Chaque année, 30 Polynésiens en moyenne se suicident. Pour sensibiliser et libérer la parole, l’association SOS Suicide intervient en milieu scolaire. Une de nos équipes l’a suivie au CJA de Faa’a. Hasard du calendrier, un des anciens élèves a mis fin à ses jours récemment. Ses camarades sont encore choqués. Il s’agissait de les inviter à en parler.
Apprendre à voir le positif, reprendre confiance en soi après une épreuve…Aujourd’hui, l’association SOS Suicide délivre un message de prévention au CJA de Faa’a. "C'est une problématique qui touche évidemment nos élèves, mais qui touche tous les élèves, tous les adolescents, puisque ce n'est pas propre à Faa'a ni au CJA de Faa'a...C'est une problématique comme le harcèlement, la violence, la drogue...Donc on fait intervenir...pour la prévention", souligne Poerava A Manea, directrice du CJA de Faa’a.
Le suicide reste la 2ème cause de mortalité chez les jeunes. Récemment, un ancien élève de l’établissement a mis fin à ses jours. Un choc et une incompréhension pour ses anciens camarades. "Ca nous a tous choqués", "c'est un collègue à moi, on a passé beaucoup de temps ensemble", "on l'a emmené à l'hôpital psychiatrique", voilà quelques réactions de quelques camarades.
Les bénévoles de SOS Suicide invitent à parler de son mal-être, mais
aussi à écouter celui des autres,
sans jugement, sans moquerie…Et briser la loi du silence. "Il faut parler. Je sais qu'à la maison, dans certaines famille c'est "Tais toi !"...vrai ou faux ?", lance une intervenante de l'association de prévention aux élèves.
Le silence, bombe à retardement
"On a tendance quand on est un jeune adolescent à intérioriser, à prendre sur soi, à garder en soi tout un tas de frustrations et d'émotions qui malheureusement font un peu l'effet d'une bombe à retardement", explique Nathalie Colin-Fagotin, psychologue.
Chaque année, une trentaine de personnes mettent fin à leurs jours en Polynésie. En parler, c’est déjà commencer à aller mieux.
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