Suicides
agricoles, comment mieux les prévoir?
24/05/2017 www.ouest-france.fr
Hier, au Val d’Anast, la mission d’accompagnement de collectifs pays des Vallons de Vilaine (Misaco) a organisé une journée de prévention sur le mal-être et le suicide dans le milieu agricole.
« La Bretagne est la région la plus touchée par le suicide selon l’Observatoire national du suicide. Elle détient un taux de mortalité par suicide supérieur de 65 % par rapport à la moyenne nationale », explique Perrine Le Bouffant, chargée de prévention de la Mutualité française Bretagne. Parmi eux figurent de plus en plus d’agriculteurs. Hier à l’espace culturel du Rotz, à Val d’Anast, entre Rennes et Redon, la mission d’accompagnement de collectifs pays des Vallons de Vilaine (Misaco) a organisé une journée de prévention sur le mal-être et le suicide dans le milieu agricole.
Donner la parole
Au programme : des rencontres, des conférences, une table ronde et un ciné-débat afin de parler pour mieux repérer, orienter et accompagner les exploitants et agriculteurs en souffrance. Des ateliers qui ont permis de donner la parole aux acteurs qui luttent dans l’ombre, afin de remédier à ce problème d’envergure.« Les agriculteurs présentent un risque de décès par suicide trois fois plus élevé chez les hommes, et deux fois plus élevé chez les femmes, que celui des cadres », avance Véronique Louazel, chargée d’étude en santé publique et auteure de l’étude, Des agriculteurs sous pression, une profession en souffrance .
Une pression considérable
Pour cette spécialiste, de plus en plus d’agriculteurs font face à une pression considérable, qui peut les amener à commettre l’irréparable. Une pression qui peut aussi bien être« financière, familiale que provenant de la surcharge de travail de l’activité agricole elle-même », précise Véronique Louazel. Un mal-être qui se traduit par différents signes avant-coureurs selon la scientifique :« Désespoir, anxiété, irritabilité, troubles du sommeil, épuisement », égrène-t-elle. Face à cette réalité, de nombreuses associations sont venues chercher des réponses, afin d’améliorer leurs actions auprès des agriculteurs en difficulté qui pourraient penser au suicide.« C’est une bonne chose, ça nous permet de trouver les meilleurs moyens afin d’aider les agriculteurs dans le besoin », témoigne Josianne Monnier, agricultrice à Bain-de-Bretagne et bénévole dans l’association Solidarité paysanne, qui vient en aide aux agriculteurs.
Un sujet tabou
Pour Sébastien Cerclé, administrateur à la Mutualité sociale agricole de Bretagne (MSA),« c’est une bonne chose » de parler du suicide dans le milieu agricole.« Même si c’est encore tabou, le suicide est une réalité partout. On connaît tous des cas », ajoute-t-il. Toutefois, cet agriculteur se montre optimiste.« Nous recevons de plus en plus d’appels, mais cela veut dire également que les agriculteurs veulent en parler. Les mentalités évoluent. »
Édouard FRANÇOIS.
Article issu de l'édition de Rennes Sud du mercredi 24 mai 2017
http://www.ouest-france.fr/bretagne/ille-et-vilaine/suicides-agricoles-comment-mieux-les-prevoir-5018047
Hier, au Val d’Anast, la mission d’accompagnement de collectifs pays des Vallons de Vilaine (Misaco) a organisé une journée de prévention sur le mal-être et le suicide dans le milieu agricole.
« La Bretagne est la région la plus touchée par le suicide selon l’Observatoire national du suicide. Elle détient un taux de mortalité par suicide supérieur de 65 % par rapport à la moyenne nationale », explique Perrine Le Bouffant, chargée de prévention de la Mutualité française Bretagne. Parmi eux figurent de plus en plus d’agriculteurs. Hier à l’espace culturel du Rotz, à Val d’Anast, entre Rennes et Redon, la mission d’accompagnement de collectifs pays des Vallons de Vilaine (Misaco) a organisé une journée de prévention sur le mal-être et le suicide dans le milieu agricole.
Donner la parole
Au programme : des rencontres, des conférences, une table ronde et un ciné-débat afin de parler pour mieux repérer, orienter et accompagner les exploitants et agriculteurs en souffrance. Des ateliers qui ont permis de donner la parole aux acteurs qui luttent dans l’ombre, afin de remédier à ce problème d’envergure.« Les agriculteurs présentent un risque de décès par suicide trois fois plus élevé chez les hommes, et deux fois plus élevé chez les femmes, que celui des cadres », avance Véronique Louazel, chargée d’étude en santé publique et auteure de l’étude, Des agriculteurs sous pression, une profession en souffrance .
Une pression considérable
Pour cette spécialiste, de plus en plus d’agriculteurs font face à une pression considérable, qui peut les amener à commettre l’irréparable. Une pression qui peut aussi bien être« financière, familiale que provenant de la surcharge de travail de l’activité agricole elle-même », précise Véronique Louazel. Un mal-être qui se traduit par différents signes avant-coureurs selon la scientifique :« Désespoir, anxiété, irritabilité, troubles du sommeil, épuisement », égrène-t-elle. Face à cette réalité, de nombreuses associations sont venues chercher des réponses, afin d’améliorer leurs actions auprès des agriculteurs en difficulté qui pourraient penser au suicide.« C’est une bonne chose, ça nous permet de trouver les meilleurs moyens afin d’aider les agriculteurs dans le besoin », témoigne Josianne Monnier, agricultrice à Bain-de-Bretagne et bénévole dans l’association Solidarité paysanne, qui vient en aide aux agriculteurs.
Un sujet tabou
Pour Sébastien Cerclé, administrateur à la Mutualité sociale agricole de Bretagne (MSA),« c’est une bonne chose » de parler du suicide dans le milieu agricole.« Même si c’est encore tabou, le suicide est une réalité partout. On connaît tous des cas », ajoute-t-il. Toutefois, cet agriculteur se montre optimiste.« Nous recevons de plus en plus d’appels, mais cela veut dire également que les agriculteurs veulent en parler. Les mentalités évoluent. »
Édouard FRANÇOIS.
Article issu de l'édition de Rennes Sud du mercredi 24 mai 2017
http://www.ouest-france.fr/bretagne/ille-et-vilaine/suicides-agricoles-comment-mieux-les-prevoir-5018047