récurrent : la santé mentale avec en Sarthe un taux de suicide parmi les plus élevés de France.

Ce jeudi 10 novembre 2022 au Mans, Stephan Domingo, le directeur territorial de l’Agence régionale de sécurité (ARS), a tenu un point presse pour proposer un point sur les différents projets menés par l’Agence régionale de santé pour améliorer la réponse aux besoins de santé des Sarthois.

Un thème est revenu à plusieurs reprises : celui de la santé mentale. Sujet de préoccupation dans la Sarthe où on enregistre un nombre anormalement élevé de suicides.

« Un Sarthois se suicide tous les deux jours »

Ce chiffre pour d’abord se faire une idée de la situation, et bien comprendre la place que la santé mentale prend parmi les préoccupations de l’ARS et des professionnels de la santé : un Sarthois se suicide tous les deux jours, indique Stephan Domingo. Un taux anormalement élevé à l’échelle nationale et régionale. Et encore plus selon lui depuis la crise sanitaire, avec des répercussions post-Covid pour les plus jeunes ​selon le directeur territorial de l’ARS.

La réponse : dès 2023, former plus de personnes dans le domaine du repérage du mal-être et mettre en place une meilleure coordination entre les différents acteurs. Avoir une action plus forte en terme de santé mentale.

« Étendre les contrats locaux de santé »

Le dispositif est ancien mais amené à prendre de l’ampleur selon Stephan Domingo. Le contrat local de santé quèsaco ? En quelques mots : un dispositif mis en place sur un territoire (souvent une communauté de communes ou plusieurs communautés de communes) portant sur la promotion de la santé, la prévention, les politiques de soins et l’accompagnement médico-social. Il est mené par l’ARS, les élus locaux, les médecins, des institutions comme la CAF. Objectif : travailler ensemble sur des thématiques comme la prévention des addictions, la santé des jeunes, la perte d’autonomie, l’accompagnement des plus fragiles et plus précaires dans l’accès aux soins, et aussi, nous y revenons, la santé mentale.

La Sarthe compte actuellement deux contrats locaux de santé (Le Mans-Allonnes-Coulaines et la communauté de communes de la vallée de Braye et de l’Anille). Mais d’autres sont à venir. Des travaux sont menés pour 2023 pour les communautés de communes LBN Communauté et Val de Sarthe , précise Stephan Domingo. Une réflexion est menée pour les communautés Loir-Lucé-Bercé et Sud Sarthe. Un seul enjeu selon le directeur territorial de l’ARS : lutter contre les inégalités sociales dans le domaine de la santé.

30 000 Sarthois ont leur dossier médical partagé

Parmi ce qui a été abordé lors de cette conférence de presse : le déploiement du Ségur du numérique en santé en Sarthe ou comment généraliser le partage de données de santé entre professionnels. À ce titre, 30 000 Sarthois (sur 400 000 concernés) ont effectué les démarches pour bénéficier de leur dossier médical partagé. Ce dossier personnel sur un espace numérique partagé permet aux professionnels de santé d’y accéder, d’avoir accès aux données médicales et d’en apporter eux-mêmes. Il permet une meilleure coordination pour une meilleure prise en charge du patient​, note Stéphane Domingo.

En Sarthe, 60 % des établissements sanitaires sont inscrits dans le cadre du programme Ségur usage numérique et 55 structures sont impliquées dans le projet territorial de télé santé. Pour développer ce dispositif, un ambassadeur numérique a été recruté à l’échelle régionale, avec pour mission de former un réseau de bénévoles qui pourra intervenir en appui des usagers​, pour les guider dans ces démarches.

Coordonner les politiques publiques de santé

On l’appelle commission départementale de coordination des politiques publiques de santé (CDCPPS) et elle a été installée en Sarthe le 13 septembre 2022. Autour de l’ARS, il s’agit de réunir les partenaires institutionnels intervenant dans le domaine de la santé pour une meilleure action au plus près des besoins du territoire. ​Dans le département, deux thématiques retenues pour élaborer un plan d’actions partenarial : l’accès aux soins et à la santé, et la santé des enfants et des jeunes. Et au sujet de ces jeunes, là encore la question de la santé mentale : on en retrouve de plus en plus dans les services psychiatriques​, relève Stephan Domingo.

Une EPMU en réflexion à La Ferté-Bernard

La Sarthe dispose actuellement de trois EPMU (équipe paramédicale de médecine d’urgence) à Montval-sur-Loir, Saint-Calais et au Pôle Santé Sarthe Loir. Des établissements qui connaissent des fermetures de leur service d’urgence ou qui, hormis pour la Pôle Santé Sarthe Loir, ne disposent pas de SMUR, précise Stephan Domingo. Ce dispositif permet de sécuriser une situation en attendant l’arrivée du SMUR. Ces équipes ont déjà sauvé des vies et comme elles prennent en charge la douleur en cas de traumatologie notamment, l’intervention du SMUR puis l’arrivée aux urgences peuvent être facilitées. Une quatrième EMPU est en projet à La Ferté-Bernard indique le directeur territorial de l’ARS. Cet outil est une véritable valeur ajoutée.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/un-sarthois-se-suicide-tous-les-deux-jours-quelles-mesures-pour-favoriser-la-prevention-8ed467c4-60fd-11ed-9269-b91b4bfaa036