Raisons de vivre chez les adolescents suicidants, spécificités du trouble de personnalité limite Reasons for living in suicidal adolescents with borderline personality disorder
S. Garny de La Rivière a B. Mirkovic b A. Knafo a N. Bodeau c R. Labelle d D. Cohen c P. Gérardin b J.M. Guilé a
a Université Picardie Jules-Verne, Amiens, France
b Université de Rouen, Rouen, France
c Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, université Pierre-et-Marie-Curie, 75013 Paris, France
d Université du Québec, Montréal, Canada
a Université Picardie Jules-Verne, Amiens, France
b Université de Rouen, Rouen, France
c Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, université Pierre-et-Marie-Curie, 75013 Paris, France
d Université du Québec, Montréal, Canada
Available online 24 June 2020.
Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence
Available online 24 June 2020
Résumé
Introduction
Le
suicide chez les adolescents est un problème de santé publique majeur,
en particulier chez ceux présentant un trouble de personnalité limite
(TPL). L’étude des facteurs de protection tels que les raisons de vivre
est novatrice sur cette question. Notre objectif était d’analyser les
caractéristiques des conduites suicidaires et les raisons de vivre chez
les adolescents suicidants avec TPL par rapport aux adolescents
suicidants sans TPL.
Méthodes
Les
adolescents suicidants âgés de 13 à 17 ans et hospitalisés après une
tentative de suicide ont été consécutivement inclus et évalués dans les
10 jours avec la version abrégée du Diagnostic Interview for
Borderlines-Revised, le Kiddie-Schedule for Affective Disorders and
Schizophrenia-Present and Lifetime version, en utilisant la méthode de
la meilleure estimation consensuelle de l’équipe pour le diagnostic
principal et l’inclusion dans le groupe TPL, la Columbia-Suicide
Severity Rating Scale et la Reasons For Living inventory for
Adolescents.
Résultats
Deux
cent vingt-trois adolescents ont été inclus, avec une sex-ratio (M/F)
de 0,22 et un âge moyen de 14,8 ans. Le groupe TPL a obtenu un score
significativement inférieur au groupe TPL pour le total RFL-A et pour
chaque sous-échelle. Les deux groupes différaient le plus sur les
échelles « peur reliée au suicide » et « confiance en soi ».
Discussion
Notre
étude a mis en évidence les anomalies du développement des raisons de
vivre chez les adolescents avec TPL, et plus particulièrement dans les
dimensions « peur liées au suicide » et « confiance en soi ».
Conclusion
Nos
observations confortent les conceptions psychopathologiques actuelles
du TPL et ouvrent des perspectives intéressantes pour la prise en charge
des adolescents avec TPL et la prévention des conduites suicidaires.