Suicide. VigilanS, un nouveau suivi personnalisé pour les patients en Poitou-Charentes
Lionel Gonzalez - France Télévisions
Un
dispositif de suivi des personnes ayant fait une tentative de suicide
vient d'être mis en place dans la Vienne. Son nom ? L'objectif de "VigilanS"
est de garder un lien avec le patient et d'éviter une nouvelle
tentative. D'ici fin 2021, les quatre départements du Poitou-Charentes
en seront dotés.
VigilanS,
avec un "V" majuscule et un "S" majuscule pour rappeler la devise du
dispositif : "Je Veille sur toi et je prends Soin de toi."
Depuis le 11 Mai dernier, l'hôpital Henri Laborit a mis place un suivi personnalisé pour les personnes ayant fait une tentative de suicide. "Il ne s'agit pas de se substituer aux soins habituels. Nous venons en complément de ce qui est déjà mis en place par les médecins qui suivent le patient", précise le professeur Jean-Jacques Chavagnat, responsable de l'unité VigilanS 86.
Concrètement, lorsqu'une personne arrive dans un centre de soins après une tentative de suicide, il lui est proposé d'inclure le dispositif. Elle recevra alors une carte ressource avec des numéros d'appel. "Nous passons ensuite un marché avec le patient. Nous le rappelons par téléphone entre le 10e et 21e jour, puis au bout de trois mois . Au bout de six mois il reçoit une carte postale avec une image et un texte personnalisé" explique le professeur Chavagnat.
Le CHU de Lille, pionnier dans le dispositif VigilanS
Le CHU de Lille est le premier hôpital à avoir mis en place ce système en 2015. Depuis, il a prouvé son efficacité puisque le taux de récidive a baissé de 15 %. Ce résultat très positif a interessé Agnès Buzyn alors ministre de la Santé, au point de demander en 2018, que VigilanS soit étendu à l'ensemble du territoire. "Notre idée était de prolonger le souci de l'autre après le séjour à l'hôpital. Nous sommes dans une démarche pro active, c'est l'hôpital qui va vers le patient et non l'inverse" explique le psychiatre Christophe Debien du CHU de Lille, chargé de mission d'appui VigilanS national.
A Lille, l'équipe envoie quatre cartes postales en six mois. A l'heure d'Internet, ce retour au papier peut sembler étonnant. "La carte postale est devenu un objet rare, il a une vraie valeur émotionnelle, notamment pour les plus jeunes", précise le docteur Debien. Au CHU de Lille, 20.000 patients sont entrés dans la base de données depuis 2015, avec en moyenne 4.800 nouveaux inclus par an.
La problématique du suicide est un vrai problème de santé publique avec parfois des conséquences cachées. "Certaines études ont montré qu'une personne qui se suicide coûte en moyenne 300.000 euros à la société. Tout tentative a des répercussions sur cinq à six personnes" souligne J-J Chavagnat.
Un psychiatre américain à l'origine de cette méthode
L'idée de garder le contact est né d'une expérience menée par un psychiatre américain, Jérôme Motto, dans les années 70. Pendant 15 ans il a régulièrement envoyé des cartes postales à ses patients rescapés d'une tentative de suicide. Et les résultats ont été extrêmement probants. Les psychiatres du monde entier ont été interpellés par cette étude.
Depuis le 11 Mai dernier, l'hôpital Henri Laborit a mis place un suivi personnalisé pour les personnes ayant fait une tentative de suicide. "Il ne s'agit pas de se substituer aux soins habituels. Nous venons en complément de ce qui est déjà mis en place par les médecins qui suivent le patient", précise le professeur Jean-Jacques Chavagnat, responsable de l'unité VigilanS 86.
Concrètement, lorsqu'une personne arrive dans un centre de soins après une tentative de suicide, il lui est proposé d'inclure le dispositif. Elle recevra alors une carte ressource avec des numéros d'appel. "Nous passons ensuite un marché avec le patient. Nous le rappelons par téléphone entre le 10e et 21e jour, puis au bout de trois mois . Au bout de six mois il reçoit une carte postale avec une image et un texte personnalisé" explique le professeur Chavagnat.
Le CHU de Lille, pionnier dans le dispositif VigilanS
Le CHU de Lille est le premier hôpital à avoir mis en place ce système en 2015. Depuis, il a prouvé son efficacité puisque le taux de récidive a baissé de 15 %. Ce résultat très positif a interessé Agnès Buzyn alors ministre de la Santé, au point de demander en 2018, que VigilanS soit étendu à l'ensemble du territoire. "Notre idée était de prolonger le souci de l'autre après le séjour à l'hôpital. Nous sommes dans une démarche pro active, c'est l'hôpital qui va vers le patient et non l'inverse" explique le psychiatre Christophe Debien du CHU de Lille, chargé de mission d'appui VigilanS national.
A Lille, l'équipe envoie quatre cartes postales en six mois. A l'heure d'Internet, ce retour au papier peut sembler étonnant. "La carte postale est devenu un objet rare, il a une vraie valeur émotionnelle, notamment pour les plus jeunes", précise le docteur Debien. Au CHU de Lille, 20.000 patients sont entrés dans la base de données depuis 2015, avec en moyenne 4.800 nouveaux inclus par an.
La problématique du suicide est un vrai problème de santé publique avec parfois des conséquences cachées. "Certaines études ont montré qu'une personne qui se suicide coûte en moyenne 300.000 euros à la société. Tout tentative a des répercussions sur cinq à six personnes" souligne J-J Chavagnat.
Un psychiatre américain à l'origine de cette méthode
L'idée de garder le contact est né d'une expérience menée par un psychiatre américain, Jérôme Motto, dans les années 70. Pendant 15 ans il a régulièrement envoyé des cartes postales à ses patients rescapés d'une tentative de suicide. Et les résultats ont été extrêmement probants. Les psychiatres du monde entier ont été interpellés par cette étude.
Quelques chiffres...
Tentatives de suicide et suicides en Poitou-Charentes- 282 décès par suicide en 2019
- 5.000 tentatives de suicide par an
- 200.000 tentatives par an
- 8.500 suicides par an
***
1er post 15/05
VigilanS est un dispositif de veille et de prévention de la récidive suicidaire.
Il s’adresse aux personnes ayant fait une tentative de suicide, à la suite d’une hospitalisation (60%) ou d’une consultation ambulatoire en public ou en privé (40%).
Une équipe du Centre hospitalier Laborit supervisée par le Docteur Jean-Jacques Chavagnat travaille sur le projet depuis plusieurs mois afin de mettre ce dispositif à disposition des habitants du Poitou-Charentes. Il a déjà fait ses preuves dans plusieurs régions de France.
Le constat est sans équivoque : avec au moins 200 000 tentatives de suicide en France et des comportements plurifactoriels, le maintien du contact avec le suicidant est primordial.
En cas de récidive suicidaire, le patient réintègre le dispositif depuis le Jour 1.
Le dispositif repose également sur une collaboration étroite avec les professionnels du réseau de soins du patient.
Elle se traduit par l’envoi systématique de compte-rendus des appels aux médecins traitants et aux psychiatres référents, ainsi que par des contacts téléphoniques réguliers avec l’ensemble du réseau.
Lors de son inclusion, chaque patient reçoit une carte ressource sur laquelle figure le numéro vert VigilanS Vienne (appel gratuit), qu’il peut contacter en cas de besoin.
Les professionnels de santé référents du suicidant sont prévenus de la mise en place du dispositif de veille. De plus, une ligne téléphonique leur est dédiée, afin de permettre des échanges et des conseils.
S’appuyant sur les structures de soins existantes du département, VigilanS se propose, grâce à une équipe dédiée, d’en améliorer la coordination et d’aider à tisser un véritable réseau.
Présenté le 28 janvier 2020 par le Dr Jean-Jacques Chavagnat lors du colloque de Prévention du Suicide à Poitiers, le dispositif est ouvert depuis le 11 mai 2020. Il devrait se déployer progressivement sur les autres départements du Poitou-Charentes (Charente, Deux-Sèvres, Charente-Maritime) grâce au soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine.
13 mai 20201er post 15/05
VigilanS est un dispositif de veille et de prévention de la récidive suicidaire.
Il s’adresse aux personnes ayant fait une tentative de suicide, à la suite d’une hospitalisation (60%) ou d’une consultation ambulatoire en public ou en privé (40%).
Une équipe du Centre hospitalier Laborit supervisée par le Docteur Jean-Jacques Chavagnat travaille sur le projet depuis plusieurs mois afin de mettre ce dispositif à disposition des habitants du Poitou-Charentes. Il a déjà fait ses preuves dans plusieurs régions de France.
Le constat est sans équivoque : avec au moins 200 000 tentatives de suicide en France et des comportements plurifactoriels, le maintien du contact avec le suicidant est primordial.
Un dispositif de veille pour les suicidants
La procédure de veille s’appuie sur des recontacts téléphoniques et
des envois de cartes postales personnalisées sur une période de 6 mois,
définie comme suit :- Un premier appel 10 à 21 jours après l’inclusion
- Un second à 3 mois, clôturant la veille téléphonique si tout va bien
- La carte postale Solli6tude à 6 mois, rappelant l’existence du dispositif et l’attention bienveillante porté au patient.
En cas de récidive suicidaire, le patient réintègre le dispositif depuis le Jour 1.
Le dispositif repose également sur une collaboration étroite avec les professionnels du réseau de soins du patient.
Elle se traduit par l’envoi systématique de compte-rendus des appels aux médecins traitants et aux psychiatres référents, ainsi que par des contacts téléphoniques réguliers avec l’ensemble du réseau.
Lors de son inclusion, chaque patient reçoit une carte ressource sur laquelle figure le numéro vert VigilanS Vienne (appel gratuit), qu’il peut contacter en cas de besoin.
Les professionnels de santé référents du suicidant sont prévenus de la mise en place du dispositif de veille. De plus, une ligne téléphonique leur est dédiée, afin de permettre des échanges et des conseils.
Baisse de la mortalité
Les objectifs du dispositif sont de contribuer à une baisse de la
mortalité et de la morbidité par suicide, dans une population de sujets
suicidants.S’appuyant sur les structures de soins existantes du département, VigilanS se propose, grâce à une équipe dédiée, d’en améliorer la coordination et d’aider à tisser un véritable réseau.
Présenté le 28 janvier 2020 par le Dr Jean-Jacques Chavagnat lors du colloque de Prévention du Suicide à Poitiers, le dispositif est ouvert depuis le 11 mai 2020. Il devrait se déployer progressivement sur les autres départements du Poitou-Charentes (Charente, Deux-Sèvres, Charente-Maritime) grâce au soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine.
https://ch-laborit.fr/lancement-du-dispositif-vigilans-dans-la-vienne/