Santé mentale des adolescents selon leur attirance sexuelle : enquête en milieu scolaire
Mental Health and sexual orientation in adolescents in a school environment
L. Lorimy a M. Cosquer b E. Barron c C. Jousselme d
a Centre hospitalier Sud francilien, 40, avenue Serge-Dassault, 91100 Corbeil-Essonnes, France
b SHU Fondation vallée, 7, rue Benserade, 94257 Gentilly cedex, France
c Hôpital universitaire Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France
d CHU de la Pitié-Salpêtrière, 7–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France
a Centre hospitalier Sud francilien, 40, avenue Serge-Dassault, 91100 Corbeil-Essonnes, France
b SHU Fondation vallée, 7, rue Benserade, 94257 Gentilly cedex, France
c Hôpital universitaire Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France
d CHU de la Pitié-Salpêtrière, 7–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France
L'Encéphale
Available online 7 June 2020
Résumé
Objectifs
L’homosexualité
est souvent abordée par les médias, mais peu chez les adolescents
pourtant particulièrement touchés par les questions de l’orientation
sexuelle. Ce travail étudie la santé psychique des adolescents ayant une
attirance homosexuelle exclusive. Une association est recherchée avec
le syndrome dépressif, les tentatives de suicide (TS) et les prises en
charge en consultation auprès d’un(e) psychiatre ou d’un(e) psychologue.
Méthodes
Nos
données proviennent de l’enquête transversale « Portraits d’adolescents
(CHU Fondation vallée, Inserm CESP U1018) ». Le recueil a été réalisé
par un autoquestionnaire (348 questions) auprès d’élèves scolarisés
entre la 4e et la terminale dans trois zones géographiques
françaises contrastées. Le risque de dépression a été mesuré à partir de
l’échelle « Adolescent Depression Rating Scale » (ADRS).
Résultats
Les
résultats portent sur les réponses de 15 235 jeunes. Parmi eux, 1,5 %
se déclare attiré par les personnes du même sexe exclusivement (groupe
HOMO). Dans le groupe HOMO, 24 % des adolescents présentent une
dépression avérée versus 11,5 % pour ceux attirés exclusivement par les
personnes du sexe opposé (groupe HETERO). D’autres résultats sont
significativement supérieurs dans le groupe HOMO : 20,7 % avaient déjà
effectué au moins une TS versus 10,7 % dans le groupe HETERO, 14,6 %
avaient déjà consulté un(e) psychiatre ou une(e) psychologue versus
6,5 % dans le groupe HETERO.
Conclusion
Les
jeunes ayant une attirance homosexuelle présentent un niveau supérieur
de souffrance psychique par rapport à ceux ayant une attirance
hétérosexuelle, particulièrement les garçons. Ces constatations poussent
à identifier les facteurs de risque et ainsi déterminer des mesures de
prévention adaptées.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013700620300786
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013700620300786